Il se remet à la bière, la vraie ; celle des hommes perdus, des regards flous.
Le soir, il y a l'odeur du vent, du sel et du gasoil. Le soir, je dîne seule, je regarde la télévision seule et je reste seule pendant mes insomnies.
J'ai vu ces années sur son visage, j'ai vu le temps qui nous éloigne de nos reves et nous rapproche du silence.
Mais les femmes sont toujours seules dans le mal des hommes
P76
Tout l’or du monde n’achèterait pas ce vertige. Toutes les femmes sont belles ici. Leurs yeux brillent. D’un morceau de tissu elles imaginent déjà une robe, un coussin, une poupée. Elles fabriquent des rêves ; elles ont la beauté du monde au bout de leurs doigts.
P31
La finesse, la légèreté, la subtilité des mots, il ne connait pas bien. Il n’a pas lu beaucoup de livres ; il préfère les résumés aux raisonnements ; les images aux légendes…
Moi, les mots, j’aime bien. J’aime bien les phrases longues, les soupirs qui s’éternisent. J’aime bien quand les mots cachent parfois ce qu’ils disent ; ou le disent d’une manière nouvelle.