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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dîtes bonjour à Antoine Doinel au féminin. Jan, c'est le cancre attachant qui se débat dans une vie de famille « dysfonctionnelle », raconte des bobards, embrouille tout le monde (mais pas très bien), et se retrouve à rêver d'une issue magique pour échapper à tous les problèmes qui lui tombent sur la tête.

Janis n'aime pas son prénom depuis qu'un camarade de récré mal embouché l'a fait rimé avec « pisse » (elle l'a fait taire en lui chatouillant les rotules). du coup, elle s'appelle Jan, et faut pas lui chercher des noises. C'est une gamine à fort caractère. Mais il n'empêche que ces gamins-là, ils sont fragiles, tout keuss, tout riquiqui, face aux engueulades de leurs parents, et chaque fois que son père rentre un peu plus saoul, et que sa mère désespère un peu plus fort, Janis encaisse. Heureusement, il y a son petit frère qui, comme une bouée de sauvetage, lui offre une âme à sauver, et lui donne la force de lever le menton. Et puis, il y a ses copains, son chouette prof de français, et les bonbons mangés à la sortie de l'école. Tout ne va pas si mal…

La vie déraille quand les services sociaux interviennent et que Jan et son frère sont envoyés en foyer. C'est « provisoire ». Mais la fillette comprend bien vite que le provisoire n'est qu'un mensonge de plus de ce monde d'adultes qu'elle ne pige pas. Les placements et mésaventures s'enchaînent jusqu'au jour où STOP. Janis met un plan sur pieds : elle va fuguer. Avec son petit frère, et son nouveau pote du foyer. Ensemble, ils iront jusqu'à la mer.

Les plus :

-Le langage
JAN est un roman qui m'a déstabilisée dès ses premières pages. J'ai eu un moment de doute. (« Mais c'est quoi cette guignolade ? »). La mauvaise littérature m'a malheureusement habituée à me méfier des phrases bancales, et là, c'était super bizarre. Alors quid ? Heureusement, on réalise assez vite (page 2, mettons), que le langage si singulier qui nous a d'abord fait plisser des yeux est celui d'une gamine de onze ans, une gamine bourrée d'imagination, de caractère, de tripes, de mots et d'idées. Et tout vient dans le désordre, dans ce style si particulier qu'ont les mômes qui ne maîtrisent pas encore tout à fait la langue, ses us, ses expressions. La lecture devient une curiosité de chaque instant.

-Le parallèle avec Les 400 coups
Ce parallèle nous est suggéré très rapidement car Jan est tombée amoureuse de ce film en noir et blanc montré en classe par son prof de français et dont le héros est, pour une fois, un cancre. C'est une métaphore filée, tout le long du roman, et elle fonctionne très bien. Avant même que la fugue soit évoquée, j'imaginais déjà que, ce qui maintenait la petite Jan à flots, c'était l'idée qu'au bout de ses peines, il y aurait la mer.

-Le réalisme social à taille enfant
Le système de protection social, sans jugement de valeur, est présenté par le regard rageur et brûlant d'une enfant qui s'en sent victime, et on la comprend. Mais on voit aussi de quoi il entend la préserver, et on le comprend. Tout cela est plutôt fin, bien qu'indiciblement triste, car personne n'est « sauvé ».

Les moins :

-Le parallèle avec Les 400 coups, même s'il est chouette, est un peu appuyé.

-La fin, belle et frustrante, sur laquelle on ne peut que s'interroger, comme dans Les 400 coups. Antoine Doinel qui court vers la mer… et après ?

Un très beau roman, simple, curieux, rageur et pétaradant, qui a l'honnêteté de l'enfance et est, en cela, assez distingué. La langue de Jan et son caractère (de cochon soupe au lait) portent vraiment l'histoire en avant.

À lire à partir de 12 ans. Un texte assez fort pour les plus jeunes, et très évocateur, dans ses rêves, ses violences, sa fugue d'amateurs… J'aurais adoré le lire à l'adolescence, où il aurait fait partie de ces lectures marquantes, qui nous définissent, au même titre que Oh, boy ! pour moi, par exemple.

Bonne lecture,

Lupiot
Lien : https://allezvousfairelire.c..
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Jan, c'est le diminutif de Janis, une jeune fille de onze ans qui vit avec ses parents et son petit frère en banlieue parisienne. Malgré des parents aimants et une famille soudée, la vie n'est pas facile tous les jours à la maison : le papa de Jan est au chômage et sombre peu à peu dans l'alcool, tandis que sa mère subvient difficilement aux besoins de la famille avec son modeste emploi de vendeuse. A la suite d'un incident au cour duquel les enfants se sont retrouvés seuls livrés à eux-mêmes, Jan et Arthur sont retirés à leurs parents et placés en foyer. Jan n'aura alors qu'une obsession, s'enfuir et ne surtout pas être séparée de son frère.

