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Citations sur Libra (18)

C’était l’année où il prenait le métro d’un bout de la ville à l’autre, trois cents kilomètres de rail. Il aimait se tenir debout, à l’avant de la première voiture, les mains bien à plat contre la vitre. La rame fonçait dans le noir. Les gens, sur les quais des stations réservés aux omnibus, fixaient le vide, comme ils avaient appris à le faire depuis des années. Il se demandait vaguement, alors qu’il passait comme une flèche devant eux, qui étaient réellement ces gens. Son corps vibrait à l’unisson des vitesses de pointe. Ca allait si vite parfois qu’il se demandait si on n’était pas en train de perdre le contrôle. Le bruit atteignait des stridences douloureuses qu’il acceptait comme une épreuve personnelle. Une autre courbe délirante. Il y avait une telle charge de métal dans ce vacarme qu’il pouvait presque sentir un goût de fer sur sa langue, comme celui que découvre un enfant en portant un de ses jouets à la bouche.

Des ouvriers longeaient des voies secondaires en tenant des lanternes. Il essayait d’apercevoir des rats d’égout. Un dixième de seconde pour découvrir quelque chose dans sa totalité. Ensuite, c’étaient les craquements des freins dans les stations express où les gens s’entassaient comme des réfugiés. Ils franchissaient maladroitement les portes en se cognant au rebord de caoutchouc pour se frayer difficilement un chemin. Puis ils s’immobilisaient définitivement et regardaient, au-delà des têtes les plus proches, un extérieur ressemblant à un oubli volontaire.

Cela n’avait rien à voir avec lui. Il prenait le métro pour le plaisir.

149è Rue, les Portoricains. 125è Rue, les Noirs. C’est à la 42è Rue, après un tournant qui amenait un cri au bord des lèvres, que se faisait sentir la poussée la plus forte –attachés-cases, sacs à provisions, cartables d’écoliers, aveugles, pickpockets, ivrognes. Ca ne lui semblait nullement bizarre que le métro abrite plus de choses passionnantes que la ville célèbre située au-dessus. Il n’y avait rien d’important la-haut, dans ce bel après-midi, qu’il ne pouvait trouver sous une forme plus pure dans ces tunnels qui couraient sous les rues.
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Carmine gérait les machines à sous. Carmine avait des prostituées qui travaillaient pour lui à partir d'ici jusqu'à Bossier City, un endroit où l'on peut attraper une maladie vénérienne rien qu'en s'appuyant à un lampadaire.

page 246
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Etre heureux est un état de conscience, l'accumulation de petites sensations, jour après jour, minute après minute, quelque chose que l'on sent autant dans son système pileux et dans sa peau que dans son cœur.

page 198
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Je vais te dire ce qu'ils signifient, ces appareils enregistreurs en orbite qui peuvent nous entendre dans notre lit. Ils annoncent la fin de l'honneur. Plus les systèmes sont complexes, moins le peuple a de convictions. Nos convictions nous sont arrachées. Ces appareils vont nous rendre mous, inconsistants.

Page 117
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Et voilà les photographies. Beaucoup sont surexposées, rongées par la lumière, décolorées bien plus qu'elles ne devraient l'être étant donné leur âge, suggérant des choses entraperçues en dépit de la nature ordinaire des objets photographiés et de la simplicité des légendes. Tringles de rideaux trouvées sur une étagère dans le garage de Ruth Paine. Elles sont là. La photographie ne montre rien de plus ni rien de moins. Mais Branch sent qu'il y a une curieuse désolation, une sorte de solitude piégée dans les images. Pourquoi ces photographies ont-elles le pouvoir de le bouleverser, de le rendre triste ? Banales, pâlies, décolorées, en suspens à l'extérieur du cœur même de cette époque, elles n'affirment rien, ne clarifient rien, elles sont solitaires. Est-ce qu'une photographie peut être solitaire ?
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“Quel est votre jour de naissance ? demanda Shaw avant toute chose.
— Le 18 octobre, répondit Lee.
— Libra.
— La Balance, dit Ferrie.
— Le septième signe”, dit Shaw.

Apparemment, cette information leur apprenait tout ce qu’ils désiraient savoir.
Clay Show portait des vêtements souples et bien coupés. Ses manières étaient celles de quelqu’un dont l’éducation, visiblement, avait porté sur les choses qu’il faut savoir. Lorsqu’il souriait, une veine semblait se tendre entre le coin de son œil droit et la naissance des cheveux.

Il dit : “Nous avons sous ce signe deux sortes de gens. Tout d’abord ceux qui sont parvenus à une parfaite maîtrise. Ce sont des gens équilibrés, pondérés, raisonnables, respectés de tous. Mais nous avons aussi parmi les natifs de ce signe ceux qui sont disons instables, impulsifs. Facilement, extrêmement influençables. Toujours sur le point de faire le saut dangereux. Quoi qu’il en soit, la Balance explique tout.
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Dans la boite à striptease de Jack Ruby, discussion entre Lynette et Brenda :
- Avec qui tu as parlé, chérie ?
- Avec Molly Bright.
- T'occupe pas de Molly. Crois-moi, tu n'auras pas à te battre pour sortir de la boite.
- Il parait qu'il menace les files, il leur crie "Connasse je vais te faire descendre cet escalier sur le cul".
- D'accord chérie, on n'est pas dans un bureau d'experts-comptables, mais il ne mettra pas la main sur toi, je te le garantis.
- Molly Bright lui a proposé de remplacer Blaze.
- Tu tiens absolument à parler de Molly. Bon, écoute-moi, si la connerie était un instrument à vent, Molly serait une fanfare.
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Si Lee est une brebis égarée , et que c'est pour cette raison que vous ne voulez pas de lui dans le sanctuaire, cela ne correspond pas à la réalité de l'Eglise. Les bons n'ont pas besoin d'aller à l'église. Appelons-le, si vous voulez, un meurtrier. Mais ce sont précisément les meurtriers qui ont besoin de l'église.
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Les yeux d'Oswald sont gris, bleus, marron. Il mesure un mètre soixante-quinze, un mètre soixante-dix-sept, un mètre quatre-vingts. Il est droitier, il est gaucher. Il sait conduire, il ne sait pas conduire. C'est un tireur d'élite, il tire mal. Branch a des arguments pour étayer toutes ces propositions, provenant de témoins sûrs et d'enquêtes officielles.
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Si nous regardons de l'extérieur, nous supposons qu'un complot est la mise en action d'un projet. Des hommes anonymes, silencieux, au coeur dur. Un complot est tout ce que n'est pas la vie ordinaire. C'est un jeu intérieur, froid, précis, concentré, et à jamais séparé de nous. Nous représentons l'imperfection, nous les innocents, essayant d'extraire un sens grossier aux bousculades quotidiennes. Les conspirateurs ont une audace et une logique qu'on ne peut atteindre. Tous les complots reviennent toujours à la même histoire tendue d'hommes qui trouvent une cohérence dans un acte criminel quelconque.
Mais peut-être n'est-ce pas le cas (..) Le complot contre le Président était une suite d'incohérences qui pourtant parvinrent à prendre forme, à atteindre un résultat grâce, principalement à de la chance. Des hommes habiles et des imbéciles, des indécisions et de fortes volontés, et aussi des conditions atmosphériques.
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