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Bérangère Fromont (Autre)
EAN : 9782366246964
184 pages
Cambourakis (17/08/2022)
3.77/5   118 notes
Résumé :
« Qu’est-ce qui peut bien faire qu’une femme soudain abandonne celle à qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j’ai passés auprès de toi, aujourd’hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d’Ève. Toutes deux apprendront qu’« on peut vivre une même histoire de deux façons totalement différentes ». Livrant en alternance les points de vue des deux femmes, Fanny Chiarello et Wendy ... >Voir plus
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Jenny et Ève s'aiment passionnément. Alors pourquoi Ève s'en va en pleine nuit sans un mot, sans une explication, et ne répond plus à Jenny?
Pendant que Jenny, au désespoir, entreprend un véritable travail de deuil - car c'est d'un deuil dont il s'agit, plus que d'une rupture - et une reconstruction difficile, Ève fait un véritable travail d'introspection, seule chez elle, en remontant aux origines de sa fragilité, de ses doutes, de ses peurs, de ses douleurs et commence seulement à pouvoir les affronter. Peut être a-t-elle aussi besoin de se reconstruire pour avancer.
Les deux autrices, Ganny Chiarello et Wendy Delorme se sont rencontrées et sont tombées en amitié lors d'une rencontre littéraire, se promettant de se retrouver: bien des années plus tard, ce sera chose faite avec ce roman à quatre mains et à deux voix, l'une prenant celle de Jenny et l'autre celle d'Ève. L'exercice est parfaitement réussi: les personnages sont formidables dans leur beauté, leur fragilité, leur découverte de l'amour et du déchirement. J'ai acheté ce livre parce que j'avais beaucoup aimé Viendra le temps du feu de Wendy Delorme, et cet opus confirme son talent, tout en me faisant découvrir Fanny Chiarello, qui a parfaitement su décrire les déchirements du corps et du coeur, tous ces moments durs par lesquels on passe quand on subit une rupture amoureuse, et qui semblent ne jamais prendre fin. Les interrogations, les doutes, les crises, les échecs et les retours, tout y est, mais jamais de sensiblerie maladroite ou de pleurnicheries: le texte est toujours juste, beau et poignant, à plusieurs reprises il est même poétique.
Une vraie découverte que je conseille à tous.
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Je ne connaissais aucune de ces deux autrices. le livre était posé en évidence sur la table des nouveautés à la bibliothèque, c'est comme cela qu'il est arrivé dans ma liste de lectures.

J'ai été tentée par le processus d'écriture : deux autrices se rencontrent à l'occasion d'un salon du livre, nouent une relation amicale et se proposent d'écrire à quatre mains, l'une initiant le premier chapitre du livre, l'autre lui répondant et ainsi de suite.

L'idée de départ une rupture amoureuse, s'ensuivent deux narrations. Deux façons de vivre une même histoire.

Fanny Chiarello est la « quittée », elle écrit au nom de Jenny. Wendy Delorme est « l'évaporée », elle écrit au nom d'Eve.

Il y a le rat des villes, Eve, et le rat des champs, Jenny. Toutes deux vivent d'écriture, la première est journaliste, la seconde romancière.
Elles vont vivre une histoire amoureuse passionnelle mais des blessures anciennes et profondes les empêcheront de concrétiser leur union, Eve n'arrive pas à tout quitter pour s'installer à la campagne, Jenny est trop viscéralement attachée à la terre pour la quitter. Elles se retrouvent donc alternativement chez l'une ou chez l'autre, Eve tente de faire aimer Paris à Jenny, le quartier où elle est venue se réinstaller dès sa majorité, le quartier où elle a vécu avec sa mère jusqu'au décès brutal de celle-ci.

Globalement l'histoire n'est pas très consistante, il s'agit surtout d'un texte parlant des états d'âme de chacune.
Je l'aime mais je la quitte, mais pourquoi m'a-t-elle quittée alors que je l'aime tant ? Et les pages se succèdent, très belles, bien écrites, profondes et sensibles mais aussi extrêmement nombrilistes. J'aime les livres dans lesquels ils ne se passent rien, où la psyché est fouillée et où la langue est belle. Ce livre avait donc tout pour me plaire.
Faire parler un personnage, puis l'autre, puis revenir au premier, chapitre par chapitre, est un processus connu, un page turner efficace puisque l'on a envie de savoir ce qui arrive à l'un, puis à l'autre … Je le rencontre souvent dans mes lectures. Ce qui est différent ici c'est que les textes sont écrits par deux personnalités et deux univers radicalement différents mais pas incompatibles, plutôt complémentaires (dixit Fanny Chiarello).

