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EAN : 9791022612487
260 pages
Editions Métailié (10/03/2023)
3.47/5   32 notes
Résumé :
C’est un type étrange, le procureur Manrico Spinori della Rocca, un aristocrate de vieille souche, un peu coureur et fils d’une mère ludopathe qui a perdu toute la fortune de la famille au jeu. Mais si on consulte les statistiques, on ne peut que constater qu’il est très fort dans sa partie. Et il travaille avec les meilleurs, une équipe de femmes. De plus, il ne perd jamais son sang-froid, et il en faut quand on enquête sur la mort de Mèche d’or, un vieux beau, cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Il n'existe pas d'expérience humaine - crime compris – qui n'ait pas déjà été raconté dans un opéra lyrique. Il suffit de trouver lequel. »

La Tosca de Puccini peut-être ? Trop scabreux. le Don Giovanni de Mozart alors ? trop mystique. Pourquoi pas le Rigoletto de Verdi ou la Norma de Bellini ?

Le spécialiste, grand amateur d'opéra, c'est le procureur Manrico, celui qui va résoudre la sombre affaire du meurtre de Stefano Diotallevi, alias « Mèche d'or » chanteur aux succès aujourd'hui surannés.
Qui a tué ce séducteur, manipulateur, cocaïnomane, héroïnomane dans son Iso Rivolta Fidia, la même auto que possédait John Lennon ?
Est-ce sa femme ? son fils d'un premier lit ? le chéri de sa jeune maitresse ? Son chauffeur ? Un dealer ? Un maître-chanteur ?

Malgré le peu de références dont je dispose sur le sujet, c'est un roman policier que je ressens classique. Un peu Simenon, un peu Dard, avec ce ton narquois et caustique qui instille quelques gouttes de fantaisie et de raffinement dans les rouages sévères des machinations criminelles.

Les personnages sont aussi bien campés qu'ils sont attachants, notamment le procureur Manrico que j'ai immédiatement apprécié pour sa maitrise et son flegme malgré une vie rendue compliquée par sa lignée aristocratique dégénérée et une mère pervertie par le jeu.
J'ai également ressenti de l'empathie pour la fraicheur brute de la brillante enquêtrice Déborah Cianchetti, un peu rebelle pour ses collègues policières.
Les digressions sont comme des promenades italiennes, séduisantes, pittoresques et malicieuses. Aussi « Comediante » que « Tragediante » pour au passage, paraphraser Pie VII interpellant Napoléon.

C'est un roman récré-action que l'on peut lâcher mais que l'on a aussitôt envie de reprendre.
Juste le temps de passer du « poltrone » au « sofa », et voilà ! Ambiance romaine oblige.

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Toute explication de crime se trouve dans un des opéras.
De Giancarlo de Cataldo on connait surtout Romanzo Criminale ou encore Suburra , surtout du fait qu'on en ait fait des films (respectivement en 2005 et 2015) ; films qui ont correctement fonctionnés au box office.
Par « Je suis le châtiment » l'auteur démarre une nouvelle série de romans policiers qui s'annonce plus réjouissante, à l'écriture plus libre. Comme si l'auteur s'était fait réellement plaisir en l'écrivant.
Le livre débute par un accident de la circulation dans une rue descendante vers Saint-Pierre à Rome. le mort est Stéfano Diotallevi, de son vrai nom Mario Brans, dit « Mêche d'Or », 70 ans, juré de la Nouvelle Star romaine. et producteur de chanteuses débutantes. Son chauffeur est quasi indemne et d'emblée suspecte un dysfonctionnement de la voiture.
C'est le procureur adjoint de Rome, Manrico Spinori, dit Rick, qui est aux commandes du polar. Il est haut en couleur, ou plutôt haut en musique devrait-on dire, puisqu'il est toqué d'opéra. On est régulièrement comme en représentation tragico-théâtralo-lyrique.
De Cataldo a fait de cet authentique aristocrate un substitut atypique. Entre la rigueur et la rigidité que nécessite cette fonction et le lyrisme des opéras, on s'amuse aux côtés de Spinosi, comme son auteur a dû le faire en lui taillant ce short sur mesure. En fouillant dans la bio de Giancarlo de Cataldo on s'aperçoit qu'il était magistrat avant d'écrire et ceci explique cela.
Le procureur Spinosi est essentiellement entouré de femmes, telle Brunella sa secrétaire, 45 ans et toujours encore à la recherche d'un homme qui ne se fiche pas d'elle, ou Deborah Cianchetti, jeune et impétueuse inspectrice se déplaçant à moto.
En face de cette troupe d'enquêteurs apparaissent les uns après les autres, des personnages éclectiques peuplant le monde des suspects.
C'est essentiellement ce grand écart entre l'aristo lyrique aux origines difficiles à porter et ce monde de timbrés qu'il doit sonder, qui créé une ambiance de doux déjantés. Page après page on avance à ses côtés vers la résolution de cette énigme.
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Le monde du show business est un bal des faux cul. Entre strass et paillettes, on y trouve aussi des jugements radicaux et sans aucune fioriture. Et ce phénomène de vilipendage est encore plus amplifié avec des programmes de télévision faisant auditionner des apprentis chanteurs et chanteuses , quels que soient leurs niveaux. Après une prestation prêtant certes à la critique, des artistes de variétoche , de temps en temps sur le retour, se font plaisir à trôner ces jeunes pousses dans la boue. Certains se vengeront en réussissant malgré tout à percer. D'autres retourneront à leurs chères études, non sur une certaine amertume peut-être envers les jurés. Dans "je suis le châtiment", son dernier roman paru chez Métailié collection noire, Giancarlo de Cataldo plonge dans cette faune.

