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sur 313 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a quelques semaines, j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'Ingrid Desjours, publié le 8 octobre chez Robert Laffont, dans leur toute nouvelle collection « La Bête Noire ». Il s'agissait du premier titre de l'auteure sur lequel mes yeux se posaient, et je peux maintenant affirmer avec certitude qu'il ne sera pas le dernier !

En me plongeant dans « Les Fauves », j'ai vite compris qu'il ne s'agirait pas d'une lecture comme les autres. L'ambiance est posée d'emblée, lourde, dure, mais on ne peut plus actuelle. Un sujet très difficile qu'il faut avoir les tripes d'aborder dans ses écrits : la montée de la radicalisation à laquelle nous assistons depuis plusieurs mois maintenant, avec les conséquences effroyables que nous venons encore de connaître. Ces jeunes qui quittent leur pays d'origine ou d'accueil pour se rendre en Syrie et y faire leur djihâd, les attentats contre le journal Charlie Hebdo qui ont secoué l'opinion publique plus tôt cette année, la menace de fatwa qui plane sur tout qui osera se dresser face à Daech… Honnêtement, je ne me tourne pas vers ce genre de lectures en général puisque lorsque je me plonge dans un livre, c'est dans l'espoir justement de me détacher et d'oublier pour quelques heures la noirceur du monde qui nous entoure et avec lequel je me sens de plus en plus en décalage. Mais je ne regrette en rien ma lecture tant elle a été puissante, poignante et prenante !

Le style de l'auteure y est certainement pour beaucoup. Les phrases coulent comme de l'eau de source, les chapitres de longueur adéquate s'enchaînent et il m'a été très difficile de reposer ma liseuse lorsque j'avais atteint mon point d'arrivée ou que ma pause déjeuner touchait à sa fin ! C'est cette écriture fluide et incisive, ce style accrocheur tout en restant juste et simple qui me donnent envie de découvrir d'autres titres d'Ingrid.

Dans Les Fauves, nous suivons plusieurs personnages, qui tous tournent de près ou de loin autour de la protagoniste, Haiko, journaliste fondatrice de l'association N.e.r.F (Nos enfants restent en France). Cette association se charge d'intercepter de futurs jeunes djihadistes avant leur départ vers la Syrie et de les envoyer à l'étranger pour les faire déradicaliser. La menace d'une fatwa pèse sur elle et sa mère, Katia Homoreanu, célèbre journaliste télévisuelle, décide de faire appel aux services d'un garde du corps pour la protéger. Ce garde du corps n'est autre que Lars, ex-militaire rentré d'Afghanistan il y a peu, avec les traumatismes et séquelles que l'on peut imaginer après avoir été fait captif des talibans. le livre nous emmène donc dans le quotidien de Haiko et nous plonge dans le vif du sujet dès les premières pages, sans jamais tourner autour du pot.
Les personnages, autant principaux que secondaires, sont criants de vérité sans pour autant tomber dans le cliché. Tous ont leurs forces et leurs failles et ce microcosme va s'articuler en une chorégraphie bien huilée tout au long du roman. Plein de profondeur et de réalisme, j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteure nous les fait découvrir petit à petit, dévoilant un peu plus de leur histoire au fil du livre, ce qui nous permet de mieux comprendre certaines de leurs réactions et particularités.

Je l'ai déjà dit, le sujet traité est dur, mais abordé je trouve de manière juste et non racoleuse. Dès que j'ouvrais le livre, je faisais un bond de quelques mois en arrière, me retrouvant début janvier 2015, au lendemain des attentats contre l'équipe du journal Charlie Hebdo. Ce livre participe en quelque sorte à l'éveil des consciences, à ouvrir les yeux sur ce qu'est devenu le monde dans lequel nous vivons. Il s'agit là je trouve d'un témoignage courageux de la part de l'auteure, qui frappe fort avec ce nouveau roman. le ton est juste, on sent la recherche et la documentation effectuées pour étayer sa thèse, et le sujet est on ne peut plus d'actualités vu les événements tragiques auxquels nous venons d'assister.

