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3,87

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Débuter la lecture de ce roman, juste après les tragédies du 13 novembre 2015, ne pouvait qu'accentuer les émotions ressenties. J'ai même reporté cette lecture, c'est dire…

Les émotions furent fortes et exacerbées, je le confirme. Pas uniquement celles attendues, d'ailleurs. Comment ne pas être touché lorsqu'une fiction parle de l'horreur d'un phénomène de société particulièrement prégnant.

J'ai envie, cependant, de clarifier un point dès le départ : la thématique principale du livre n'est pas Daech ou le djihad. Ces points sont certes centraux, mais Ingrid Desjours raconte avant tout l'histoire de deux personnages et leurs relations tumultueuses.

L'auteure propose donc un thriller, totalement ancré dans la dure réalité, documenté mais jamais donneur de leçon, précis mais jamais pontifiant. C'est une fiction avant tout, une fiction moderne qui utilise le contexte actuel sans tomber dans une quelconque récupération.

Oui, Ingrid Desjours place Les fauves au coeur de l'actualité avec une intelligence d'une belle acuité. Sa fiction parle de notre société et de ses dérives, mais pas uniquement celles en lien avec l'intégrisme. Elle y défend également ardemment les femmes et leur indépendance, tout comme elle charge (tête la première) certaines dérives des médias. Elle développe également des thématiques en lien avec le stress post-traumatique et les addictions qui peuvent en découler.

Qui oserait encore dire, à la lecture d'un tel roman, que le thriller ne permet pas de mieux comprendre le monde et d'aider à se poser de bonnes questions ?

Mais, je me répète, l'écrivain ne perd jamais l'aspect fictionnel de vue pour raconter, avant tout, l'histoire de personnages forts et excessifs (comme elle nous y a habitués déjà par le passé). Elle retrace le parcours de deux écorchés vifs, perclus de douleurs psychologiques et émotionnelles ; des personnages accros à certaines émotions pour tenter de combattre leur mort intérieure, qui chaque jour gagne du terrain.

Je ne connais pas tous les romans de Desjours, mais de ceux que j'ai pu lire, Les Fauves est sans aucun doute le plus maîtrisé. Elle a souvent flirté avec les limites de l'excès dans ces précédents écrits, ce qui a pu déranger certains lecteurs. Ici, à part une scène de sexe un brin outrancière (mais qui se justifie par rapport au récit), l'auteure domine la bête pour mieux la lâcher lorsque c'est nécessaire. L'effet n'en est que plus impactant.

En tant que lecteur, je trouve qu'elle a même haussé son niveau d'écriture (qui était déjà un de ses points forts). Une plume toujours au service des émotions fortes. Avec comme point d'orgue un final émotionnellement intense, qui vous souffle littéralement.

Abstraction faite de la belle réussite qu'est cette intrigue imprégnée par l'actualité, Ingrid Desjours est vraiment une auteure étonnante en matière d'analyse psychologique. Et ce, que ce soit pour parler de mal-être, ou pour déchaîner un flot puissant d'émotions au point de rendre les scènes d'un réalisme troublant. Un roman concerné et confondant.

Attention donc, Les fauves risque fort de vous dévorer de l'intérieur.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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J'ai pas mal hésité avant de me lancer dans cette lecture car j'en ai vu beaucoup d'avis positifs mais je n'ai pas vraiment accroché aux précédents bouquins de l'auteur Sa vie dans les yeux d'une poupée et Potens.

Et pourtant dès les premières pages des Fauves j'ai été emballée par cette lecture dont le sujet est tellement d'actualité en ce moment.

On y trouve le personnage d'Haïko qui est à la tête de l'association N.e.r.f acronyme de Nos enfants restent en France qui a pour but d'empêcher des jeunes de partir pour les rangs de L'Etat Islamique. Dès le début du roman Haïko se dispute violement avec une de ses amis Nadia et Nadia est assassinée.

La mère d'Haïko décide donc d'embaucher un garde du corps pour protéger celle-ci. Lars va donc se retrouver chargé de cette mission, cet ancien militaire s'est reconverti dans la sécurité rapproché, mais il a également des fêlures dues à son ancien passé de militaire en Afghanistan.

