Malgré la douleur causée par ton absence, je n’ai jamais cessé de penser que nous étions trop fusionnels, incapables de respirer l’un sans l’autre. Cet amour passionnel qui nous unissait nous aurait détruits à plus long terme. C’est pour cette raison que je suis partie.Pas un jour ne passe sans que je pense à toi, en me disant que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Quand je suis venue assister à l’un de tes concerts en première partie de ce groupe, tu étais si beau. Je n’ai pas osé aller te voir après ta prestation, c’était là qu’était ta place, sur une immense scène avec tes propres chansons, pas dans un bar miteux à fredonner celles des autres juste pour rester près de moi.Pourtant, en te croisant l’autre soir, j’ai été anéantie. Littéralement.
La vérité, c’est que je sais pertinemment que cette décision va nous rendre malheureux tous les deux. La vérité, c’est que je ne veux pas que nous nous séparions. La vérité, c’est qu’Anna a raison : je suis complètement dépendante de toi. Tu es mon soleil, tu m’éclaires mais tu m’éblouis aussi. Et c’est réciproque.
Je relis une fois de plus tes mots sur la partition. Tu es toute ma vie. Tu m’es plus nécessaire que l’air que je respire. Je sais que tu vas revenir, ce soir ou demain. Comme toujours. Et rien ne changera. C’est décidé, ce soir, je vis pour moi, et pour que tu puisses en faire de même. Tu me l’as écrit : nous devons apprendre à nous aimer mieux avant de nous retrouver. Tu me l’as promis par A plus B.
Ne me déçois pas, mon amour.
Je crois que tu es le seul homme qui préfère que sa copine porte l’un de ses tee-shirts plutôt qu’un truc sexy. Quand je pense qu’Anna me parle toujours des tenues affriolantes qu’elle achète pour plaire à ses nombreuses conquêtes ! Moi, il me suffit d’ouvrir ton armoire.
Au lieu de t’approcher de moi, tu pars t’installer à ton clavier. Tes doigts glissent sur les touches, sans mélodie précise. Puis, peu à peu, tu fredonnes, et les notes suivent pour former une musique absolument magnifique, comme toujours ou presque.
J’adore te voir composer, j’ai l’impression d’observer un moment magique et absolument intime, un moment de grâce.
Depuis que tu n’es plus là, je me sens insignifiant et insipide. Je ne suis plus qu’une marionnette que l’on exhibe de salle en salle, soir après soir. Un beau gosse un peu mystérieux sur lequel on peut faire du profit.
Bon, pour être totalement honnête avec moi-même, c’est quand même gratifiant pour mon ego d’avoir gagné le respect de mes pairs. Après des années à vivoter de bar en bar, j’ai engrangé de quoi vivre confortablement durant plusieurs années. Mais à quoi bon si tu n’es pas à mes côtés pour partager tout ça avec moi ?
Probablement l’une des plus belles jamais écrites. J’ai beau aimer profondément certains de mes textes, je ne rivaliserai jamais avec celui-ci.
Tes yeux noisette accrochent les miens. Mon cœur bat plus fort. Tu rougis, toujours derrière ton amie. Sur la scène, je fais un pas dans ta direction. Tu résistes lorsque ta copine te pousse devant elle. Ma voix vacille sur le dernier couplet.
I hate that sadness in your eyes
But Angie, Angie, ain’t it time we said goodbye