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sur 1146 notes
Désir, bouche ouverte, s'offre tout entier, désir, tu danses, tu flottes, tu brûles, désir, viens je te veux.
Évanescence des sens en émois, sens je te sens, sens sans sens, sens qu'as-tu fait de mon sang brûlant, sens, battements de sens, papillon des sens.
Pulsion jusqu'à ta folie, tu me happes, tu me prends comme une sangsue accrochée au filet du désir des sens.
Les corps se lâchent. La peau se tend. Des mains pour une caresse. Des lèvres pour être mouillée, prises ouvertes jusqu'au coeur.

Danser au bord de l'abîme.
Car pour elle, Emma, elle, Emmanuelle, la vie il faut l'abîmer, la tordre, la pincer, la laisser nous rendre fous.
A la brasserie André, c'est le coup de foudre.
Emmanuelle. Alexandre.
Deux êtres indisponibles qui pourtant se veulent tout à l'autre. Chaque objet est prétexte à érotiser la vie. Chaque mot n'est que désir.
La voix.
L'odeur.
Le regard.
Les lèvres.
Les cheveux.
Vapeur des sens.
Les corps brûlent.
Les âmes chavirent.

Danser au bord de l'abîme, c'est l'amour sans le faire, c'est l'obsession d'exister à travers le désir. Être dans l'autre. Sur l'autre. Par l'autre.

J'hésitais je dois bien l'avouer entre une étoile et cinq étoiles pour ce roman de Grégoire Delacourt. Une étoile parce que cela frisait la déraison, l'absurdité, une femme mariée qui s'éprend subitement d'un inconnu dans un bistro. Qui laisse tout. Sans regret. Sans amertume. Sans conscience. Puis non, le désir, les mots sensuels, l'emprise de cette danse sur mon propre désir, les trois cents et quelques citations, c'est fort, ça brûle, c'est grandiose. Grégoire Delacourt, dans un gant de velours, sur des draps de satin éveille la sensualité, il donne envie, il allume chaque parcelle de la peau.

Un roman fiévreux qui s'élance à la poursuite d'une femme qui aime une fois et pour toujours.
Du grand art pour public averti.
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Je suis triste et heureuse à la fois d'avoir terminé ce magnifique roman.
A danser au bord de l'abîme, on rique de tomber ou de s'envoler. Mon âme a choisi les deux.
Ce livre fera partie de mes livres préférés, dans le top 10 pour être plus précise.
Déjà, performance insensée, Monsieur Delacourt écrit avec la plume d'une femme, lui si homme. de bout en bout, le génie aidant, nous lisons le témoignage d'une femme, à aucun moment, la masculinité de l'auteur n'a transpiré.
Attention ! A ne lire que si on va bien, tout début de dépression ne supporterait pas l'infinie tristesse de ce livre... Non, plus sérieusement, il vaut mieux aller bien sinon on est mal pendant au moins une semaine.

Cette écriture est d'une beauté inoubliable.
C'est beau comme une tragédie grecque, triste, infiniment triste comme un film italien.
C'est la lourdeur de la peine, la fulgurance des douleurs, le déchirement des adieux.
Je ne veux pas toucher à l'histoire, ni résumer l'intrigue.
Par pudeur peut être, tant j'ai eu mal à lire ce livre, tant les pleurs m'ont secoué, la mélancolie m'a rejointe, la joie est devenue tristesse.

La pauvre Emmanuelle, Emma (Bovary ?), est l'héroïne de cette tragédie. Car comment nommer cette portion de vie autrement ? Certains destins basculent trop fort et trop vite. C'est le cas de cette femme courageuse, qui perd tout.

J'ai adoré les répliques de Sautet (César et Rosalie), j'ai adoré le parallèle avec La chèvre de Monsieur Seguin, j'ai tout aimé, tout dévoré.

La lecture de ce livre est une aventure, aventure effroyablement triste, poignante, et d'une beauté sans nom.

Parfois, j'ai retrouvé la plume d'Anna Galvada. Avec le plus grand plaisir.

Oui, vous l'aurez compris, vous ne pourrez pas faire l'économie de ce livre.
Tentez l'expérience, vous ne serez pas déçu.

