AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 39 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Résidant à Lyon depuis 3 ans, Wendy Delorme est notamment connue pour ses différentes casquettes, celle de romancière, de militante lesbienne, de performeuse queer néoburlesque, ou de professeur à l'université en science de l'éducation ( sa thèse a porté sur la construction de stéréotypes des minorités sexuelles dans la publicité).

Plus de cinq ans après son dernier roman La Mère, la Sainte et la Putain (2012), Wendy Delorme revient à la fiction littéraire avec le corps est une chimère, un roman choral où la parole est majoritairement donnée aux femmes, souvent lesbiennes, mais où les autres identités sexuelles ont aussi droit de cité dans un roman qui s'assume comme étant grand public qui embrasse une multitudes de thèmes et d'archétypes sociétaux .

Sept personnages principaux se succèdent au fil des chapitres, dont les destins vont se croiser et se décroiser au fil des courts chapitres, abordant différentes thématiques particulièrement d'actualité comme l'homoparentalité, la violence faite aux femmes, l'identité de genre, la filiation, le statut des travailleuses du sexe, la PMA, les relations familiales, l'identité sexuelle et de genre.

Comme le titre l'indique, c'est bien le corps qui sert de fil conducteur à l'ensemble de ces récits croisés, plus précisemment le rapport que chaque identité entretient avec lui et son pouvoir qui peut même influer sur le cerveau et sur l'âme.

Ce Corps est une chimère, sous une apparence a priori légère, traite de manière frontale et souvent grave des sujets qui résonnent fortement avec l'actualité du moment et s'interroge notamment sur le rapport complexe que l'on entretien avec cette enveloppe corporelle que l'on reçoit souvent comme un fardeau.

Avec ce roman grinçant et percutant, rempli d'amertume et de désillusion ( même si l'auteur croit à la solidité du lien familial et humain et sa pré domination sur les institutions), Wendy Delorme nous livre un témoignage précieux,et un miroir assez juste de notre époque

.On a eu la chance de rencontrer récemment son auteur, et on vous livre très rapidement le fruit de ce passionnant entretien.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          230
À l'occasion de la rentrée littéraire 2018 et plus de cinq ans après son roman précédent, Wendy Delorme signe à nouveau un ouvrage puissant, incontestablement politique car intrinsèquement lié à la question du corps, meurtri et adulé au sein d'une société schizophrénique dans laquelle trouver sa place relève presque aujourd'hui de l'utopie. le récit, a contrario du précédent, relève de la pure fiction et est construit au moyen de courts chapitres, chacun traitant d'un personnage composé pour l'objet, auquel·le le·a lecteur·rice peut aisément s'identifier. L'écriture est fluide, sans faille et travaillée de sorte que la lecture se débobine sans peine, tout en abordant des thématiques complexes et fondamentales, telles que les agressions sexuelles, la PMA (procréation médicalement assistée), l'homosexualité, l'homoparentalité, les questions de genre..etc. L'auteure déploie ainsi, au moyen de plis narratifs un corps chimérique qui s'exprime, souligné par les brimades et les épreuves subies tout au long d'une vie. C'est un roman choral ivre de justesse qui ouvre, par la proposition d'un faisceau sociétal large, le champ des possibles et, de fait, se destine à chacun-e, peu importe le genre, l'âge ou la nationalité. Une lecture primordiale !
Lien : https://eprisedeparoles.word..
Commenter  J’apprécie          73
Le corps est un papier cadeau, seule l'âme, le coeur comptent dans une relation saine et épanouie. L'auteur nous parle, sans pathos, avec délicatesse et pudeur, de l'homosexualité, de la maladie, de la recherche d'un bonheur, de la souffrance, de la mort. Des destins pourtant si différents vont se rencontrer et changer le cours des choses et de leurs vies. Comment une rencontre peut-elle influencer une vie, un destin, une pensée ?
Commenter  J’apprécie          40
Un récit multi-facettes, où chaque personnage, qui s'entrecroise, nous fait explorer à sa façon un rapport à l'identité sexuée, à la parentalité, à l'amour, à la solitude.
Nous les suivons et nous évoluons avec eux. C'est vif, enlevé, dérangeant. C'est tout un monde. C'est très bien.
Commenter  J’apprécie          20
Un roman qui traite de violence faite aux femmes, des conditions de travail de la police autour de ce sujet.
Un roman qui aborde les questions des travailleurs du sexe, des migrants, de la gestation pour autrui, de l'homoparentalité et de manif pour tous, en pleine rentrée littéraire enfin.

Merci le Diable.
(Lire la suite)
Lien : https://letrianglemasque.blo..
Commenter  J’apprécie          10
L'enchevêtrement des histoires est très prenant. C'est réussi pour la structure, qui provoque une lecture haletante. Les différentes relations, notamment familiales, sont finement décrites et assemblées, les illusions qui lient les personnages les un•e•s aux autres et à leur destin aussi. Et puis il y a des pointes d'espoir et de revanche qui font écarquiller les yeux.

Cependant je n'arrive pas à accrocher avec le phrasé, et certaines images me paraissent bien moins subtiles que la structure générale. J'avoue avoir éprouvée assez peu d'empathie pour les personnages en les lisant, alors même que j'avais envie d'en aimer la plupart.

Une lecture inspirante.
Commenter  J’apprécie          00
Quelle claque. On ne ressort pas de ce livre indemne. C'est l'histoire de Camille altruiste envers et contre tout, mais aussi de Patrice à l'étroit dans son corps d'homme, d'Isabelle, en lutte contre le temps, de Maya, travaillant avec son corps, de Jo un flic utopiste, de Marion et sa compagne Elise et de bien d'autres encore. Tous distincts mais tous liés. de toutes ces scènes de la vie quotidienne qui nous marquent, que l'on n'oublient pas.


