Mon intérêt pour les messages secrets était prévisible, car pendant toute mon enfance j'avais vécu dans un monde de phrases incomplètes.
Barnes, qui continuait à lire Mircea Iliade, disait à Cràmer :
- Les rumeurs sont le brouillon des mythes.
Tous les romans policiers me déçoivent, me disait Maldany. Sauf ceux que je n'arrive pas à comprendre.
C'est dans la jeunesse qu'on prend les décisions importantes. Le travail, le mariage, les enfants. Et même l'appel du Christ ! Le reste de la vue consiste à jouir ou à pâtir des conséquences de ces décisions.
Quelle était la part du vrai et du faux dans tout cela, nous ne l'avons jamais su et ça nous était égal. Il n'avait que sept à huit ans de plus que nous, mais il avait franchi cette limite dont nous rêvions tous : la ligne de l'expérience.
Connaitre les noms, les ages, les liens de parenté, ou se rappeler les détails de vieilles conversations n'équivaut pas à une véritable connaissance des autres, qui n'est pas faite de données fastidieuses, mais du mot juste ou d'un sourire au bon moment.
J'ai un talent d'artiste: un jour je me laisse emporter par mes rêves et le lendemain je tombe dans le vide.
La folie, c'est poursuivre dans le temps ce qui n'a plus la moindre suite.
La cryptographie nous intéresse parce que nous ne savons pas ce que pensent ceux qui nous entourent et parce que souvent nous ne savons pas ce que nous même nous pensons.
Il ne fait jamais aussi sombre qu'avant l'aube.