De nos jours, il fallait faire preuve de flexibilité, de souplesse et d'adaptabilité ! Sans rire, on causait comme ça dans les journaux, même à la télévisions; C'étaient des qualités indispensables dans le contexte économique. Sûr, le contexte n'était pas bon, et d'aussi loin que je me souvenais, il n'avait jamais été beaucoup mieux, à part pour les gros qui continuaient de s'enrichir.
Ce n'est pas l'horizon qui nous manque, mais l'imagination.
La digue n’était pas toujours accessible et, pour empêcher les gens de venir, on levait le pont de chaque écluse. Mais la plupart du temps, c’était ouvert, et certains jours ça se bousculait, malgré les panneaux d’interdiction de circuler, il y avait de la place pour tout le monde, parfois tellement de monde qu’on se serait cru sur la Côte d’Azur, à la condition de tourner le dos aux usines bien sûr.
[elle le quitte]
Sylvie a rempli d'autres cartons et je n'aurais pas levé le petit doigt. Je me serais flingué, moins pour le soulagement que pour l'emmerder.
(p. 109)
Quand on est enfant, les adultes paraissent souvent plus imposants qu ' ils ne le sont en réalité. C' est dans cette illusion que naît le respect pour une personne , un respect qui demeure quelquefois toute la vie. ( p 17)
L'érosion, c'était comme le mépris des puissants qui usent les faibles à petit feu. Mais tu avais beau le savoir, et qu'en plus le combat était perdu d'avance, tu essayais de résister, il fallait résister, l'action empêchait de se considérer sans valeur....
( p 252 )
C'est heureux que certaines personnes sortent bel et bien de votre vie, parce que sinon ça serait surtout du dépit à ruminer, sans savoir faire comment faire autrement. L'avantage avec les morts, c'est qu'ils ne mourront pas une seconde fois. Avec les vivants, il y a le risque qu'ils reviennent, un jour, même longtemps après, et qu'ils vous perturbent.
p. 215 On est pareils, vous et moi ! Partis de rien, on est arrivés nulle part !
Nous avions tous deux un problème de mère, la sienne était morte trop jeune et la mienne avait vécu trop longtemps.
Ce n'est pas bon d'espérer. Sans espoir, on est toujours mieux servi, et il n'y a pas de risque d'être déçu puisqu'on n'attend rien. ( p 229)