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Lionel Walk , dit Train , 18 ans , est un jeune noir travaillant comme caddie dans un golf chicos de Los Angeles . Habitué , dès son plus jeune âge , à essuyer les quolibets quotidiens de tous ses adhérents majoritairement blancs aussi huppés que notoirement racistes , Train est ce qu'on peut appeler , dans le jargon poissard , un aimant à emmerdes !
Après moultes péripéties , toutes aussi vachardes que subies , ce p'tit bonhomme plutôt sympathique viendra à croiser la route du névrotique inspecteur Packard , homme au regard néanmoins avisé ayant immédiatement perçu le potentiel de golfeur du gamin et l'oseille qui pourrait , dès lors , en découler dans le milieu des paris .

Dexter , égal à lui-même , décortique et dézingue les rapports sociétaux alors en vigueur en une Amérique des années 50 toujours peu disposée à la mixité ethnique .
D'un oeil toujours aussi aiguisé , il décrit les affres et les turpitudes inhérents à une condition noire encore bien peu encline à susciter l'empathie et l'acceptation .
Un petit bémol concernant un récit qui , pour le coup , se perd parfois en des circonvolutions inutiles n'ayant d'autre impact qu'engendrer un léger décrochage de la part d'un lecteur ayant déjà , pourtant , pris fait et cause pour ce duo aussi atypique qu'attachant ainsi que leurs tribulations échevelées !
Noir , cruel , mordant et incisif , du grand Dexter dans le texte !

Train , un polar 1ère classe !
http://www.youtube.com/watch?v=omo-fwok15E
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Il s'appelle Lionel Walker, mais peu de monde le sait. Noir américain dans les années cinquante, il vit avec sa mère et son beau-père, un type violent bien décidé à montrer à tout le monde que c'est lui qui commande. Train travaille comme caddie au club de golf Brookline, un green huppé pour les gens de la haute. Il connait son métier, et reste à sa place de caddie, son salaire étant limité aux pourboires qu'il reçoit pour trimballer le matériel de blancs qui ne savent souvent pas comment tenir leur club de golf. Les pourboires paient ses humiliations, au mieux sa transparence. Quant à lui, il arrive le matin à l'aurore, et s'entraine avec un club de golf abimé qu'il a trouvé. Et il est doué.
Les caddies sont gérés par un jeune noir, Sweetie, un individu pas très recommandable qui organise, avec quelques collègues du club de golf Brookline, le braquage d'un bateau. le braquage tourne mal, l'homme est tué, la femme battue et violée sauvagement, et la police débarque avant que Sweetie et ses copains n'aient pu prendre la fuite. le policier qui intervient sur le bateau est Miller Packard, l'un des joueurs du club, à peu près le seul qui n'ait jamais considéré Train comme un être humain. Il va prendre sous son aile, enfin, dans son lit, la femme blessée, tandis que Train est renvoyé, pour la bonne raison qu'il travaillait sous les ordres de Sweetie.

Archétype du roman noir, Train est un superbe roman aux personnages attachants et atypiques. Dans l'univers parfois trouble et souvent impitoyable de l'Amérique des années 50, Pete Dexter nous offre un récit où la fatalité côtoie l'espoir, sans que le lecteur sache sur quel pied danser.
Il est assez facile de s'attacher à Train, ce gamin qui n'a rien, même plus de chez lui, même plus de nom. On a parfois envie de le secouer, à le regarder subir humiliations, injustices, coups du sort. Balloté par les évènements, les gens, manipulé, on sent bien pourtant qu'il est de la bonne graine. le problème est qu'il est de celles qui ne peuvent pas pousser dans le terreau acide de cette société.
Packard est l'un des personnages les plus troublants que j'ai pu rencontrer au cours de mes lectures. Enigmatique, il m'a été impossible de prévoir ses actions ou ses pensées. Capable du pire comme du meilleur, à la fois manipulateur et naïf, utopiste et réaliste, humain et impitoyable, il reste le point d'interrogation qui traverse l'ouvrage jusqu'au drame final.
L'écriture de P. Dexter est immersive, les sujets sont traités sans concession, souvent crûment (la scène du braquage est particulièrement réussie et éprouvante) et la narration prend aux tripes dès les premières lignes. Les personnages sont souvent ambivalents, et l'on s'attache et se prend de pitié pour la majorité d'entre eux. Une vraie réussite que ce roman, je le recommande vivement !
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Au coeur de l'Amérique raciste, Train est caddie de golf et se révèle rapidement être un golfeur talentueux.

