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Citations sur En haut à gauche (18)

Quand on est jeune et qu'on a presque le même âge que le siècle où il nous est donné de vivre, on est pris d'un vertige d'entrepreneur : sentir piaffer en nous toutes les initiatives, nous échoir tous les débuts de ce qu'exécuteront les trois générations suivantes dans le siècle. On se sent pionnier de son propre temps, on devient guerrier, alpiniste, poète oublieux de toute provenance, fils d'une année zéro, comme cela arriva aux hommes dispersés à Babel qui inventèrent des langues à l'ombre d'une tour. Je me sentis membre d'une humanité débutante et c'est tout ce que j'avais à déclarer avant l'histoire que je raconte.
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-Ouïe: un cri-
Une vérité peut ête saisie par un passant, un étranger peut la transmettre plus fidèlement que celui qui la connaît et en souffre. (...)
La douleur des autres s'imprime à chaud et par hasard sur nous. (p.12)
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Si un garçon ne se trouve pas brusquement seul au monde, il ne grandit jamais.
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Prendre un autobus à huit heures et demie et s'en aller loin de l'école : c'est comme goûter du sang; une liberté féroce d'homme traqué.
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- Le violon-

Lorsque mon grand-père mourut, je fus investi d'un pouvoir: je regardais fixement son violon et les cordes se mettaient à jouer toutes seules.Une musique s'élevait par vagues, solfège de ruches, abeilles au-dessus d'un champ de marguerites. C'était le violon des soirs, des dimanches, des bals. Mon grand-père en jouait une fois rentré à la maison après son travail à la mine. C'était son art et sa consolation. Je crois qu'il ne se lavait soigneusement et ne changeait de vêtements que pour serrer dans son bras son violon. (p.107)
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Il y a toujours un saint en sentinelle pour une enfance silencieuse.
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Un jeune garçon ne devrait pas se trouver seul lorsque brusquement la vie ressemble à un bruit de pas qui s'éloigne au fond d'une salle commune.
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Je ne posais pas de questions aux hommes, je savais qu'un enfant ne pouvait rester parmi eux qu'à condition d'être silencieux. Avec le temps j'ai apprécié de tels usages. Les enfants qui posent des questions en rafale goûtent plutôt la sonorité péremptoire de leur ton de voix que les vagues réponses.
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Je ne crois pas que votre silence soit de l'omertà, que vous deveniez une mafia. Mais je sais que ce malheur peut surgir de toute hostilité partisane. S'il y a encore une leçon que je puis me permettre de vous donner c'est celle de vous apprendre à distiguer dans votre vie l'omertà et la solidarité. Soyez donc aujourd'hui loyaux envers vous au point de supporter le sacrifice d'une sévère mesure disciplinaire, mais n'apprenez pas demain à protéger l'injustice, la violence, la vengeance. Avant d'être renvoyés en bloc des cours, je vous propose de faire vos plus sincères et solennelles excuses à l'enseignante que vous avez offensée. Faites le sans rien attendre en retour, faites le seulement parce que c'est juste. Faites- le avant que votre silence ne se durcisse trop contre nous, ne s'envenime d'aversion, ne détruise mon travail avec vous et votre chance de tirer profit des heures passées ensemble dans ces salles.
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Alors, une femme aux cheveux blancs et à la robe noire, douleur et années partout sur elle, cria de toute la force de l'air qu'elle avait retenu. Sur le premier silence de la toute fraîche séparation, elle lança un cri de sirène, de chienne, de mère, aux syllabes déchirées : Sal va to re e. Rien qu'un nom, appelé et perdu dans une gorge brisée, blessa à jamais mon oncle, jeune employé, beau, élégant, doué pour chanter et jouer de la guitare d'oreille. Quand il le racontait, sa voix descendait dans un ton cassé et répétait en sourdine, mais très exactement, ce cri. Il en avait la chair de poule. Il savait chanter par coeur et répéter des airs entendus ne serait-ce qu'une seule fois. Il savait refaire ce cri d'oreille. Les douleurs ont une clé de sol pour qui est musicien de l'intérieur.
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