Ce livre se lit comme un thriller et on tourne les pages avec avidité pour connaître la suite, Haïko aide-t-elle vraiment ces jeunes? Ou vont-ils une fois leur "sauvetage" effectuée? Lars est-il vraiment à même de faire cette mission?

On voit également qu'Ingrid Desjours connaît très bien la psychologie est celle-ci est très bien maitrisée pour ces personnage, son livre Les Fauves est le plus abouti et maitrisé à ce jour. Une lecture choc.
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Haiko, jeune femme moderne, fonde N.e.r.F, une organisation qui tente de déradicaliser de jeunes adolescents qui veulent partir combattre avec Daesh. Mais voilà, on se doute bien qu'elle ne fait pas l'unanimité chez les intégristes et une fatwa est donc annoncée contre elle : torturez-la, violez-la, tuez-la... Pour la protéger, sa mère décide d'engager Lars, ancien légionnaire, revenu du combat marqué dans l'âme, atteint d'un SSPT... Il devra assurer sa protection... Mais comment peut-on protéger quelqu'un alors qu'on est soi-même fragile, instable, accro et souffrant ? Une rencontre improbable, donc.... L'intrigue est plus qu'intéressante... entre maladie psychologique, intégrisme, prise de position politique, convictions, débats sociétaux... Mais, quelques instants dans ce livre sont un peu trop tirés par les cheveux pour en faire un coup de coeur. Et puis, la souffrance des personnages principaux, m'a touché, surtout celui de Lars et ses histoires d'horreur de guerre... Bref, un bon livre, qui traite d'un vrai sujet de notre société contemporaine et qui soulève bon nombre de questions de fond...
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J'ai reçu ce livre par le biais de Masse Critique et je remercie Babelio et les Editions Robert Laffont pour me l'avoir confié.

Nous sommes dans l'actualité brûlante. L'action se déroule en 2015, après les attentats qui ont entre autre décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Haiko, fille d'une célèbre journaliste, est la fondatrice d'une association qui tente d'empêcher de jeunes endoctrinés de partir faire la guerre pour DAESH. Son organisation s'appelle N.e.r.f. (Nos Enfants Reste en France). Elle n'hésite pas à employer des moyens à la limite de la légalité pour sauver ces jeunes d'un enrôlement, d'un endoctrinement et sans doute d'une mort certaine. C'est alors qu'une fatwa (Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la !) est lancée contre la jeune femme. Sa meilleure amie, Nadia, cofondatrice de N.e.r.f. est assassinée dans la rue juste après une violente dispute avec Haiko.

La mère d'Haiko, célèbre journaliste, oblige sa fille à se faire protéger. Pour cela, elle embauche un garde du corps : Lars. Lars est un vétéran de la guerre en Afghanistan. Il est revenu traumatiser par cette douloureuse expérience et cherche sa place dans la société. Il est accro à l'alcool, la drogue et aux combats de rue. Il accepte le poste et se voit confronté à un milieu qui n'est pas le sien. Il découvre en Haiko une jeune et belle femme déterminée, libre et indépendante, limite inconsciente. Elle est ambitieuse et aime être sous les feux de la rampe. La mission de protection s'avère dors et déjà difficile. Lars a sa part d'ombre, ses doutes, ses soupçons. Haiko aussi est ténébreuse et semble porter de lourds secrets, quant à sa vie privée et sa façon de diriger son association. Tout oppose nos deux personnages et en même temps, ils se fascinent l'un et l'autre. Suite à un houleux débat télévisé avec Xavier Leduc, fondateur de C.i.e.L. (Contre l'Islamisme : ensemble luttons), organisation catholique qui envoie des jeunes chrétiens en Syrie pour défendre les minorités chrétiennes d'Orient, débat qui tourne rapidement au désavantage d'Haiko, celle-ci devient victime d'un véritable lynchage médiatique. La police aussi soupçonne notre jeune héroïne d'être une manipulatrice et Lars commence alors de plus en plus à douter de la bonne foi et de la probité de sa cliente quant aux vrais buts de son association. ...

