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4,08

sur 649 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Matrices " a constitué pour moi l'exemple même du trés bon roman noir .Abordant des sujets d'une extrème gravité et que je vous laisse découvrir , ce roman s'est avéré être un véritable " page-turner"dont l'intérêt ne baisse jamais vraiment si ce n'est pour les besoins ponctuels d'une enquête sacrément opaque et bien ficelée .
Finalement , assez peu de personnages sont mis en scène et la plupart d'entre eux sont particulièrement bien analysés , présentant nombre de qualités ou défauts propres à l'être humain .Chacun d'entre eux suit une voie et nous les empruntons toutes jusqu'à un dénouement final qui , tout en restant ouvert , se veut aussi possible pour un lecteur un peu pointilleux ou simplement pas convaincu .Pour ma part , je me suis tout à fait satisfait de l'épilogue , pas forcément enclin à poursuivre ce chemin difficile qui pourrait devenir redondant donc moins percutant avec une suite . Mais ...
Le style est parfaitement clair , le tout , mêlant savamment récit et dialogues est intéressant et surtout plein de rythme et de découvertes .Les ruptures spacio-temporelles qui s'intercalent pour présenter le cursus de certains personnages , ajoute du piment à l'ensemble ,nous permet d'affiner notre réflexion et les points de vue croisés entre policiers et victimes ou criminels potentiels donnent au récit sinon toute crédibilité , du moins grand son intérêt .
De quoi ça parle ? Ben de tout ce que je viens de vous dire . Mais encore ?Figurez - vous que je manque de place alors je vous renvoie ...à la quatrième de couverture .
Allez , à trés bientôt , amis et amies , je fonce vers une autre lecture .Le Pére Noël va passer , il me faut lui faire de la place .A bientôt .
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Céline Denjean nous a encore concocté un roman des plus complexe.

Une jeune femme enceinte de plusieurs mois se fait renverser par une voiture. Ses derniers mots seront "Save the others".
Qui est-elle et d'où vient-elle ?
L'enquête est confiée aux gendarmes Louise Caumont et Violaine Menou.
Elles vont découvrir une marque sur l'omoplate de la victime et bien pire une fois l'autopsie réalisée.

Céline Denjean nous fait évoluer autour de la maternité et de ce qui est légal ou pas en France.
FIV, GPA...le désir de grossesse aussi bien que le désir de transmettre son nom. L'argent peut tout acheter ou presque.
L'autrice alterne les chapitres entre certains personnages en France, sans nous dévoiler leur nom pour certains au départ, bien sûr et le Nigéria où l'on suit l'une de ces jeunes filles qui pense échapper au pire tout en ayant toujours des doutes.

Ce que j'aime chez cette autrice, c'est qu'elle pousse loin ses recherches pour nous livrer une histoire plausible.
Elle nous lance sur plusieurs pistes en même temps et on se demande comment elles vont enfin pouvoir se rejoindre.


Encore un roman qu'on a du mal à lâcher. Un très bon thriller, indépendant des autres romans de l'autrice.
Mais je vous recommande tous les romans de Céline Denjean.
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Une jeune femme enceinte fuyant désespérément est percutée par une voiture sur une petite route pyrénéenne en pleine tempête. Ce pourrait être un accident banal si ce n'est que personne ne semble la connaître et qu'aucune personne n'est portée disparue dans la région. Et puis pourquoi le médecin qui lui a porté assistance l'a-t-il entendue murmurer dans un dernier souffle "save the others" ?

Deuxième lecture d'un polar de Céline Denjean pour moi après l'excellentissime Cheptel et encore une fois je n'ai pas été déçue. Cette auteure tranche vraiment dans le paysage parfois morose du thriller contemporain ! Une histoire qui paraît toute simple et pourtant dès les premiers chapitres vous êtes dans l'ambiance : dans la peau de cette jeune inconnue, fuyant en pleine tempête, épuisée mais continuant sa course, seul espoir pour s'en sortir. Et puis dans ce petit commissariat pyrénéen avec un duo d'enquêtrices de choc, Louise, qui semble cacher derrière des manières bourrues et une indifférence affichée un traumatisme ancien, et Violaine son équipière, seule à avoir réussi à l'apprivoiser. Tous sont débordés, les nuits blanches s'enchainent, les moyens manquent et pourtant les 2 femmes et leur équipe vont avoir à coeur de ne pas abandonner cette inconnue, de tout faire pour essayer de résoudre le mystère et lui redonner une identité.

