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3,87

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ancien soldat traumatisé par ce qu'il a vu, fait et subi en Afghanistan, Lars s'est reconverti dans la sécurité rapprochée en France. Sa nouvelle mission : protéger Haiko, cible d'une fatwa. Cette jeune femme célèbre empêche des jeunes de rejoindre l'Etat islamique. Avec la complicité des familles, elle les intercepte juste avant leur départ et les envoie dans un lieu mystérieux, où ils se font "déradicaliser". Enfin ça, c'est la mission affichée de son ONG, NerF (Nos enfants resteront en France), mais qu'en est-il réellement ? La rumeur court et enfle : Haiko destinerait ces gamins à d'autres trafics louches, aussi dangereux pour eux...

La fascination de nos jeunes Occidentaux pour l'EI m'intéresse, parce que le phénomène dépasse notre entendement, parce que c'est effrayant pour notre société - les actes terroristes eux-mêmes, certes, mais aussi et surtout ce que cela exprime du mal-être des recrues.
Je cherche plus volontiers des réponses dans des fictions que dans des témoignages ou des essais. Ce roman policier d'Ingrid Desjours, tout autant que 'Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte' (Thierry Jonquet) a répondu à mes attentes. Grâce à son intrigue documentée et à ses personnages tout en ambivalences et mystères, Ingrid Desjours nous instruit sans manichéisme sur la radicalisation et les 'guerres de religion' du XXIe siècle. Elle propose des pistes de réflexion, sans nous engluer dans les clichés et les discours pontifiants. Elle évoque la conversion à l'Etat islamique, mais aussi le phénomène parallèle : le recrutement des 'nouveaux croisés', des jeunes embrigadés pour partir protéger les chrétiens d'Orient contre les islamistes. Elle défend et condamne tour à tour ces deux extrêmes, les confronte, les explique, tout en illustrant ses propos d'extraits d'articles de presse.

Un roman parfait ♥, très différent des autres ouvrages d'Ingrid Desjours, que j'avais appréciés aussi mais pour d'autres raisons.
Du suspense jusqu'à la dernière page sur les motivations réelles des personnages principaux - j'adore ça dans un polar. Et des sujets passionnants : internet, rumeur, propagande, guerre, traumatismes des soldats, pertes de repères chez les jeunes, jeux de combats virtuels...

• cité par l'auteur : 'Jeunesse lève-toi', Damien Saez
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=8QKAqsTP1i8
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"Les Fauves" c'est l'histoire de deux personnages que la vie et les événements amènent à se rencontrer.

Il y a tout d'abord Haiko, une jeune femme, fille d'une célèbre journaliste dont le combat est d'empêcher les jeunes français de se faire laver le cerveau et de partir en Syrie faire le Djihad. Pour cela, elle a monté une association, N.e.r.F (Nos enfants restent en France) qui a pour but de sensibiliser, agir auprès des jeunes qui commencent à se radicaliser et dans le pire des cas, contrecarrer le départ en Syrie, à la demande des parents.

Puis il y a Lars, un ancien militaire revenu d'Afghanistan qui a reçu de lourdes séquelles après avoir été pris en otage par des Talibans. Depuis son retour en France, Lars est addict à l'alcool et au Captagon, il a suivi une formation pour devenir agent de sécurité rapprochée.

Lars est mis sur le chemin de Haiko lorsque la mère de celle-ci l'engage pour assurer la protection de sa fille suite à l'assassinat de Nadia Nasri, sa meilleure amie mais aussi co-fondatrice de l'association N.e.r.F., mais également parce que Haiko est la cible d'une fatwa. Lars doit donc assurer la protection de cette jeune femme dont il ne connaît rien mais qui l'intrigue au plus haut point et sur laquelle les rumeurs vont bon train.

J'ai littéralement dévoré ce livre d'Ingrid Desjours qui est le premier que j'ai eu l'occasion de lire de cette auteure. La thématique autour de laquelle tourne le roman m'a d'abord rendue un peu sceptique, on en entend tellement parler de nos jours que je me suis dit que ce serait peut-être un peu lourd. Mais au contraire, cela donne un récit qui sonne juste, qui nous affecte et nous emmène. Les Fauves est écrit avec une grande habileté, les personnages sont attachants, même s'ils ne sont pas toujours sympathiques. On découvre la question du djihad sous différents aspects sans tomber dans le cliché et pour ça, c'est très bien joué. Même si parfois on se doute de ce qui va se passer, je trouve qu'il plane toujours un doute, on n'est jamais sûrs de rien et on a donc qu'une seule envie : tourner les pages, lire, jusqu'à la fin pour savoir de quoi il en retourne. Et au final on ferme le livre avec un sentiment agréable, d'une lecture qui nous a amené exactement là où il fallait.