Ce roman est époustouflant. Ancré dans l'actualité brûlante, l'auteure fait référence en début de certains chapitres d'articles de presses, d'analyse de spécialistes et d'extraits encyclopédiques. Elle crée deux personnages principaux aux lourds traits psychologiques. Les personnages secondaires sont aussi merveilleusement bien dépeints. L'action rebondit sans cesse, à en perdre le souffle. On est maintenu dans un suspense oppressant. On partage la peur de Haiko, ses angoisses. Parfois, elle nous agace au même titre qu'elle se rend insupportable pour son garde du corps. On aurait envie de la corriger, de lui dire qu'elle n'est qu'une vaniteuse petite fille gâtée et ensuite, on a envie de la serrer dans ses bras pour la consoler et la rassurer. L'action vous angoisse, vous tord les tripes, vous met en apnée.

Le texte est puissant, l'histoire haletante, les personnages complexes à souhait. le style est limpide. Il n'écrase pas l'histoire et la rend fluide. C'est tout en émotion que j'ai lu ce roman fleuve. J'ai beaucoup aimé. Si ce n'est parfois quelques longueurs qui peuvent à certains moments de la lecture vous agacer, ce livre mérite vraiment un succès littéraire et je ne peux que vous en conseiller la lecture.
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Un page turner plutôt prenant.
C'est très bien écrit, et la psychologie des personnages plutôt bien visée.
De nombreuses remarques justes sur notre société, parsèment le récit, souvent dans les pensées de Lars, qui souffre du syndrôme post-traumatique de guerre, et on va apprendre pourquoi au fil des pages.

Il y a cependant quelques incohérences dans le récit, dont je ne parlerai pas pour pas spoiler, mais disons que la cohérence a été sacrifiée au bénéfice de l'intensité dramatique et du doute qu'on conservera jusqu'aux dernières pages concernant Haiko, ce qui est un peu dommage...

Cela reste d'un très bon niveau d'écriture, avec quelques scènes insoutenables, totalement révoltantes, âmes sensibles s'abstenir, sisi... Je ne sais pas si l'histoire des "croisades" où certains envoient des jeunes se battre contre Daesh est vraie. Si ça l'est, il y a de quoi faire hérisser les cheveux sur la tête...
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Quatre étoiles car il manque un petit quelque chose, sujet d actualité sur daesh,et ses endoctrinement, ingrid desjours ne flirte jamais avec la limite,elle maîtrise en tout point son sujet.
Avec ces personnages super attachant ,on ne sais jamais sur quel pied danser,qui est qui?des traumatismes de guerre,des bodyguard ,des faux semblant, encore une fois l auteur nous surprend jusqu a la derniere ligne.
Sur un sujet sensible, ingrid desjours nous montre une fois de plus l étendue de son talent.
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Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont qui m'ont permis de découvrir ce thriller de la toute nouvelle collection « La Bête noire ». Je me suis régalée avec ce titre, ça promet donc pour la suite des parutions…

Les Fauves c'est le récit de deux écorchés vifs. Il y a d'abord Haiko, jeune femme d'une trentaine d'années. Elle a monté son ONG pour lutter contre le recrutement de jeunes par l'État islamique. Son job est de repérer les jeunes qui se radicalisent, de les kidnapper avec l'accord de leur parents avant qu'ils ne partent pour la Syrie afin de les désintoxiquer. le roman démarre sur les chapeaux de roues puisque Haiko vient à peine de finir de se disputer avec sa collègue Nadia, quand celle-ci est abattue à la mitraillette, dans la rue. On en veut clairement à on organisation. En outre, une fatwa pèse sur la jeune femme. Elle décide alors d'engager un garde du corps du nom de Lars.

Lars est le second personnage du roman. C'est un ancien militaire qui revient traumatisé de la guerre en Afghanistan. Comme il le dit lui-même, les blessures externes ont été soignées mais à l'intérieur, c'est le chaos. D'ailleurs Lars boit trop, se drogue aux amphétamines, se bat le soir dans des combats de rue pour exorciser son mal-être, sa peine.

