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Citations sur Trop humain (28)

Oue reste-t-il de cette histoire puisque la mémoire de Suzie est perdue ? A moins que les ingénieurs...
Que me reste-t-il à moi, sinon cette fiction, sinon d'avoir considéré le temps d'un roman la tension insoluble qui nous constitue, nous autres, qui vivons un pied sur terre, avides de déchiffrer ce monde physique que nous ne savons pas habiter autrement qu'en fabriquant des outils pour entrer en contact avec lui, le dominer, le façonner, nous arrimer à sa réalité, et l'autre pied, ailleurs, un ailleurs fait de représentations, de subjectivité, de fantasmes et d'illusion.
"Pas étonnant que ça marche mal."
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Les gens romancent leurs vies par procuration de ragots nourrissants, qui en l'occurrence remuaient à la fois des fonds bien triviaux et, pour la couverture, de grands principes : la trahison du héros sacrifié sur I'autel de la nation, l'épouse, pierre angulaire de I'arrière, etc.
Les ragots sont une des distractions qu' on s'offre à la campagne à défaut de théâtre. En ville, à chaque coin de rue, d'affiche, on est diverti, mieux, on peut prendre sa place pour pas cher dans la comédie du monde, faire de l'œil à qui vous charme, sans rien risquer sauf un peu d'amour-propre, voler dans grand magasin et voir si ça passe, tenter sa chance. Il y a en ville une habitude de la diversité qui peut étre confondue avec la tolérance. On y jouit surtout du joker de l'anonymat. En province, la mise de départ, au jeu du pas vu pas pris, est beaucoup plus conséquente.
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- Pauvre gamin. Je reconnais qu'il est insupportable. Mais vous ne voyez pas que nous trois, on est de la même famille ?
-?
- Celle des loups.
-?
- J'ai pensé à ça, enfin, à nous, en voyant ce documentaire sur les loups, l'autre soir. L'animal est grégaire surtout, mais il peut vivre en solitaire, sur des périodes plus ou moins longues de sa vie, pour plein de raisons, par manque de nourriture, risque de consanguinité, incompatibilités d'humeur avec d'autres au sein de la meute...
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- Des millions d'années d'évolution pour ne pas être foutu de s'entendre avec père et mère, et on voudrait qu'apprendre à vivre avec Tchap, en tirer le meilleur - et pour notre compte encore, pas pour le sien !-, ça ne demande pas un peu de bonne volonté, un petit temps d'adaptation ? Mais à la fin, c'est à se demander ce qu' on craint. la comparaison ? Qui a esclavagisé et esclavagise encore le monde à la première occasion ? Qui viole, détruit et pille ? Les AVE ? Mais le pillage et l'abus, mes enfants, mais c'est à nous qu'il vient comme le goût du miel à l'abeille ! Un miel qu' elle produit, et qu'on pille, comme de bien entendu ! Toutes ces sociétés fondées sur l'abus, c'est les robots peut-être ? Tchap ? Un gentleman à côté, je vous dis ! Bon, j'arrête là, sinon je vais faire monter ma tension. »
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- Tchap m'a demandé un soir de lui parler de la solitude, au-delà de la définition du dictionnaire, comme il dit.Je me suis souvenue d'un endroit où elle était réduite à rien.C'était ici, dans cette salle de bal, avant la guerre.Au bal, tu prends du plaisir pour ton compte, mais en communion avec ceux autour de toi.C'est la musique qui fait ça, c'est un liant, comme l'œuf en cuisine.En " pense- bête", sur un banc, il y a quand même toujours celui où celle qui ne peut pas prendre son tour dans la ronde, qui vient précisément te rappeler la solitude à laquelle tu es en train d'échapper toi.
Il faut qu'on réapprenne à danser ensemble, Marius.Il faut regarder danser les gens.Il y a quelque chose chez les méchants qui désarme, chez les gentils, qui aiguise. Il y a celui qu'on connaît pour être enjoué qui danse en serrant les dents, la mégère sévère que tu découvres d'un coup en train de dodeliner de la tête un sourire angélique aux lèvres. Le lendemain, tu pourras la croiser sur la place, elle fera peut-être sa mauvaise, mais tu ne la craindras plus pareil.

( p.251)
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Nous, les Hommes, quand on se sent impuissant à résoudre un problème, à soigner une blessure, soit on se mange le poing, soit on trouve un coupable, soit on prie.On fait diversion, quoi. (...)

Tous les matins, quand j'ouvre cette porte (* de son café), j'ai un peu peur.
Et tous les soirs, quand je la verrouille, je suis soulagée, d'avoir eu le courage de l'ouvrir au matin, et de la refermer sur moi.Les deux.
Il fallait que cette porte reste ouverte, Tchapp.Sinon quoi, cela aurait voulu dire qu'il n"y avait rien à racheter, rien à sauver ?
Qu'il n'y avait plus qu'à fuir ? Mais fuir ou? Je n'en serais pas moins prisonnière de ma peau, de mes souvenirs et ailleurs comme ici confrontée tout pareil à ceux de ma race.
Il n'y a nulle part où se cacher, je te dis.
Je ne sais pas répondre à ta question sur la vengeance et le pardon autrement que comme ça.

(.p.162-163)
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Suzie, à Tchapp (***assistant de vie électronique)

Les gens se laissaient bercer par Pétain.La plupart.Mais donc pas tous.Des jeunes du coin pensaient qu'il fallait se battre, refuser l'armistice, le pillage du pays, la défaite.Et moi, du haut de mes treize ans, j'étais d'accord avec eux
On m'interdisait les bals, on me rationnait ma part de joie. On emprisonnait mon père, ma mère parlait toute seule la nuit dans son lit, on traitait mon pays comme un paillasson ! Ah, on ne voulait pas que je danse ? On allait voir.J' avais des envies de me battre, pires qu'un garçon.

(p.174 )
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(...) tandis que Suzie raconte les années soixante-dix, quatre-vingt, les années Walkman.
"Ça vibrait de partout, et c'était un nouveau mixeur ici, et une télé couleur là, et un aspirateur, et une mobylette pour la gamine, et une deuxième voiture.Ça les a changés, ces années là, les gens de la campagne. Ils avaient enfin le sentiment d'être dans le monde, à égalité ou presque avec la ville.

( p.113)
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La télévision. Elle en aura bien profité de cet outil que l'homme à créé pour se regarder en face.C'est grâce aux documentaires qu'elle a gagné en vocabulaire. (...)

Autrement, regarder quoi? Ces dernières années, mettez les trente dernières, Suzie avait de plus en plus de mal à trouver des émissions qui lui convenaient.Elle ne s'en étonne pas, elle est si vieille, elle n'est déjà plus vraiment de ce monde, de " son" temps.(...)Suzie se retrouve le plus souvent à zapper, à courir devant comme pour fuir, sauf donc à tomber sur un documentaire.Ça ne vieillit pas, le documentaire.

( p.116-117)
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Depuis, Marius avait beaucoup marché, travaillé en Grèce, Tunisie, Croatie, Lituanie.Huit années étaient passées, et avec elles l'illusion de croire que, sevré du réseau Internet, il allait- automatiquement, ou naturellement ?- se rebrancher sur ses congénères, faire des rencontres rares, mais " vraies", fortes, durables, des rencontres qui lui indiqueraient avec évidence quand, où arrêter son errance.Illusion: des copains le sifflaient, il traversait l'Europe, la mission remplie, ses hôtes lui disaient : " Tu peux rester un peu si tu veux".Le voulait- il ? Et eux voulaient-ils qu'il reste au fond ? Il s'entendait dire: " Non, je reprends la route."

( p.79)
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