C'est un roman que j'ai trouvé vraiment plaisant à lire, les chapitres s'emboîtent avec juste le bon rythme, suffisamment lent pour nous laisser le temps d'en profiter et faire monter la tension, et sans que l'on s'ennuie une seule seconde. le style de l'autrice est efficace, sans chichi, mais contribue également à nous mettre dans l'ambiance et à nous faire ressentir le stress puis l'horreur des événements que l'on découvre petit à petit. Comme dans le Cheptel, les histoires s'emboîtent et on découvre des bribes qui s'entrecroisent et vont peu à peu se rejoindre, une excellente incitation à tourner les pages à toute allure ! Pas de complaisance ici, l'autrice sait trouver les mots justes pour décrire des faits très noirs sans aucun voyeurisme et de manière suffisamment documentée pour qu'on n'ait pas l'impression que ce récit sert juste de support à une intrigue policière de plus. Seul petit bémol, l'histoire présentait quelques ressemblances avec le Cheptel et donc l'effet de surprise a un peu moins joué pour moi.

Bref encore une excellente lecture avec ce thriller efficace, bien écrit et prenant, tout ce qu'on demande à un bon roman policier. Cette autrice fait définitivement partie de mes chouchoutes et je pense que je ne vais pas attendre trop longtemps avant de lire un autre de ses titres ! A découvrir si vous n'avez pas encore eu l'occasion de vous régaler avec ses romans.
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Les missives de Fanny H
Dans les Pyrénées, lors d'une tempête en plein mois de décembre, une jeune femme de couleur, enceinte, est renversée sur la route et décèdera des suites de ses blessures.
Commence alors le début d'une enquête extrêmement longue et minutieuse pour la gendarmerie. C'est l'équipe du major Louise Caumont qui en sera chargée : Violaine Menou (la meilleure amie de Louise), Thierry, Farid et Vanessa. le strict, mais juste, commandant Garnier sera beaucoup plus prudent et devra freiner souvent l'emballement du major Caumont.
Que se cache-t-il derrière cette victime marquée au fer rouge ? Pourquoi n'y-a-t-il aucune correspondance ADN avec l'enfant qu'elle portait ? Qu'est-ce que la Confrérie des Nouveaux Croisés avec, à sa tête, un baron ? Une affaire terrible et violente va s'ouvrir peu à peu à cette équipe de gendarmes plutôt démunie. Leurs nerfs seront mis à rude épreuve et ils devront rester soudés plus que jamais face à ce qu'ils vont découvrir et surtout face aux énormes difficultés qu'ils rencontreront.
« Prisonnières jusqu'à ce que la vie naisse dans leur ventre », cette phrase à peine lue, je savais que j'allais commencer un livre qui risquait d'être difficile, connaissant l'auteure, et la quatrième de couverture qui annonce un sujet choc.

Matrices c'est soixante petits chapitres avec, à chaque fois, le titre annonciateur de ce qu'il va se passer, oui mais, de quelle façon ?
Nous croiserons une confrérie associée à l'idéologie nazie. Nous suivrons l'histoire d'Obi Mwapa, jeune nigérienne, de l'enfance à l'âge adulte, en passant par l'esclavagisme moderne, les réseaux de prostitution hyper organisés ainsi que les « fermes à bébés ».
C'est une vraie enquête que nous propose Céline Denjean en nous démontrant la difficulté de mener de telles affaires et la nécessité absolue de posséder plusieurs talents réunis et donc plusieurs cerveaux. Comment vivre normalement alors que de tels dossiers sont en cours pour les forces de l'ordre ? Respect !
Avec Matrices, nous sommes dans le noir, sordide et abjecte. Pas d'âme, pas d'humanité, du moins pour les esclavagistes et les proxénètes.
Céline Denjean a dû faire beaucoup de recherches qui ont dû être assez éprouvantes je pense car elle n'a pas choisi un sujet facile et l'histoire est basée sur des faits réels (réseaux de prostitution Niger-France démantelé). J'ai hâte de pouvoir en discuter avec !
A l'opposé, il y a cette belle l'amitié qui lie ces deux femmes gendarmes, Louise et Violaine. Elles se complètent parfaitement.
Pendant cette lecture, je suis passée par plusieurs sentiments, dont l'écoeurement, la rage, la colère, la tristesse et surtout celui d'impuissance face à de telles cruautés… Matrices n'est pas un polar ou un thriller classique. C'est un cri, celui de toutes ces femmes victimes de ces trafics monstrueux. Ce livre m'a profondément remué, il ne me laissera pas indemne.


(Merci beaucoup à Réjane des éditions Marabout)
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Premier roman que je lis de cette auteure et quel plaisir, un page-turner qui se lit trop vite.