Lars et Haiko vont devoir se supporter l'un l'autre. Il faut dire que Haiko est un personnage tête à claque qu'on aime détester. Elle fanfaronne beaucoup et a l'air de se réjouir de cette fatwa. Elle aime être au centre de l'attention au grand dam de Lars qui tente par tous les moyens de la protéger. On s'apercevra cependant qu'elle aussi traîne un lourd passé. Quand à Lars, il fait parfois un peu too much avec ses tatouages, sa moto et sa testostérone à gogo mais on se plaît à l'apprécier.

Au-delà de personnages hauts en couleurs et au passé trouble, Ingrid Desjours s'attaque en plus à un sujet sensible. Elle place ses événements un peu avant et un peu après les attaques du 7 janvier 2015. Elle nous laisse entrevoir une facette de la radicalisation chez les jeunes et c'est tout simplement glaçant. Elle mêle l'expérience de Lars, ses souvenirs de guerre à l'intrigue principale pour mieux nous happer. Ses personnages sont forts, égoïstes, abîmés par la vie. Jamais l'auteur ne les laisse en paix. le roman va à cent à l'heure et il est difficile de résister à l'envie de tourner les pages une fois les chapitre en cours terminé. En outre, Haiko, qui paraît si engagée dans sa noble cause, ne semble pas claire aux yeux de la justice. Lars va alors enquêter sur le devenir de ces jeunes qui sont déradicalisés par Haiko.

L'auteur pose d'ailleurs de bonnes questions auxquelles elle n'apporte pas forcément de réponses. Comment lutter contre le radicalisme? Comment faire comprendre aux jeunes embrigadés que la guerre n'est pas un jeu vidéo? Elle nous livre des informations qui m'ont glacée les veines et qui permettent de réaliser à quel point certains jeunes, sans repères, sont prêts à croire n'importe quoi. Son personnage, Lars, en fera d'ailleurs les frais.

C'est un sans faute pour moi: aucune longueur, des personnages forts qui marquent et qui me hantent encore et une fin vraiment époustouflante. Les Fauves est un thriller brillant et déroutant, une claque. Lisez-le!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Voilà un bon polar, qui aborde un sujet d'actualité et sensible, toutefois ça reste trouble tout comme cette organisation soi-disant « islamique ». Haïko, est un personnage à double facette que je n'ai guère apprécié du moins jusqu'au dénouement final, elle n'est pas toute claire ni toute blanche dans cette histoire. Elle est supposée sauver les jeunes pour un départ vers la Syrie, avec l'aide des parents parfois, puis ces dits jeunes sont soi-disant mis à l'abri en suisse pour un second lavage de cerveau et une réadaptation à la réalité des choses, mais au final, nous ne savons pas très bien ce que deviennent ces jeunes. En gros, on vous demande de choisir entre la peste et le choléra, à vous de voir ce qui vous tente le mieux, sauf que là on vous contamine d'une façon ou d'une autre d'une sale maladie sans trop de possible guérison.

Haïko est donc traquée et sa vie est en danger, et doit être protégée 24/24 et 7/7 par des gardes du corps, qui sont eux aussi plus que louches, bref, personne n'est vraiment clean dans ce roman on baigne dans la violence, le mensonge, le trafic, manipulation, etc… un polar quoi, rien d'étonnant. Il faut se méfier des apparences, le méchant n'est pas toujours celui que l'on croie. Tout l'art d'un bon polar réussi.

Les personnages sont remarquablement bien travaillés et tout le côté psychologique des uns et des autres, le rôle dans le dénouement du roman, est fort intéressant, c'est ce qui me plait dans le polar au final, car toute la violence, la guéguerre et tout ce qui va avec ne m'intéresse aucunement.

Ce sont ces personnages atypiques qui ont un mental hors norme, bon comme mauvais et comment ils l'utilisent pour venir à leur fin qui est impressionnant ici dans cette histoire.

