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Citations sur Le Paris de mes amours (10)

Après quelques pages de lecture, le temps s'éclaircissait; je pouvais alors repartir à la découverte de la ville sans me soucier de la grisaille du ciel. Les vers de Bernard Dimey prenaient alors toute leur signification :

"Paris, mon camarade, pour causer, faut connaître,
Faut s'y promener la nuit, faut s'y faire des copains,
Faut s'offrir du bitume, en fair' des kilomètres,
Y aura toujours un pote pour t'offrir un bout d'pain.

Cher Bernard Dimey....Quand je lis ses poèmes, j'entends sa voix. Dans mon Panthéon, il est auprès de Jehan Rictus, de Carco, de Robert Giraud, d'Apollinaire, de François Villon, de Verlaine, d'Aristide Bruant, de Gérard de Nerval, de Baudelaire, de Georges Brassens... de tous ceux qui ont chanté, écrit sur les gueux, les putains, les ivrogne, les voyous, ceux qui ne trouvent pas leur place, les clochards, les rêveurs, les candides pour qui Paris sut parfois se faire tendre. (p. 14)
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Le Métro

C'est dans le métro que je me sens vraiment parisienne. très vite, j'ai su circuler dans ce labyrinthe et, bientôt, les changements de lignes n'eurent plus de secrets pour moi. Dans ce temps-là, il y avait des premières et des secondes classes. Je ne montais que dans le wagon rouge des premières, c'était le moyen que j'avais trouvé pour me sentir "riche". Dans le wagon rouge, on était sûr de ne pas faire de mauvaises rencontres et de trouver une place assise aux heures de pointe. Des dames comme il faut, portant gants et chapeaux, s'y installaient pour aller dans les grands magasins. Elles descendaient aux stations havre-Caumartin et Chaussée-d'Antin. (p. 307)
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Les chaisières

C'est un petit métier qui a survécu jusqu'au début des années soixante-dix. On pouvait voir au Luxembourg une vieille femme, la tête recouverte d'un fichu imprimé, le corps ceint d'un tablier, avec un carnet de tickets à la main. Dès qu'on voyait arriver "la femme aux chaises", on se levait pour ne pas avoir à payer. On allait un peu plus loin, sous l'oeil irrité de la chaisière. (...)
Dans les années soixante, les jeunes prirent l'habitude de s'asseoir sur les pelouses, précipitant le départ des dernières chaisières. C'est, paraît-il, en pleurant qu'elles quittèrent leur travail définitivement. *C'est à peu près à la même époque que celles qui officiaient dans les églises disparurent. (p. 95)
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L'Amour

Dussé-je faire sourire, je suis convaincue que l'amour à Paris n'a pas la même saveur qu'ailleurs. Il me semble plus libre, plus insolent, plus fort, plus volage, plus joyeux dans ses débuts. Etre amoureux à Paris, c'est marcher enlacés le long des quais jusqu'à l'aube et regarder le soleil se lever derrière Notre-Dame, c'est connaître des nuits folles et des matins triomphants.
Les amours à Paris ne durent pas forcément longtemps, mais elles sont intenses et inoubliables. (p. 20)
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Le Printemps à Paris

(...)C'est qu'il ne faut pas grand-chose pour être content à Paris. Après la pluie, l'air semble plus frais, comme débarrassé des poussières et des miasmes. Il y a dans le ciel comme une promesse de bonheur. Dans le métro, les lourds manteaux d'hiver sentent le chien mouillé mais la venue du printemps rend les voyageurs plus sereins.
Les jours commencent à rallonger, les terrasses des cafés se remplissent. Dans les rues, les marchandes de jonquilles ou de lilas volés tendent leurs bouquets aux passants; une vieille dame en achète un, comptant une à une ses pièces qu'elle tend avec un sourire . Elle s'en va, serrant contre elle l'humble bouquet qui éclairera sa solitude. (p. 390)
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Le Palais de justice
(...)
Avec André hardellet, auteur de -Lourdes, Lentes- et du Bal chez Temporel, qui s'était attiré les foudres de la censure, nous fûmes condamnés pour "outrage aux bonnes moeurs par la voie du livre." Nous fîmes appel du jugement. Malheureusement, je me présentai seule devant la cour d'appel, André Hardellet, entretemps, était mort, mort de honte. C'était un homme simple et honnête, aimant les femmes et la pêche à la ligne, ses copains, Georges Brassens, René Fallet, Julien Gracq...C'était un poète qui chantait les joies des guinguettes au bord de l'eau, écrivait des romans à la gloire du corps des femmes qu'il aimait rondes et qui avait le courage d'assumer ce qu'il écrivait et ne voulut pas m'abandonner face à a justice qui s'acharnait sur moi à cause de lui. Merci, André. (p. 361)
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Le Palais de justice

Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis habituée du Palais de justice quoique...Mon premier contact avec les lieux fut à la Mondaine en 1968 et, par la suite, à la 17e chambre correctionnelle devant laquelle j'ai été convoquée à plusieurs reprises pour m'entendre, chaque fois, condamnée à de lourdes amendes pour avoir publié Aragon, Pierre Louÿs, André Hardellet et d'autres. (p. 360)
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Monsieur de Paris

C'est le nom donné au bourreau de Paris et donc à Charles-Henri Sanson qui exécuta Louis XVI. (...)
La peine de mort a disparu de la plupart des pays démocratiques. Restent les Etats-Unis, la Chine et certains pays du Proche-Orient; le métier se perd.
Le bourreau de Paris vivait avec sa famille au 31 bis, rue des Marais-du-Temple, dans une petite maison protégée par une grille de fer. L'intérieur de cette demeure était simple mais confortable et la bibliothèque abritait des ouvrages classiques. Le maître de maison était accueillant et faisait tout pour qu'on oublie son sinistre métier. Cependant, les passants faisaient un détour pour éviter sa maison et, quand ils croisaient Monsieur de Paris, ils se détournaient; les femmes, elles , se signaient en pressant le pas. (p. 317)
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Les Arbres à Paris
(...) Quand je reviens d'une balade le long des quais où j'ai longuement fouillé dans les boîtes des bouquinistes à Notre-Dame et que je suis un peu lasse, je vais m'asseoir sur un banc du square Viviani. A l'ombre de Saint-Julien-le-pauvre, je feuillète les livres glanés. Je ne manque jamais de m'arrêter devant le plus vieil arbre de Paris, planté en 1601 par le botaniste Robin qui lui donna son nom légèrement modifié: robinier. Chaque fois, je m'étonne de sa résistance, lui qui ne tient debout qu'étayé par d'épais madriers et dont la large plaie de son flanc est bouché par du ciment... Malgré la souffrance qu'on lui impose pour sa survie. J'éprouve de la tendresse et une grande pitié pour ce géant déchu... (p. 34)
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Willy Ronis

J'aimais le regard ironique et tendre que Willy Ronis posait sur le monde qui l'entourait: un gamin de Paris, les clients d'un bistrot, une belle femme. (...)
Dans les rues de Belleville, chacun le reconnaissait, le saluait, lui adressait quelques mots auxquels il répondait. Ce qu'il y avait de merveilleux chez Willy Ronis, c'était sa capacité d'émerveillement, sa naïveté qui me rappelait celle de son copain Robert Doisneau, son rire crécelle, ses yeux malicieux. (p. 504)
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