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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon amour pour cet auteur n'est plus à démontrer : entre fantasy et histoire, le voyage à travers son univers est intense.

Dans ce nouveau roman de Cape et d'épées, l'auteur met en avant un petit bout de femme, et quelle femme !
Mademoiselle Maupin, de son vrai nom Julie d'Aubigny, est la fille unique du secrétaire du comte d'Armagnac, responsable des écuries de Versailles au temps de Louis XIV.

Ce portrait passionnant d'une femme libre du XVIIème siècle élevée dans un monde d'hommes est tout à fait remarquable, on a envie, en tant que femme, de se mettre à l'escrime tout en étant chanteuse d'opéra, de se marier tant en trouvant une subtilité pour tout de même rester libre, de voyager tout en gagnant sa croûte grâce à des spectacles haut en couleurs, de provoquer de duels tout en échappant à la milice, …

La patte originale de ce bouquin est le compagnon de route de Julie, Méphisto, un de 7 princes de l'Enfer. Ce diable auquel on s'accroche car espiègle et solidaire à la fois, il sera l'ami de Julie.

Ce livre écrit comme un opéra en 5 actes au langage fleuri, un peu à la Bergerac, saura faire de vous une femme comblée et forte ! Si l'envie vous dit les techniques de l'escrime y sont tellement bien fouillées qu'il vous est possible de vous y mettre facilement !
« Cédez-moi votre victoire, mon jeune chevalier
Ou venez donc défendre votre honneur bafoué. »
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Il m'a fallu lire plein de tomes avant de succomber, enfin et comme beaucoup, à la plume de Jean-Laurent del Socorro.
Il y a dans ce tome l'irreverence et le panache d'un mousquetaire sans moustache. Comme si Cyrano était de fait Roxane, aventureuse et amoureuse de la vie, avec pour compagnon de route non pas un faible Christian mais un Mephisto taquin et magnifique.
Il y a dans ce livre un medley anachronique littéraire façon moulin rouge où l'on se trouve à sourire quand pour l'autre on fredonnait, à reconnaître tel ou telle plume. Plus que tout ce livre est une ode à la liberté, à la femme et plus que tout la vie. La dedicace en exergue étant peut-être ce qui m'a le plus émue.

Hardi Jean Laurent, je salue cette histoire
Que tu nous as servie telle une liqueur de poire
Je soulève mon chapeau à cette belle aventure
Moi qui aime lire sans demie mesure.
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Incontournable Février 2022


Une lecture qui arrive à point pour la Journée Internationale de la Femme, en ce 8 mars 2022. Mes hommages à toutes!


Ce roman est une pure friandise. Quand on en savoure chaque ligne, ma foi, c'est bien là le minium à en dire, non? En alternant la prose et le vers, del Socorro nous offre un personnage historique d'une rare modernité, véritable électron libre et femme en avance sur son temps comme on en voit pas souvent: Madame Julie d'Avigny, dites "Madame de Maupin", cantatrice, bretteuse et femme véritablement "libre".


Il y a peu, j'avais fait la lecture du roman "Olympe de Roquedor", dont malheureusement je n'ai pas retrouvé le féminisme et la modernité que j'escomptais trouver. Petite adolescente n'ayant aucune habileté à la lame, éternelle demoiselle en détresse qui aura frôlé le buché pour avoir porté des vêtements d'homme une seule fois, on est dans une logique totalement opposée avec Julie d'Avigny, ce qui est quand même comique, puisque c'est un personnage réel et non pas fictif comme Olympe. Julie en aura fait des choses jugées immorales à son époque: avoir droit à une éducation de page - réservée aux jeunes hommes - manier l'épée, avec la tenue conséquente; porter ladite tenue de bretteuse aussi souvent que ses robes de chanteuse d'Opéra; boire de l'alcool, parfois beaucoup trop; aimer passionnément les hommes comme les femmes, plébéiens, soldats ou nobliaux; essayé plusieurs types de métiers ; être non-pratiquante, voir peut-être athée ; montrer ses seins pour prouver son genre; voyager un peu partout seule ou accompagnée; être graciée par deux fois et manier la plume pour ses amours ( très jolie d'ailleurs!).