Manrico Spinori est un procureur romain très singulier. Aristocrate fan d'opéra, il mène l'enquête sur la mort de Stefano Diotallevi, alias Mèche d'or, vieux beau , chanteur sur le retour qui anime un programme de télé crochet façon "nouvelle star". Personnage multi facette, les investigations montreront vite que la cause de l'accident est intentionnelle, que quelqu'un en voulait à sa vie. Avec son équipe d'enquêtrices et notamment la surprenante Deborah Cianchetti et sa manière directe et percutante de mener ses recherches face à l'analyse presque musicologique de Spinori.

Giancarlo de Cataldo, lui-même magistrat à Rome, nous dévoile avec ce nouveau roman, une belle intrigue qui se déflore élégamment au fil des pages. On le sent, de Cataldo aime son personnage de Spinori, assume son côté décalé d'aristo qui se sert de cette différence pour avoir un regard dissonant, plus réflexif sur l'enquête, les évidences qui ne font pas les preuves au regard de la justice. La narration est assez classique, ce qui la rend assez facile à lire, peut-être trop. Cela fait de ce polar un roman honorable mais je ne suis pas persuadé qu'il en restera beaucoup de souvenirs. Néanmoins, sa lecture est loin d'être un châtiment.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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L'auteur, le livre (240 pages, 2023, 2020 en VO) :
On connait Giancarlo de Cataldo depuis longtemps, depuis le célèbre Romanzo Criminale, un auteur qu'on a également apprécié dans le monumental Suburra, bref un habitué des best-sellers adaptés au cinéma.
Avec Je suis le châtiment, le magistrat inaugure une nouvelle série avec un procureur atypique Manrico Spinori, grand amateur d'opéras (et d'autres bonnes choses).

On aime :
❤️ La saveur gourmande de cet aimable divertissement : avec ce polar, Giancarlo de Cataldo s'est visiblement amusé comme à la récré.
❤️ Des personnages bien dessinés qui promettent une belle série, à suivre.

le contexte :
Rome bien sûr. Un procureur mène l'enquête assisté d'une équipe au féminin.

L'intrigue :
Le procureur est un beau personnage : un aristocrate déchu (on le surnomme le petit comte), un amateur de jolies femmes, de chocolat, de whisky ... et de musique qui voit dans les opéras l'explication des crimes et des passions.
Le procureur Manrico mène l'enquête sur la mort d'une vedette de la télé, façon StarAcc, accompagné par une équipe de fliquettes, façon Charlie et ses drôles de dames.
Mais si cette fine équipe est affutée, l'enquête tourne bientôt en rond ...
C'est Verdi qui délivrera finalement la clé du mystère avec son Rigoletto quand il déclare : Il est le crime. Je suis le châtiment. Mais dans cette affaire, qui donc tient le rôle du châtiment ?