Le roman attendrissant de Claudine Desmarteau plonge le lecteur dans la tête d'une préadolescente au caractère bien trempé, qui s'exprime à la première personne, avec ses mots, et livre sa perception du monde qui l'entoure et des douloureux événements qui viennent bouleverser sa vie de famille. On comprend rapidement que Jan est issue d'un milieu défavorisé socialement et culturellement, mais les rencontres avec quelques personnes exceptionnelles, ses amis, son professeur de français, et Doinel le personnage des 400 coups de Truffaut, colorent son quotidien et donnent de l'espoir à la jeune fille. Jan s'exprime dans un langage familier, grossier parfois, marqué par de nombreuses erreurs de construction et des tournures naïves, mais ces maladresses rendent d'autant plus attachante une enfant qui n'a pas sa langue dans sa poche et ne se laisse jamais marcher sur les pieds. Jan est très loin d'être bête, elle a des choses à dire et porte un regard piquant mais juste sur le monde, les personnes, les adultes, l'école, la famille, et ses analyses témoignent souvent d'une grande maturité. Depuis l'enfance elle porte en elle une violence, une énergie si difficiles à canaliser qu'elles lui ont souvent causé des problèmes et valu des sanctions à l'école. C'est pourtant cette force intérieure hyperactive, cette persévérance et cette détermination furieuses qui porteront la « petite guerrière » et ses compagnons lors d'un inoubliable périple urbain ou le courage et l'amitié surpassent les difficultés de la vie.

Ce qui fait l'originalité de ce roman et de sa petite héroïne c'est la langue employée par la jeune narratrice, qui campent véritablement son caractère peu ordinaire. Mais les erreurs d'expression et de syntaxe introduites volontairement par l'auteur pourront peut-être dérouter le lecteur adulte ou confirmé, qui ne les trouvera pas toujours très heureuses. Même si elles servent la construction du personnage principal, elles risquent d'embrouiller ou d'induire en erreur les lecteurs fragiles. Il ne faut pas oublier que la lecture sert aussi à découvrir les richesses de la langue et à enrichir son expression.

Mais malgré cela, le lecteur s'attachera rapidement à Jan, aura envie de l'accompagner, de l'aider, de la prendre sous son aile et de rire avec elle de ses éclats de personnalité.
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Nouvelle sélection du prix Gallimard Jeunesse. Une ado borderline, qui vit dans un milieu défavorisé (père alcoolique et mère démissionnaire) est placée en foyer avec son petit frère Arthur, puis en famille d'accueil. le jour où la fratrie est séparée, Jan (Janis de son prénom) tente l'impossible pour trouver Arthur. Raconté par le personnage éponyme, le roman restitue le ton et l'impertinence de Janis, sa colère et ses élans de tendresse. le style lasse parfois (des fautes comme les bons mots de Coluche dans « le clochard analphabète »), mais la spontanéité l'emporte. Belle trouvaille par contre que les nombreuses références aux 400 coups de Truffaut, l'héroïne s'identifiant au personnage d'Antoine Doinel. Si le scénario ne propose rien de nouveau (pas mal de péripéties attendues), la fin en revanche me semble audacieuse pour un roman jeunesse car elle refuse toute facilité. Une bonne surprise donc, à lire jusqu'au dénouement.
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Et si Les 400 coups de françois Truffaut se passait en 2017, à quoi les aventures du jeune Antoine Doinel pourraient-elles ressembler? Surement à celles de Jan.

Cette histoire m'a beaucoup touchée. A travers son personnage principal, l'auteure nous parle de ces enfants qui ne vivent pas dans cette bulle magique où enfance rime avec insouciance. Alors, comme ils sont malgré tout des enfants, elle nous montre comment, avec leurs petites mains, ils tentent de construire eux-mêmes leur propre bulle : avec peu de moyens, mais beaucoup de ressources !