C'est indiscutablement 5 étoiles que j'attribue pour ce roman. Je pense que je me pencherai dorénavant davantage sur les romans de cette auteure dont j'ai beaucoup apprécié la plume, très réaliste et accrocheuse.

Je remercie énormément les éditions Robert Laffont, avec leur nouvelle collection La Bête Noire, ainsi que Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman que je conseillerai vraiment autour de moi.
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Je viens de découvrir Ingrid Desjours grâce à Babelio et c'est un coup de coeur.Bien que cela soit une oeuvre de fiction,tout est (hélas) plausible.
Haiko et Lars,les personnages principaux,sont tous deux victimes de manipulations,de même que chacun des autres intervenants dans leur histoire commune.Le roman est basé sur l'embrigadement de jeunes "paumés" par le biais des réseaux sociaux,en vue de les pousser à partir faire le djihad.Haiko essaie de les sauver mais est-elle aussi peu intéressée qu'elle le dit?Toute l'histoire tourne autour de cette question,à savoir est-elle vraiment celle qu'elle prétend être.
Rien n'échappe à la plume acérée comme un scalpel de l'auteur:les médias,l'armée,la police,la politique,le pouvoir de l'argent,le côté sombre de chacun.Pour moi,c'est la manipulation le fil rouge du roman.L'auteur est sans conteste une psychologue très douée dans l'étude du comportement humain.Elle a réussi un roman très abouti sur la société actuelle dans laquelle la liberté de penser nous est de plus en plus confisquée.Ce thriller joue parfaitement son rôle de véhicule d'idées qu'il est souvent difficile de revendiquer pour un auteur.
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Un thème on ne peut plus d'actualité comme vous pouvez le constater, à tel point que j'ai suspendu ma lecture pendant 48 heures histoire de prendre du recul par rapport aux attentats aussi barbares que sanglants qui ont visé Paris dans la nuit du 13 novembre.
Comme j'en étais à plus des deux tiers du bouquin et que l'intrigue est addictive à souhait il n'était pas question d'y renoncer complètement. J'ai donc terminé tranquillement, à tête reposée et loin de toute source d'informations, ce roman.

Un sujet brûlant traité avec une grande intelligence et sans le moindre obscurantisme, étayé çà et là par des coupures de presse authentiques. La connerie n'est pas une question de couleur de peau ou de religion, l'amalgame serait trop facile (aujourd'hui plus que jamais).
La phrase de Dimitri (le frère insouciant de Haiko) résume assez bien la situation et s'applique aux radicaux des deux côtés de la barrière religieuse : « J‘ai été stupide de ne pas prendre les choses au sérieux mais, voyez-vous, je ne suis pas croyant. Alors j'ai le plus grand mal à me représenter qu'on puisse être en guerre pour des questions de religion, à notre époque. Pour moi ça relève de la barbarie, du Moyen Âge ! »

Les Fauves ce sont deux personnages au caractère bien trempé mais plus fragiles que les apparences ne le laisseraient supposer. Lars, vétéran d'Afghanistan, a été psychologiquement détruit suite à sa détention par les talibans. On devine assez vite la nature du traumatisme mais les faits seront encore plus abjects que tout ce l'on pouvait supposer. Pour ne pas craquer il carbure aux amphéts et à l'adrénaline.
Haiko, journaliste engagée dans ce qui semble être un combat des plus honorables, mais qui semble aussi cacher certaines vérités dérangeantes. Dépassée par les événements et les menaces qui affluent elle accepte à contrecoeur une protection rapprochée. Deux personnages que l'auteure parvient à rendre presque vivants alternant entre leurs forces et leurs faiblesses.

Les Fauves affiche d'emblée la couleur, l'auteure joue à fond la carte du thriller psychologique et sait à merveille jouer avec nos certitudes (et accessoirement nos nerfs). Il faut dire que quand elle n'écrit pas, elle exerce comme psycho-criminologue, autant dire qu'elle connaît son sujet. Et ça se sent, pour notre plus grand plaisir. Au fil des chapitres on n'en finit pas de se poser des questions pour démêler le vrai du faux et essayer de comprendre qui manipule qui. On se triture les neurones avec délectation !
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Je retrouve avec plaisir la plume si efficace d'Ingrid Desjours pour ce nouveau polar paru dans la nouvelle collection La Bête noire chez Robert Laffont.

