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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Wyatt et Lucy, un frère et une soeur, jumeaux fusionnels, vivent seuls dans un ranch isolé du fin fond de l'Utah. La mère d'abord puis le père sont morts. A peine adulte, ils sont seuls à travailler la terre laissée par leurs ancêtres. La violence du monde extérieur les frappe de plein fouet lorsqu'une adolescente abat sans raison des têtes de bétail en blessant Wyatt. le jeune homme prend en chasse la sauvageonne.
Dans cette course poursuite, Wyatt va rencontrer l'Amérique profonde, l'Amérique de la marge, une Amérique inconnue, pourrissante et florissante, l'Amérique des cartels de la drogue. Un monde perdu entre Phoenix, Albuquerque et Vegas.

Fable initiatique, panthéiste et violente, récit d'apprentissage extrême, la prose de Rae Delbianco, saignante et poussiéreuse entraine le lecteur dans une ballade sauvage.

Jeune écrivaine (26 ans) et déjà à l'égale des vieux routiers, elle écrit sec et syncopé.

Un match de Free-Fight littéraire qui ne s'arrêtera pas au premier sang et qui laissera le lecteur groggy.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voilà typiquement ce qui peut arriver lorsque vous participez en tant que jurée à un prix de lecteurs : vous recevez un livre sur lequel vous ne vous seriez pas précipitée, vous jetez un oeil sceptique à la quatrième de couverture - "western électrique", "cartels de drogue sanguinaires"... hum... -, vous grimacez ; mais vous vous êtes engagée alors. Alors, vous lisez. Au début vous vous forcez un peu mais vous vous trouvez prise par... un je ne sais quoi, une atmosphère, une tension, un rythme. Vous vous surprenez à avoir envie d'avancer. Vous êtes intriguée, et puis intéressée, et puis sacrément épatée. Et voilà. Vous venez de lire un truc qui n'est pas du tout votre tasse de thé - il est d'ailleurs peu probable que vous cherchiez à réitérer l'expérience - et de trouver ça sacrément bien balancé.

Tout commence par une scène terriblement cinématographique, dans la nuit noire. le calme et l'isolement dans lesquels vivent Wyatt et sa soeur Lucy sont brutalement troublés par l'intrusion d'une jeune femme armée jusqu'aux dents qui abat sans broncher le troupeau du ranch familial. Qui est-elle ? Que cherche-t-elle ? Fou de douleur et de rage, Wyatt se lance à sa poursuite dans le but de récupérer les quelques milliers de dollars que lui auraient rapporté la vente des bêtes et dont dépendent leur survie. le début d'une course poursuite sanglante et pleine de surprises dans des zones arides et désertes de l'Utah, des paysages à couper le souffle.

Le moins que l'on puisse dire c'est que Rae DelBianco sait installer une ambiance, planter un décor. On sent la poussière, la chaleur, la rudesse du désert. Façon western revisité par un Tarentino en grande forme, rapport à la dose d'hémoglobine. La violence est ultra-présente et pourtant, jamais gratuite. Derrière elle affleure un portrait de l'Amérique sauvage, loin des grandes villes policées (quoi que…) où règne encore la loi du plus fort sous l'influence de cartels et autres hors la loi. Ici, on cherche à survivre et pour cela, on n'hésite pas à donner la mort. de cette épopée sauvage émergent deux figures, l'une féminine, dont on ne connaîtra pas le nom, rompue aux rapports de force et passée maîtresse dans l'art de tuer. L'autre, Wyatt, plongé malgré lui dans un engrenage de violence qui va l'obliger à piocher au fond de lui des ressources insoupçonnées. Au centre, la question de la légitimité à tuer. A l'horizon, le point de bascule. L'instant qui vous empêche définitivement de revenir en arrière. Si le roman démarre lentement, le crescendo attache irrémédiablement le lecteur aux pas de Wyatt qui porte en lui le questionnement universel de l'homme qui ferraille pour ne pas perdre sa part d'humanité.