Jan (diminutif de Janis) a 11 ans, elle est en 6e dans un collège de banlieue parisienne. Son père est gentil, un peu faible, chômeur de longue durée et carrément alcoolique, ce qui n'arrange rien. Sa mère est à bout de nerf, exaspérée de voir son mari dépenser le peu d'argent qu'elle gagne au Bar des Amis. Jan, elle, est une grande soeur protectrice, une copine sur laquelle on peut compter, pas bagarreuse volontairement, mais elle a le sens de la justice et quand on la cherche, on la trouve. Jan a le sang chaud ! Ce qui lui joue souvent des mauvais tours… Et puis un jour, il arrive quelque chose de terrible à Jan et son petit frère. Ils sont placés en foyer de manière « provisoire », sauf que le provisoire s'éternise. On suit alors les aventures de Jan et son frère, ballottés entre divers lieu d'accueil, espoir et découragement.
Le parallèle avec les 400 coups est saisissant du début à la fin. Tant dans l'écriture que dans les aventures vécues par Jan, son petit frère et leur ami Rachid. C'est un peu déroutant au début, car il y a des fautes de français dans à peu près toutes les phrases. Est-ce que cela donne plus de crédibilité à la narratrice, Jan ? Peut-être...Je n'arrêtais pas de me dire que c'était pénible, mais j'avoue que j'ai quand même lu Jan d'une traite. Finalement, cela ne devait pas me déranger tant que ça. c'est peut-être aussi ce style si particulier qui contribue à donner toute la mesure du personnage : dynamique, revêche, buté, futé, brut de décoffrage, tendre, drôle, espiègle.
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L'histoire est prenante. On entre tout de suite dans le monde bien particulier de cette jeune fille qui vit avec des parents pas méchants mais qui semblent oublier qu'ils sont parents : alcool, disputes violentes, absences très longues de la maison.
Jan est une jeune fille qui adore ses parents et son petit frère malgré une histoire familiale compliquée.
On est clairement du côté des enfants et de ce qu'ils peuvent ressentir quand l'institution familiale défaille et quand l'Etat prend le relais pour le "bien-être" des fratries sans prendre en compte l'avis des enfants.
L'écriture est très particulière. Personnellement ça m'a gênée un peu et ça a freiné ma lecture. Et on sent parfois que Jan confond les expressions et hésite. Un langage décalé de celui des adultes tout comme une enfance décalée des enfances parfaites que l'on trouve souvent dans les livres.
A lire !
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A la suite d'une violente dispute entre ses parents, Jan et son frère sont placés en foyer. Espérant rentrer au plus vite chez eux, ils sont pourtant envoyer dans une famille d'accueil. Jan se voit séparer de son frère après s'être accrochée avec le fils de la famille. de retour au foyer, elle décide de fuguer avec un ami pour aller chercher son frère et être réunis.
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Pendant le mois de juillet, j'ai profité d'une petite pause pour découvrir Jan de Claudine Desmarteau aux éditions Gallimard Jeunesse. 👌 Un petit roman qui tient toutes ses promesses, tout en s'adressant à un public plus ou moins averti.

Claudine Desmarteau nous présente ici une petite intrigue autour d'un frère et d'une soeur témoins de l'alcoolisme de leur père et de la fatigue nerveuse de leur mère. Situation qui les propulse bientôt dans la dure réalité des foyers et des familles d'accueil. 😶 Sans être un coup de coeur, ce roman dépeint avec justesse la détresse et l'espoir de ces enfants, brusquement arrachés à leur foyer et à leurs repères. 👌

L'auteure se place ici du point de vue de Jan, cette jeune adolescente téméraire, portée par l'esprit de la liberté et prête à tout pour protéger son petit frère. ❤️ La plume est adaptée à la vision du personnage et se marie à merveille avec sa personnalité et ses pensées d'enfant. L'intrigue se déroule sans encombre, le lecteur ne s'ennuie pas une seule seconde. 👏 On s'inquiète, on vibre, on se rassure au fil des pages et aux côtés de ces personnages hauts en couleur.

