Malentendus, il va revenir. Elle ne peut pas le perdre, ça n'aurait aucun sens, et aucune fille, nulle part, ne saura être avec lui faite pour ça, comme elle est faite, malentendus, il va revenir.
Cette odeur des gens emmêlés. Ni la sienne propre, ni celle de l’autre, cette fragrance très particulière de quand on s’est beaucoup frottés.
N’empêche qu’elle se laisse adorer comme on se laisserait dépiauter.
Ce qu’on ne sait pas de l’autre. Tout ça, qu’il a caché.
Elle est allongée sur le dos. Il est à genoux à côté d’elle. D’une main, il tient sa tête pour qu’elle le suce. L’autre est plaquée sur ses seins, il les malaxe très fiévreusement jusqu’à lui faire un petit peu mal et quand elle cherche à se dégager elle sent sa bite qui fourre sa bouche plus violemment, l’excitation montée d’un cran.
Il la fait changer de position, régulièrement, sans un mot. Il la saisit pour la mettre comme il en a envie maintenant. Elle a la sensation d’être un parc d’attractions à elle toute seule. Elle est à quatre pattes, il corrige sa cambrure et cogne dans son ventre jusqu’à lui taper le fond. Il écarte bien son cul, elle jette un œil par-dessus son épaule, il est fasciné par cette croupe qu’il palpe et dont il dispose. Ses yeux sont devenus sombres et attentifs comme s’il s’attendait à devoir affronter des vipères.
Elle le laisse, elle a envie qu'il la retienne, elle est soulagée qu'il ne le fasse pas.
Le dessous court en satin bleu qu'elle porte remonte exactement jusqu'au pli de ses fesses.
L’hostilité massive que ça provoquait chez elle, voir une fille se « manquant de respect ». Les choses étaient alors si claires : ce que chacun fait, il le décide. Elle ignorait encore comme c’est facile de se faire entraîner.
Elle s’était barricadée à tel point qu’elle ne croisait aucun faux guide, elle ne risquait aucun baratineur.
Maintenant qu’elle a fait un pas au-dehors, elle sent bien que tout lui échappe.
Quand elle s'est masturbée, la toute première fois, elle connaissait déjà le mot et ce qu'il signifiait mais il a fallu quelques jours pour qu'elle fasse le lien entre les deux : ce qu'elle faisait et ce mot-là.
L'avantage de l'innocence, c'est que ça permet aux autres de commettre des erreurs sans faire souffrir ça leur laisse le temps de se rétablir un peu.
Elle se regarde dans le miroir, elle est prête. elle a tout fait comme il faut, ça lui a pris l'après-midi. Et les ongles à vernir, et les jambes à raser, la corne du talon à polir, les cheveux à laver-sécher tout en luttant pour qu'ils soient raides, les aisselles à raser, fond de teint à passer, les yeux à maquiller, le corps à parfumer.... Tout est à trafiquer, il faut faire attention.
Contrairement à ce qu'elle croyait auparavant, il ne s'agit pas d'une soumission aux désirs des hommes. C'est une obéissance aux annonceurs.