Cristina Comencini vous présente son ouvrage "
Quatre amours" aux éditions Stock.
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quatre-amours
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Par ailleurs, la possibilité même d'être un "nous" n'existe peut-être plus. Il y a un "je" qui rencontre un autre "je" et ils ne restent toujours que deux "je", un point c'est tout, même s'ils font des enfants et vivent un certain temps ensemble.
Ces deux modalités de mon écriture – la féminine, plus intime, en quête de sensations nouvelles encore sans paroles, et la masculine, héritée de millénaires de culture patriarcale – se côtoient, se chevauchent, en harmonie ou en conflit : elles sont toutes les deux moi. Ainsi en va-t-il pour la douleur, la joie, l’intelligence, la bêtise : je suis double par définition, j’ai deux valises à porter, et pas seulement une comme les hommes.
Rien ne provoque plus un phénomène d'identification qu'une séparation, résultat vous devez vous farcir pendant tout le dîner la vie sentimentale de ces gens qui ne pensent qu'à vous aider.
"Deux physiciens à la maison,pauvres gosses.
-Au contraire, les physiciens font d'excellents parents.
- Ah oui, et pourquoi ?
- Ils ont un sens aigu de la relativité."
L'essentiel est de ne pas avoir une seule vie, ne pas fermer les yeux dans l'idée d'une ligne continue : une histoire du début à la fin, c'est la mort.
A quoi bon faire des enfants alors?
- En tout cas, sûrement pas pour s'occuper de nous ! L'amour descend et ne monte pas disait ma grand-mère.
Quand on commence à raisonner sur les conséquences, c'est la fin de la jeunesse.
Évidemment Andrea me suit partout où je vais. On dit que le temps efface les anciens conjoints, que leur souvenir ne revient plus que de façon sporadique. C’est ce qui s’était passé avec mon premier mari, mais notre mariage avait été de courte durée. Andrea et moi avons eu deux enfants ensemble et trente ans de vie commune, des millions de pensées partagées. Alors je l’emmène partout.
Les éclats de voix de ma mère, rares et terrifiants. Je l'ai entendue s'emporter une dizaine de fois dans toute ma vie, contre mon père, contre moi, contre sa sœur. Elle manifestait à ces occasions une colère froide, lapidaire. En trois mots, elle revisitait votre histoire et vous la jetait au visage.
A mon père :
« Je déteste tes mains, ton silence, les bijoux que tu astiques, que tu exposes, c'est de la merde. »
Quand je fumais des joints et traînais au lit le matin :
« Si tu veux ficher en l'air tout ce que j'ai fait pour toi, vas-y, ça voudra dire que j'ai misé sur le mauvais cheval. »
Mais la vraie calamité,je l'ai compris ici, c'est se consacrer à une autre personne,mari, fille, amant,parce qu'on est incapable de rester avec soi-même ne serait ce qu'une seconde et qu'on redoute de se sentir vide...