Un thriller sacrément bien ficelé qui dès les premières pages m'a happé. Une écriture fluide et plaisante, des chapitres courts qui donnent un très bon rythme. A aucun moment je ne me suis ennuyée.
On se prend au jeu d'essayer de deviner quelles sont les personnes impliquées et jusqu'à quel point. J'avais décelé certaines choses.

On plonge dans le trafic d'êtres humains assez ignoble et qui malheureusement ne relèvent pas complètement de la fiction sur certains aspects.

Je lirais sans aucun doute d'autres romans de Céline Denjean.

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« Matrices » est le nouveau thriller de Céline Denjean où le lecteur va suivre un duo d'enquêtrices au top. le récit avec l'accident commence sur la départementale D41 entre Castelbajac et Burg en pleine tempête. Une fille d'une vingtaine d'années enceinte de huit moins est heurtée par une camionnette et prononce les seuls mots aux deux secouristes « Escape from the car. Save the others. » avant de décéder.
Ce que j'aime chez cette auteure c'est la façon dont elle mène ses personnages principaux dans l'histoire. Avec un soin méticuleux, ses deux gendarmes, Louise Caumont et Violaine Menou, vont se retrouver face à une enquête où il sera question de trafic de GPA. C'est une histoire qui se passe en partie dans les Pyrénées mais aussi en Nigéria.

Dans « Matrices », Céline Denjean filme à hauteur d'homme et de femme, sa plume en mode caméra au poing en racontant simplement les faits sans surenchère tout en dépeignant une terrible vérité. Son style est épuré, rien n'est en trop. On ne s'ennuie pas une seconde dans ce récit palpitant.

Les personnages sont très bien dessinés. Louise, l'enquêtrice, est originale et surtout très humaine. D'ailleurs elle insuffle dans son équipe une ambiance de bienveillance envers les victimes et les témoins. Pour autant, l'auteure n'hésite pas à décrire des situations difficiles. Elle sait également expliquer en détail les procédures d'une affaire sans rendre l'histoire lourde et difficile à suivre.
« La gendarme et l'éducateur échangèrent un regard lourd de sens. de son côté, Mégane prit un temps de réflexion, fouillant dans les méandres de sa mémoire, et malgré toutes les questions qui se bousculaient déjà dans la tête de Louise, celle-ci choisit de ne pas intervenir. »
Les thèmes abordés sont montrés sous des angles atypiques avec réalisme et compassion. Louise est une personne sensible et nous pouvons ressentir ses angoisses au fil des pages. Rien n'est laissé au hasard et la fin est étonnante. le vocabulaire soutenu donne à chaque fois un coup de fouet à l'histoire.

« Matrices » est un roman qui m'a beaucoup plu jusqu'au dénouement. L'écriture de Céline Denjean se peaufine au fil du temps. Elle embarque son lecteur dans une histoire frôlant le danger mais laisse planer une subtile imagination ! Ce thriller est encore une belle réussite.
Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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Je l'ai littéralement englouti ce thriller !

C'est grâce à son titre le cheptel que j'ai découvert Céline Denjean, et déjà j'avais eu les mêmes symptômes: frénésie de lecture, avidité de connaître la suite, chair de poule face au suspens offert et un plaisir de lecture XXL.

GPA, prostitution, trafic d'humains, un poil de politique sont au programme : un cocktail explosif !

Ce qui fait la force de Céline Denjean, selon moi, c'est sa capacité à rendre ces histoires à la fois captivantes et plausibles ! ( Ce qui est plutôt rare pour le dernier point).
Et j'aime particulièrement ces thrillers qui donnent à réfléchir sur des sujets de société brûlants.

Vous l'aurez compris c'est à lire sans faute si vous voulez un bouquin dans lequel vous plonger en oubliant tout le reste autour de vous.

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" Matrices

Ici, en plein mois de décembre, une tempête se déchaîne sur les Pyrénées, une femme enceinte cours sous une pluie battante,elle se fait percutée par une camionnette.

Avant de mourir, elle murmure en anglais " Save the others ".

Sauf qu'elle n'a aucune identité et surtoutqu'est-ce qu'elle cherchait à fuir ?

Sur son épaule, une marque étrange. Et qui sont les autres qu'il faudrait sauver ?

Pour mener cette enquête, il y a les gendarmes Louise Caumont et Violaine Menou,sauf que cette enquête n'est pas habituelle, elle va prendre des proportions hors normes au fur et à mesure.

Cette enquête atroce, va les mener sur la piste d'un trafic très organisé.