En bref, même s'il s'agit d'une lecture très différente de celles que j'ai pour habitude de lire, j'ai passé un excellent moment avec Les Fauves et ses protagonistes, et il me tarde de découvrir d'autres écrits de l'auteure tant son style m'a plu !
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J'ai adoré ce livre !! Il frôle la perfection. Ingrid Desjours a une façon d'écrire qui m'a immédiatement séduite : des phrases rythmées, de vrais dialogues, un discours très bien tournés, des mots choisis. Ses personnages sont riches, leur psychologie est parfaitement décrite. Comment fait-elle pour nous faire vivre ce que ressentent les personnages ?! de plus, l'histoire est vraiment formidable, non seulement elle EST l'actualité, mais elle a absolument tout pour plaire : de l'action, du mystère, des agissements douteux, du passé trouble et traumatisant, un large nuancier de sentiments allant de l'adoration à la rage en passant par la frustration et l'amour… Ah ! Ce roman est haletant, bouleversant, il vous intrigue, vous malmène vos idées pour exacerber votre empathie, pour mieux vous duper et vous surprendre ! Il ne faut pas hésiter un seul instant à découvrir Les Fauves. Ingrid Desjours a du talent. Enfin, cette nouvelle collection rend votre lecture des plus agréables avec des couvertures plutôt réussies, une police de caractère parfaite et des interlignes aérées, le pied !
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Un thème on ne peut plus d'actualité comme vous pouvez le constater, à tel point que j'ai suspendu ma lecture pendant 48 heures histoire de prendre du recul par rapport aux attentats aussi barbares que sanglants qui ont visé Paris dans la nuit du 13 novembre.
Comme j'en étais à plus des deux tiers du bouquin et que l'intrigue est addictive à souhait il n'était pas question d'y renoncer complètement. J'ai donc terminé tranquillement, à tête reposée et loin de toute source d'informations, ce roman.

Un sujet brûlant traité avec une grande intelligence et sans le moindre obscurantisme, étayé çà et là par des coupures de presse authentiques. La connerie n'est pas une question de couleur de peau ou de religion, l'amalgame serait trop facile (aujourd'hui plus que jamais).
La phrase de Dimitri (le frère insouciant de Haiko) résume assez bien la situation et s'applique aux radicaux des deux côtés de la barrière religieuse : « J‘ai été stupide de ne pas prendre les choses au sérieux mais, voyez-vous, je ne suis pas croyant. Alors j'ai le plus grand mal à me représenter qu'on puisse être en guerre pour des questions de religion, à notre époque. Pour moi ça relève de la barbarie, du Moyen Âge ! »

Les Fauves ce sont deux personnages au caractère bien trempé mais plus fragiles que les apparences ne le laisseraient supposer. Lars, vétéran d'Afghanistan, a été psychologiquement détruit suite à sa détention par les talibans. On devine assez vite la nature du traumatisme mais les faits seront encore plus abjects que tout ce l'on pouvait supposer. Pour ne pas craquer il carbure aux amphéts et à l'adrénaline.
Haiko, journaliste engagée dans ce qui semble être un combat des plus honorables, mais qui semble aussi cacher certaines vérités dérangeantes. Dépassée par les événements et les menaces qui affluent elle accepte à contrecoeur une protection rapprochée. Deux personnages que l'auteure parvient à rendre presque vivants alternant entre leurs forces et leurs faiblesses.