Un seul problème, sa peau est noire.

Dans ce roman noir, Pete Dexter est sans concession pour la société qu'il décrit et pour les nerfs de son lecteur.

Accrochez-vous.

Axel Roques



Lien : http://axel-roques.iggybook...
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Quel drôle de titre ... train ...
Et pourtant il n'est pas du tout question d'une compagnie de transport sur rail outre atlantique ... juste un surnom.
L'auteur nous plonge dans l'Amérique des années 50, celle qui ne fait pas rêver, l'Amérique raciste et violente de ces années ... depuis elle a changé (? Ou !) mais les vieux démons attendent toujours derrière la porte.
Il y est question de green, ces clubs de golf qui exploitent une main d'oeuvre corvéable à merci, de paris douteux, de ségrégation et de sexe ... le monde d'hier ou le monde d'aujourd'hui toujours à l'affût d'opportunités plus ou moins déplorables.
Le crime est toujours là, nous sommes dans ce qu'on nomme un polar, c'est glauque, c'est sanglant, le style est déconcertant comme l'Amérique de ces années là ... les scènes de violence s'enchaînent, violences physiques certes mais pas que, le ressenti que l'auteur nous laisse imaginer est bien pire que la violence affichée.
L'Amérique des années cinquante pas plus que l'Amérique d'aujourd'hui fait rêver ... c'est juste un cauchemar qui ne s'arrête jamais !
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Il s'appelle Lionel Walk, mais on le surnomme Train. Il a dix-huit ans, il est noir et travaille comme caddie dans un club huppé de Los Angeles. Il est doué pour le golf et s'exerce en cachette jusqu'au jour où Packard, un inspecteur au passé trouble, le remarque. Mais dans les années 1950, les Noirs ne sont bons qu'à porter les sacs des Blancs...
La société américaine des années 50, ses préjugés et son racisme, vus par un jeune noir, caddie sur les terrains de golf huppés de Los Angeles.
Un roman sombre et troublant, tendu à l'extrême.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Lionel "Train" Walker est un jeune noir gagnant son pain en faisant le caddy dans un club de golf huppé. Les riches joueurs le considèrent au mieux comme un animal. Tous sauf un, Miller Packard, policier enigmatique au comportement imprévisible. L'histoire est celle du destin croisé de ces deux êtres paumés, qui paraissent les seuls capables de sentiments humains, dans une Amérique en proie aux tensions raciales dans les années 50.
Roman sombre et parfois trop violent, Train ne tombe jamais dans le manichéisme. Noirs et blancs y sont decrits avec un pessimisme fataliste, comme si leur comportement était dicté par cette condition primaire.
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C'est l'histoire d'un Tiger Woods avant l'heure, celle pas si lointaine depuis laquelle des noirs peuvent s'afficher au plus au niveau dans des disciplines réservées jusque là à une élite à la peau plus claire. Il s'appelle Lionel Walk, et on l'appelle Train. On est dans la banlieue de LA en 1953. A 18 ans, Train est caddie dans un golf fréquenté par la haute, c'est-à-dire qu'il trimballe les clubs de joueurs plus ou moins doués qui le considèrent la plupart du temps avec un mépris souverain.
C'est aussi l'histoire d'un drôle de gus nommé Miller Packard, un inspecteur de police à la morale très particulière mais aussi un accro à l'adrénaline qui semble jouir de sa propre mise en danger, capable d'une violence extrême au mépris de la loi qu'il prétend servir.