Pour ce duo d'enquêtrice, elles savent que le temps et compter et qu'elles doivent à tout prix résoudre cette enquête qui dépasse tout ce qu'elle aurait pu penser.

Dans ce roman, la couverture où est inscrit" Prisonnières jusqu'à ce que la vie naisse dans leur ventre ", donne le ton, il faut se préparer à un roman à la ramification scandaleuse, dur, et effroyable quand la vérité apparaît.

Ici un trafic très organisé à lieu sous fond d'argent, des couples stériles ne pouvant avoir d'enfant se voient proposer une autre alternative pour en avoir, sachant qu'ils sont en mal d'enfant et qu'ils sont prêts à tout, la question de l'argent ne se pose même pas. Alors forcément la personne charge de leurs dossiers est capable de tout pour arriver à ses fins.

On leur propose d'avoir recours à la GPA (gestation pour autrui) .

C'est ainsi que tout le business lucratif est lancé,sauf que derrière tout ceci se cache quelque chose d'ignoble.

Ce roman à une construction comme un immense puzzle, chaque titre de chaque chapitre va peu à peu s'emboîter pour ne faire qu'un et dévoiler une histoire absolument retorse.

Rien n'est laissé au hasard, il y a du suspense,de la vengeance, tu vois vraiment de quoi et capable certains hommes pour obtenir de l'argent à tout prix et d'autant plus, lorsque ils sont à un poste élevé dans la hiérarchie, ils commettent malheureusement des actes ignobles,parce qu'ils aiment tellement l'argent, et ils n'en non jamais assez, jamais rassasier, ils en veulent encore plus.

Le thème de la GPA est totalement bien expliqué,mais en revanche pour certains passages, j'ai été choqué de ce que sont capable de faire des hommes et j'ai un peu repris ma respiration et continué la lecture.

J'ai trouvé le titre absolument bien choisi, il est en totale corrélation avec cette histoire.

L'écriture de l'auteure est toujours aussi prenante,je suis entré dans l'histoire assez vite, ce petit truc en plus qui fait que dès les premières lignes, je suis captivé et je ne lâche plus le roman.

Je n'ai pas été déçu de ma lecture, je l'ai beaucoup apprécié même si je dois l'avouer, c'est très dur le thème de l'histoire.

Maintenant, il va aller rejoindre ses copains dans ma bibliothèque en attente du prochain où je serais à nouveau au rendez-vous.
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Un matin de décembre sur la départementale D41 reliant Castelbajac et Burg, une jeune fille se précipite sous les roues d'une voiture. Deux hommes tentent de lui venir en aide. Sa peau est noire. Elle est enceinte. Elle prononce deux phrases avant de mourir « Escape from the car. Save the others. » L'affaire est confiée aux gendarmes Louise Caumont et Violaine Menou. Ce qu'elles découvrent les emmène loin dans l'horreur, jusqu'au Nigéria, dans des « fermes à bébés », où le prix d'une « matrice » se négocie à prix d'or pour des parents désespérés en mal d'enfants.

« Matrices » est le cinquième roman de Céline Denjean et comme le bon vin, elle prend du corps avec les années. Et pourtant, les qualités d'écriture étaient déjà présentes dans « La fille de Khali ». Elles ne font que grandir, se déployer et se bonifier avec le temps. Céline a une façon bien à elle d'amener ses intrigues : par les personnages. Elle y apporte un soin particulier, leur donne une profondeur singulière, un passé bien explicité, un présent crédible. Ce sont des êtres de chair et de sang tributaires de leur vécu. La « Denjean touch » c'est réellement de faire entrer le lecteur dans leurs têtes, de lui faire sentir les douleurs, les blessures, les lésions internes, celles que personne ne peut détecter à l'oeil nu. C'est exceptionnel de soigner ainsi la psychologie des personnages, de les rendre vivants, de les amener au plus près de nos microscopes émotionnels. S'agissant de Louise, pour ne citer qu'elle, elle est marquée au fer rouge par un passé qui rejaillit forcément sur son présent, tambourine à la porte de son coeur et de son esprit pour y laisser un tatouage indélébile. Père tyrannique « nous avons essuyé chaque jour tes brimades tes sarcasmes, tes humiliations, tes récriminations, tes moqueries, ainsi que tes épouvantables colères qui nous terrorisaient. », traumatisme personnel jamais guéri, mais profondément enfoui, Louise se lance dans cette enquête comme si sa vie en dépendait, comme si, à travers cette inconnue, elle réglait des comptes avec elle-même, cicatrisait ses plaies, pansait ses propres blessures. Comme si c'était elle qu'on avait retrouvée à moitié morte sur la D41. Rien qu'avec ce personnage, Céline Denjean a ferré son lecteur. Mais elle ne s'arrête pas là. Tous ses autres personnages bénéficient de cette profondeur d'âme, et tous une bonne raison d'être qui ils sont.

