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"Le matin du 26 décembre 2004, un tsunami frappe l'Océan indien. Sonali Deraniyagala, en vacances au Sri Lanka, son pays natal, en réchappe miraculeusement. Mais, de sa famille, elle est la seule. La vague lui a pris ses parents, son mari et ses deux petits garçons.
Wave raconte l'histoire de ce jour, où elle a tout perdu, et de tous ceux qui ont suivi. Les mois, les années lorsque l'insupportable déchirement du souvenir succède aux premiers moments d'horreur."

Ce témoignage m'a rappelé celui d'Anne-Marie Revol, qui a confié dans Nos étoiles ont filé, un drame un peu similaire. le décès brutal de ses deux petites filles mortes dans un incendie de maison.
Alors forcément, j'ai fait une comparaison entre mes deux ressentis de lecture...

Je me souviens avoir été bouleversée par le récit criant de douleur d'Anne-Marie Revol et face à celui de Sonali Deraniyagala, je n'ai rien ressenti de tel.
Pourtant, ce qu'elle raconte est aussi terrible (la perte de tous ses enfants), et même plus, si tant est qu'on puisse graduer le degré de souffrance, puisqu'elle a aussi perdu son mari et ses parents en même temps.
Mais voilà, d'un point de vue littéraire, son récit ne m'a pas touchée.
Pourtant, Sonali décrit toutes les phases de deuil qu'elle a chronologiquement traversées, et plutôt bien, depuis de 26 décembre 2004 jusqu'à 2012. Comment elle passe au fil des mois et des années du souvenir impossible et impensable, de l'envie de mourir, de la culpabilisation (elle s'en veut de ne pas avoir cherché ses enfants, persuadée qu'ils étaient morts dès le départ, elle s'en veut de ne pas hurler de douleur, de ne pas se rouler par terre) à la mémoire réchauffante de ce qui fut sa vie d'avant.
Oui, elle décrit parfaitement bien comment elle laisse les souvenirs revenir peu à peu, en allant trouver l'apaisement dans les lieux qui ont porté sa vie de famille heureuse : leur maison de Londres et celle de ses parents à Colombo, au Sri Lanka.

Son récit est rempli d'anecdotes familiales qui lui reviennent, qui la déstabilisent, la font s'effondrer dans un premier temps puis, au fil des années, l'aident à ramener à la vie ceux qu'elle a aimés.
Mais je me suis ennuyée. C'est le mot. J'ai eu hâte de terminer ce livre.
Je ne suis pas arrivée à entrer en communion avec la douleur de cette femme alors que j'avais reçu celle d'Anne-Marie Revol de plein fouet.

Je pense que Sonali Deraniyagala a voulu écrire son histoire de manière plus "détachée", avec le recul des années. le récit d'Anne-Marie Revol a été écrit moins de temps après le drame, plus sur le vif. le lecteur est donc poussé plus facilement vers l'empathie.

Au dos du livre, l'éditeur écrit : "La matière de ce livre, c'est la peine impalpable, indescriptible de la narratrice."
Effectivement, il doit être impossible de rendre l'exacte mesure de la dévastation intérieure qui l'a submergée et l'auteure a donc préféré faire une sorte de recueil de ses souvenirs, évoquer la façon dont ils lui sont revenus et le bien-être réparateur qu'elle est parvenue à en tirer en apprenant à les dompter au fil des années, au lieu de s'appesantir sur la douleur immédiate.
Sa façon à elle de parler de sa peine indescriptible, d'une manière subtile, je le reconnais, mais trop monotone pour moi.

Il y a des rencontres littéraires qui ne se font pas parfois.

Ce livre m'a été proposé par Babelio et envoyé par l'éditeur, Kero.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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En refermant ce livre, une nouvelle fois je pense que Dieu n'existe pas.
Si Dieu est bon et tout-puissant, alors cette histoire n'a pas pu avoir lieu.
Pourtant, ce funeste 26 décembre 2004, la vie de Sonali Deraniyagala s'est effondrée quand un Tsunami a emporté tous les siens, ses enfants, son mari, ses parents, elle étant la seule rescapée de sa famille.
Alors, si Dieu est bon, il n'est pas tout puissant.
Ou s'il est tout-puissant, il n'est pas bon.

