Au lever du rideau, tout est calme ; une belle nuit de fin d'août.
Il n'y a personne en scène, du moins visiblement.
Puis sur le rebord de la terrasse, Michel, qui était enfoui dans un fauteuil d'osier, vient s'asseoir ; il heurte à petits coups sa pipe sur la pierre pour en secouer la cendre, et fume paisiblement, les regards et la pensée sur la mer.
Michel est un homme de quarante-deux, quarante-trois ans, robuste, le visage bien net, rasé, le teint brun appuyé par le bleu noir de son béret basque.
Il est en costume de chasse, taillé large, à poches comme des puits, en chemise de soie molle, en guêtres.
Des yeux d'homme, un regard d'enfant, où le mal ne s'est jamais posé.
Il fume lentement, immobile.
Par la porte de droite entre Maritchou, une jeune servante basque....
Kmx Labrador, de Jacques Deval (1949)