Les Fauves affiche d'emblée la couleur, l'auteure joue à fond la carte du thriller psychologique et sait à merveille jouer avec nos certitudes (et accessoirement nos nerfs). Il faut dire que quand elle n'écrit pas, elle exerce comme psycho-criminologue, autant dire qu'elle connaît son sujet. Et ça se sent, pour notre plus grand plaisir. Au fil des chapitres on n'en finit pas de se poser des questions pour démêler le vrai du faux et essayer de comprendre qui manipule qui. On se triture les neurones avec délectation !
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Haiko est à la tête d'une organisation qui lutte contre l'embrigadement des jeunes par l'état islamique et qui met tout en oeuvre, y compris l'enlèvement pour les empêcher de partir faire le Djihad.
Le jour où elle est victime d'une fatwa, et après le meurtre de son associée, elle engage un garde du corps pour la protéger. Lars un ancien militaire qui revient à peine de l'Afghanistan est choisi pour constituer un groupe chargé de la protéger.
Les embûches sont nombreuses, les manipulations, les mensonges et bien des doutes vont venir émailler le parcours de nos personnages.
Eux mêmes sont-ils vraiment ce qu'ils paraissent être? L'affrontement entre Haiko et Lars semble vraiment un jeu du chat et de la souris ou plus justement l'affrontement de deux fauves, qui aura la victoire?
Ingrid Desjours s'empare d'un sujet brûlant mais sans donner l'impression de vouloir surfer sur une vague actuelle qui contribuerait à communiquer la peur.
De ce sujet pas facile à traiter elle en fait un roman scotchant, qui nous remue et nous retourne complètement. C'est du en grande partie à sa grande maîtrise de la psychologie des personnages. Ce sont des êtres torturés qui cachent bien des plaies et des blessures qui n'ont encore jamais eu le temps de se refermer.
Contrairement à bien des fois où les personnages nous interpellent complètement et provoquent une empathie, ici pour moi rien de tout ça, ces deux personnages sont tellement complexes que jamais je ne me suis attachée à eux et je pense que c'est voulu d'une certaine façon pour que leur destin nous atteigne encore davantage et qu'on prenne leur parcours en pleine figure.
L'écriture vraiment très prenante donne encore plus d'énergie et de corps à cette histoire qui prend aux tripes et qui ne laisse pas indifférent du tout.

En conclusion, un super roman à lire absolument.
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Merci à Babelio et aux Editions Robert Laffont de m'avoir permis de découvrir "Les fauves".

"Les fauves" fait parti de ces livres, qui peuvent être dérangeants ! Dérangeant car il évoque des faits qui font références à la réalité et forcément cela fait appel à nos propres sentiments face à des situations réelles et cela peut mettre mal à l'aise.
Notons toutefois que les fauves n'est pas un témoignage, c'est une oeuvre romancée à partir de faits existants mais aucun de ces faits n'y sont retranscrits tels quels.
S'il peut avoir un côté dérangeant, il est aussi captivant, on a envie à la fois de le dévorer mais aussi de le lire plus lentement pour bien prendre en compte toutes les informations délivrées.

C'est à travers deux personnages principaux Haïko et Lars que nous allons évoluer. Deux personnages torturés par des passés qui auront eu sur eux des répercutions terribles.
Haïko est une femme impliquée qui a monté une association pour empêcher les jeunes gens de partir en Syrie pour rejoindre le Djihad, elle travaille avec les familles pour soustraire les enfants à cet embrigadement. Elle va être menacée de mort par une Fatwa.
Lars est un ancien militaire, qui a été fait prisonnier en Afghanistan et qui a subit des tortures. Il souffre d'un syndrome post-traumatique suite à tout ce qu'il y a subit. Il est devenu garde du corps, et c'est lui qui va devoir se charger de la protection d'Haïko.

Haiko refuse d'être protégée, son attitude est complètement ambigüe - on se demande pourquoi elle semble si sure d'elle tandis que parfois la peur prend le dessus. Elle va être en continuel conflit avec Lars, cela va éveiller sa curiosité. Il va de son côté faire des recherches car Haïko a forcément des ennemis et beaucoup d'accusations vont être proférées contre elle ! Au delà de la menace de la Fatwa, les agissements dont elle est accusée, sont graves et Lars ne peut pas passer à côté sans en vérifier l'authenticité. Il y a toute une spirale médiatique qui s'empare de l'affaire et Haiko se retrouve plongée dans un enfer sans fond, qui détruit tout ce que l'action de N.e.r.f (son association : Nos enfants resteront en France) a réussi à faire jusque là, le doute s'installe sur la légitimité de son action et sur les conséquences pour les enfants.

L'histoire va ainsi au delà d'une menace et d'une protection, un certain nombre de personnages intervient, on se rend compte que la manipulation des esprits et des personnes est au coeur de l'histoire et l'aspect psychologique et la condition de chaque personnages est mise en avant pour traiter un aspect ou un autre lié à cette actualité : tantôt le syndrome post-traumatique, tantôt ce jeune qui va être embrigadé d'un côté comme de l'autre... on s'intéresse alors tout autant aux personnages secondaires qui ont tous leur importance dans le déroulement de l'histoire, l'auteur nous permet d'en apprendre assez sur eux pour les rendre intéressants et indispensables.

