"
Love Letters to the Dead est une lettre d'amour à la vie."
Jay Asher, auteure de
Treize Raisons
Jay, je suis désolée, mais tu n'as pas les yeux en face des trous. Ou alors je vois tout en noir, je ne sais pas. Dans tous les cas, je suis déprimée pour mille ans.
J'ai l'impression d'être au bout de ma vie. Je savais que
Love letters to the dead allait me dévaster...mais au point de me vider de ma propre substance...non. Ce fut une lecture intense. Je suis incapable de penser correctement.
L'HISTOIRE
"Un ami, c'est celui qui t'accorde la totale liberté d'être toi-même -en particulier de réagir comme bon te semble. Que tu réagisses comme ci ou comme ça, ça lui est égal. C'est ça, le vrai amour : de permettre à quelqu'un d'être ce qu'il est vraiment."
L'histoire n'a rien de profondément exceptionnelle. le résumé est très intéressant, mais le concept n'est pas vraiment percutant. Je veux dire par là que l'idée de la correspondance avec les morts est bonne, la forme est travaillée, mais n'apporte rien au fond. Elle ne porte pas l'émotion, qui est simplement contenue dans les mots d'
Ava Dellaira.
Le potentiel de ce côté me rappelle les romans de
John Green, même si l'ambiance est moins prenante. Je pense que c'est aussi dû aux destinataires des lettres de Laurel, qui ne sont pas forcément très connus chez nous (Amy Winehouse oui,
Kurt Cobain ok...m'enfin...!). Les anglo-saxons sont sûrement plus réceptifs aux clins d'oeil. D'autant plus que les répétitions et les descriptions de l'héroïne alourdissent le récit quand on ne s'intéresse pas à leurs biographies.
Il y a des passages vraiment touchants passé certains creux. Ils sont marquants, et saisissants de réalisme.
Car c'est ce qui blesse : le réalisme de cette histoire, la vraisemblance des sentiments de Laurel. Ça vous déchire, vous aspire et vous relâche dans un état pitoyable.
Si votre état sentimental n'est déjà pas très stable, ne tentez pas le diable. Ne faites pas la même erreur que moi.
Ce qui m'a énormément surpris, ce sont les thèmes durs qu'aborde
Ava Dellaira. du viol à l'homosexualité en passant par le divorce, l'image renvoyée par
Love Letters to the dead est loin d'être lumineuse. Je ne m'attendais pas à tant de tabous exposés au grand jour. On sent cependant que le réalisme a ses limites, et le dénouement manque légèrement de crédibilité.
LES PERSONNAGES
Laurel est assez naïve. Il faut lui pardonner vu son âge et ce qu'elle a traversé, mais c'est assez frustrant. Elle peut faire preuve d'une grande maturité et l'instant d'après, agit sans réfléchir. Elle n'apprends pas de ses erreurs, ne se défend pas, ne lutte pas. Une héroïne qui ne me marquera pas plus que ça.
Sky est...un des meilleurs personnages masculins que j'ai jamais rencontré. Il est vrai. Il est loin d'être parfait mais il est VRAI. J'ai eu vraiment peur à la moitié du roman, car il agit un peu comme un crétin égoïste, mais j'ai réalisé que je lui en voulais d'avoir raison. Je ne supporte pas les garçons trop parfaits et j'ai du mal avec ceux qui le sont "trop", bref....je suis dans mouise pour trouver le bon. Sky nous montre cependant qu'il est possible de blesser les autres, de souffrir aussi, mais de rester humain. C'est quelqu'un de bien, Laurel a énormément de chance de le trouver en travers de sa route. Car certaines personnes nous détruisent, pour mieux nous reconstruire.
Les personnages secondaires sont attachants. Ils tendent parfois vers le cliché, mais restent agréables.
"Tu sais ce que c'est, quand tu crois connaitre une personne? Mieux que n'importe qui? Tu sais que tu la connais, parce que tu l'a vue...comment dire? pour de vrai. Et tu tends la main et, d'un seul coup, elle est...plus là.Tu pensais que vous étiez faits l'un pour l'autre. Tu te disais qu'elle t'appartenait, mais non. Tu veux la protéger, mais tu ne peux pas."
(très beau passage selon moi que j'ai recherché exprès pour vous, s'il vous plait...!)
CONCLUSION
Conclusion? Il est impossible de donner son avis sur une lecture pareille.
Tout bonnement impossible.
Je n'ai ni adoré, ni détesté. Je suis juste sous le choc.
Bon...dans l'ensemble je suis satisfaite.
Et déprimée.
(oh et visiblement mes doigts et les romans Michel Lafon ne s'entendent pas. Maniaque comme je suis, c'est une torture de constater qu'ils laissent d'horribles traces sur la couverture. Mais le papier est fourbe, c'est lui le responsable.)
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