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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les livres, c'est comme la vie. Il y a ceux qu'on prévoit de lire tout comme il y a ce qu'on prévoit de vivre. Et puis il y a les accidents, les imprévus, les surprises, les coups de théâtre. Tout comme il y a les sorties de route, il y a aussi ces lectures auxquelles on ne s'attendait pas et moi, je ne m'attendais pas à ce "Printemps des Oiseaux rares".
Il trônait sur le bureau de ma collègue quand, curieuse, je m'en suis emparée pour lire la quatrième de couverture. Séduite, tentée, je m'enquiers de son avis à ladite collègue qui me confirme qu'elle a trouvé le roman magnifique quoique difficile, que c'est le coup de coeur du moment d'un libraire avec lequel nous travaillons et dont nous estimons l'avis surtout, qu'enfin -elle me connaît bien- que, non, ce n'est pas mièvre, que je peux y aller les yeux fermés… mais qu'elle ne peut pas encore me prêter l'exemplaire qu'elle vient d'acquérir pour le collège. Bon, tant pis... J'attendrai. Pourtant, étrangement, ces oiseaux rares me restent en tête, sans trop que je sache pourquoi. le soir venu, je m'apprête à récupérer une commande dans ma librairie préférée quand je les vois, ces oiseaux, qui me narguent depuis leur petit présentoir, tout au fond. Il n'y en a qu'un seul exemplaire...
Bien sûr que j'ai craqué.
Et une fois rentrée chez moi, après avoir demandé pardon à Romain Gary d'ajourner un peu -oh, rien qu'un peu- la découverte tant attendue des "Cerfs-Volants", je me suis faufilée au coeur du printemps québécois raconté par Dominique Demers pour en sortir quelques heures plus tard secouée, bouleversée même, quelques sanglots dans la gorge et de la lumière au fond des yeux. C'est un roman fort, et intense "Le Printemps des oiseaux rares", difficile et douloureux aussi mais juste et beau tant dans son écriture que dans son traitement des problématiques qu'il aborde.
C'est donc l'histoire de deux oiseaux, de deux oiseaux blessés qui vont se rencontrer, s'apprivoiser et tenter, chacun à leur manière, de recoudre leurs blessures, de panser leurs plaies dans un monde où rien ne paraît simple.
L'histoire de deux oiseaux... Ou celle du zèbre et de la sauterelle.
Elle, c'est Mélodie. Elle vit seule avec sa mère et avant elle était heureuse. Mais ça, c'était avant. Avant son histoire d'amour qui n'en était pas une et qui l'a laissée exsangue, dévastée. Avant Elio qui disait qu'il l'aimait, mais les mots ne sont jamais que des mots et les actes sont parfois des couteaux, les princes charmants des salauds. Pour oublier, elle court Mélo. Toujours plus vite. Toujours plus loin.
Lui, c'est Jibé. Un zèbre amoureux de la nature et des oiseaux, un zèbre dont personne ne comprend les rayures, alors personne devient tout le monde et tout le monde se gausse, juge et murmure. Il n'a pas vraiment d'amis, Jibé qui éprouve tout avec tant d'intensité. Quant à sa famille... Il y étouffe, entre la rigidité de son père catholique très pratiquant et l'amour silencieux de sa mère très occupée par une fratrie nombreuse.
Le rêveur et la coureuse n'auraient pas dû se rencontrer... La fiction aussi est pleine d'accident et cet imprévu-là marque le début d'une intrigue à deux voix où tour à tour chacun des deux personnages s'empare de la narration pour nous offrir son histoire ou du moins sa version d'une histoire qui peu à peu, devient commune.
On aurait pu craindre une énième romance adolescente, genre dont je ne suis guère friande par ailleurs, mais nous sommes en réalité face à un très beau roman jeunesse où l'amour a certes sa place mais qui prend surtout le temps et le parti d'évoquer des sujets graves, douloureux tels que l'emprise, le viol, le poids de la religion et celui de la famille, la différence, le deuil, la foi, la difficulté d'être soi, le suicide aussi avec une infinie sensibilité, beaucoup d'intelligence et d'émotions.
"Le Printemps des Oiseaux Rares" est un roman dur et poignant, mais il porte en lui quelque chose de profondément lumineux et ce n'est pas seulement dû à l'émouvante histoire d'amour qui naît entre Jibé et Mélodie, non... Il a ce quelque chose de rare et de bienfaisant qui ressemble à la résilience, à une forme d'espoir qui fait du bien. Ce livre, je le conseillerai à mes élèves dès demain voyez-vous. A mes amis aussi. Comme un ouvrage beau et nécessaire et capable d'apaiser certains maux pour les uns. Comme une belle histoire pour les autres qui y grapilleront peut-être au passage ce je ne sais quoi qui m'a tant émue moi.
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Une jolie histoire, qui traite de sujets plutôt pas faciles (en vrac le viol, la religion, les fausses couches ou mort d'un bébé, secrets de famille, différence) mais qui garde une certaine légèreté malgré tout. Les chapitres sont très courts, on alterne les points de vue de Mélo et de Jibé. Une rencontre improbable entre ces deux personnalités très sensibles, qui vont apprendre à s'apprivoiser malgré leurs drames ou difficultés personnels. L'originalité vient surtout de Jibé et de son statut de zèbre (comprendre surdoué et hypersensible).
Intéressant et agréable, touchant même, mais pas inoubliable, à mon goût, on reste en surface et le style ne se démarque pas.
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De quoi ça parle ? Pfiou ! de consentement, de grossesse, d'amour, d'oiseau, de famille, de religion, de talents, d'être les parents des enfants et d'être les enfants des parents, d'équilibre, de recherche de soi... quelle fourmillance ! (oui oui, vous avez compris). Mais attends, on est perdu alors ? Pas du tout ! ça avance comme ça petit à petit et tout s'enchaine bien quand il le faut. Mais ça parle d'ado ? OUI ! C'est bien ? OUI ! Lisez-le !

Ah bah voilà, t'aurais pu le dire plus tôt.
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Dominique Demers fait dans la dentelle avec ce récit qui demande du temps. D'abord pour entrer dans l'histoire, les deux personnages n'étant pas des extrovertis et demandant de la patience pour se laisser apprivoiser, l'un et l'autre, oui, mais aussi du lecteur. Ensuite, parce que c'est une histoire qui est lente en elle-même, qui laisse la place aux détails, qui se construit peu à peu au fil des rencontres, qui prend le temps d'explorer différents thèmes en parallèle
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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