Il y a dans ce titre, un peu de bluff, car M. Piekielny n'est pas le personnage principal de ce livre, il n'en est que le prétexte. Les éditions Folio, ont fort bien fait de rajouter un bandeau indiquant " Sur les traces de
Romain Gary ", car c'est lui le personnage de ce récit romancé. Son oeuvre et principalement "
La promesse de l'aube " vont servir de fils conducteurs à F.H.Désérable, qui se met en scène et raconte les circonstances qui l'ont amené à s'intéresser à ce Monsieur, ses recherches, mais aussi ses propres débuts d'écrivains, les auteurs qui l'ont inspirés, ses rapports avec sa mère, ainsi que l'histoire de sa famille. Dans
la promesse de l'Aube, roman autobiographique,
Romain Gary fait mention, dans le chapitre VII, lorsqu'il était enfant, d'un vieil homme, juif, Mr Piekielny, qui lui aurait demandé de perpétrer sa mémoire en citant son nom aux personnages importants qu'il rencontrera dans la vie glorieuse que sa mère lui prédisait. L'auteur se retrouve par hasard à Vilnius en Lituanie, il se rappelle de cette anecdote, et tente de savoir si cet homme a vraiment existé. Il se plonge dans les archives de la ville, se rend dans la rue Poluhanka ou l'enfant Roman Kacew (véritable nom de
Romain Gary) a vécu, il interroge des habitants âgés, il analyse l'oeuvre et les biographies de
Romain Gary et en tire cette biographie romancée de Gary et des biographies supposées de M. Piekielny, qui lui permettent de relater les fléaux nazi et communisme qui ont sévit en Lituanie au 20ème siècle et décimée les populations juives auxquelles il rend hommage à travers ce personnage sorti de l'anonymat par Gary. Ses pérégrinations, l'entraîne à Vilnius de nos jours et à Wilno (l'ancien nom) dans les années 1920, puis à la période de la guerre et du ghetto, mais également à Venise, à Nice, au Louvre. Il rappelle l'importance de la littérature pour la vocation de Gary, ainsi que pour la sienne. Dans l'imaginaire collectif, la vie amoureuse de
Romain Gary se résume à son mariage médiatique avec l'actrice
Jean Seberg, il montre que sa première femme,
Lesley Blanch a certainement contribué, pour la vocation de l'écrivain, plus encore que sa mère. Il revient succinctement sur les causes possibles de son suicide. La qualité du livre est fluctuante, de formidables passages succèdent à des pages sans grand intérêt. Les rebondissements sur l'existence réelle où uniquement littéraire de Piekielny, font que l'ensemble est plaisant, notamment si l'on est passionné par l'oeuvre de
Romain Gary.