PS : Voilà, par contre, si vous avez un livre très gai à me conseiller, style gros rire gras en se tenant les côtes, merci par avance, je préfèrerai cela aux antidépresseurs....
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Dans cette vaste maison blanche sur le golf de Bondues, non loin de Lille, vit Emma. Presque la quarantaine, jolie. Un mariage sérieux avec Olivier depuis 18 ans et 3 beaux enfants. Elle travaille dans le Vieux-Lille, dans un magasin de vêtements pour enfants tandis que lui dirige une importante concession de voitures. Un jour, dans une brasserie, dans un décor semblable à un film de Sautet, elle remarque un homme. Elle regarde d'abord sa bouche puis ses lèvres et sa fossette qui creuse ses joues. Tout en elle tremble. Vacille. Une bouffée de désir la submerge. Ce premier jour, il ne la voit pas et repart avec ses amis. le lendemain, elle retourne rue de Béthune, à la brasserie André. Cette fois-ci, il est seul et leurs regards se sont croisés. Elle ne veut pas d'amant. Juste un vertige. Elle sait que sa vie va basculer... 

Grégoire Delacourt habite à merveille le personnage d'Emma et décrit avec passion le destin de cette femme soudainement éprise de désir pour cet homme rencontré par hasard. de suite, elle sait qu'il est un homme qui fait tout quitter à une femme. Pourtant heureuse dans sa vie, Emma basculera. Ce roman sur le désir, sur la passion, revisite le thème de la femme infidèle. Divisé en trois parties bien distinctes et d'inégale facture: la première décrivant avec justesse le sentiment amoureux et le désir, les deux suivantes basculant parfois dans le romanesque. L'on ne pourra pas toutefois reprocher à l'auteur ces tournants inattendus pimentant le sel de la vie et son analyse fine et subtile des sentiments, parsemant ici et là de jolies formules. Une danse surprenante et bouleversante qui dépeint précisément la confusion des sentiments. 
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« Mais la vie, c'est danser au bord de l'abîme, ce n'est pas tricoter à longueur de journée. » (p. 206)
Ça se discute, ma jolie quadra en crise, fallait peut-être y penser avant de fabriquer des gamins. On est responsable de ceux qu'on aime, surtout quand ils sont encore si jeunes, si fragiles, et qu'on est leur maman. On peut partir, mais pas comme ça, brusquement, totalement.

Elle m'a horripilée, cette Emma qui veut planter là son mari (encore que lui, il le mérite peut-être...) et ses trois ados de douze à seize ans, pour un regard, une bouche, des mains et une voix de velours. Pour se sentir vibrer (une dernière fois ?) à quarante ans, tant que la mécanique est encore bien lubrifiée. Parce qu'elle ne fait pas dans la demi-mesure, je l'ai trouvée égoïste, immature et terriblement cruelle.

Après 'La liste de mes envies', je n'étais plus attirée par cet auteur. Mais la présentation qu'il a faite de ce dernier ouvrage, sur un salon littéraire, m'a alléchée : un conte traditionnel revisité, j'accours !
L'histoire d'Emma est celle de la jolie petite chèvre de Monsieur Seguin (A. Daudet), en gros. Tout pour être heureuse, mais prête à mourir pour jouir sans entraves, toujours plus loin, toujours plus haut.
La ressemblance est bien là, et G. Delacourt a plein de choses sensées à nous dire sur l'amour, le couple, le désir, la vie, la mort. Et sur l'incontournable 'Carpe Diem', qui fait recette.
Et comme le monsieur a été publicitaire avant d'être romancier, il a le sens de la formule, il sait faire palpiter nos petits coeurs de ménagères de tout âge, nous prendre par les sentiments et par la ch****, nous faire croire que toi et moi, on le vaut bien, ce dernier amour fou.
Il sait aussi se réapproprier les idées des autres, plus ou moins grossièrement - dans ces cas-là, on peut toujours parler de clin d'oeil (à Duras, par exemple, comme après ce dialogue qui sonne comme une pâle copie de 'Moderato Cantabile').

Mon avis est mitigé, parce que j'ai alterné à la lecture entre colère, émotion et agacement face aux poncifs. Parce que je n'aime pas les romances, ni les recettes 'faciles', ni les mots attendus. Ni être une cible marketing.
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Quarante ans. Emma a quarante ans et loin de se contenter de l'ambiance feutrée que lui offre un mari aimant et attentif, loin de se rendre compte du bonheur que lui procurent ses trois enfants, loin de mesurer leurs besoins elle se précipite volontairement dans une aventure qui ressemble à un fantasme, à un orage, à la foudre d'abord puissante, violente et énergisante puis bouleversante, dévastatrice, brûlante. C'est ce qu'elle croit.

Emma des temps modernes plus audacieuse, plus exigeante, plus indépendante, plus entière.

