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Jenny et Ève s'aiment passionnément. Alors pourquoi Ève s'en va en pleine nuit sans un mot, sans une explication, et ne répond plus à Jenny?
Pendant que Jenny, au désespoir, entreprend un véritable travail de deuil - car c'est d'un deuil dont il s'agit, plus que d'une rupture - et une reconstruction difficile, Ève fait un véritable travail d'introspection, seule chez elle, en remontant aux origines de sa fragilité, de ses doutes, de ses peurs, de ses douleurs et commence seulement à pouvoir les affronter. Peut être a-t-elle aussi besoin de se reconstruire pour avancer.
Les deux autrices, Ganny Chiarello et Wendy Delorme se sont rencontrées et sont tombées en amitié lors d'une rencontre littéraire, se promettant de se retrouver: bien des années plus tard, ce sera chose faite avec ce roman à quatre mains et à deux voix, l'une prenant celle de Jenny et l'autre celle d'Ève. L'exercice est parfaitement réussi: les personnages sont formidables dans leur beauté, leur fragilité, leur découverte de l'amour et du déchirement. J'ai acheté ce livre parce que j'avais beaucoup aimé Viendra le temps du feu de Wendy Delorme, et cet opus confirme son talent, tout en me faisant découvrir Fanny Chiarello, qui a parfaitement su décrire les déchirements du corps et du coeur, tous ces moments durs par lesquels on passe quand on subit une rupture amoureuse, et qui semblent ne jamais prendre fin. Les interrogations, les doutes, les crises, les échecs et les retours, tout y est, mais jamais de sensiblerie maladroite ou de pleurnicheries: le texte est toujours juste, beau et poignant, à plusieurs reprises il est même poétique.
Une vraie découverte que je conseille à tous.
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Que peut-on créer à partir du deuil de la rupture ?

Honnêtement, une fois lu ce qui a motivé les deux autrices de L'Évaporée à écrire ce roman à quatre mains, j'ai cru que j'allais me prendre des coups que je redoutais, revivre des situations restées trop longtemps sous silence.

Mais certaines histoires, mêmes différentes de la vôtre peuvent à la fois vous permettre de comprendre les pourquois d'une rupture sans raison - sans excuser pour autant - et vous permettre de vous sentir moins seul.e dans votre souffrance.

C'est l'universalité, tout en étant différent.e et, rien que pour ça je trouve l'exercice de Fanny Chiarello et Wendy Delorme très intéressant.

Chaque chapitre alterne l'histoire et les pensées des deux parties du couple détruit, dont personne n'est ni bourreau ni victime finalement. Ça parait idiot ou simple, mais ça permet de redescendre de sa croix de le voir écrit.

Alors oui on compare, on transfert, on vit les choses par procuration, un peu comme elles auraient pu/dû êtres vécues.

Elles légitiment la colère, les sanglots, la peur, les moments d'accalmie, et putain oui ça fait du bien, d'arriver à la dernière page, d'avoir cette sensation d'avoir vécu des situations similaires et d'y trouver d'autres personnes que vous pour les vivre.

Ça m'a aussi fait bizarre de voir cet aspect « romance » chez Wendy Delorme ; j'aime le feu de sa plume. Et je n'ai jamais lu Fanny Chiarello avant celui-ci. J'ai été surpris, j'ai senti venir le pire, mais non.

Et j'ai beaucoup aimé, me sentir plus léger.

Merci 🔥
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Je ne connaissais aucune de ces deux autrices. le livre était posé en évidence sur la table des nouveautés à la bibliothèque, c'est comme cela qu'il est arrivé dans ma liste de lectures.

J'ai été tentée par le processus d'écriture : deux autrices se rencontrent à l'occasion d'un salon du livre, nouent une relation amicale et se proposent d'écrire à quatre mains, l'une initiant le premier chapitre du livre, l'autre lui répondant et ainsi de suite.

L'idée de départ une rupture amoureuse, s'ensuivent deux narrations. Deux façons de vivre une même histoire.

Fanny Chiarello est la « quittée », elle écrit au nom de Jenny. Wendy Delorme est « l'évaporée », elle écrit au nom d'Eve.

Il y a le rat des villes, Eve, et le rat des champs, Jenny. Toutes deux vivent d'écriture, la première est journaliste, la seconde romancière.
Elles vont vivre une histoire amoureuse passionnelle mais des blessures anciennes et profondes les empêcheront de concrétiser leur union, Eve n'arrive pas à tout quitter pour s'installer à la campagne, Jenny est trop viscéralement attachée à la terre pour la quitter. Elles se retrouvent donc alternativement chez l'une ou chez l'autre, Eve tente de faire aimer Paris à Jenny, le quartier où elle est venue se réinstaller dès sa majorité, le quartier où elle a vécu avec sa mère jusqu'au décès brutal de celle-ci.