Julie d'Avigny était une force de la nature, artiste et fine lame, maniant aussi surement le Verbe que sa rapière, en incarnant presque un Cyrano en version femme. Dépeinte comme une femme sans complexes, au tempérament bouillonnant, mais avec un coeur sincère, Julie aura eu aussi des moments plus sombres. Elle aura fait face à des décès de gens qu'elle aimait beaucoup, aura été par deux fois condamnée ( puis graciée) et elle aura souvent eu des doutes, qu'elle s'est gardée de montrer aux autres. Elle aura été combattive pour sa liberté, farouchement défendue, toute sa vie.


Mephisto, son compagnon de route espiègle , aura été un personnage phare, roublard et solidaire. À bien des égards, ce Diable m'aura fait penser au personnage de "Lucifer" dans la série éponyme. Version modernisée contre-biblique qui tient plus de l'ange "libertin" que du démon foncièrement malveillant, Mephisto a aussi en commun avec Lucifer d'être très dandy, séducteur et teinté d'une sagesse liée à sa connaissance fine de l'esprit humain et de sa longévité. C'est en outre un fervent défenseur de la libre interprétation: selon ses dires, on ne connait pas la "Vraie" histoire, puisque c'est la version du vainqueur que l'on a, donc celle de Dieu. L'auteur aura pu, à travers ce personnage attachant, jouer sur les diverses facettes de la religion, comme les personnages de la Bible, les fléaux qui se sont abattu sur le monde, les réelles raisons de la déchéance du paradis du Diable, etc. C'était franchement comique - pour un athée en tout cas.


L'humour, oui, il y en a. Parfois caustique, parfois sarcastique, parfois référentielle, on ne peut pas ne pas rire - en tout cas, pas si vous aimez ces formes d'humour. Les répliques sont savoureuses, les piques bien trouvées, Mephisto et Julie en sont de vrais maîtres.


Il y a un autre aspect que j'aurai beaucoup aimé du personnage de Mephisto, c'est cette façon de philosopher. Immortel de son état, il en a vu d'autres et il met volontiers sa sagesse au service de Julie, dans ses moments de détresse et de doutes. Il y avait également quelque chose de beau à voir ce ténébreux ( mais sympathique!) personnage suivre Julie de cette manière, comme si le Diable avait, au final, lui aussi besoin de compagnie. La façon dont la relation entre les deux tourne me laisse penser qu'il a trouvé une égale en la personne de Julie, esprit libre et aiguisé capable de ruser et de piler sur les codes sociaux qui avaient court à l'époque ( pas une conquête amoureuse, non, une amie).


Oui, parce que soyons francs: Les codes, Julie les a souvent allégrement piétinés, même si elle connait les limites et sait aussi se montrer courtoise. Convolant d'amants en amantes en dépit de son statut de femme mariée, ayant mit le feu à une chambre de couvent et ayant même donner des volées à des hommes, qu'il le mérite ou non, Julie n'était pas un ange - ce qui a surement du beaucoup plaire à Mephito, maintenant que j'y pense. Pour les modernes que nous sommes, ça peut sembler peu, mais en contexte historique, ça devait être surement moralement condamnable. Par contre, c,est ce qui fait que c'est si jouissif, pensez qu'une femme a eu à ce point de culot, c'est génial.


On aura de nombreuses références, parfois petites et subtiles, mais bien présentes. Elles sont souvent liées à des oeuvres phares telles que Cyrano de Bergerac de Rostand, les Trois Mousquetaires de Dumas et même L'Odyssée d'Homer. On sent la présence des romans de capes et d'épées de l'époque et c'est un régal d'en avoir ENFIN un avec une femme comme héroïne. Elle occupe d'ailleurs toute la scène, épaulée quelque fois de Mephisto, mais bien au centre de l'Histoire, contrairement à "Olympe de Roquedor", où la demoiselles n'occupait que le tiers du roman.


Entre autres particularités, ce roman en prose regorge de vers, parfois dans les répliques au cours des duels d'épée ( façon Cyrano) ou au début des "Actes" qui font office de chapitres. Une étonnante hybridité qui sert très bien son sujet et nous rapproche de ce que fut la vie de Julie: Une passionnante pièce de théâtre rempli de coup de théâtres! On retrouvera également les diverses sources en bas de page, car certaines lignes originaires de textes réels, dont une lettre qu'à écrite Julie à son amant Joseph. Une rigueur que j'apprécie, surtout pour bien distinguer l'historique du fictif. Dans ses précisions à la fin, l'auteur nous expose d'ailleurs ce qui fut vrai dans ce roman et c'est incroyable de penser que presque tout est effectivement arrivé. C'était une femme véritablement extraordinaire. Je comprend pourquoi l'auteur d'y soit intéressée.