Ce livre n'est pas en roman, mais un témoignage terrible et bouleversant.
L'auteur raconte le drame et les années qui l'ont suivi.
Elle ne cache rien de la violence des sentiments qui l'ont traversée, la douleur, la honte d'avoir survécu, le désir de mourir, la colère, la culpabilité, la folie. Elle raconte comment les empreintes des siens au quotidien viennent attiser sa souffrance.
Et pourtant, la mémoire des siens et les souvenirs de leur vie de famille soudée, heureuse et empreinte de douceur permettent peu à peu à cette femme de prendre appui pour continuer à vivre.
Ainsi, ce livre est très digne et écrit dans une langue poétique qui contraste avec la brutalité de la situation. Il est traversé de beaucoup d'amour et même d'une certaine lumière.
J'imagine combien son écriture a dû être éprouvante, mais a peut-être aussi permis à son auteure d'avancer.

Un très beau texte sur le deuil que je ne suis pas prête d'oublier.

Je remercie vivement Babelio et les Editions Kero qui m'ont fait découvrir ce livre dans le cadre d'une opération "Masse critique".
Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Le 26 décembre 2004, l'impensable arriva. Un tsunami toucha les côtes au Sri Lanka. L'auteure Sonali Deraniyagala, profitait de ces vacances en famille et le lendemain la vague emporta son mari, ces deux enfants, ces deux parents et sa meilleure amie. Aujourd'hui, elle décide de raconte l'inimaginable dans son roman Wave, publié chez Kero.

Elle avait décidé avec sa famille de passer Noël dans son pays d'origine, le Sri Lanka au sein d'un hôtel situé en plein coeur d'une réserve naturelle sur la côté est. Entre plage et nature, cette famille aimait se cadre qui se complétait à merveille avec leur vie à Londres. Mais voilà, au matin du 26 décembre 2004, une énorme vague d'écume s'est mise à approcher de plus en plus prêt. Elle s'enfuit avec ces enfants et son mari dans une voiture qui démarre en trombe. L'eau est plus rapide et emporte la voiture et les sépare. Quand tout reprend un aspect plus normal, Sonali Deraniyagala est l'une des rares survivantes. Comment vivre à nouveau quand tous les repaires humains qui nous entourait on totalement disparu? Comment accepter de continuer sans les gens que nous aimions plus que tout?

Plusieurs années passent avant qu'elle décide de retourner dans leur maison de Londres. La maison respire les souvenirs d'une famille. Les tâches sur le livre de cuisine utilisé par son Steve. le matériel de criquet bien rangé de Vikram qui avait 8 ans. Un tutu rose que Malli, âgé de 5 ans portait de temps en temps. Puis les rires, les cris et quelques pleurs vivaient dans les murs que le temps ne peut effacer. le faudrait-il d'ailleurs. Chaque jour est une souffrance car comment toujours vivre et ne plus pouvoir partager avec eux? Il ni a pas de solution à cela. Il faut vivre au jour le jour et apprécier les moments avec les amis et la belle famille qui ne veulent que donner de l'amour.

Ce roman est un cri d'amour et de souffrance d'une femme qui a tout perdu et qui veut et qui doit continuer à vivre avec une douleur insondable au fond d'elle. La vie doit continuer même si l'horreur de la solitude devient une amie trop fidèle. Elle possède un emploi, professeur d'économie à New York qu'elle apprécie. Les sorties avec les amis et leurs enfants, les voyages lui donnent le sourire et cultive ces magnifiques souvenirs de famille. Sur les conseils de son psychiatre, elle décide de raconter son histoire avec une sincérité touchante. Une tranche de vie authentique sur la force et le courage d'une femme qui m'a donné envie de dire à ceux que j'aime que je tiens énormément à eux.

Une histoire qui va laisser des traces dans ma mémoire. Surtout une chose, de ne pas oublier qu'il faut profiter de chaque jour. Un témoignage troublant d'une femme qui a perdu un morceau de son coeur et qui partage avec nous sa souffrance, avec pudeur à grand renfort d'authenticité.
Lien : http://22h05ruedesdames.word..
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Wave met en avant une histoire vraie qui pourrait pencher dans le pathos mais qui démontre au contraire la force du mental pour permettre à l'être humain de se dépasser et de continuer à avancer.

Ce que j'ai aimé dans ce récit c'est le fait que l'auteur raconte son drame sans pour autant chercher à émouvoir mais avant en utilisant l'écriture comme catharsis, on sent que ce livre est extrêmement important et il le devient aussi pour nous par la même occasion. Ce qu'il est essentiel de retenir c'est la volonté, la recherche de mots pour qualifier l'inqualifiable, rien ne peut définir cette tragédie. Dès lors Sonali raconte les faits, sans aucun détour, sans vouloir se donner le beau rôle, elle s'accable pensant que tout ceci est de sa faute, cherche à comprendre pourquoi elle et pas le reste de sa famille ?