En résumé, un sujet d'actualité traité sous un angle différent, bien mené, avec des personnages haut en couleur, une lecture qui reste intéressante et percutante.
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« Les Fauves » est pour moi un roman à part dans le parcours d'écriture d'Ingrid DESJOURS. Je ne le classerais ni dans la catégorie thriller, ni dans la catégorie polar mais plutôt dans la catégorie roman de société. Il y est question de fanatisme, de Daesh, de radicalisation, de jeunes perdus entre doutes et certitudes. Un roman on ne peut plus actuel.
Haiko est une jeune trentenaire, une femme de conviction à l'esprit volontaire et engagé. Elle est la fondatrice de l'association NERF (Nos Enfants Restent en France) qui vise à empêcher le départ de jeunes français pour la Syrie. Pour cela, elle est prête à tout. Mais son exposition médiatique la met en danger et rapidement elle se trouve être la cible d'une fatwa « Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! ». Sa mère, craignant pour sa vie décide alors d'engager un garde du corps. L'heureux élu s'appelle Lars, ancien combattant en Afghanistan et otage des talibans. Une force de la nature, néanmoins fragilisé par le poids de son passé. Ces deux personnalités vont devoir s'apprivoiser et se faire confiance. Ils vont se tourner autour, se défier, se sentir, s'approcher puis s'éloigner comme deux animaux blessés.
J'ai aimé la psychologie fouillée des personnages et leur confrontation explosive. La plume d'Ingrid DESJOURS est cash, sans fioritures. Elle est également manipulatrice : elle traduit avec justesse les sentiments oppressants de suspicion, de peur et de violence. J'ai apprécié les extraits d'articles et de paroles de chansons avant chaque début de chapitre.
En revanche, je déplore quelques longueurs inutiles portant notamment sur des personnages secondaires qui n'apportent rien de neuf à l'histoire et la manière de survoler les thèmes capitaux que sont les coulisses de la guerre en Afghanistan et les différents modes de recrutement de l'Etat Islamique.
La fin du roman est fulgurante et très sombre.
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A Paris, une fatwa est lancée sur la tête d'Haiko, belle et jeune journaliste plutôt fortunée, qui a créé N.e.r.F (Nos enfants resteront en France) une ONG qui recherche et intercepte de jeunes ados tentés par le Djihad et qui veulent regagner les rangs de Daech. Inquiète de cette situation, sa meilleure amie, Nadia, quitte l'association mais elle est assassinée en pleine rue. le danger est réel, la mère d'Haiko engage alors Lars, un garde du corps, pour protéger sa fille.
Lars a combattu en Afghanistan, mais là-bas, même s'il ne veut rien en dévoiler, on comprend vite que les conditions de détention ont été tellement terribles qu'il ne s'en est jamais remis, entrainant des séquelles psychologiques et comportementales importantes. La rencontre improbable entre Lars et Haiko, deux personnages hors du commun, est explosive. Lars veut bien faire, mais lui qui accorde difficilement sa confiance est malmené par le comportement de Haiko et surtout par le déchainement de violence verbale et médiatique autour de cette femme que beaucoup soupçonnent d'imposture.
Duo duel entre deux personnages, qui tels des fauves, vont s'observer, vivre des sentiments intenses et contradictoires, attirance physique et répulsion, crainte et soupçons, fuite et attirance, rien ne leur sera épargné. Les sentiments sont diffus, embrouillés, parasités par les insinuations de la presse et des ennemis d'Haiko. de Leduc en particulier, lui qui combat Daech à sa façon, en envoyant à son tour de jeunes paumés se faire tuer face à cet ennemi sans pitié, nouveaux croisés des temps modernes, mais qu'on imagine perdus dans un jeu vidéo fantasmé, tant semble irréelle l'envie d'aller mourir en terre étrangère.
Tout au long de ces pages, on est captivé par une mise en situation réaliste, une étude psychologique des personnages et des effets de la manipulation sur les esprits faibles ou perturbés. Évocation par exemple des effets de la drogue dite « du terroriste », le Captagon, qui permet de tenir plusieurs jours sans ressentir ni fatigue ni souffrance, mais qui trouble des esprits déjà bien encombrés par la perversion des sites djihadiste et la facilité à se laisser embringuer. Ingrid Desjours décortique et met en situation des réalités - qu'en temps de psycho criminologue elle a sans doute étudié ou rencontré - avec rigueur et justesse, ce qui donne un côté stressant et réaliste à ces situations, ces remords, ces espoirs, ces mensonges et ces tromperies qu'elle met particulièrement bien en mots et en images.
Et si finalement rien n'était réel. Comment et à qui peut-on faire confiance ? Comment savoir et ne pas se laisser manipuler ? Là est peut-être la question.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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