Elle désirait sans vraiment le préciser sans doute, une bonne ondée, rafraîchissante, salvatrice histoire de remettre les points sur les i, de raviver sa pleine conscience un peu ensuquée, de remettre ses sentiments à niveau et de sortir de son quotidien un peu trop facile, trop sage, trop lassant et sans mystère.

L'auteur, se met dans la peau d'une femme pour écrire ses frustations, l'usure du couple, les silences pesants et l'attention qui s'érode et finit par s'épuiser.

Emma s'épuise. le désir d'une autre vie, ce mirage, cette espérance a déclenché un séisme. Emma a eu toutes les peines du monde à maîtriser cette avalanche de douleurs, de souffrances et de deuil.

Seulement voilà ! N'est pas Madame Bovary qui veut….
Emma Bovary bouscule les codes d'une époque où la femme était soumise à un mari tout-puissant. Sa réputation pouvait être entachée d'une manière indélébile surtout en province en 1856. Pour ces raisons elle est une héroïne incontestable qui, malgré la morale et la religion, entrouvre la porte d'une liberté chérie à toutes les femmes d' aujourd'hui. Elle ose. Elle transgresse. Elle tord ses chaines et commence à ouvrir les nôtres.

C'est un homme, aussi, qui a traduit ces sentiments de lutte intérieure, de prise de risques incroyables. Gustave Flaubert, « l'homme-plume » comme il se surnommait lui-même. Une écriture exceptionnellement pure, simple, élégante, essentielle.

Danser au bord de l'abîme met en scène une femme qui ne semble pas si forte que ça. Elle a recours à son mari dès qu'un coup de vent lui fait baisser la tête. Il semble liquéfié devant elle. Il ne lui impose rien. C'est elle qui demande sa protection.

Un jour, elle tombe amoureuse d'une bouche, d'un sourire, d'une image tellement floue qu'elle aurait pu s'appeler utopie ou miséricorde. Cela se passe dans un café. Elle quitte son domicile pour une impression mal définie. Elle n'a ni enjeu, ni dessein et s'installe dans le noir obsédant d'une caravane. Son mari reste pantois, malheureux ne sachant vraiment pas ce qu'il a pu faire ou ne pas faire pour en arriver là !

J'ai lu tout le livre, ses forces souvent, ses incohérences de temps en temps. L'auteur a fait de son héroïne une poupée rassasiée, une amoureuse sans amoureux, une mère sans griffes et une femme marchant dans le vide.

Elle ne ressemble pas à l'histoire qu'elle raconte.

J'ai beaucoup aimé le parallèle avec la chèvre de Monsieur Seguin. A chaque chapitre un passage de ce conte merveilleux vient trôner, un peu comme une ponctuation fort habile, et lui donner un peu plus de corps, de relief, de sens. Bien vu….

Pour conclure j'ai passé un bon moment tout de même mais j'aurai préféré me gratter la tête en lisant une histoire profonde, difficile. J'aurai accompagné avec grand plaisir Emma au lieu de la suivre à distance dans ce périple.

Là j'ai senti très vite qu'elle n'avait pas besoin de moi…..
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Laisse tomber les « Je n'ai pas pu le lâcher », dépassés, désuets.
Dis « addictif ». Dis qu'il colle à ta peau, à tes doigts, à ton coeur, à ta sensualité. Je l'ai avalé.
Pense que ça pourrait être toi, que je souhaite que ce soit toi, que je crains que ce soit toi.
C'est un roman sur les conséquences de tes actes. Sur les beaux, les laids, les apolloniens,
les dionysiaques, les aphrodisiaques, les orgiaques, les orgasmiques, ceux que l'on paye des sommes astronomiques.
Quelle justesse ! Comme Princesse, vitesse, allégresse, maladresse, petitesse puis détresse.
Il n'y a pas de justice dans les sentiments. Taire son désir, détruire son présent, abandonner ses enfants, quitter son conjoint. Vivre une autre vie, fleur de paradis.
S'attendre à la compréhension, à la compassion. Concevoir la raison.
N'être que trahison. Naître une deuxième fois, n'avoir d'yeux que pour l'autre.
Dieu, que c'est difficile le choix d'une vie.
« Notre besoin d'être aimé est insatiable et nos amours, inconsolables. »

Dans le genre Douglas Kennedy du début, pas imbu, Grégoire Delacourt fait galoper, brides abattues des vies pleines sur les plaines ch'timis.
A la poursuite du bonheur. A la découverte du malheur.