On aime moins :
Les amateurs d'intrigues policières alambiquées seront peut-être déçus : le roman se savoure plutôt comme le chocolat dont est friand le procureur, une douceur qui fond tout simplement dans la bouche.
Ce premier carré de chocolat est trop vite dégusté, il faudra y revenir !
Pour celles et ceux qui aiment l'opéra.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Après quelques romans noirs dont deux très connus que je n'ai pas lus Romanzo criminale et Suburra, puis un autre chroniqué sur le blog Alba nera, très sombres, Giancarlo de Cataldo livre ici un roman policier plus léger et même parfois assez drôle. Manrico est un substitut atypique qui ne jure que par l'opéra et fait des liens permanents entre l'enquête et les divers oeuvres (je rassure les béotiens comme moi, il les met à notre portée). C'est un espèce de dandy, aristocrate désargenté, qui ne se met pas à dos les suspects, il les ménage pour les mettre en confiance et parvenir à leur soutirer des informations. Ce son les trois policières dont la nouvelle Deborah Cianchetti qui foncent et piaffent d'impatience.

Tout cela rend ce polar original. Giancarlo, par ailleurs magistrat à la cour de Rome, outre les opéras dont il parle fréquemment, écrit sur le système judiciaire italien, sur son délitement, la fatigue qui s'empare de ceux censés la rendre et sur le très enviable monde de la télévision. Et tout cela, malgré pas mal de choses abordées et dites, en peu de pages, car l'un des grands talents de l'auteur est d'aller au plus court, hormis les quelques écarts lyriques. Et puis, cette fois-ci, il ajoute pas mal d'humour, dans son personnages principal, dans le duo explosif avec Deborah, dans la relation avec sa mère ludopathe, avec Camillo le maître d'hôtel. Cette fois-ci Giancarlo de Cataldo a décidé de s'amuser avec nous, pour notre plus grand plaisir.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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critiques presse (2)
Telerama
17 avril 2023
L’auteur du sanglant “Suburra” change de style. Avec “Je suis le châtiment”, premier opus d’une trilogie, Giancarlo De Cataldo verse dans un humour fin mâtiné de références lyriques.
Lire la critique sur le site : Telerama
OuestFrance
17 avril 2023
Signée d’un magistrat à la cour de Rome, une promenade captivante et savoureuse dans la ville éternelle, teintée d’humour et de nostalgie.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Son credo était implacable: il n'existe pas d'expérience humaine - crime compris - qui n'ait pas déjà été racontée dans un opéra lyrique. Il suffit de trouver lequel. Et remettre le mélodrame de la réalité au centre de la scène. L'opéra de référence pour la mort de Mario Brans pouvait-il donc être le Don Giovanni ? Et si c'était le cas, y avait-il un Commandeur ?
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Calé dans son bien-aimé fauteuil en damas rouge, souvenir d'un aïeul papal, en robe de chambre bleu nuit, il se retrouva à mordre dans un généreux carré de chocolat fondant aux noisettes. Sur le guéridon en bois style Régence l'attendait, éclatant dans sa pertection ambrée, I'habituel petit verre de whisky tourbé. D'ordinaire, le couplé gagnant du jouisseur était accompagné de l'écoute, rigoureusement sur vinyle, d'un de ses opéras adorés, choisi en fonction de l'humeur.
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- Je ne suis pas sûr d'aller à l'audience.
- Là tu es fatigué. Mais tu changeras d'avis.
-Je ne suis pas sûr qu'il soit coupable.
- Nous sommes tous coupables et tôt ou tard nous paierons tous pour quelque chose.
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L'enquête ne menait nulle part. Ils avaient mis la main sur une bande d'individus avides et mesquins mais ils ne pouvaient encore accuser aucun d'entre eux d'être un assassin. Ça se passait plutôt mal.
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Nul n'échappe pas à son destin. Manrico Leopoldo Costante Severo Fruttuoso Spi- nori della Rocca des comtes d'Albis et Santa Gioconda... allez tenter de vivre avec un nom aussi encombrant !
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Videos de Giancarlo De Cataldo (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Giancarlo De Cataldo
Rencontre animée par Gérard Meudal
Festival Italissimo
Deux maîtres du roman policier, parmi les plus loués tant en Italie qu'ailleurs : Giancarlo de Cataldo d'une part, Maurizio de Giovanni de l'autre. Magistrat et journaliste, de Cataldo est l'auteur de Romanzo criminale, La Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, de Giovanni est l'auteur des séries emmenées par les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, un voyage plein de suspense à la découverte du giallo, le polar à l'italienne.
Plus d'informations sur le festival
À lire – Giancarlo de Cataldo, Je suis le châtiment, trad. par Anne Echenoz, éd. Métailié, 2023 – Maurizio de Giovanni, Nocturne pour le commissaire Ricciardi, trad. par Odile Rousseau, Payot et Rivages, 2022.
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