Rae DelBianco est une toute jeune femme au visage d'ange, A sang perdu est son premier roman et tout ceci est très très impressionnant dans sa façon de mêler classique et modernité pour nous parler de l'Amérique. Puissant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Propulsé d'emblée dans une nature inhospitalière, attaqué de toute part, le lecteur entre tout de suite dans le vif du sujet. Même l'écriture, au début du roman, est haletante. C'est un peu déroutant dans les 100 premières pages puis le récit et les personnages s'installent :

Il y a Wyatt, jeune homme déjà écorché par la vie : physiquement et moralement. Et puis, il y a Lucy, sa soeur jumelle , être fantomatique dont on aimerait découvrir les mystères. Tout deux vivent au fin fond de l'Utah et essaient de faire survivre leur ranch, héritage familial. Et puis, un jour, tout bascule quand leur bétail est attaqué. Wyatt va se lancer dans une course-poursuite dans l'espoir de récupérer de quoi rembourser les bêtes perdues.
Le récit alterne entre l'itinéraire sanguinaire de Wyatt et le passé des jumeaux.

Un roman saisissant, dérangeant aussi par la noirceur des personnages.
Je regrette seulement que la description de certaines scènes sanguinolentes ait pris le pas sur une plus grande profondeur dans l'histoire des personnages.
En tout cas, Rae del Bianco est certainement un auteur à suivre puisqu'il s'agit de son premier roman.
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Jamais livre n'aura aussi bien mérité son titre. C'est avec une plume trempée au rouge des blessures que cette jeune auteure écorche les tréfonds de l'âme humaine, plantant son scalpel dans un paysage dantesque.
A l'instar de peintres comme Jacques Fabien Gautier d'Agaty ou d'un Jerome Bosch dont les visions griffent la rétine, ce texte compose un tableau organique et sanglant où le noir le dispute à l'écarlate.
Mais quel est vraiment le propos? Pourquoi cette chute apnéique où la rédemption se heurte à l'inanité du vivant? La vie ne vaut-elle que par le poids de celles qu'on pille? le meurtre comme allégorie de l'amour?
Le crime originel est parricide. Et, de cette initiale transgression découle un road movie halluciné dans les paysages désertiques et hostiles de l'Utah.
Le décor est planté pour une introspection chirurgicale de questions universelles. L'écrasante puissance de la nature et l'insignifiance des humains, le prix du pardon, l'implacable nécessité de tuer pour vivre, l'altérité mise au défi de la gémellarité...
L'écriture de ce roman est puissante, ferreuse, charnelle. Elle s'inscrit dans un tableau où chaque grain de sable, chaque étoile, chaque goutte de sueur pèsent le poids de plusieurs millions d'années. Où tarentule, larve et ours ont la même puissance, où les coyotes disputent la vindicte aux gangs des cartels.
Il est question d'un envoûtement et je peine à en parler. Parce qu'il garde une élégance qui confère parfois au sublime, ce texte transcende le propos et fabrique une oeuvre indescriptible et inclassable qui, pour le coup, m'a laissée exsangue.
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Maintenant que le roman est paru, on peut en parler :)
Traduit par Théophile Sersiron.

Voici un des romans qui devrait se démarquer dans cette rentrée littéraire au rayon Noir.
Rae DelBianco publie ici son premier roman et il est d'entrée d'un très haut niveau.
Pour ceux qui ont lu La Mort selon Turner (Sonatines 2018) il y a beaucoup du style de Tim Willocks dans l'écriture de Rae DelBianco.
L'auteure nous offre un western moderne, violent et aussi puissant dans le déroulé de l'histoire et ses scènes d'action que dans le fond qui aborde le thème de la loyauté familiale.
Un peu comme un devoir de philo, l'auteure nous propose la thèse et l'antithèse à ce thème à travers deux personnages radicalement opposés.
Wyatt et sa soeur Lucy survivent grâce aux quelques têtes de bétail qu'il reste au ranch familial. Orphelins depuis que leur père a été victime d'un accident de chasse causé par Lucy, quand une jeune femme abat sans raison plusieurs tête de bétail sur leur propriété, Wyatt décide de se lancer à sa poursuite afin de lui soutirer de quoi remplacer cette perte qui va les obliger à vendre tout ce qu'il leur reste.
La jeune tireuse, elle, fuit à perdre haleine vers le désert. Elle fuit une vie, une famille.
L'un et l'autre vont devoir travailler ensemble et se battre, chacun avec ses propres motivations.
Trafic, survie, chaleur, poussière et sang, c'est ce qu'ils vont devoir affronter et ce dont ils vont tenter de s'échapper.
Ce texte offre une atmosphère brûlante, étouffante, d'une noirceur profonde.
C'est un très bon cru pour cette rentrée littéraire et un roman qui ne devrait pas passer inaperçu.
Un des meilleurs depuis le début de l'année.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Un livre perturbant, à la fois dans le bon et le mauvais sens du terme.