Avec une acuité fulgurante, éblouissant de sincérité ce roman aux chapitres courts, pertinents, aux phrases concises, bouillonnantes de nos évidences, m'a transporté, promené, chaviré, ravi, bouleversé. Sentiments ambivalents, sans équivalent, exaltants.
Merci Grégoire, si je peux me permettre cette familiarité.
« Tu colles ensemble mille morceaux de vies pour un immense souvenir. »
« Et puis, il faut bien pardonner et être pardonné si l'on veut vivre. »
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Emma ( Emmanuelle) a 40 ans, trois enfants, un mari dévoué.
Comme son prénom historique nous le laisse supposer, elle s'ennuie dans la vie qui présente une impression de non abouti.
Son prénom entier a aussi une histoire cinématographique plus que sensuelle mais elle n'ira pas jusque là.
Elle se contentera d'éprouver un énorme coup de foudre envers un homme rencontré par hasard dans une brasserie et ce sera réciproque. Par le regard d'abord et venons-en aux faits ensuite.
On versera dans le drame, amour,passion, et sa suite habituelle.
Viendront la maladie... et le retour aux réalités.
Tout cela vu par un homme, Grégoire Delacourt, et c'est bien ce point qui m'a dérangée.
Je n'ai pas aimé sa façon de se glisser dans la peau d'une femme, d'en faire un portrait de femme qui n'a pas su se réaliser dans son métier, qui vomit dans les voitures de son mari, qui a besoin d'appeler celui-ci quand elle est en difficulté et j'en passe.
Non mais, en 2017, on s'entraide dans un couple. Ce n'est pas l'homme fort qui protège la femme faible. Une femme s'assume actuellement et depuis longtemps, Monsieur Delacourt.
Le temps de Flaubert est dépassé et le 20ème siècle aussi. Déjà, ma mère qui a commencé à travailler en 1946, m'encourageait à rester indépendante par rapport à mon mari.
Descendez donc dans votre époque, cher monsieur.
Evoluez un peu messieurs, enfin, certains. En une semaine, j'ai vu deux écrivains tomber dans le même piège.
Cela étant dit, les phrases de l'auteur sont très bien écrites.
Dans la première partie où Emma s'égare dans ses sens en folie, les chapitres sont numérotés à l'envers.
Les passages de "La chèvre de Monsieur Seguin" sont habilement glissés à bon escient dans l'histoire.
Beaucoup d'extraits font référence au cinéma, aux chansons et j'ai beaucoup aimé celui consacré à Claude Sautet. L'auteur nous fait vraiment revivre l'ambiance de ses scènes de films.
Dans la deuxième partie où Emma reprend pied avec la réalité, les chapitres sont numérotés en crescendo.
En conclusion, Grégoire Delacourt livre là un bon roman mais ses valeurs et sa façon de parler des femmes ne conviennent pas à mon caractère.


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Encore un ouvrage que l'on m'a donné et la personne qui l'a fait ne savait pas alors qu'elle pouvait me faire plus plaisir car ayant eu le privilège de rencontrer Grégoire Delacourt au mois de ma lors du premier salon du livre de ma ville, je me suis aperçue que l'homme-écrivain était à l'image de ses romans : simple, gentil, drôle, accessible...bref, tout ce qui ressort de ses livres et qui donne toujours envie d'en savoir plus.

Ici, le lecteur fait la connaissance d'Emma -Emmanuelle de son vrai prénom- qui a tout pour être heureuse. Marié à Olivier, ils sont les heureux parents de trois enfants. Léa, la cadette est certainement celle qui est la plus proche de sa mère car elle vit encore dans l'innocence de l'enfance et ce sera la première qui ne fera pas de reproches à sa mère lorsque celle-ci partira car, n'étant pas encore confrontée à ce que l'amour -j'entends par là l'amour fou, peut pousser à faire - et non encore confronté à la complexité des sentiments, pour elle, cette innocente petite Léa - sa mère restera toujours sa mère. La tragédie, ou plutôt le renouveau, l'émerveillement avant la chute pour cette femme, se déroula dans un café, la brasserie André où elle tomba amoureuse d'une bouche, ou plutôt de mains qui portèrent une serviette à une bouche pour y essuyer les lèvres appartenant à cette bouche. Oui, tout débuta ainsi et Emma continua à se rendre chaque jour dans ce restaurant, à la même heure, avec le désir - désir fou - de revoir ces mêmes mains, cette même bouche et d'admirer l'homme à qui elles appartiennent. Alexandre, c'est ainsi qu'il s'appelle mais les mots ne viendront que bien plus tard et le toucher encore plus tard encore. C'est tout cela qui poussera Emma à quitter mari et enfants car dans les yeux de cette homme, elle se sent enfin de nouveau désirée en tant que femme et non plus seulement en tant que mère,, elle se sent vivante ! Cependant, même dans les romans, il arrive que tout ne se passe pas comme cela devrait se passer dans les romans, ceux que l'on rêve et non pas ceux que l'on vit et que parfois, les choses rêvées, ardemment souhaitées et désirées puissent tourner au drame sans que l'on les regrette par la suite !