En résumé, Jan est un petit roman qui vaut le détour. 👍 Il se lit très rapidement et permet d'aborder un sujet sérieux à travers la vision plus ou moins innocente d'une adolescente. Je le recommanderais toutefois à des lecteurs un peu plus âgés, pour leur permettre d'appréhender avec plus de justesse tous les tenants et aboutissants de cette thématique. 🙃
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Une lecture contemporaine qui ne m'a pas du tout charmée, m'a déroutée, mais pas forcément de façon positive. Je crois que tout simplement, ce n'était pas pour moi.
Janis, qui se fait appeler Jan, est une adolescente avec beaucoup de caractère, est un peu le stéréotype même de "l'adolescent". le problème, c'est que je ne me suis pas du tout reconnue en elle, je n'ai pas réussi à me mettre à sa place, et déjà là, ça a coincé pour moi.
Ensuite, le plus gros défaut à mon avis, mais ça aussi ce n'est vraiment qu'une question de goût personnel, c'est le style de l'auteure. Ces fautes de syntaxe, de "parler", des "j'avais peur que c'est..." hurrgh. Je sais que c'est fait "exprès" mais j'avais par moments l'impression de lire une caricature de l'époque qu'est l'adolescence.
Pourtant, au delà de ces défauts majeurs, j'ai aimé certains personnages principaux (Arthur, son petit frère, beaucoup trop mignon) mais surtout le thème abordé : l'alcoolisme et tout ce que cela entraîne. C'était profond, et au fur et à mesure de notre lecture, on se rend compte de toutes les répercussions que cela peut avoir. le racisme, le regard des autres sont aussi omniprésents, même si Claudine Desmarteau ne fait pas forcément l'accent dessus. Elle donne son opinion des choses de façon très subtile, à travers les mots durs de Jan.
Le scénario évolue, il y a quelques retournements de situation, même si je n'avais pas constamment envie de savoir la suite, comme cela peut m'arriver. Cependant, les chapitres sont souvent courts donc on avance dans le livre sans vraiment s'en rendre compte.
Enfin, la fin est ouverte, et d'ailleurs, je suis restée quelques minutes devant la dernière page, à me demander si c'était vraiment ça, la "fin". Normalement, cela ne me dérange pas plus que cela, mais bon, comme j'avais été déçue tout le long du livre, j'attendais beaucoup de la fin et là bah... bah c'est pas vraiment rattraper quoi mdrr.
Bon, ça reste une assez bonne lecture, mais vraiment pas un coup de coeur. Très contemporain, je ne suis pas certaine que cela plaira à tout le monde.
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Ne mentons pas, ce roman n'a pas été un coup de coeur. Pourtant il est vraiment pas mal, l'histoire qu'il raconte est simple et complexe à la fois, ça parle de la vie de ses hauts et ses bas, et de toutes ces "emmerdes" qui arrivent toujours en même temps.
Au départ, quand on rencontre Jan, tout va bien dans sa vie, enfin du moins c'est pareil que d'habitude, l'auteur prend son temps pour nous installer dans son quotidien, sa routine, elle en profite au passage pour nous présenter divers personnages: Jan, tout d'abord, pas méchante, juste une fille qui ne se laisse pas faire et qui a des sacrès remarques parfois, je me suis sentie très proche d'elle d'ailleurs; son père, un alcoolique pas méchant non plus mais qui les fait souffrir, elle, sa mère et son petit frère parce qu'il boit; son petit frère qui l'adore; et sa mère, un personnage un peu invisible, en dehors de ses deux actions principales, elle sert surtout d'élément déclencheur. Elle qui en a ras le bol, et qui décide de demander le divorce, son père lui va aux alcooliques anonymes, donnant ainsi quelques espoirs à la famille et aux lecteurs...

Le fond de trame de ce roman est l'addiction à l'alcool, non pas l'action en elle même, mais les conséquences que cela entraîne sur les relations entre les divers protagonistes.

A travers, les pensées de Jan, sa vision du monde beaucoup de choses sont décriés: la mécanisation, le déshumanise de l'assistante sociale, l'incompréhension de certains qui ne cherchent pas à voir plus loin que leur bout de leur nez, et qui reste sur leur idée reçue.

Pour ce qui est de la fin, je la précise tout de suite, elle est ouverte ( la deuxième chose que je déteste le plus après les auteurs qui ressuscitent leur personnages...).
D'un autre côté, ce n'est pas vraiment la fin le plus important dans ce roman, du coup ce n'est pas super grave... Mais bon, voilà si vous n'aimez pas les fins comme celle là, ne lisait pas l'épilogue! (ça ne résoudra pas tout, mais vous aurez une sorte de fin)
Lien : http://carnet-de-bord-litter..
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Jannis ou Jan pour les intime n'a pas une vie facile. A 11 ans elle doit vivre dans une famille brisée où son père boit et ne travaille pas. Elle protège son frère comme elle peut.
Un jour elle est envoyée avec lui dans un foyer pour enfants. Et puis au fur et à mesure ça va de mal en pire...
Très émouvant je me suis beaucoup attaché à Jan. Je n'ai pas trouvé cette histoire particulièrement drôle juste vers la fin où elle rencontre Rachid.
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