Globalement l'histoire n'est pas très consistante, il s'agit surtout d'un texte parlant des états d'âme de chacune.
Je l'aime mais je la quitte, mais pourquoi m'a-t-elle quittée alors que je l'aime tant ? Et les pages se succèdent, très belles, bien écrites, profondes et sensibles mais aussi extrêmement nombrilistes. J'aime les livres dans lesquels ils ne se passent rien, où la psyché est fouillée et où la langue est belle. Ce livre avait donc tout pour me plaire.
Faire parler un personnage, puis l'autre, puis revenir au premier, chapitre par chapitre, est un processus connu, un page turner efficace puisque l'on a envie de savoir ce qui arrive à l'un, puis à l'autre … Je le rencontre souvent dans mes lectures. Ce qui est différent ici c'est que les textes sont écrits par deux personnalités et deux univers radicalement différents mais pas incompatibles, plutôt complémentaires (dixit Fanny Chiarello).

J'ai été très déstabilisée par la lecture des premiers chapitres. Les deux styles d'écriture qui se succèdent rapidement, l'une brouillonne et verbeuse, l'autre directe et percutante, c'était confus. Jusqu'à ce que je prenne le parti de choisir ma lecture, et de me concentrer sur le personnage de l'Evaporée en premier lieu, annihilant par ce choix le supposé intérêt de l'échange épistolaire et le choix narratif des autrices.

J'ai beaucoup apprécié la plume de Wendy Delorme et l'histoire d'Eve. Jenny quant à elle m'a rapidement insupportée.

Est-ce le fait que les textes soient écrits par deux personnes différentes ? Ou est-ce simplement parce que j'éprouve plus d'empathie pour un personnage que pour l'autre, comme cela arrive dans chaque roman ?

Il faudrait pour confirmer mes suppositions que je lise un texte de chacune, indépendamment.

L'évaporée est catégorisée « littérature queer », une découverte également pour moi. Queer en anglais signifie l'inverse de rectiligne, donc tordre la forme, sortir de la rectitude, écrire en brèche, se griffer parfois aux ronces à travers champs et oser emprunter des chemins de traverse, dont on ne sait pas toujours où ils nous emmèneront.

C'est finalement exactement ce que je ressens en refermant le livre. Sortir des sentiers battus sans vraiment savoir où l'on va, mais faire en sorte que l'ensemble forme un texte cohérent malgré les différences de style et le peu d'épaisseur de l'histoire quasi inexistante.

Une lecture différente qui restera probablement un moment dans ma mémoire, plus par la découverte de la littérature queer et par l'inégalité de la qualité de l'écriture à quatre mains que par la banalité du sujet proposé.
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écrit à quatre mains; les deux autrices écrivent de la littérature queer qui emprunte des chemins de traverse. J'ai lu presque tous les écrits de Fanny et découvre Wendy.
L'histoire d'une rupture douloureuse et inattendue racontée de deux points de vue. Eve est partie, c'est l'Evaporée; Jenny cherche à survivre, au bout de deux mois, elle y parvient non sans mal.
Jenny nous parle de l'Evaporée; Annie et Zia, les amies commentent. Jenny est d'une petite ville minière tandis qu'Eve est plutôt parisienne.
Eve évoque un ancien amour: Fred, il y a 20 ans qui a écrit leur histoire, récit réel et mensonger. "C'est moi, c'est mon histoire, dont elle m'a effacée en me faisant objet de son histoire à elle." Jenny évoque un amour perdu en Amérique, une Catherine qui la sort de son désespoir; elle est alors prête à rencontrer Eve.
C'est compliqué, je m'y suis un peu perdue. Fanny dans la vraie vie a des traits communs avec Jenny, j'ai projeté, je crois.
C'est intéressant comme démarche littéraire mais les perceptions alternées d'une apparente même histoire sont également impressionnantes.
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Eve a quitté Jenny du jour au lendemain sans aucune explication. L'évaporée, comme la surnomme Jenny, a laissé toutes ses affaires dans la maison de sa compagne. Cette dernière ne cesse de se questionner sur leur relation et ne perd pas espoir de revoir venir celle qu'elle a aimé éperdument. Pendant ce temps, Eve doit essayer de guérir de blessures qui ont ressurgi de son passé. 

« Depuis que j'ai lu l'incipit de ce livre, je sais qu'il est possible de vivre une même histoire en deux narrations totalement différentes. Et que l'expérience de chaque être en ce monde est une solitude vraiment irrémédiable. » « L'évaporée » est écrit à quatre mains et nous propose d'explorer alternativement les deux faces de cette rupture. Fanny Chiarello a écrit les chapitres concernant Jenny, tandis que Wendy Delorme, dont j'ai adoré le roman précédent, a rédigé ceux qui concernent Eve. Deux points de vue, deux écritures qui donnent vie, corps et chair à deux femmes qui se sont aimées puis séparées. Cette construction en parallèle nous permet de comparer et de comprendre les points de vue, les ressentis des deux femmes.

Et ces deux femmes sont fort différentes. Jenny est écrivaine, elle s'est retirée à la campagne, est revenue à la terre. « Elle me console de mes illusions perdues, me réconcilie avec mon espèce et, un jour, elle me fera un linceul moelleux et chaud, généreux. » Jenny est en quête d'absolu, l'amour chez elle ne souffre aucune compromission. Eve est journaliste, parisienne, elle a été mariée et est mère de deux enfants. Elle est plus distante et semble ne plus rien attendre de l'amour. Les deux autrices nous offrent une analyse fine de celle qui reste et de celle qui part, l'une et l'autre déjouent nos attentes quant aux rôles qui leur sont assignés au départ.