« Matrices » est construit comme un puzzle, mais part d'une idée piochée dans la réalité : la gestation pour autrui. À la question « Qu'est-on réellement prêt à faire pour devenir parents lorsqu'on ne peut pas concevoir d'enfants de manière physiologique ? » Céline Denjean répond de différentes manières. Elle ouvre des portes, toujours grâce à ses personnages, véritables outils pour poser son intrigue. À travers eux, elle envisage tous les possibles, du simple désir d'enfant insatisfait à l'exploitation humaine. Elle étrille les chasseurs de ventres, exploiteurs de misère humaine, mais aussi une certaine forme de France traditionaliste où tout ce qui n'est pas de « son sang » n'a pas valeur d'existence. Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir chez elle, la palette des gris est très bien nuancée. le roman offre une belle alternance des voix qui engendre un rythme parfaitement dosé. Ce que j'aime beaucoup c'est qu'elle prend la peine de donner un titre composé d'un unique mot clé à chaque chapitre, cela créé une vraie interaction avec le lecteur qui cherche toujours à deviner qui va parler et de quoi. Ceux estampillés « Au même moment, au Nigéria » ne laissent aucun doute sur l'horreur qui va suivre, mais, et j'insiste bien, il n'y a pas de matraquage des violences, pas de sadisme pour le sadisme, pas de violence gratuite. Dans les récits de Céline Denjean elle laisse toujours l'imagination du lecteur faire son chemin.

Je vais sans doute me répéter par rapport à mes précédentes chroniques, mais je juge nécessaire de le faire parce qu'il faut rendre à César… J'aime l'écriture de Céline Denjean pour sa justesse, l'exactitude des procédures d'enquête, la recherche stylistique acharnée jusque dans les descriptions de la nature ou des lieux, le « claquant » des dialogues (et Louise a une sacrée verve !), la précision des recherches pour coller au plus près de la réalité (oui, la Supreme Eiye Confraternity existe !) et le prétexte du polar pour aborder une thématique de société en développant tous les aspects éthiques et moraux. Une enquête pour une enquête, ça fait longtemps que cela ne me convient plus. Je veux plus, je demande plus et Céline me donne ce plus, notamment par ses personnages aux nombreuses failles, terriblement humain (et cela reste vrai même pour les personnages secondaires). Ce nouveau duo d'enquêtrices composé de Louise lourdement marquée par un évènement traumatique de son passé et de Violaine plus sereine, plus maternelle fonctionne redoutablement bien. Lorsqu'une quête personnelle rejoint une enquête professionnelle, que les éléments sont si richement imbriqués, cela apporte une vraie crédibilité au récit et une empathie authentique génératrice de belles émotions.

« Matrices » porte bien son titre, au fil des pages quelque chose de sombre, de glauque, mais d'une terrifiante réalité se développe autant dans le roman que dans les possibilités créatrices futures de l'auteur. Essayer Céline c'est l'adopter !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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J'ai vraiment adoré ce livre ! On rencontre Louise Caumont qui a une enquête assez compliquée à mener ! En effet, une femme enceinte s'est faite percuter et elle est décédée. Ses derniers mots ont été "Escape the car, save the others". Pas d'autres indices pour le moment. Louise Caumont est donc chargée de cette enquête, qui s'annonce assez particulière. La femme a été marquée par un fer, et l'enfant qu'elle attendait n'était pas le sien. Probable GPA ? Nous n'en savons pas plus.

Tout au long du livre, nous suivons Louise ainsi que ses collègues. Nous apprenons rapidement qu'elle a de nombreux secrets, d'ailleurs, l'enquête en fait ressurgir certains qu'elle a essayé d'enfouir en elle. J'ai beaucoup apprécié cela, ce qui me donne fortement envie de lire la suite pour retrouver Louise.

J'ai énormément apprécié le fait que même si l'enquête n'avance pas, on change de point de vue régulièrement. On se doute que toutes les personnes sont liées d'une façon ou d'une autre à l'enquête mais, au départ, nous n'avons pas la moindre idée de comment ! Et ça c'était vraiment génial car grâce à cela, je n'ai pas du tout ressenti la longueur que prenait l'enquête à ne pas avancer ! J'ai adoré avoir les informations au compte goutte !

Bref, c'est un très bon roman policier comme je les adore et j'ai hâte de lire le deuxième tome !!
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