Pendant 2 jours, je n'ai pas lâché ce roman efficace, basé sur les mensonges des différents protagonistes, créant un climat de tension qui va croissant.

(Les scènes de sexe sont également bien tendues).

L'auteure interroge la médiatisation à outrance ; l'imaginaire qui prend peu à peu le pas sur le réel.

L'image que je retiendrai :

Celle des fauves qui se battent dans la tête de Lars.
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D'un côté nous avons Lars, un splendide métis, de mère Antillaise et de père Suédois. Une force de la nature, aiguisée par l'armée, mais également droguée par elle. Il tourne aux amphètes, le fameux Captagon qui permet de tenir éveillé tout en affûtant l'esprit. Il a commencé sur le terrain, il ne peut plus s'en passer aujourd'hui. Il a besoin de ce Captagon pour faire taire ses démons intérieurs qu'il abrite H 24 depuis son retour d'Afghanistan. Il a été 15 jours aux mains des Talibans. 15 jours qui l'ont complètement brisé. 15 jours en enfer pour un catholique profondément croyant c'est trop. Depuis, il s'est reconverti en garde du corps et traîne son mal-être entre deux contrats dans les rues de la capitale, cherchant tantôt la bagarre, tantôt l'oubli.

Et de l'autre, nous avons la belle Haiko, fondatrice de N.e.r.f. "Nos enfants resteront en France", qui s'occupe de repérer les ados en passe d'être radicalisés et les arracher à Daesh avant qu'ils ne partent en Syrie faire leur djihad. Haiko c'est le symbole même de la femme libérée, à la fois réfléchie parce qu'intelligente et insouciante parce qu'à l'abri des besoins financiers, des atouts physiques et un charme vénéneux. Un cocktail explosif à ne pas mettre entre toutes les mains. Parce qu'elle aime être sous les feux de la rampe, parce qu'elle en a les moyens, Haiko et son association sont fortement médiatisées.

Mais voilà, cette activité dérange, c'est le moins qu'on puisse dire. Daesh en premier lieu bien sûr, mais bien d'autres requins sont à l'affût. Une fatwa, un attentat et Lars se retrouve embauché à la protection rapprochée d'Haiko. Pour le seconder, Lars va enrôler son ami Ilan et un ancien légionnaire Jonas, juifs tous les deux. Haiko elle, est athée. Entre ces protagonistes qui vont devoir vivre ensemble, cela va être le choc des cultures, le choc des milieux sociaux, le fossé des croyances religieuses aussi bien sûr. Avec une plume acérée, mais toujours juste, Ingrid Desjours décrit fort bien l'ambiance qui règne dans Paris, après les attentats qui ont eu lieu en janvier 2015 à Charlie Hebdo, dans la supérette Casher et en banlieue. Ambiance délétère s'il en est, pleine de ressentiments, de méfiance, de haine. Pas toujours, rarement sur les bonnes personnes...

Ce que j'ai apprécié également dans ce roman, c'est la description détaillée de l'impact que peut avoir aujourd'hui l'omniprésence des réseaux sociaux dans la vie. Appréhender les méfaits d'une simple rumeur, sa vitesse de propagation, comment s'en soustraire, subir. Mais aussi, à l'inverse, la gérer, s'en servir, voire même la créer. C'est édifiant.

Déjà avec cette intrigue, ce sujet, ce roman est juste énorme. Mais pour enfoncer le clou Ingrid Desjours nous a façonné deux personnages hors du commun. Lars et Haiko traîneront longtemps dans ma mémoire tant leur portrait est parfaitement ciselé, leur psychologie creusée au maximum. Ils font tellement vrais qu'on ne peut que s'attacher profondément à eux... pour notre plus grand malheur. Parce que oui, c'est Ingrid Desjours derrière la plume, et elle n'est pas tendre la dame, je peux vous le dire !