J'ai été très déstabilisée par la lecture des premiers chapitres. Les deux styles d'écriture qui se succèdent rapidement, l'une brouillonne et verbeuse, l'autre directe et percutante, c'était confus. Jusqu'à ce que je prenne le parti de choisir ma lecture, et de me concentrer sur le personnage de l'Evaporée en premier lieu, annihilant par ce choix le supposé intérêt de l'échange épistolaire et le choix narratif des autrices.

J'ai beaucoup apprécié la plume de Wendy Delorme et l'histoire d'Eve. Jenny quant à elle m'a rapidement insupportée.

Est-ce le fait que les textes soient écrits par deux personnes différentes ? Ou est-ce simplement parce que j'éprouve plus d'empathie pour un personnage que pour l'autre, comme cela arrive dans chaque roman ?

Il faudrait pour confirmer mes suppositions que je lise un texte de chacune, indépendamment.

L'évaporée est catégorisée « littérature queer », une découverte également pour moi. Queer en anglais signifie l'inverse de rectiligne, donc tordre la forme, sortir de la rectitude, écrire en brèche, se griffer parfois aux ronces à travers champs et oser emprunter des chemins de traverse, dont on ne sait pas toujours où ils nous emmèneront.

C'est finalement exactement ce que je ressens en refermant le livre. Sortir des sentiers battus sans vraiment savoir où l'on va, mais faire en sorte que l'ensemble forme un texte cohérent malgré les différences de style et le peu d'épaisseur de l'histoire quasi inexistante.

Une lecture différente qui restera probablement un moment dans ma mémoire, plus par la découverte de la littérature queer et par l'inégalité de la qualité de l'écriture à quatre mains que par la banalité du sujet proposé.
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Que peut-on créer à partir du deuil de la rupture ?

Honnêtement, une fois lu ce qui a motivé les deux autrices de L'Évaporée à écrire ce roman à quatre mains, j'ai cru que j'allais me prendre des coups que je redoutais, revivre des situations restées trop longtemps sous silence.

Mais certaines histoires, mêmes différentes de la vôtre peuvent à la fois vous permettre de comprendre les pourquois d'une rupture sans raison - sans excuser pour autant - et vous permettre de vous sentir moins seul.e dans votre souffrance.

C'est l'universalité, tout en étant différent.e et, rien que pour ça je trouve l'exercice de Fanny Chiarello et Wendy Delorme très intéressant.

Chaque chapitre alterne l'histoire et les pensées des deux parties du couple détruit, dont personne n'est ni bourreau ni victime finalement. Ça parait idiot ou simple, mais ça permet de redescendre de sa croix de le voir écrit.

Alors oui on compare, on transfert, on vit les choses par procuration, un peu comme elles auraient pu/dû êtres vécues.

Elles légitiment la colère, les sanglots, la peur, les moments d'accalmie, et putain oui ça fait du bien, d'arriver à la dernière page, d'avoir cette sensation d'avoir vécu des situations similaires et d'y trouver d'autres personnes que vous pour les vivre.

Ça m'a aussi fait bizarre de voir cet aspect « romance » chez Wendy Delorme ; j'aime le feu de sa plume. Et je n'ai jamais lu Fanny Chiarello avant celui-ci. J'ai été surpris, j'ai senti venir le pire, mais non.

Et j'ai beaucoup aimé, me sentir plus léger.

Merci 🔥
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écrit à quatre mains; les deux autrices écrivent de la littérature queer qui emprunte des chemins de traverse. J'ai lu presque tous les écrits de Fanny et découvre Wendy.
L'histoire d'une rupture douloureuse et inattendue racontée de deux points de vue. Eve est partie, c'est l'Evaporée; Jenny cherche à survivre, au bout de deux mois, elle y parvient non sans mal.
Jenny nous parle de l'Evaporée; Annie et Zia, les amies commentent. Jenny est d'une petite ville minière tandis qu'Eve est plutôt parisienne.
Eve évoque un ancien amour: Fred, il y a 20 ans qui a écrit leur histoire, récit réel et mensonger. "C'est moi, c'est mon histoire, dont elle m'a effacée en me faisant objet de son histoire à elle." Jenny évoque un amour perdu en Amérique, une Catherine qui la sort de son désespoir; elle est alors prête à rencontrer Eve.
C'est compliqué, je m'y suis un peu perdue. Fanny dans la vraie vie a des traits communs avec Jenny, j'ai projeté, je crois.
C'est intéressant comme démarche littéraire mais les perceptions alternées d'une apparente même histoire sont également impressionnantes.
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Eve a quitté Jenny du jour au lendemain sans aucune explication. L'évaporée, comme la surnomme Jenny, a laissé toutes ses affaires dans la maison de sa compagne. Cette dernière ne cesse de se questionner sur leur relation et ne perd pas espoir de revoir venir celle qu'elle a aimé éperdument. Pendant ce temps, Eve doit essayer de guérir de blessures qui ont ressurgi de son passé. 