Perturbant dans le bon sens par cette gamine, qui débarque de nul part et qui terrasse un troupeau de bétail à elle seule et sans aucune explication. Quand Smith se lance à sa poursuite, prêt à tout sacrifier pour récupérer ce que cette sauvage lui doit, l'auteur propulse le lecteur dans une aventure surprenante qui fonce à 100 à l'heure.

J'ai aimé cette histoire insensée, qui nous trimballe à droite et à gauche, avec des personnages tous plus perchés les uns que les autres. Ils ne sont pas fous dans leur personnalité, mais dans cette capacité qu'ils ont à se retrouver dans des situations mortelles à chaque fois. Ce livre est rythmé par les fusillades et les meurtres. Il y a du sang qui coule à chaque chapitre !
Mais cela rend le récit captivant et on essaye de voir jusqu'où cette folie sanguinaire va aller, est-ce que le destin de nos personnages est d'y succomber ou au contraire de s'y extirper ? Tout est très confus jusqu'aux derniers mots.

Perturbant dans le mauvais, à cause de l'écriture. Je ne sais pas si c'est la faute de la traduction ou si c'est tout simplement le style de l'auteur, mais j'ai eu du mal à accrocher à la manière dont l'histoire était racontée.
Si j'étais captivée par ce qu'il se passait, j'avais toujours du mal à m'y accrocher, gênée par le style. C'est un avis personnel bien sûr.

Un roman noir, qui nous présente un panel de personnages tous plus torturés les uns que les autres. Mais une mention spéciale à la gamine qui a su m'épater au fil de l'histoire.
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Une lecture haletante !
Mais qu'elle plume cette jeune autrice...
J'ai découvert un style d'écriture dont les mots me manquent pour le décrire. Page après page j'ai senti à travers les personnages une multitude des sensations :l'amour, la peur, la colère, l'incompréhension, l'impuissance...
C'est un récit noir, brutal, dangereux, ou le sang s'en mêle à la douceur, la douleur à la rage..
Ce ne pas ce que je lis habituellement mais l'histoire m'as pris des le début, cette jeune (est elle si jeune ?)fille sauvage que la vie n'a pas épargné, Wyatt qui est touchant dans sa maladresse, sa simplicité, Lucy qui parle si peu mais dont je me suis attachée car elle a l'air si perdue...
Si vous êtes sensible a la violence, passez votre chemin, car malgré la beauté de l'écriture, ça reste un roman noir avec des scènes perturbantes... . ********
✔️Rae DelBianco a grandi en Pennsylvanie. À l'âge de 14 ans, elle s'est lancée dans l'élevage de bétail. Après avoir obtenu son diplôme à l'université Duke en 2014, elle a suivi des cours d'écriture à Londres. Elle s'est ensuite installée dans le New Jersey avec sa grand-mère de 88 ans pour pouvoir écrire. À sang perdu est son premier roman.
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Wyatt et Lucy Smith, vingt-trois ans, vivent seuls et en autarcie dans leur ranch reculé de l'Utah depuis que Lucy a accidentellement tué leur père. Un jour, Wyatt découvre des bêtes de son bétail mortes tuées par balles. Il poursuit le responsable pour lui faire cracher 4600 dollars, prix estimé de son manque à gagner. La coupable est une fille de quatorze ans sans foi ni loi, élevée dans un cartel, qui n'a pas peur de tuer pour arriver à ses fins. Wyatt va la traquer puis s'allier avec elle pour recouvrer son dû, allant jusqu'à faire l'homme de main pour des trafiquants de drogue, traverser le désert et braver la soif poursuivi par une meute de coyotes…
A sang perdu, western moderne et organique, plonge le lecteur dans une épopée faite de bruit et de fureur, de violence et de sang, de blessures au corps et à l'âme où la perte et le salut tiennent ensemble entre les mains d'une gamine plus forte que les hommes.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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livre surprenant, d'autant plus que c'est son premier livre, vision très apocalyptique genre blade runner and cie, du sang qui est le symbole de la vie, le perdre c'est mourir, accepter la mort pour survivre et non pas vivre, inintéressant de lire son prochain livre
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