Roman choc. Roman coup de poing d'une auteur qui n'a pas froid aux yeux. Roman à lire impérativement. Énorme coup de coeur.
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Haiko est à la tête d'une organisation qui lutte contre l'embrigadement des jeunes par l'état islamique et qui met tout en oeuvre, y compris l'enlèvement pour les empêcher de partir faire le Djihad.
Le jour où elle est victime d'une fatwa, et après le meurtre de son associée, elle engage un garde du corps pour la protéger. Lars un ancien militaire qui revient à peine de l'Afghanistan est choisi pour constituer un groupe chargé de la protéger.
Les embûches sont nombreuses, les manipulations, les mensonges et bien des doutes vont venir émailler le parcours de nos personnages.
Eux mêmes sont-ils vraiment ce qu'ils paraissent être? L'affrontement entre Haiko et Lars semble vraiment un jeu du chat et de la souris ou plus justement l'affrontement de deux fauves, qui aura la victoire?
Ingrid Desjours s'empare d'un sujet brûlant mais sans donner l'impression de vouloir surfer sur une vague actuelle qui contribuerait à communiquer la peur.
De ce sujet pas facile à traiter elle en fait un roman scotchant, qui nous remue et nous retourne complètement. C'est du en grande partie à sa grande maîtrise de la psychologie des personnages. Ce sont des êtres torturés qui cachent bien des plaies et des blessures qui n'ont encore jamais eu le temps de se refermer.
Contrairement à bien des fois où les personnages nous interpellent complètement et provoquent une empathie, ici pour moi rien de tout ça, ces deux personnages sont tellement complexes que jamais je ne me suis attachée à eux et je pense que c'est voulu d'une certaine façon pour que leur destin nous atteigne encore davantage et qu'on prenne leur parcours en pleine figure.
L'écriture vraiment très prenante donne encore plus d'énergie et de corps à cette histoire qui prend aux tripes et qui ne laisse pas indifférent du tout.

En conclusion, un super roman à lire absolument.
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Quand j'ai eu entre mes mains, le roman d'Ingrid Desjours, Les Fauves, j'ai lu le prologue et j'ai aussitôt adoré. Alors, je l'ai aussitôt refermé.

Curieux comportement ?

Je vous explique … je savais que si les premières pages me plaisaient, je n'allais pas le lâcher alors j'ai attendu d'être en vacances pour m'y plonger et le savourer pleinement.

J'avais eu le coup avec, Sa vie dans les yeux d'une poupée et Tout pour plaire d'Ingrid Desjours parus respectivement en 2013 et 2014. Deux très bons polars!

Je les avais lus d'une seule traite tant l'écriture d'Ingrid Desjours est addictive.

Les personnages sont très intrigants.

Qui sont-ils réellement ?

SUSPENSE !

Que cachent-ils ?

SUSPENSE !

Quel est leur véritable rôle dans toute cette histoire ?

SUSPENSE !

Qui manipule l'autre ?

SUSPENSE !

J'ai aimé dévorer Les Fauves.

Merci Madame Ingrid Desjours, grâce à la virtuosité de votre plume, j'ai passé un très bon moment en compagnie de vos fauves.

De véritables fauves qui m'ont procuré de savoureuses sensations fortes.

Amis lecteurs, Amoureux de bonne littérature et amateurs d'émotions fortes, ne passez pas à côté de cette pépite.

Merci aux Editions La Bête Noire- Robert Laffont et à Babelio pour cet agréable moment de lecture.
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Ingrid Desjours, je l'aime beaucoup. Mis à part "Potens" qui m'a moins accrochée, je n'ai jamais été déçue par ses romans. Pourtant, celui-ci, j'ai longtemps tourné autour avant de m'y plonger parce que le sujet était certainement trop d'actualité et que clairement je n'avais pas envie de lire quelque chose concernant le Djihad parce que j'en entendais suffisamment parler. Et pourtant, ce livre m'attirait, si ce n'est par les critiques souvent élogieuses que j'entendais à son sujet. Ma période de "l'autruche" étant terminée, j'ai offert une chance à ce livre et bien m'en a pris! J'avais dû oublier à quel point Ingrid Desjours est talentueuse et avec quelle dextérité elle sait mélanger les sujets d'actualité et la fiction.
Elle a ce don particulier de nous présenter toujours des personnages contrastés dont on ne sait jamais quelle force les anime, de quel côté ils vont basculer. On découvre ainsi la troublante Haiko, aussi frêle d'apparence qu'elle est forte de caractère. Elle est à la tête d'une association qui oeuvre pour "désembrigader" des jeunes tentés par le djihad. Ses méthodes sont obscures, son arrogance et son envie d'être sous les projecteurs la rendent suspecte. Pour couronner le tout, une fatwa est lancée contre elle. C'est là qu'intervient Lars, ancien militaire, encore profondément marqué par e qu'il a vécu au combat, et qui a pour mission de la protéger. C'est un être brut, bourré aux amphétamines, qui ne ressent que du plaisir dans la douleur mais encore prêt à s'engager dans de nobles causes pour expier une faute dont il ne se remet pas. La rencontre entre ces deux-là est explosive, entre attraction et répulsion. C'est le jeu d'Eros et Thanatos qui se met en place et on ne saurait se dire autre chose que cela peut finir aussi mal que bien. Et puis, il y a tous ces autres personnages qui gravitent autour de ce duo improbable: Dimitri, le frère de Haiko, arrogant et insupportable, Ilan, le garde du corps numéro 2 et fidèle ami de Lars et Jonas, recruté sur le tard en renfort, dont on ne sait pas tout et qui va s'attacher à Lars de façon quasi-obsessionnelle. Va alors s'engager une bataille pour la protection de Haiko mais aussi pour une quête de la vérité. Haiko est-elle celle qu'elle prétend être? Pour le découvrir, bien des limites seront franchies jusqu'au coup d'éclat que ni le lecteur ni les personnages ne verront venir...Je n'en dirais pas plus car c'est dans la dernière partie que le talent de l'auteur atteint son apogée en même temps que l'effet de surprise...Tel est pris qui croyait prendre pourrait bien être la morale de cette histoire.
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Dès les premières lignes, j'ai pensé que ce livre allait avoir un impact sur moi. Un livre qui allait compter. En effet, l'auteure parle d'un sujet qui concerne tout le monde : le terrorisme. Les premières pages nous plongent aux côtés d'un soldat djihadiste prêt à tuer les « mécréants » et l'effroi ne peut que nous toucher car nous savons qu'au même moment c'est ce qu'il se passe en réalité.

