Un peu déçue.
Je fais partie des fans de
Céline Denjean, depuis que j'ai eu la chance de recevoir
La Fille de Kali en masse critique il y a quelques années, et depuis je suis attentivement chacune de ses publications. D'ordinaire je ne suis pas déçue et je donne cinq étoiles à chaque fois ou presque.
Ici, ce n'est pas un reproche sur la forme, l'intrigue en tant que telle est parfaitement menée, nous tient en haleine tout le long du roman et nous offre un dénouement auquel on ne s'attend absolument pas. Un tout petit bémol, peut-être, sur ces deux enquêtes parallèles, tout aussi intéressantes dans l'absolu et dont on se doute bien qu'elles vont finir par se rejoindre, mais qui donne parfois lieu à quelques ralentissements dont on se serait bien passé.
En revanche, je suis extrêmement déçue de l'univers dans lequel
Céline Denjean fait évoluer ses personnages. Les cathos tradis, communauté sur laquelle est très (trop) facile de taper. Pour bien connaître ce milieu, je trouve que la peinture qui en est faite, hyper négative et sans nuance, souffre soit d'un manque de recherche soit d'une vraie mauvaise fois.
Passons sur les confusions de départ entre école privée/école hors-contrat, tous ceux qui évoluent dans ce milieu sont des rigoristes imbéciles, confits en dévotion, qui voient le monde extérieur comme diabolique - et je n'exagère pas. Certes de tels énergumènes peuvent exister dans ces communautés, mais ils sont loin, très loin d'être la majorité. Les écoles hors-contrat des fraternités traditionnalistes ne sont pas des prisons où les élèves sont dressés et brimés, au contraire tous ceux que je connais qui y sont passés ont d'excellent souvenirs d'amitiés et de complicité avec l'encadrement, en plus d'y avoir acquis un niveau scolaire remarquable.
Cathos = pédophile, franchement, ce n'est pas très original. Et plutôt que de taper toujours sur les mêmes, on pourrait changer de disque. Je ne nie pas, évidemment, les abus qui ont pu se produire. Mais ce que je reproche à l'autrice c'est que TOUS les personnages sont les mêmes, semblent trouver ça normal, sont des monstres froids, cruels et distants avec les enfants, et avec la prière pour seule réponse. C'est faux et archi-faux. Je regrette qu'il n'y ait pas un seul personnage dépeint positivement, ce qui donne un aspect très manichéen à l'histoire.
C'est dommage, l'intrigue est super, mais franchement, une telle peinture du milieu catho, ça fait mal au coeur...