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EAN : 978B00U1QEZPE
74 pages
BnF collection ebooks (25/02/2015)
4.5/5   1 notes
Résumé :
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Que les romanciers sont durs avec les provinciales ! « si parfois un auteur se hasarde à vous (s'adressant aux provinciales) mettre en scène, il vous force à prendre du tabac presque à chaque ligne, il vous donne cinquante ans et s'il pousse la condescendance jusqu'à vous supposer jeunes filles, il aura soin de vous dépoétiser à l'avance par un de ces défauts qui ne sont rien en apparence, comme un teint relevé en couleur, un embonpoint précoce, un imperceptible grasseyement, mais qui suffissent pour jeter sur toute vos actions, mêmes les plus belles et les plus innocentes, une teinte ineffaçable de ridicule »
Qu'est-ce donc que la Parisienne par opposition ? Ce serait une sorte de titre honorifique qui ne s'acquiert que par « la grâce, l'esprit et le bon goût » mais qui n'est certainement pas lié à la seule naissance : « Toutes les femmes charmantes dont vous avez entrevu le peignoir flottant sont nées en province, elles ont vécu en province, et vous ne les trouverez pas plus maussades pour cela »

Il n'existe pas de modèle type de Parisienne, ce n'est qu'un vague état d'esprit flottant : « Paris n'est pas un moule, c'est un creuset : on en sort avec sa physionomie personnelle, mais épurée. Voilà pourquoi il y a tant de variété, tant d'imprévu, tant de contrastes chez les femmes parisiennes »
Cela reste cependant un « phénix » délicat à trouver « La Parisienne ne fait rien » (...) « Est-ce une Parisienne, cette marchande du Faubourg Poissonnière, qui sort les cheveux enveloppés de papillotes ? »
« Les femmes qui font du commerce ne peuvent pas être des Parisiennes. Qui dit négoce dit province. Vivre derrière un comptoir, c'est habiter la province. »
« Remontez le boulevard un dimanche : voilà le fond de l'océan parisien qui roule sur l'asphalte ; cet océan n'a point de perles ; l'oeil est attristé par le spectacle d'inqualifiables souliers de prunelles, d'hyperboliques brodequins. Ce sont partout des gants en filet qui font semblant de cacher des doigts rouges et gras, des fleurs impossibles sur des chapeaux fantastiques, des cachemires douteux sur des épaules plus douteuses encore. »

Inversement, la Province ne transforme pas l'immuable Parisienne qui, bien souvent, s'y réfugie à l'approche de la quarantaine quand elle perd sa beauté « On a vu souvent des provinciales devenir Parisiennes, mais jamais une Parisienne devenir entièrement provinciale ».
Elle exacerbe en province toutes les passions et la jalousie, elle y importe la mode parisienne comme une provocation : « La promenade est l'arène publique où combattent les champions. La Parisienne y étale sa toilette comme un défit perpétuel »

L'auteur dresse quelques généralités et poursuit par des illustrations.

« un ménage du grand monde » : est le triste point de départ de bien des Parisiennes que l'on rencontre souvent dans les romans :
Un mariage entre des époux totalement indifférents l'un à l'autre, mariés sans s'être jamais aimés.
Louise pleure, s'inquiète quant à l'avenir de son mariage, s'en plaint auprès de son amie, plus expérimentée. Sa réponse est des plus prosaïque : "réfugie-toi dans l'habitude (…) compte sur les enfants que tu auras bientôt. Quand on est mère, on souffre moins de son isolement. S'il résiste, si tu ne peux parvenir à te l'attacher, tu feras comme tant d'autres : tu mourras de chagrin de voir ta vie ainsi livrée à la solitude du coeur, ou bien tu te consoleras".
A peine une année de mariage écoulée que les époux vivent désormais séparés, et ce n'est pas plus mal comme cela : « Les deux époux, toujours remplis de politesse et d'égards l'un vis-à-vis de l'autre ne se verront qu'à de rares intervalles. »
Désolante réalité que l'auteur ne fait que constater.
« Le mari de la Parisienne est un symbole ; on en parle, mais on ne le voit pas. La Parisienne qui consent à prendre le bras de son mari déroge. »

A cela s'ajoute des cas plus confus où la Parisienne libérée et émancipée par une vie séparée du foyer devient impénétrable, qui est-elle vraiment ? Est-elle vraiment mariée ? Joue-t-elle un jeu ? Toutes sont un peu insaisissables. de la comédienne courtisane qui n'accorde que rarement d'attention, à celle qui vous en accorde mais vous traîne comme un jouet de salon en salon, qui ricane à l'idée d'un dîner romantique « Dîner seule avec vous ! Mais vous n'y pensez pas : que dirait le monde ? » Ou encore une extravagante Parisienne rencontrée à un carnaval qui vous tient compagnie, promet un dîner, profite de la débauche et la fête et disparait brusquement au moment où son mari l'aperçoit et la rappelle à l'ordre.

Toute Parisienne s'identifie d'abord par ses chaussures puis aux gants ou mains, ce sont les deux premières vérifications strictement visuelles et essentielles selon l'auteur. La toilette peut-être élégante ou extravagante mais a toujours quelques signes distinctifs, ne serait-ce que par la façon de mettre un ruban.

Quelques spécialités nous distraient de l'ennui qu'aurait un modèle standard : la parisienne excentrique accueillant les hôtes chez elle couchée et en se balançant sur un hamac, ayant pour seuls bijoux un poignard à sa jarretière et pour toute bague un anneau de fer ; la Parisienne nomade déracinée par 1000 vies vécues à l'étranger qui nous conte une foule d'anecdotes folles ; ou encore la Parisienne du quartier Latin, fréquentant des étudiants, dansant le cancan sans savoir écrire et portant une robe de soie mais déchirée…

L'auteur souligne les vagues contours formés par les romans sur la Parisienne mais détaille aussi nombre de variétés. Quoi qu'il en soit, Paris transforme indéniablement « Le monde lui envoie des blocs de marbre ; il en fait des statues (…) Statuaire infatigable, Paris équarrit sans cesse avec le marteau de l'esprit. Chaque année plus de 30 000 ébauches passent sous son ciseau : à peine un tiers est-il reçu à l'exposition »
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