Le manque est décrit au travers du quotidien, des petits gestes absents. J'ai réellement admiré cette femme, le fait qu'elle sache mettre en avant son entourage qui l'a sauvé du néant, sa façon de se reconstruire sans rien oublier.

Après je dois avouer que je lis très peu de récits, dès lors puisque l'auteur ne cherche pas à romancer le tout il y a un manque d'action, tout est dans la répétition : le retour sur les lieux du drame, les flashbacks. Madame Deraniyagala cherche à répondre à ses propres questions. Wave n'est pas là pour faire pleurer, ce n'est pas un spectacle : c'est la vie réelle, c'est un évènement que peu de personnes ont vécu et cela change considérablement l'existence. Je n'ai pas réussi à rentrer complètement, tout simplement car je ne peux pas m'identifier à cette admirable personne, elle a vécu l'impossible à nos yeux.

J'aurai quand même voulu ressentir plus que de l'empathie, je suis réellement impressionnée par la sincérité de cette femme mais j'étais légèrement détachée à cause des répétitions surtout vers la fin . Je sais que ce livre plaira et plait déjà à énormément de monde et j'en suis très heureuse car il le mérite mais pour moi ce n'est pas un livre que je retiendrai, je retiens avant tout une femme : Sonali.
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Ma chronique va être particulièrement difficile à rédiger, tellement ce livre m'a émue et bouleversée aux larmes. Ma lecture a été ponctuée de frissons, tant ce que je lisais était fort, terrible et criant de vérité.

L'intrigue prend place immédiatement lors de l'arrivée de la Vague, le tsunami de 2004 qui a ravagé, entre autres, le Sri Lanka.

Tout de suite dans l'ambiance, on se rend compte très vite que Sonali Deraniyagala ne nous épargnera pas. Elle nous dit tout. Tout ce qu'elle a vécu, tout ce qu'elle a fait, tous ces choix aussi, comme celui de tenter de ne sauver que son mari et ses enfants, sans s'arrêter deux secondes pour prévenir ses parents qui étaient dans une chambre à côté, ou encore celui de critiquer ouvertement un enfant qui a survécu, parce que les siens n'ont pas eu cette chance.

Son instinct de survie a été plus fort que tout, et son amour pour sa famille plus intense que quoi que ce soit d'autre. D'emblée, j'ai compris que cette lecture serait terrible. Cette autrice a le pouvoir de nous faire vivre son périple, de nous faire penser comme elle.

Elle a créé des images dans ma tête. Je la voyais se sauver avec ses enfants à bout de bras, je la voyais tenter de faire fuir les Hollandais qui avaient investi sa maison de famille quelques années plus tard contre son accord, je la voyais se remémorant ses souvenirs, je la voyais enfin dans ses souvenirs avec ses enfants et son mari, seules touches d'espoir dans une trame si dramatique qu'on a du mal à imaginer que c'est une histoire vécue.

Et, pourtant, combien de familles ont vécu cette horreur en 2004, et ont dû se battre – et le doivent peut-être encore – avec leurs souvenirs, comme elle, depuis ce jour ?…

Ce témoignage est poignant et bouleversant. Je ne peux que vous conseiller de le lire, et de découvrir quel a été l'enfer de cette femme qui nous raconte, en toute sincérité, ce qu'est devenue sa vie.
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Le tsunami du 26 décembre 2004, une date que Sonali n'oubliera jamais ! Elle a tout perdu, mari et enfants.

Lente reconstruction d'elle-même, mais peut-on se reconstruire après pareil désastre ? Comment ne pas voir dans des choses d'apparence anodine le souvenir de ceux qui furent ?

L'écriture relate les faits sans fioritures, sans tournures alambiquées, juste les faits pendant et après.
J'ai par contre été parfois heurtée par des mots grossiers, mais si tel est ce que la narratrice a ressenti, on peut lui pardonner.

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Comme toujours, je tiens à remercier les Éditions Kero pour ce nouveau partenariat et pour leur patience.

Dès l'annonce de sa publication, ce livre m'a intrigué ! Non seulement pour l'histoire mais j'étais également curieuse de découvrir la manière dont ce malheur nous serait raconté. Et quel malheur ….

