Le Scorpion, tome 12 : Le mauvais augure

Je persiste à penser que cette série n'est pas de la grande littérature, mais c'est parfait pour se distraire... et je suis devenue un peu Accro. Quand j'ai vu que ce nouveau tome était à la médiathèque je me suis pressée de le réserver alors qu'il n'était même pas disponible au prêt... j'ai un peu honte !
J'ai eu besoin de quelques planches pour me souvenir de tous les détails et comprendre les subtils aller et retour dans le temps qui sont fait au début de ce tome.
Donc, cette fois il y a tout de même beaucoup de sujets qui sont enfin clos.. il en reste juste un ouvert, et je m'interroge sur la possibilité d'un tome 13

Pour la première fois, 64 pages au lieu de 48, et 5 ans d'écoulés depuis le tome précédent, là où les auteurs nous avaient habitués à un volume tous les deux ans maximum.
Ça sent donc la conclusion dans la douleur.
Mais tant pis si c'est dans la douleur, de toute façon il est grand temps.
Le jeu du chat et de la souris continue donc avec le mystérieux chevalier de trèfle qui poursuit toujours le Scorpion de ses assiduités, pendant que ce dernier veut connaître le fameux secret de sa famille, secondé du hussard et du fils qu'il aurait eu avec Marie-Ange.
De nouveau, quelques traits d'humour assez bienvenus agrémentent ce volume, et le dessin de Marini est toujours somptueux, mais tout cela ne va pas suffire à empêcher le naufrage qui a commencé depuis bien des tomes maintenant.
Tandis qu'au sommet des familles, c'est un règlement de compte digne du Parrain, Scorpion parvient donc au château de Tarquinio qui abrite le secret gardé par la famille Trebaldi depuis ses origines étrusques. Et donc, ce secret si précieux, ce n'est pas de voir dans l'avenir, c'est d'être le créancier de tous les autres.
Sans déconner ? Tout ça pour ça ? Déjà, on cherchera en vain le rapport entre la lecture de l'avenir et les dettes. Et puis, depuis quand les dettes permettent de tenir un débiteur enchaîné pendant des siècles ? Régler le problème n'est pas compliqué : supprimer le créancier et vous n'avez plus de dettes. Demandez aux nazis s'ils ont remboursé les juifs qu'ils avaient pillés, tiens.
Bref, ça ne tient pas debout. Les "rapaces", vus en couverture, sont grotesques et font penser à un mauvais film de super-héros.
Et le chevalier de trèfle, dans tout ça, quelle était sa motivation ? Retrouver la mémoire. Et il ne la retrouvera pas. Donc on ne saura jamais qui il était vraiment. Voilà voilà.
Le clap de fin rehausse un tout petit le niveau avec un Scorpion abandonné de tous, y compris de son plus vieil ami, sans aucun doute à juste titre, et une dernière trahison bien méritée elle aussi, pour une conclusion amère comme il convient à ma propre amertume d'avoir vu s'effilocher au fil des tomes le scénario d'une série qui était si bien partie.