Quid des relations amoureuses durables dans la littérature contemporaine ? L'écrivaine Wendy Delorme, la journaliste Olivia de Lamberterie et la poétesse et écrivain Fanny Chiarello interrogent toutes les trois dans leurs nouveaux romans la question épineuse et intemporelle du lien amoureux.
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en vue satellite une immense forêt
à quelques foulées de la Factorie
c'est là que je me cacherai
tapie dans les fougères
en animal blessé que je suis
tapie au pied d'un arbre séculaire
entrelacée à son tronc rugueux
je me ferai lierre
La solitude s'aménage, se peuple, fût-ce d'illusions tandis que le manque ne se comble pas.
La bibliothèque, c'est le seul endroit chauffé où il ne faut rien payer, en tout cas dans mon quartier.
« L’opéra, Mrs Doolittle, n’appartient à personne. Je suis une téléphoniste qui chante sur les plus grandes scènes du monde, et ma sœur a taillé mon premier costume de scène dans un rideau ; vous, vous êtes une femme de chambre qui assiste à des représentations en robe de dancing. Et alors ?
- Vous étiez téléphoniste ?
- Plusieurs années, dans la petite ville de Blackburn. Quand je me suis présentée à un concours de chant, c’était pour relever un pari. Vous comprenez ? C’était une blague. Le cours de ma vie a changé à cause d’une blague, sans altérer le cours du monde, et je vais vous dire pourquoi : parce qu’il n’y a pas de déterministe, ni de prédestination. Personne n’a décidé avant votre naissance que telle ou telle serait votre place, et tout l’édifice social ne s’effondre pas sous prétexte qu’un jour, vous décidez de changer de case. »
A cet instant il me semble que rien ne peut me résister si je l'enveloppe de mots; ces mots que j'ai pris goût à enfiler me donnent un réel pouvoir, ils trouvent un écho dans le monde qui m'entourent. Je peux gagner la considération de mon père, charmer la première de la classe, empêcher ma plus vieille amie de se gâcher la vie par amour-propre. Quant à moi, je peux être qui je choisis d'être.
"Le mercredi suivant, je suis revenue au parc Gargarine à la même heure comme si nous avions rendez vous. Cette fois j'y ai accédé par le lotissement. J'étais désorientée dans ces rues que je ne distinguais pas encore les unes des autres. J'ai pris un virage et soudain tu étais face à moi, marchant dans ma direction d'un pas tranquille. Quelque chose dans ton oeil a paru dire, Tiens sans plus."
La flûte à bec est un instrument de torture extrêmement répandu dans les écoles primaires et les collèges. On en trouve au rayon fournitures scolaires des supermarchés, des noires et des blanches, de la même marque que les compas et les équerres. En revanche, on y chercherait en vain une guitare, un violoncelle. Mauvais signe.
Dans cette classe, les deux tiers d'entre nous sont issus de familles traces de chiens. Je craignais les réactions, quand j'ai commencé ma lecture : qui se sentirait visé, moqué, dénigré, attaqué ? Qui serait perturbé ?
Les premiers éclats de rire m'ont fait frémir, mais il m'est bientôt apparu qu'ils soulignaient chaque passage où, avec une tendresse narquoise, j'avais voulu tourner en dérision les travers de la vie traces de chien.
D'abord je me suis limité aux mangas. La série que j'avais commencée comporte quarante-trois volumes, assez pour occuper le reste de mes vacances royales. Mais dès le tome trois, je me suis posé des questions; je me suis dit: "Mon petit Kévin, tu n'es vraiment pas une lumière. Je crois bien que tu es en train de lire cette histoire pour la troisième fois."
Après vérification, ce n'était pas le cas. "Mon petit Kévin, certaines subtilités doivent t'échapper. Les mangas, c'est trop ardu pour toi." Alors j'ai élaboré un stratagème dont je ne suis pas peu fier: quand j'arrive à quatorze heures, je vais directement chercher Le Grand livre des motos sur son étagère, je l'ouvre en grand et je glisse dedans un album des Schtroumpfs.
Elle s'approche de moi et incline exagérément la tête pour approcher ses lèvres des miennes, sans parvenir à empêcher une collision suffisamment forte pour réveiller la douleur dans mes cloisons nasales. Je reste stoïque. Ses lèvres atterrissent sur les miennes à angle droit, c'est doux et chaud, tendre, voire un peu moi. J'aime bien. Je souris quand je découvre les joues intégralement roses de Laurie, une inondation d’innocence forte pour se limiter à ses pommettes. Après ça, elle fait comme si rien ne s'était passé, comme si je n'avais pas été là pendant la chose.