Dans les propos des deux femmes se dessine également un questionnement sur la création et notamment sur la manière dont les écrivains se nourrissent de ce qui les entoure pour créer. L'écrivain doit-il se fixer des limites pour éviter de faire souffrir ses proches ? Les mots peuvent en effet devenir des armes tranchantes…

« L'évaporée » est un texte formidablement écrit. Les deux voix, toutes en poésie et en sensibilité, se marient merveilleusement bien. Un dispositif littéraire original qui fonctionne grâce à deux autrices inspirées.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Une livre qui évoque une rupture. Ecrit à quatre mains, ce roman nous parle d'une rupture mais de bien plus : ce moment douloureux se transforme en un moment constructeur pour les deux narratrices. Elles font un voyage intérieur vers elles-mêmes et redécouvre leur "essentiel".
J'ai aussi fort apprécié la poésie dans l'écriture des deux autrices.
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Ça m'a pris un moment de lire ce roman, plus pour des raisons personnelles qu'autre chose. J'ai trouvé cette expérience littéraire très intéressante et, ayant déjà apprécié l'écriture de Wendy Delorme, j'étais sûre de bien aimer. Une histoire à deux voix, une histoire de rupture qui explore les deux personnages intimement et, même si au début on a envie d'être "du côté" de celle qui reste, on arrive au fil des pages à comprendre les raisons de celle qui est partie (l'"évaporée", justement). Les écrits de Delorme et Chiarello posent bien le cadre et les circonstances dans lesquelles cette histoire est née. Personnellement, j'ai hâte de lire davantage des deux écrivaines.
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J'ai repoussé longtemps la lecture de L'Évaporée, par peur que ce ne soit trop tôt... Mais il aurait toujours été trop tôt, et je sentais que je me privais de quelque chose d'important en laissant ce texte attendre à côté de moi.

Le roman est écrit à quatre mains. Après s'être rencontrées en 2018 dans un salon du livre, les écrivaines Fanny Chiarello et Wendy Delorme se sont perdues un peu de vue. Suite à une rupture amoureuse (rupture non consentie et unilatérale), Fanny Chiarello se débat avec ses questions, reste en apnée à cause de l'évaporée, l'aimée qui l'a quittée sans un mot du jour au lendemain et qui est murée dans le silence. Fanny se rend compte qu'elle est même en train de perdre ce qu'il y a de plus précieux pour elle : l'écriture. Alors, elle a une idée qui sera salutaire : elle écrit à Wendy et lui propose de composer un roman ensemble. le principe ? Elles écrivent à tour de rôle un chapitre ; Fanny n'expose pas en détail ce qui lui arrive (Wendy ne saura même pas le vrai prénom de l'évaporée). le but, on le conçoit très bien : espérer trouver une issue, renouer avec le réel et sortir de l'impasse où l'a laissée cette femme.

La suite sur le Manoir des lettres
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J'ai adoré ce livre. Sa forme, son idée de départ, comment le style et les univers des deux autrices se répondent et se complètent, tout m'a convaincue. du premier jusqu'au dernier mot, ça a été une superbe lecture. J'en ressors avec la confirmation que je veux tout lire de Wendy Delorme et l'énorme curiosité de découvrir les autres oeuvres de Fanny Chiarello.
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Un roman écrit à quatre mains ! Voilà ce qui m'a poussée à ouvrir L'évaporée. La curiosité de savoir ce que donnait un écrit où deux autrices se renvoient la balle chapitre après chapitre. Chacune sa protagoniste : l'une est celle qu'on quitte et l'autre est celle qui part sans dire au revoir. Pour l'une la cruelle morsure de la réalité, pour l'autre la fiction, pour l'une la plume poétique et introspective pour l'autre le temps du récit. L'histoire en elle-même n'a rien d'originale, il faut dire que c'est difficile de faire de l'originale avec la rupture amoureuse, le sujet ayant fait couler beaucoup d'encre. J'ai craint un temps de me trouver face à une sorte de plagiat de L'invité de Simone de Beauvoir mais finalement j'y ai plutôt vu un clin d'oeil appuyé presque une mise en abyme. J'ai lu ce livre avec une certaine curiosité me demandant toujours comment l'une allait transformer les informations de l'autre au chapitre suivant. Je me souviens m'être dit « Houlà ça n'a pas dû plaire à la seconde » et d'avoir été amusé de découvrir quelques pages plus loin l'information transformée sans être dénaturée. Ecrire à deux est d'une grande richesse. En dehors du procédé, ce livre vaut d'être lu pour la qualité d'écriture qui y est déployé et la finesse de ses personnages. Il n'est pas toujours nécessaire d'avoir une histoire singulière à raconter tant qu'on sait la raconter. Pour qui ? Pour ceux qui se demandent si l'absolue en amour peut rimer avec respect et longévité.
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