Ce fut une lecture passionnante, très prenante qui ne m'a pas laissé indifférente du tout ! On se sent touché, concerné, interpellé par ce que vivent les personnages tant Lars qu'Haiko.
Les faits relatés aussi m'ont touché car ils ont été l'actualité marquante de cette année. Lorsque l'on lit les fauves, on ne peut pas s'empêcher de penser au 7 janvier 2015, événement qui aura marqué toute une année, qui aura touché tout un peuple. La peur, l'incompréhension, la colère et bien d'autres sentiments que l'on a tous pu éprouver refont surface en lisant ce livre.
C'est noir, intense mais on se retrouve dans tel ou tel élément de l'histoire. C'est une lecture passionnante de laquelle on ne sort pas facilement tellement elle nous marque.
Lien : http://www.livresavie.com/le..
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Un thriller passionnant et intelligent. A lire !

Une fois encore, merci beaucoup à Babelio pour cette sélection Masse critique !
J'ai énormément aimé, tant l'intrigue que la plume de l'auteure. Bien qu'à la base, la religion soit un thème que j'abhorre, ce roman a confirmé totalement mes convictions à ce sujet et pourquoi je ne voulais être liée à aucune d'entre elles.

Ce récit dévoile avec subtilité l'esprit vicieux de tous ces fanatiques, des terroristes islamistes en particulier, les plus dégénérés selon moi. Quand bien même, toutes les religions sont des aberrations créées par l'homme car je vous rappelle que vous vous basez tous sur des écrits dont vous ne connaissez pas la provenance et n'avez aucune preuve de leur source soi-disant "divine". Ces religions ont été inventées par des hommes pour asservir d'autres hommes, comme le montrent les atrocités et horreurs du passé et du présent commises en leur nom ! Un peu de jugeotte ne ferait pas de mal à la majorité des êtres humains !

J'ai aimé que l'auteure aborde tout cela avec un thriller prenant, qui se déroule à tambour battant. Jusqu'à la fin, je me suis demandée qui était coupable, mentait, et le final est époustouflant, terrible... Plusieurs scènes sont assez violentes, mais c'est nécessaire pour se mettre à la place de tous les protagonistes.

Une règle de base découle de tout ceci : il faut toujours se méfier des apparences et des beaux parleurs, trop gentils en apparence. Ce livre aborde des faits de société actuels et je vous conseille absolument cette lecture pour en comprendre les mécanismes et vous faire votre propre opinion.

Ce qui est certain, c'est que je relirai sans peine d'autres romans de cette auteure !

Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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Les fauves, un thriller d'excellent cru qui a su me tenir en haleine de la première à la dernière page !
Nous rencontrons dans cet ouvrage, Haiko, jeune femme oeuvrant pour toute sorte de causes, notamment celle des jeunes recrutés en Syrie pour servir l'Etat islamique. Son objectif est de les déconditionner pour leur réapprendre à s'adapter à la société et leur faire oublier tout ce qu'on leur a fait croire durant leur lavage de cerveau. A cause de cela, elle est la cible d'une fatwa et sa mère, la grande journaliste Katia Homoreanu engage un garde du corps, Lars, un ancien légionnaire.
Je tiens d'abord à saluer l'auteur pour le sujet de son roman. En effet, c'est la première fois que je lis un thriller portant sur un sujet d'actualité (Daesh en l'occurrence) et je trouve que c'est très innovant ! Il s'agit d'une grande force parce qu'à mon sens, l'immersion dans l'univers est instantané. L'univers, bien que fictif, est si similaire au contexte actuel qu'un temps d'adaptation n'est nullement nécessaire. J'avoue avoir été embarquée dans l'histoire en un temps record !
Je dois dire que j'ai été autant fascinée par l'intrigue que par les personnages. L'histoire est réellement captivante. On change de suspect à chaque chapitre tant l'auteur nous balade à sa guise et le doute est bel et bien présent jusqu'à la fin. Il s'immisce discrètement dès le départ pour ne plus nous lâcher jusqu'au dénouement. Ce qui est particulièrement enthousiasmant avec ce thriller c'est qu'on se demande de bout en bout, à quel point chaque personnage est coupable. On en vient au point où l'on ne se demande plus « qui » est coupable, mais dans quelle mesure le sont chaque personnage tant chacun apparait plus ou moins comme une figure douteuse. Car effectivement, si l'on s'attendrit sur un personnage durant quelques pages, il nous parait des plus instables la seconde d'après et cette sensation de soupçon ne nous quitte plus guère dès lors.
Les personnages sont excellemment travaillés. Je pense sincèrement qu'il s'agit du thriller dont les personnages m'ont le plus impressionnée de toutes mes lectures jusqu'à présent. L'auteur leur confère une telle épaisseur psychologique qu'ils évoluent presque de l'état de personnages à celui de personnes. Haiko et Lars sont des protagonistes dotés de caractères méticuleusement soignés et réalistes. A l'instar d'une personne que l'on rencontre tous les jours, l'hésitation à leur égard est effective à tout moment. On se demande si l'on ne se fait pas avoir par une hypocrisie parfaitement maîtrisée, si untel n'essaie pas d'abaisser nos barrières en nous émouvant pour mieux nous manipuler par la suite. Chaque instant, chaque personnage est soumis au soupçon et il est juste de penser que le lecteur ne peut se reposer que sur lui-même.
L'ambiance du récit est terriblement angoissante. le danger semble être à portée de main à tout moment, tous les personnages nous apparaissent comme des coupables potentiels. Une véritable atmosphère de terreur et de doute s'instaure d'une manière si maîtrisée que l'on en vient à se dire que l'auteur réussit le pari fou de manipuler le cerveau de ses lecteurs à distance. J'ai particulièrement aimé cette tension que l'on ressent dès le départ, qui s'accroît à chaque page, intrinsèque au récit, pour devenir immensément intense à l'approche du dénouement.
En bref, Les fauves est un thriller qui est à mon sens, un coup de génie par son thème lié au contexte social actuel et ses personnages parfaitement réalistes et complexes, qui offrent une crédibilité indiscutable au récit. Je lirai d'autres romans de cet auteur, c'est une certitude !

Lien : http://www.casscrouton.fr/le..
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J'ai reçu Les Fauves d'Ingrid Desjours dans le cadre d'une masse critique Babelio. Je remercie donc comme toujours Babelio mais également les éditions Robert Laffont. C'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux auteurs !

L'histoire

« Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! »

A 35 ans, Haiko est à la tête d'une ONG (N.e.r.F (Nos enfants restent en France)) luttant contre le recrutement de jeunes par l'État Islamique. Ambitieuse, fonceuse et aimant être sous le feu des projecteurs, la jeune femme est la cible d'une terrible fatwa. Sa mère, journaliste comme elle, craint pour sa vie et lui impose donc un garde du corps. Lars est un ancien militaire revenu d'Afghanistan et souffre de lourdes séquelles suite aux traumatismes de la guerre (et de sa captivité). Cachant ses maux, il va s'occuper de la sécurité de Haiko…

Mon avis

Je vous avoue qu'à première vue, la thématique du livre qui colle tellement à l'actualité ne m'intéressait pas plus que cela. Quand la masse critique La Bête Noire a été proposée, j'ai cliqué sur les deux livres en jeu car j'aime les thrillers mais j'aurais, à la base, préféré recevoir l'autre.
Et pourtant, pourtant… j'ai dévoré ce livre en deux jours.

Malgré un sujet propice à la polémique et une écriture parfois très crue, Ingrid Desjours a su me captiver et me faire tourner les pages à la vitesse de l'éclair. Dans son roman, tout se tient. La psychologie des personnages principaux est hyper complexe, les personnages secondaires ont une vraie place dans l'histoire et l'auteur intègre régulièrement des articles de presse, des définitions, des analyses de spécialistes et des citations afin d'illustrer son propos et sans doute, d'ancrer toujours plus sa fiction dans le réel.

J'ai aimé que l'auteur traite la question du djihad car jamais tomber dans les clichés, sans jamais nous livrer des jugements à l'emporte pièces, sans jamais sombrer dans la caricature.