Mais l'histoire commence réellement avec le meurtre d'une amie d'Haiko et aussi collaboratrice de l'association N.e.r.f mobilisée pour stopper la radicalisation des jeunes. Nadia est tuée à la kalachnikov sous les yeux d'Haiko. Leur action ne fait pas que des adeptes et elles sont devenues la cible de l'État islamique, qui voit en ces deux femmes un obstacle au recrutement de futurs djihadistes.

Après le meurtre de son amie, Haiko est traumatisée par la violence du règlement de compte. Sa mère décide d'engager Lars, un ancien soldat de retour d'Afghanistan reconverti dans la protection. Haiko qui veut garder sa liberté n'est pas d'accord avec cette surveillance mais se rend vite compte qu'elle peut être la prochaine cible. L'auteur se concentre aussi sur la vie de Lars qui est loin d'être rose.

Traumatisé parce qu'il a vécu, il compense avec des médicaments et se livre à des pratiques douteuses. Lui comme d'autres soldats revenus de guerre se retrouvent dans un bar, comme une forme de soutien qu'ils n'ont pas eu de la part de l'armée. Ils représentent l'abandon de l'État qui ne prend pas en compte les chocs post-traumatique engendrés par la guerre.

Lars et Haiko sont tous les deux des personnages blessés sublimés par l'écriture extrêmement glaciale d'Ingrid Desjours. Lars apprend à mieux connaître Haiko et ressent une attirance pour elle qui est réciproque mais des rumeurs circulent sur la jeune femme. Llan, l'équipier de Lars laissent entendre que Haiko se servirait des adolescents qu'elle arrête avant leur départ pour la Syrie.

Lars est témoin de l'un des ces « kidnappings » d'une adolescente avant son départ. L'ancien soldat est surpris par la dureté de sa cliente pour emmener la jeune fille. Et lorsqu'il pose des questions sur ce qui va advenir de cette enfant, Haiko reste vague indiquant seulement qu'elle va être envoyée en Suisse.

Que deviennent ces enfants dont les parents ont donné tous pouvoirs à Haiko ? Celle-ci a t-elle des intentions cachées derrière cette cause juste qu'elle défend ? Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce roman c'est la peur qui s'est installée quant aux djihadistes. Dès qu'une personne se met sur leur chemin en déclarant des idées différentes, elles sont tout de suite en danger de mort.

Haiko pense pense être au dessus de cette peur mais quand le danger se déroule sous ses yeux elle réalise qu'elle n'est qu'un être humain qui veut vivre. Nous voulons tous combattre ce mal mais combien osent réellement affronter ces ennemis ? J'ai trouvé le personnage d'Haiko très intéressant. Est-elle innocente ou impliquée dans de sombres affaires ?

Difficile de se faire une opinion avec une arrogance poussée à son maximum et une force de caractère très peu utilisée pour un personnage féminin qui cache malgré tout une fragilité propre à l'être humain. La manipulation est très bien utilisée dans le roman si bien que le lecteur ne peut savoir la vérité qu'à la fin , laissant un goût mer et de mort.

Mort qui clôt la lecture comme elle l'a ouvert en montrant un combat inutile pour une quête ridicule. En conclusion ce livre est un véritable coup de coeur. Un roman percutant mené par des personnages très forts qui ne peut nous laisser insensible.


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