Je ne vous en dirai pas plus afin de susciter, j'espère, chez vous, amis lecteurs, l'envie de découvrir ce très bel ouvrage qui vous offrira par e même occasion, le plaisir de découvrir ou redécouvrir ce très beau conte d'Alphonse Daudet retranscrit dans son intégralité en fin d'ouvrage "La chèvre de Monsieur Seguin" car de nombreuses allusions y sont faites tout au long du roman. Pourquoi ? Ce même désir chez notre héroïne que chez Blanquette (la septième et dernière chèvre de Monsieur Seguin pour qui il a pris toutes les précautions pour qu'elle ne subisse pas le même tragique destin que celles qui l'ont précédées mais je ne vous dirai pas lequel bien que je suppose que vous connaissez plus ou moins tous et toutes ce très beau conte) : ce désir de liberté et de se sentir en vie !

Un roman extrêmement bien écrit, très agréable à lire avec des chapitres courts et une histoire qui ne peut que vous émouvoir ! A découvrir et à faire découvrir !
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Un grand vent vous emporte loin de votre vie, un vertige vous saisit au bord de ces pages : c'est une histoire puissante, dévastatrice et miraculeusement reconstituante.
J'ai été engloutie par les mots de l'auteur poétiques, magiques, amoureux, par la beauté du personnage d'Emma, par l'intensité et la violence qu'elle dégage, par son envie immense de désirer et d'être désirée.

Grégoire Delacourt a un talent certain pour intégrer l'âme et le corps de la femme. Il dépeint avec précision et vérité le combat intérieur d'une femme qui veut vivre pleinement ses sentiments, ses émotions, qui veut se sentir vivante. Il dépeint avec talent la vie, l'amour, la mort.

Et le parallèle avec le conte de Daudet, La chèvre de Monsieur Seguin apporte encore un complément émotionnel dans la construction du roman. Cette petite chèvre qui voulait rompre sa corde, s'enfuir dans la montagne pour y goûter la liberté et savait malgré tout que le loup y rôdait.

Je n'ai qu'un bémol à relever, celui de la dernière partie trop longue et larmoyante, et à la pirouette finale trop manichéenne. Mais ceci dit, jamais (à ma connaissance) un auteur n'a excellé à ce point pour raconter une banale histoire d'infidélité.


Emma a tout pour être heureuse : un mari aimant, trois beaux enfants, une jolie maison dans un quartier résidentiel de la banlieue lilloise, aucun problème financier. le bonheur. le bonheur ? Sans doute manque-t-il quelque chose à ce tableau idyllique. Ou quelqu'un. Car son regard croise celui d'un inconnu et tout bascule.
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Tout a été dit déjà , alors à quoi bon ?
J'ai beaucoup aimé la très belle écriture féminine de l'auteur, cette manière de jouer avec les mots, de décrire à la perfection les sentiments et les émotions , L'amour , le feu du désir, le couple, la mort , la douleur.......
Il se glisse dans la peau d'une femme avec virtuosité, en maniant le verbe à merveille .
Il revisite l'adultère et le thème éternel de la femme infidèle , cette Emma immature et inconstante , (je vais faire hurler , tant pis ........) prête à quitter avec un égoïsme cruel et terrifiant trois enfants de douze à seize ans pour jouir à satiété , en toute liberté !
J'ai été vraiment agacée par l'abondance des clichés, les rappels constants , musicaux et littéraires ( ex: Marguerite-Duras ) , les références cinématographiques, et en plus , les chapitres de "La Chèvre de MR Seguin", habilement distillés !
Bien sûr, viendront les drames , la cartographie du chagrin , l'effroi et la souffrance aiguë , le retour à une réalité très douloureuse .
C'est sûrement un bon roman , mais trop de romance tue la romance , je ne vois pas les choses comme l'auteur les voit , à travers le rôle dédié aux femmes , non, nous ne sommes plus au temps de madame Bovary et de Gustave Flaubert !
Je sais que mon avis mitigé ne plaira pas , cela dit à part le "marketing" et les recettes ", l'auteur manie et décortique à merveille le sentiment amoureux , sa plume ciselée est très belle ! Il a incontestablement le sens de la formule.
"La peine est une langue inconnue . Il faut tout apprendre" ........
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