La vie est la courte distance entre deux vides.
On gesticule pour la remplir. On traîne pour l'étirer. On voudrait qu'elle s'éternise. On s'invente même parfois des doubles vies. On respire et on ment. On regarde sans voir. On veut profiter de tout et tout glisse entre les doigts. On aime et c'est déjà fini. On croit au futur et le passé est déjà là. On est si vite oublié. On ne veut pas perdre et, lorsque vient la fin, on refuse de baisser les paupières. On refuse la poignée de terre sur notre peau glacée. Il faut pourtant savoir lâcher prise.
Il y a des hommes qui vous trouvent jolie et d’autres qui vous rendent jolie.
Je découvre avec amertume que nos souffrances ne sont jamais profondément enfouies, nos corps jamais assez vastes pour y enterrer toutes nos douleurs.
Le désir ne tient pas toute une vie, m'avait-elle dit.
L'amour non plus, lui avais-je répondu. Moi, je crois au premier regard, maman. Je crois à la première impression. Je crois au langage de la chair. Au langage des yeux. Au vertige. À la foudre.
- Ce à quoi tu crois, ma petite fille, cela aboutit au chagrin.
La durée n'est pas une vertu de l'amour, l'intensité si.
Il n'y a pas toujours de la lâcheté dans un départ, il y a aussi l'espoir d'une arrivée.
Alors je courais dans la mer noyer mes larmes et je sais, depuis, pourquoi la mer est salée.
Faut-il vivre les choses alors qu'il est aussi beau de les rêver ?
Un coup de tonnerre, la foudre, un coup de tête, une vie qui se dilue, comme une aquarelle, une autre qui apparaît. C'était aussi simple que cela. Aussi beau. Aussi définitif.
Et tellement déraisonnable - mais n'est-ce pas la déraison parfois qui a raison?
Le présent est la seule certitude, la seule île possible dans le vide. C'est là que nous devons vivre.