Un mot aussi sur un concept qui a fait défaut à Olympe de Roquedor et je j'avais espéré dans ce dernier: le Consentement. Dans Olympe, jamais on ne le mentionne, alors que de nombreux mâles impose leur façon de faire. Dans "Une pour toutes", c'est omniprésent. Que ce soit Julie qui déclare au Diable "Que non, Mephisto, est un NON" ou que la marquise de Florensac, qui estime de pas être une marchandise dont on se dispute l'exclusivité à trois prétendants forts choqués d'être escamotés, on table sur le fait que les femmes sont capables de prendre des décisions pour elles même, qu'elles ont le droit de dire NON et qu'il est désobligeant de s'imposer sur le simple fait d'être Homme. Aussi, j'admire la capacité des personnages masculins d'avoir des sentiments et d'être capables de vulnérabilité. le père de Julie, monoparental, a toujours eu à coeur le bien être de sa fille, pas seulement d'un point de vue matériel, mais aussi psychologique. La relation qu'il entretiens avec sa fille est émouvante et sincère. Bref, on sort des stéréotypes. En ce sens, "Une pour toutes" est véritablement féministe ( égalité des sexes).

On a foison de thèmes dans ce roman, sur plusieurs axes. Certaines relève de la philosophie, comme la course du temps, la fragilité de la vie, l'urgence d'aimer, la lutte pour sa liberté de pensée, alors que d'autres sont plus sociaux, comme la condition des femmes, la rigidité des codes sociaux, les absurdités de la guerre et bien sur, les relations sociales, qu'elles soient amicales ou amoureuses. En outre, d'une certaines manière, nous avons une omniprésence des arts, ceux de la scène, ceux de la voix et celle des Lettres. C'est donc riche de pleins de thèmes, servies de manière efficaces, que ce roman nous fait naviguer entre émotions et actions.

Il y a un élément qui m'aura intrigué et c'est le fait que dans l'histoire présente, personne n'a émit de commentaires sur la bisexualité et les vêtements d'homme de Julie, comme si aussi mal vu que ce soit, ça reste dans le champs des possibles. J'imagine que si Julie n'a pas été condamnée pour cela, c'est que c'était donc effectivement des choses faisables. Étonnant, donc!


Et finalement, le texte en lui-même, vraiment succulent. Il y a de jolies tournures de phrases, des mots forts aux bons endroits et une richesse de vocabulaire qui font savourer chaque ligne - j'étais incapable d'en rater une. Je suis ravi de voir ce roman rejoindre les bons textes de la littérature jeunesse, car je réitère que nos jeunes ne sont pas cons et qu'ils méritent des plumes aussi magnifiques que celles qui sont au service de la littérature adulte.


Julie d'Auvigny est ce genre de femme en avance sur son temps que j'aurais et j'aimerais voir peupler davantage la littérature jeunesse, plus particulièrement les romans pour ados, trop souvent peuplés de petites gourdes stupides en déraisonnable pâmoison pour de petites raclures qui ont le culot de se décrire comme des '"bad boys". Je réitère qu'être une femme forte ce n'est pas de porter du cuir et des DocMartens en pestant sa colère comme la terre entière, non, c'est d'être capable de reconnaitre qu'on a une valeur et d'avoir assez de bon sens et d'amour-propre pour la défendre - Et accessoirement, de trouver des partenaires amoureux qui nous aime pour ce qu'on est.Mon humble et impertinent avis, bien sûr! Julie L a parfaitement comprise, chaque femme et homme l'estimait, toute atypique qu'elle doit, authentique et vivante qu'elle doit. Juste pour ça, merci del Socorro!


C'est donc au rayon des incontournables parmi les incontournables que va se retrouver ce roman - et sur mes tablettes personnelles, soyez-en sur! Un personnage aussi légendaire, ça n'arrive pas assez souvent.


