Royaume de vent et de colères

Quand je serai trop vieux pour lever ma pique, j’élèverai des chevaux. C’est plus facile que des gosses – et surtout plus utile.

-Règle numéro 6 : les cons, ça ferme leur porte d'entrée à double tour, mais ça laisse grande ouverte la fenêtre de leur chambre.
-Ça fait deux règles numéro 6, Crescas.
-Ah bon ? Alors règle numéro 7 : me fais pas chier. T'as des questions Victoire ?
-La règle numéro1, c'est quoi ?
-Tu obéis à la Guilde, tu protèges la Guildes et tu trahis jamais la Guilde.
-Ça fait trois règles.
-Tu m'emmerdes avec tes nombres ! Tu veux devenir assassin ou comptable ?

- Vous devriez vous méfier davantage de la cuisine d’Axelle, jeune homme. Elle est comme le tempérament de sa cuisinière : bouillante.
- Elle me donnait l’impression d’une femme plutôt posée…
- Détrompez-vous. Je crois qu’Axelle garde en elle sa colère pour mieux la déverser chaque matin dans son brouet !

Marseille et la mer ont toujours eu destin lié.

Je prends un cierge et m'installe sur le prie-Dieu qu'une femme enceinte vient de libérer. Elle a sans doute prié pour la sauvegarde de sa famille. Tu aurais mieux fait de prier pour toi, pour que tu ne meures pas en couches, pour que ton mari ne te batte plus et pour que tu puisses toi aussi aller te saouler à la taverne pendant qu'il gardera vos cinq enfants. Prie pour ta liberté, et pour celle de nous toutes, soumises à des règles imposées par les hommes qui ont rendu nos vies moins précieuses que celle de l'âne qui fait tourner la roue du moulin.

On devrait toujours dire merci aux personnes qui nous sont chères avant qu’il ne soit trop tard.

Règle numéro 2 : laisse rire les cons. Un con qui rit, même de toi, n’est pas un ennemi. Juste un con.

Je baisse la tête devant l'imposante statue de la Vierge qui me fait face. Pas par humilité, mais pour me concentrer sur le message que je grave discrètement dans la cire blanche. Quand je serai partie, Pierre viendra le consulter pour prendre connaissance de mes instructions. La bougie finira ensuite de se consumer, effaçant toute trace. Ce sera sans doute la seule prière qui sera exaucée, non pas parce que Dieu m'aura entendu, mais parce que je m'en serai occupée personnellement.

Maintenant que les portes de la ville sont grandes ouvertes devant les armées du roi, les Ligueurs ont soudain compris que les intérêts de l’Eglise en Provence – et les leurs – passaient par la perte de la république. Trop moderne, trop plébéienne, assurément trop dangereuse pour le bon ordre établi. Dans quelques siècles, qui sait ? En attendant, un royaume, un seul roi : voilà ce qu’il faut à la France et à l’Eglise.

Je dois te l'avouer, bourreau : tu es mon idole. C'est bien simple, quand je sens l'odeur d'un infidèle qui brûle, je pense à toi. Avec quel talent tu leur brises les doigts et les rotules pendant les procès publics. Avec quelle classe tu mets le feu au bûcher sous les vivats de la foule. (...)
Tu en es à combien d'exécutions ? Cinquante ? Cent ? Tu ne sais plus, ce n'est pas grave. Moi aussi, j'ai perdu le compte.