La vie peut parfois être cruelle, et elle l'a été avec Sonali Deraniyagala ! Alors qu'elle passait les vacances de Noël dans son pays natal, elle a tout perdu. Parents, mari, enfants, amis … La vague a tout emporté sur son passage sans qu'elle ne comprenne réellement ce qui se passait.

Le début de ce témoignage nous prend directement à la gorge. On se rend compte à quelle vitesse cette vague est arrivée, arrachant tout sur son passage et laissant des familles dévastées. Pas le temps de se mettre à l'abri, de prévenir qui que ce soit … Elle embarque ces enfants et essaye de s'échapper comme elle peu mais trop tard, la vague est là, juste derrière eux …

Sonali Deraniyagala nous offre un récit assez décousu mais criant de vérité. Sous une plume à la fois poétique et sincère, elle nous raconte comment elle a survécu à cette tragédie, comment elle a réussi, petit à petit, à relever la tête, à se souvenir sans être submergée par sa triste réalité. Non sans difficultés …

De Yala à Londres, en passant par Colombo et New York, elle nous explique comment, au fur et à mesure du temps, elle s'est rouverte aux autres. le texte est parfois répétitif, parfois « brouillon » même lorsque l'on passe d'une destination à une autre, d'une année à l'autre, en un éclair. Mais c'est sa façon à elle de nous livrer son histoire, sa solitude, sa tristesse, ces rechutes, son désespoir, … Sans oublier son courage et cette volonté quasi inébranlable qui la fait avancer, coute que coute !

Certes, je m'attendais légèrement à plus d'émotions car qu'il s'agit là d'un témoignage et non d'une fiction. Mais ce livre n'a pas été publié pour nous faire pleurer ! Ce n'est pas de l'imaginaire, c'est la vie réelle, sa vie ! On ne peut tout simplement pas s'identifier à l'héroïne vu qu'elle nous raconte son propre vécu. Alors oui, on ressent tous ces évènements avec un certain recul et il est difficile d'entrée dans ce récit corps et âme. Mais je pense également que c'est le choix de l'auteur. Son choix de nous partager son histoire avec certaines barrières, ces mêmes barrières qu'elle a maintenues entre elle et ce désastre pendant des années. Son choix de nous parler de ce tsunami, de sa famille, de ses souvenirs avec un certain détachement, une certaine distance …

L'intérêt de cette lecture n'est pas l'action ou encore le suspense. Tout est dans l'émotion, le ressenti ! Bien que dévoilé avec retenue, tous ces sentiments sont sincères et nous arrivent d'une façon un peu déstabilisante. Certes, le moral est plombé mais on finit par se dire que finalement, on est heureux avec ce que l'on a.

« Wave » est également une belle leçon de courage ! Jamais elle n'oubliera son mari et ses enfants, Steve, Vikram et Malli ; ni ses parents, Aachchi et Seeyal. Ils seront toujours dans son coeur et dans son âme. Sonali nous fait ouvrir les yeux sur la vie, sur le fait de relativiser et de profiter de toutes ces petites choses qui nous semblent insignifiantes mais qui sont si importantes une fois disparue.

À la fermeture de ce livre, tout ce que je souhaite, c'est que Sonali puisse, un jour, à nouveau être pleinement heureuse.
Lien : https://ddreambookine.wordpr..
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C'est un témoignage bouleversant qui n'a pu que me toucher. L'auteur nous livre son histoire avec pudeur et poésie. J'ai tenté de me mettre à sa place et d'imaginer sa douleur alors qu'une grande partie de sa famille meurt à cause du tsunami. Un livre qui traite du deuil et de la reconstruction de soi après un traumatisme.
Les souvenirs qu'elle conserve de ses personnes aimées et perdues nous permet d'avoir l'impression qu'elles continuent à vivre grâce et à travers eux.
Alors qu'elle est au bord de la folie, elle trouve la force revenir à la vie. Je n'ose imaginer ce par quoi elle a du passer. Son récit est dur mais important car il témoigne de la force dont peut faire preuve l'être humain face aux épreuves de la vie.
Il n'y a pas eu un moment pendant ma lecture où je me suis ennuyée ou je me suis demandée pourquoi elle racontait tel événement... Touchant et bouleversant de bout en bout.

Un témoignage que je n'oublierai pas de sitôt, un pur coup de coeur!
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..
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Ca aurait pu être un coup de coeur, ça aurait pu oui ... mais non.