Pour un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans et plus.


Pour les bibliothécaires et professeurs: Il n'y a pas de scène explicitement sexuelles, plutôt des allusions et blagues salaces, avec du sexe implicite. Il n'y a pas de scène de violence outrancières non plus.
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Je pense que peu importe le livre écrit par cet auteur, je vais adorer. Et donc, quand Jean-Laurent del Socorro met à l'honneur une femme oubliée de l'Histoire, Julie Maupin, à la fois cantatrice, épéiste et féministe, autant dire que ce fut un livre « carton plein » de points positifs.

Julie d'Aubigny, devenue Mademoiselle Maupin, passe sa jeunesse aux Petites Ecuries du château de Versailles, lors du règne de Louis croix bâton V. Fougueuse et déjà « hors-normes », spécialiste du jeu de jambes et du jeu de mots, elle attire vite l'attention du Diable lui-même. Mais est-ce vraiment diabolique que vouloir éloigner son mari pour vivre comme on l'entend ? Est-ce vraiment si terrible de s'enfuir à Marseille avec son amant ? Est-ce vraiment si affreux d'aimer éperdument ? Entre joutes verbales et physiques, Julie Maupin va parcourir la France et se forger une vie détonante, loin des clichés et du « qu'en dira-t-on », avec comme fidèle acolyte Méphisto, qui ne résistera pas non plus à la fureur de vivre de Mlle Maupin.

Encore une fois extrêmement bien documentée, l'histoire de cette femme est magnifiée sous la plume de l'auteur. J'ai l'impression de me répéter mais les apports historiques sont d'une justesse incroyable, enrobés ici d'une couche d'humour percutant et de répliques absolument géniales. Les duels menés par Julie sont de très beaux moments, où poésie rime avec réparties. le rythme est soutenu, la langue française toujours sans fioriture et exploitée dans son plein potentiel, exaltant la vie passionnée de Julie. Humour, suspens, tristesse, rebondissements théâtraux, amours… Laissez-vous conter l'histoire de Julie Maupin, une femme incroyable, esprit libre et brillant, avide de liberté et amoureuse de la vie.

Merci encore @ecoledesloisirs pour l'envoi.
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Il y a longtemps que je souhaitais découvrir un roman de Jean-Laurent del Socorro, auteur français prolifique spécialisé dans la revisite historique. Souvent, il ajoute un grain de surnaturel à l'Histoire, comme ici dans Une pour toutes, roman jeunesse que j'ai choisi en première lecture. Je ne regrette pas mon choix. Une amie m'a dit que celui-ci n'est pas son meilleur, pourtant je l'ai adoré. Cela n'annonce que de l'excellent pour les autres !

Comme à son habitude, l'auteur a choisi une figure historique et s'est penché sur sa destinée pour la remettre en lumière. Julie Maupin, ou Mademoiselle d'Aubigny, est peut-être méconnue pour vous. Pour ma part, j'avais déjà croisé sa trace sur Internet. Il est vrai que sa vie a tout d'un roman. Certaines péripéties paraissent tellement folles qu'on pourrait douter de leur véracité. Jean-Laurent del Socorro les reprend d'une manière succulente. Mariées à sa plume magistrale, il en fait une sorte de pastiche intelligente du 18e siècle.

Revenons un peu sur ce style. Alternant subtilement entre anachornismes assumés et références aux arts du 18e siècle, certains passages empruntent même à la prose de l'époque. Les répliques cinglantes sont mises en valeur par un texte écrit comme un poème, puisque des rimes se glissent dans les paragraphes, ce qui rend la lecture très agréable. On trouve aussi un hommge au théâtre, puisque le roman est divisé en 5 actes, chacun introduit par des passages me rappelant Racine.

Malgré un petit ventre mou dû à certaines répétitions dans l'intrigue, les aventures de Julie, qu'elles soient amoureuses ou plus chaotiques, s'enchainent sans répit. En quête de liberté, la jeune femme parcourt la France en compagnie de ses compagnons de route, Méphistophélès en tête. Oui, le Diable en personne fait partie des personnages (la touche de surnaturel dont je vous parlais plus tôt). C'est clairement mon élément préféré. Ses répliques et sa repartie sont excellentes, avec des références et des jeux de mots à mourir de rire.