Ce livre c'est aussi cette mère de famille, qui aime ses enfants, mais qui se demandent si elle est vraiment faite pour être mère, de cette femme, mariée et mère car il fallait, de cet homme éperdument amoureux de cette femme qui a prévu de la quitter quand leur fille sera grande, de cette femme qui regarde son corps et le temps qui passe. Mais c'est encore plus que tout ça. Il s'agit d'injustice, de violence, de deuil, et de comment on traverse les étapes de la vie, d'entraide, de soutient. On y ressent la nostalgie d'une vie, d'une histoire.

Les chapitres sont courts. Intense. Les phrases sont frappantes. Vraies. Poignantes.
Lien : https://lesmonologuesdelespr..
Commenter  J’apprécie          00
Wendy Delorme est universitaire, performeuse, activiste féministe queer, écrivaine. Pour ce quatrième roman, elle aborde ce qu'elle connaît bien et défend quotidiennement, les questions d'identité, de genre, de féminin-masculin. Elle parle des minorités en leur donnant corps, pointant qu'elles ne sont en rien des exceptions.

Philippe, Isabelle, Marion, Camille, Ashanta, Maya, Jo. Il y a celui qui se cherche et se fuit, ou se retrouve en toute discrétion, celle en proie à un pervers narcissique redoutable, celles qui ont fondé une famille homoparentale, celles qui tentent de changer les choses, celle qui est travailleuse du sexe, celui qui est flic en devenir. Les 7 figures se croisent, s'affrontent, s'effleurent, et donnent à voir notre société et les personnalités qui la composent, solidement.

Quel plaisir de lire enfin (il y en a d'autres mais ils sont rares) un roman ultra contemporain sur l'humain, le couple, les relations femmes-hommes et les stéréotypes inhérents, l'enveloppe corporelle parfois un peu étroite ou trop étriquée pour tailler la vie que l'on veut, les rapports de pouvoir. Comment se construire, se positionner, face aux préjugés et à la violence, fonder une famille homoparentale, défendre ses idées. Wendy Delorme interpelle et illustre ce qui chatouille dans les débats, elle fait jaillir les crocs, avec humanité, fougue, justesse, et dresse des portraits touchants. Couple, filiation, PMA, désir, sexualité, corps, identité, elle positionne sans être excluante. Un roman faussement léger qui traite avec grandeur d'importantes questions de société. Un must dans le genre.
Lien : http://casentlebook.fr/le-co..
Commenter  J’apprécie          00
Ecriture fluide sans fioritures pour ce roman choral qui parvient à rendre attachants les protagonistes semblant évoluer dans des univers différents.
Acheté en fin de matinée, fini dans l'après midi, étonnant mais pas détonnant.
Je retiens surtout la liberté de l'auteure dans le choix de ses mots qui viennent toucher par leur franchise.
Commenter  J’apprécie          00
Melting Peau

Philippe s'est retrouvé seul. Isabelle a délaissé Philippe pour Arnaud, le chef de Philippe. Marion, leur fille, est en couple avec Elise avec laquelle elle a trois enfants. Philippe n'est pas très proche de sa fille et s'est rapproché de sa mère avec laquelle les relations sont plus que tendues, axées sur les reproches incessants adressés par l'une à l'autre sur son mauvais mariage avec Isabelle qui, en plus de l'avoir quitté, ne venait pas du même milieu. Camille réalise des reportages sur les migrants, vit avec Ashanta, immigrée et black. Maya est travailleuse du sexe et a une relation avec Jo, flic de son état.

Et puis il y a les personnages « annexes » : Arnaud, le nouveau compagnon d'Isabelle, qui campe un pervers narcissique glaçant, l'ami journaliste de Camille qui la guide dans la jungle de Calais et dans sa chambre d'hôtel, les policiers qui n'ont cure des femmes qui viennent porter plainte pour viol et qui les dégoûte des procédures à venir…

Wendy Delorme embrasse, à travers plusieurs fils narratifs, la question du dominant et du dominé, de l'oppresseur et de l'oppressé. de la femme battue à la femme violée en passant par la femme étrangère, la figure féminine est maltraitée est doublement maltraitée : d'abord parce qu'elle est féminine et ensuite parce qu'elle est constamment humiliée.

Soumission, abandon, renoncement sont au centre de ce récit choral saisissant. La révolte apparaît en filigrane sans parvenir, tout au long du développement de Wendy Delorme, à prendre le dessus sur les situations révoltantes évoquées par l'auteur. On n'est toutefois pas dans le misérabilisme : Wendy Delorme pointe du doigt les maltraitances quotidiennes dont sont victimes ici des femmes mais qui pourraient concerner n'importe qui.

Ce qui est intéressant c'est que Wendy Delorme pointe ce qui pourrait être à l'origine de tous ces désordres : le regard de l'autre est ce qui pèse sur ce que sont les personnages du livre. Il y a les agressions physiques mais il y a aussi les agressions morales, les brimades… En cela le corps est effectivement une chimère : il n'est que la partie visible de l'iceberg de violence qui s'abat sur les personnages, il n'est qu'une expression physique des épreuves endurées.

Wendy Delorme sait parfaitement souligner les ressors psychologiques derrières les actes et rendre ses personnages humains, attachants, passionnés et emporter son lecteur dans un tourbillon émotionnel dont il ne ressortira pas indemne : poussé dans ses retranchements, il devra s'interroger sur le statut des personnes « différentes », qui sortent d'une certaine « normalité » (et je n'aime pas cette notion de normalité), d'un schéma mental imposé par la société.

Bref, j'ai l'impression d'avoir très mal dit que c'est très bien…

Lien : https://wp.me/p2X8E2-ZJ
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (119) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}