J'ai aimé les personnages, aussi bien celui d'Haiko que celui de Lars, ou de Dimitri, ou Jonas… aucun d'entre eux n'est très sympathique pourtant et le doute plane jusqu'aux dernières pages pour ce qui est de leurs vraies aspirations. Difficile de cerner les personnages, difficile de savoir qui croire dans l'affaire… notamment ce qui concerne Haiko. Est-elle la victime qu'elle essaie de nous faire croire ? Ou aussi dépravée et hypocrite que certains le disent ?

Dans l'histoire, qui manipule qui au final ?

J'ai aimé que l'action soit au coeur du roman, que les rebondissements s'enchainent et relancent constamment l'intrigue, qu'on oscille entre calme et angoisse au même rythme qu'Haiko. Certains lecteurs ont trouvé des longueurs au roman : pas moi !

Je finirais cet article en mettant le doigt sur un point important : la fluidité de l'écriture d'Ingrid Desjours. Facile à lire sans être simplette, sa plume parfois brutale sert complètement l'histoire. L'auteure va droit au but et cela donne encore plus de poids à ses propos. Une vraie réussite dans son genre !
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Un thriller psychologique à l'angoisse persistante et qui vous met face à vos propres interrogations sur un sujet d'actualité sensible. Un récit fictif mais basé sur des faits réels et ancrés dans l'actualité pour amener le lecteur à la réflexion, pour laisser ses propres fauves dévorer les préjugés et idées reçues afin de mieux comprendre le sujet et faire face à la manipulation médiatique. Un livre qui apporte beaucoup de pistes de réflexion. Une intrigue parfaitement menée du début à la fin et qui nous laisse dans le doute tout du long.

Chronique plus complète sur mon blog
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Entre ce qu'on est, ce qu'on montre et ce qu'on attend, des Fauves se glissent peut-être jusqu'à ruiner nos grandes espérances et nos plus belles chances. Quand les identités sont exacerbées, le soi refoulé ou nié, le bal des apparences et des fatuités suffit-il à combler le besoin de reconnaissance qui est en chacun de nous ? Peut-on vivre sans donner un sens à nos existences ? Que sait-on vraiment de nous qui n'est pas un masque que nous créons ou qu'on nous impose ? Né d'un besoin de se libérer des émotions nées du 07 Janvier, Ingrid Desjours nous livre un petit chef d'oeuvre palpitant, apparemment le plus engagé et aussi le plus personnel de ses romans, qui nous invite dans le contexte du conflit des identités à découvrir combien il est difficile de savoir donner un sens à sa vie et combien chacun en a besoin. Aïko, jeune femme torturée par la vie autant que brillante, s'engage, parait et s'expose jusqu'à l'addiction. Elle a fondé une association qui empêche des jeunes gens tentés par le djihad de rejoindre une mort quasi-certaine en Irak ou en Syrie. Une de ses proches est violemment exécutée en plein Paris. Lars, ancien militaire, « brut de décoffrage », est chargé de la protection de Aïko. Tout le récit palpite d'un danger sous-jacent et d'un récit très documenté sur la « protection rapprochée ». Il n'y a pas de doute qu'on s'attache aux personnages par « l'épaisseur » et la vérité qu'ils possèdent. Comme toute grande lecture et c'est le gage d'une réussite, il m'a fallu faire le deuil de leur histoire. Car l'essentiel du ressort et la surprise des Fauves est la confrontation de deux êtres tout autant blessés l'un que l'autre, Aïko et Lars. C'est habilement mené, implicite, évite les écueils du simplisme ou les lourdeurs du démonstratif, plein de nuance au total. Aïko et Lars sont une bulle de savon irisée, fluctuante, incertaine et éphémère, prise dans les courants d'air de la vie et du temps, prête à faire pschitt à tout moment, mais fascinante et pleine de vie et de lumière car on ne se sauve peut-être que par les autres. Pour être tout sauf un habitué du genre, j'invite à cette découverte qui maintient en haleine tout en ouvrant sans cesse des portes sur soi et chacun, comme donnera peut-être l'air qui a manqué aux horizons de nos lendemains. Je recommande particulièrement ce thriller parce que c'en est un et « un bien autre chose » qui donne envie de relire et partager, se liera différemment des uns aux autres, s'échangera, fera échanger et liera comme on modèle des bulles de savon. Parce que chacun trimbale ses Fauves et qu'ici on les regarde en face !
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