« Depuis que j'ai lu l'incipit de ce livre, je sais qu'il est possible de vivre une même histoire en deux narrations totalement différentes. Et que l'expérience de chaque être en ce monde est une solitude vraiment irrémédiable. » « L'évaporée » est écrit à quatre mains et nous propose d'explorer alternativement les deux faces de cette rupture. Fanny Chiarello a écrit les chapitres concernant Jenny, tandis que Wendy Delorme, dont j'ai adoré le roman précédent, a rédigé ceux qui concernent Eve. Deux points de vue, deux écritures qui donnent vie, corps et chair à deux femmes qui se sont aimées puis séparées. Cette construction en parallèle nous permet de comparer et de comprendre les points de vue, les ressentis des deux femmes.

Et ces deux femmes sont fort différentes. Jenny est écrivaine, elle s'est retirée à la campagne, est revenue à la terre. « Elle me console de mes illusions perdues, me réconcilie avec mon espèce et, un jour, elle me fera un linceul moelleux et chaud, généreux. » Jenny est en quête d'absolu, l'amour chez elle ne souffre aucune compromission. Eve est journaliste, parisienne, elle a été mariée et est mère de deux enfants. Elle est plus distante et semble ne plus rien attendre de l'amour. Les deux autrices nous offrent une analyse fine de celle qui reste et de celle qui part, l'une et l'autre déjouent nos attentes quant aux rôles qui leur sont assignés au départ.

Dans les propos des deux femmes se dessine également un questionnement sur la création et notamment sur la manière dont les écrivains se nourrissent de ce qui les entoure pour créer. L'écrivain doit-il se fixer des limites pour éviter de faire souffrir ses proches ? Les mots peuvent en effet devenir des armes tranchantes…

« L'évaporée » est un texte formidablement écrit. Les deux voix, toutes en poésie et en sensibilité, se marient merveilleusement bien. Un dispositif littéraire original qui fonctionne grâce à deux autrices inspirées.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J’étais prête à sortir mon téléphone du sac pour prendre une photo, quand m’est revenue cette phrase que ma mère répétait: le souvenir est un poète, n’en faites pas un historien.
Non, ce moment magique ne figurerait pas dans la galerie du smartphone, n’irait pas sur Insta, ne glanerait pas de likes, ne serait pas perdu dans le flux des images sur les réseaux sociaux. Il resterait à nous. Une image mentale, qu’on pourrait convoquer derrière le rideau de nos paupières closes. Jenny est avec moi la seule dépositaire de ce tableau somptueux, de cet instant parfait.
(Page 86)
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Qu’elle écrive la fin toute seule maintenant. Je deviens page blanche et ma rage est muette, elle n’aura pas un mot.
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Dans mon esprit, le mot évidence revient obsessionnellement. Je ne suis pas sûre de vouloir vivre si ça signifie trouver des équilibres tièdes avec un individu qui ne me serait ni nécessaire ni suffisant, qui serait moins qu’évident, tâchant pour ma part de faire l’affaire quitte à me déformer la colonne vertébrale pour entrer dans les cases alors que d’autres seraient taillés pour le rôle. Pourquoi se plier à un tel exercice ? Quel est le but de tenir le plus longtemps possible dans une relation médiocre sinon d’être fêté pour la prouesse par le bon sens ordinaire ?
Page 78
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Je vois les individus multiplier compromis et concessions pour convenir à quelqu'un et je me dis qu'ils pourraient tout aussi bien composer avec quelqu'un d'autre, quitte à consentir d'autres types de contorsions. Je ne saurais pas faire ça. Dès lors que quelqu'un ne m'agrée pas ou inversement, je sors. L'amour n'est pas censé nous aliéner, ce n'est pas une série d'ajustements comme quand on monte une porte de placard et qu'il faut desserrer un peu ici et resserrer un peu là. Je veux être entière face à une autre qui soit tout aussi entière que moi.
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Les hommes sont si faciles. On ne dit jamais d’eux, lui c’est un homme facile, mais moi je peux le dire, les hommes sont si faciles, c’en est déconcertant. Suffit d’avoir 20 ans et les seins qui pigeonnent, des jambes galbées de noir, des jeux de chevelure et le tour est joué. Les femmes sont plus coriaces, ça je peux en jurer, j’ai 20 ans d’expérience en matière de foirage de relations amoureuses. Et mes plus grands chagrins, je les dois à des femmes, et le plus grand de tous, à son épouse à lui.
(Page 38)
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Videos de Wendy Delorme (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Wendy Delorme
Un texte collectif dirigé par Charlotte Pudlowski avec Emma Becker, Marina Rollman, Joy Majdalani, Wendy Delorme, Laurine Thizy, Emmanuelle Richard
Éditions de l'Iconoclaste | septembre 2023
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