Une pour toutes est donc un roman jeunesse diablement intelligent et un bel hommage à une femme qui n'avait pas froid aux yeux !
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Sans surprise, Une pour toutes fut un coup de coeur énorme qui rassemble plusieurs de mes passions et centres d'intérêt en un seul livre : le théâtre, l'escrime, la figure du diable (en fiction, évidemment) et la cause féminine. À nouveau, Jean-Laurent del Socorro s'impose comme le maître du roman historique avec une pointe de fantastique et confirme sa place de numéro un parmi mes auteurs français préférés. Merci à lui pour ce grand moment de littérature, j'ai hâte de lire ce qu'il nous réservera ensuite et de relire ce roman-ci dans quelques années, pour un plaisir qui sera toujours, je le sais, au rendez-vous.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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J'ai plongé avec délice dans "Une pour toutes", que je brulais de lire après avoir entendu Jean-Laurent del Soccoro en parler aux Imaginales. On doit notamment à cet auteur Boudicca, qui avait reçu le tout premier prix Imaginales des Bibliothécaires.Ici, on suit la vie romancée de Julie de Maupin, aussi habile bretteuse qu'avide de liberté. Mais lorsqu'on vit au XVIIe siècle et qu'on est une femme, les options sont limitées ! Et pourtant, Mademoiselle de Maupin nous embarque dans ses aventures : duelliste, actrice, chanteuse d'opéra, amoureuse (souvent), et puis fatalement, en exil.L'auteur disait que la vie de Mademoiselle de Maupin est presque trop riche pour être crédible. J'ai, pour ma part, particulièrement adoré qu'elle incendie volontairement un convent pour en faire évader son amoureuse du moment. Et cela est historiquement vrai !
Julie est un personnage auquel on s'attache : entière, sincère, très moderne. Malgré l'histoire qui se déroule au XVIIe, on arrive sans peine à s'identifier. L'élément fantastique est donné par Méphisto, qui accompagne Julie tout au long de son voyage, espérant lui acheter son âme. Y parviendra-t-il ? Il faudra lire le roman pour le savoir !
Le récit est plein de rebondissements, et se dévore rapidement, et avec plaisir. Comme toujours, Jean-Laurent del Soccoro est agréable à lire, et nous fait aimer L Histoire !
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Une pour toutes m'a enfin donné l'occasion de découvrir la plume de Jean-Laurent del Socorro tant vantée par ses lecteurs et lectrices, et après la lecture de ce roman, je suis on ne peut plus d'accord !

L'auteur, considéré comme l'un des maîtres de la fantasy historique française, nous propose ici un pur roman historique terriblement bien écrit, à la manière des auteurs du XVIIè siècle, avec le vocabulaire de l'époque (un pur régal !), et nous raconte la vie de Julie Maupin qui a réellement existé.

Cette jeune femme a eu une existence très romanesque puisqu'elle a joui du privilège de recevoir une éducation alors réservée aux garçons, notamment en prenant part aux leçons d'escrime, devenant ainsi une fine lame.

Habillée comme un garçon, aimant les deux sexes, Julie d'Aubigny épouse Maupin s'affranchit de son mari, des convenances de son époque, pour mener une vie très libre qui lui fera parcourir la France, l'Italie et la Belgique. Elle deviendra actrice et cantatrice reconnue, notamment pour le grand Lully himself !

Jean-Laurent del Socorro nous relate ses coups d'éclat dans un récit virevoltant, sans aucun temps mort, dont le style m'a éblouie. J'ai bien évidemment adoré l'histoire et surtout Julie Maupin, une femme libre et moderne, à une époque très corsetée, où il était très dangereux de l'être.

L'auteur connaît bien le règne de Louis XIV et s'est très bien documenté sur la pratique de l'escrime, les coups, parades et ripostes, les positions de garde… n'ont aucun secret pour lui et en tant que lecteur, on s'y croirait !