L'histoire est poignante, très poignante, à la limite du supportable pour un coeur de maman. Imaginer perdre ses enfants du jour au lendemain, perdre son mari, ses parents alors que juste avant l'instant précis où le drame se joue on vous enviait encore, vous et votre jolie famille. Impensable? Inenvisageable? Et pourtant ce fut le cas de l'auteure emportée au coeur du tsunami indonésien.

Ce roman, c'est le récit d'une survie au coeur de l'enfer, de la reconstruction quand tout vous manque, de l'espoir à tout épreuve. C'est le cris d'une mère, d'une épouse, d'une enfant, c'est le cris d'une femme brisée à jamais.

Mais voilà .... je n'ai pas réussi à aller au-delà du récit. Je n'ai pas ressenti la vague d'émotion décrite par beau nombre de lecteurs. Non vraiment, j'étais face à un récit dramatique qui ne va pas au-delà des mots. Et là est tout le paradoxe parce que justement ses mots, elle les choisit minutieusement, elle en forme des phrases tantôt tendres, tantôt cruelles, tantôt fortes, tantôt douces. Mais je n'ai pu m'empêcher de me dire qu'elles n'allaient pas au delà de la jolie formulation appropriée au contexte, je n'ai pas été happée par le récit, je n'ai pas ressenti grand chose si ce n'est le fait de lire un récit dramatique et bien "conté".

Je suis donc passée à côté de ma lecture qui était pourtant pleine de promesse. Peut-être aussi à force d'avoir lu tant de billets élogieux mes attendes étaient-elles trop élevées ?
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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[ 3.5/5 ] Il est impensable de se mettre à la place de Sonali Deraniyagala. La loi des statistiques et le hasard n'ont jamais été aussi cruels qu'avec cette femme qui a tout perdu alors qu'elle passait les vacances de Noël dans son pays d'origine. Une vague et tout est fini : elle a perdu parents, époux et enfants sans même comprendre précisément ce qui se passait. le début de ce témoignage prend aux tripes. Ils n'ont rien vu venir et ont eu si peu de temps pour se mettre à l'abri... Cela permet à tout un chacun d'effleurer l'ampleur du drame vécu par toutes ces familles touchées par le tsunami de 2004.

Quand l'heure est au bilan, Sonali semble se couper du monde. Elle érige une barrière entre elle et les autres, elle s'empêche toute pensée, tout espoir... On la voit traverser les différentes phases du deuil : la colère, le désespoir, la culpabilité,... Elle n'entre jamais dans le déni, mais la violence de certaines de ses réactions est réelle comme lorsqu'elle n'a plus le goût de vivre ou qu'elle s'acharne sur les étrangers emménageant dans la demeure familiale au Sri Lanka. On en vient à craindre qu'elle ne sombre dans la folie.

D'un point de vue littéraire, le fil du texte est assez décousu. On passe du Sri Lanka à l'Angleterre d'un chapitre à l'autre, et on saute des années d'une page à la suivante. L'ensemble peut également paraître assez répétitif, mais nous montre en douceur comment Sonali parvient à baisser les armes sans être submergée. Elle s'autorise de plus en plus à se souvenir, à se rouvrir au monde. le cheminement ne se fait bien sûr pas sans heurt ni rechutes, mais sa volonté reste là. Inébranlable. Face à cet indicible drame, elle tient bon et continue d'avancer.

Je m'attendais cependant à plus d'émotions au cours de cette lecture, justement parce qu'il s'agit d'un témoignage et non d'une fiction. On ne peut pas se réfugier derrière l'argument : « ça n'est pas vraiment arrivé, pas besoin de s'en émouvoir ». Cela ne m'a pas laissée insensible, soyons clairs, mais l'auteur met un barrage dans son texte similaire à celui qu'elle a mis entre elle et le désastre. Elle évoque le tsunami, la mort, les tranches de vie qui lui reviennent en mémoire au fil des ans avec un certain détachement, et je pense que cela relevait d'un besoin vital pour elle. Mettre de la distance pour ne pas sombrer à tout jamais.

C'est une belle leçon de courage et d'humilité. Sonali nous rappelle que nous sommes bien peu de choses sur Terre, et que pourtant, chacune de ces petites choses vaut la peine d'être chérie jusqu'à plus soif. J'espère en toute sincérité qu'elle parviendra un jour à pleinement surmonter ce terrible deuil qui l'a aveuglément frappée...
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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