Le bien autant que le mal est un obstacle à la libération. « L’enfer est pavé de bonnes intentions. » C’est au nom du bien que les hommes se font du mal. Le bien est un des piliers de l’égoïsme, de l'incompréhension et de la souffrance.
Quand on a une fois, deux fois, eu le courage d'aller jusqu'au bout de l'acceptation d'une tension ou d'une angoisse et découvert qu'au moment où l'acquiescement est devenu parfait, où la dualité a disparu, l'émotion si pénible a elle aussi disparu, disparu d'un seul coup, la voie change d'aspect.
Le seul enseignement qui ait une valeur d'éveil est celui qu'un disciple particulier reçoit personnellement de son maître. Les livres sont là pour faire poser des questions plus que pour y répondre, pour donner envie de chercher plus que pour indiquer comment chercher. Être libéré de son égo, de ses limites, cela se vit comme une mort et une résurrection.
(P. 187)
L'homme oscille entre le désir et son négatif, la peur : peur que la vie nous impose ce que nous ne voulons pas, peur que la vie nous refuse ce que nous voulons, peurs conscientes et peurs refoulées se manifestant sous des formes déguisées et mensongères. Le disciple qui vient trouver un maître vit dans ce monde de l'ego qui est celui de l'attachement à toutes sortes de facteurs extérieurs à lui dont dépendent aujourd'hui son bonheur ou son malheur.
Nimporte qui peut, immédiatement, s'asseoir jambes plus ou moins bien croisées, dos plus ou moins droit et rester et rester plus ou moins longtemps dans cette position. N'importe qui ne peut pas être un méditateur. (...) L'égoïste n'est jamais un méditateur. (...) Celui qui se bat avec lui-même pour concentrer son attention encore moins. (p418)
Que des gens fument, c'est naturellement leur droit. Mais que des fumeurs, qui ne peuvent pas s'arrêter de fumer, parlent sérieusement de pratiquer les formes supérieures du raja-yoga, c'est aussi aberrant que de vouloir faire de la plongée sous-marine sans savoir nager.
Nous ne donnons pas à l’autre la permission d’être lui-même, d’être différent, d’être comme nous un ego avec ses propres désirs et ses propres peurs.
Chacun veut que l’autre soit et agisse d’une certaine façon qui corresponde à ses désirs, chacun veut que tout arrive en conformité avec son ego : être le centre du monde et ne rencontrer en face de soi que le oui, le oui, toujours le oui. Alors que nous avons tout le temps à faire face au non.
La relation conjugale, la relation entre l’époux et l’épouse est la plus complète et la plus riche. Une femme devrait être pour son mari tout ce que l’homme attend d’une femme. Un époux devrait être pour son épouse tout ce que la femme attend des hommes. L’épouse doit être à la fois une maîtresse, une sœur, une mère, une fille, une amie, une infirmière, une associée et un juge ; l’époux, un amant, un frère, un père, un fils, un ami, un infirmier, un associé et un juge. Toutes les relations possibles entre un homme et toutes les femmes, entre une femme et tous les hommes, sont réunies – ou devraient l’être – dans un couple.
Tous les mariages ne sont pas des échecs mais bien peu ont une valeur supra-humaine et ont apporté tout ce qu’au fond d’eux-mêmes l’homme et la femme en attendaient.