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Avec Une pour toutes, je découvre Jean-Laurent del Socorro, un auteur français spécialisé dans la fantasy historique et surtout très prolifique. J'ai lu ici et là que ce roman n'était pas son meilleur et pourtant, j'ai beaucoup aimé cette plongée dans la France de XVIIème siècle en compagnie de Julie Maupin et quel personnage !!! Je ne connaissais absolument pas Julie Maupin et force de reconnaître que sa vie, à elle seule, est un vrai roman… Actrice, cantatrice, duelliste, elle a vécu mille vies et mille aventures, c'est donc un choix parfait pour un roman et mettre en lumière Julie Maupin qui est une figure historique méconnue du grand public. Je n'ai pas boudé mon plaisir lors de ma lecture et j'ai apprécié le découpage choisi par l'auteur qui rend hommage à la carrière sur les planches de Julie Maupin.

Jean-Laurent del Socorro a donc choisi de diviser son roman en 5 actes, eux-mêmes divisés en scènes, chaque acte débutant par un dialogue au style théâtral. Un choix très judicieux ! Pour donner plus de dynamisme, l'auteur introduit un personnage des plus intéressant en la personne de Méphistophélès qui est un pur bonheur avec des répliques cinglantes et balançant des références complètement assumées aux arts futurs. L'anachronisme ne choque absolument pas, bien au contraire. Mais, le personnage central du roman reste bien Julie Maupin ou Mademoiselle d'Aubigny et Jean-Laurent del Socorro a fait un excellent travail de recherche, il modifie parfois la réalité pour rendre la trame scénaristique plus dynamique, il l'avoue lui-même à la fin du roman, alors je lui pardonne aisément cette petite incartade à la réalité historique 🤭 L'héroïne est un personnage passionnant, et elle a eu une vie passionnante qui méritait bien un roman… Liberté, amoureuse et féministe, ce sont les 3 mots qui résument bien la personnalité de Julie. Mariée dès qu'elle a atteint l'âge pour convoler en juste noce, elle complote aisément pour expédier son époux loin d'elle, et Julie peut ainsi profiter de la liberté qui sied aux femmes mariées, et elle en profite allégrement… Elle séduit, elle voyage aux quatre coins de la France, elle s'habille en homme… J'ai l'impression que rien n'arrête Julie dans ses aventures, qui sont sont aussi un voyage initiatique pour Julie, plus elle parcours les kilomètres sur son cheval et plus elle apprend à se connaître.

Le roman se lit facilement et rapidement… La mise en scène des duels est très pensée et donne un côté très théâtral et très drôle à ses derniers avec des joutes verbales ciselées qui font toujours mouche. J'ai trouvé qu'il y avait un petit coup de mou au milieu du roman mais rien de bien méchant. Si je pouvais trouver Julie un peu agaçante au début, trop sûre d'elle, j'ai fini par m'attacher à elle. Elle a vécu sa vie en se libérant de ses entraves dans un siècle où la vie des femmes dépendaient des pères et des maris. Mais, définitivement, Méphistophélès est mon personnage préféré, charmeur et acerbe à souhait.

Jean-Laurent del Socorro propose un roman jeunesse facile à lire et très immersif sur un personnage qui mériterait d'être plus connu. Gloire à Julie Maupin qui a fait fi des convenances toute sa vie !

Lien : https://missbiblioaddict.wor..
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Sous forme de pièce de théâtre #jeanlaurentdelsoccoro dresse le portrait tumultueux et romanesque de Julie d'Aubigny alias Mademoiselle de Maupin, cantatrice, actrice, escrimeuse et surtout aventurière, c'est le moins que l'on puisse dire !

Imaginons une femme sous le règne du roi soleil qui se marie à contre coeur pour suivre les conventions mais qui décide de vivre sa vie librement. Dans un premier temps en expédiant son mari loin de la capitale et dans un second temps en partant à l'aventure pour défier et régler ses comptes à coup de fleuret.

Oui on peut dire que la gente masculine en bave avec celle qui incarne la femme libre de son époque, celle qui a décidé de s'émanciper et de mener la vie qu'elle souhaitait. Que ce soit au combat ou en amour ses amants et amantes tombent sous son charme, personne ne résiste à Julie d'Aubigny qui même en étant condamnée à mort 2 fois sera épargnée.

L'auteur décrit à la perfection cette pionnière de la liberté avec subtilité et beaucoup d'humour, certaines répliques sont tellement drôles qu'on ne peut s'empêcher d'imaginer une femme de cette époque avec un tel aplomb. C'est une excellente découverte que je garderais en mémoire.
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