Je ne sais s'il y a pour l'homme un sentiment plus pénible que de voir un vaste édifice élevé par ses soins au prix des plus grands efforts, et destiné à être son principal titre de gloire devant la postérité, s'écrouler un beau jour sous ses yeux, faute de fondements assez solides. Et cependant, tel est le sort réservé à bien des œuvres humaines. C'est surtout dans le domaine philosophique et scientifique que l'histoire enregistre souvent de semblables déceptions. La route du savoir humain est jonchée de ruines.
L'éternelle question des rapports de l'âme et du corps, qui, jusque dans ces derniers temps, appartenait au domaine de la philosophie pure, fut enfin
dans la seconde moitié de ce siècle revendiquée par les sciences expérimentales comme pouvant relever de leurs méthodes et de leurs procédés d'investigation.
C'est à Fechner que revient l'honneur de cette tentative. Le point de départ de ses travaux se trouve dans ceux de Weber sur les sensations de poids et la mesure des distances par l'œil,
La plus petite différence perceptible entre deux excitations de même nature est toujours due à nue différence réelle, qui croît proportionnellement avec ces excitations mêmes.