Marc-Aurèle et Maine de Biran ont également écrit, chacun à sa façon, un Journal intime : Marc-Aurèle pour se re trouver, parmi les lourdes obligations de sa charge impériale, directement en lace de son idéal stoïcien, en rappeler les exigences et se mesurer par elles ; Maine de Biran pour tâcher de se saisir tel qu’il est dans les fluctuations et les contrariétés de sa nature, travailler à conquérir grâce à son expérience même la doctrine qui lui assure la plénitude du calme et de la possession de soi: la diversité de leur temps, de leurs conditions, même de leurs espèces d'analyse personnelle n’empêche pas qu’ils ne s’appliquent semblablement, l’un et l’autre, à suivre du regard intérieur le plus attentif et le plus pénétrant le double mouvement de leur âme à leur philosophie et de leur philosophie à leur âme.