Les deux personnages se croisent et finissent pas faire un bout de chemin ensemble. Miller détecte très vite les extraordinaires capacités du jeune homme et l'entraîne dans des rencontres mouvementées avec de riches joueurs qui n'acceptent pas toujours spontanément de se confronter à un gamin noir. Il y a aussi la cohorte naturelle des personnages secondaires, toujours traités avec la plus grande vérité psychologique. La femme de Miller, rencontrée dans des circonstances vraiment extrêmes ; Plural, un boxer vieillissant, progressivement aveugle, aussi costaud qu'imprévisible, que train a pris sous son aile ; Cooper, le propriétaire d'un golf minable pétri d'idées progressiste, et sa très jeune épouse, une artiste déjantée salement perverse, etc.

Le grand retour de Pete Dexter annonce la 4e de couverture. Pour une fois, le message publicitaire dit juste. On retrouve dans Train toutes les grandes qualités de cet écrivain de plus en plus rare, dont tous les romans – sauf le 1er, God's Pocket, sorti en 1984 – ont été traduits en français. Six romans au total espacés de 2, puis 3, puis 4, puis 8 ans. Train apporte cependant un ton nouveau dans l'oeuvre de son auteur ; au pessimisme parfois étouffant qui imprègne toute sa production est superposé ici, pour la première fois ou presque, un humour qui surgit de façon inattendue au travers de métaphores originales et très imagées. Extrait, dans la bouche d'un vieux tenancier de salle d'entraînement au noble art :

" Y a une fille qui a créché à la salle y a quelques années de ça, une fille légère, une fille des rues. Elle sentait le jus de fruit et elle inventait des mots quand elle s'envoyait en l'air. Mais pour la virer, ç'a été pareil que de faire partir un matou par le trou des chiottes. J'ai encore les marques. (...)"

Et puis le personnage de Miller Packard n'aurait pas dépareillé chez Elmore Leonard. Mais sous les parenthèses désinvoltes, la gravité des faits et l'injustice criante qui accable les plus démunis l'emportent pour donner le ton. Train est finalement un roman saisissant, pourvoyeur d'une émotion intense et d'une saine indignation devant les situations sociales intolérables. Un très grand Dexter, peut-être son meilleur titre à ce jour.
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Je vais annoncer la couleur d'emblée. Ce roman noir et intense est tout simplement époustouflant.

L'auteur a crée ces personnages mais il a le talent de les laisser vivre. Je suis persuadé qu'ils lui ont échappé plus d'une fois
et qu'il a décidé de les suivre sans savoir où cela allait l'emmener, à l'instar d'un de ses antihéros : Miller Packard.
Je cite Miller mais Lionel/Train , Norah ,Plural etc… sont magistralement campés . Maltraités par la vie, écrasés par le climat social, ils sont pour la plupart déjantés et fragiles
mais avant tout pathétiquement humains.
C'est, en plus tout sauf empreint de cette hypocrisie protestante culpabilisante et moralisatrice à bon compte. Il faut être courageux pour écrire comme ça à notre époque aux Etats-Unis.
Bien sûr , le décor californien te la période des année cinquante s'est prêté à nombre de grands romans noirs . On peut ajouter sans souci celui-ci sur la pile.

L'auteur passe outre au comportement « attendu » de ses personnages. Ils ne sont jamais là où on les attend et nous on en redemande. Il nous montre beaucoup mais ne démontre rien de cette époque . Il est fataliste. Il a suivi ses personnages et sait bien qu'il ne peut rien sur le chemin suivi par son lectorat.

Allez, une petite faiblesse . Marin médiocre certes mais marin quand même, j'ai noté que certains détails techniques sur les scènes de bateau ne sont pas crédibles mais Dexter a toujours eu des problèmes avec les bateaux ( clin d'oeil à la série) .

Enfin, c'est invraisemblable mais le golf en tant que jeu et décor fait partie intégrante de l'histoire et le livre continue à rester passionnant.
Bref, C'est un HOLE IN ONE.
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On est dans l'Amérique de la ségrégation, les noirs portent les clubs des golfeurs, les noirs ont la chrome, les noirs essayent de s'en sortir comme ils peuvent. Et quand Miller Packard, l'étrange « homme des lointains », le flic laconique, semble s'intéresser à Train le jeune caddy aux doigts verts, et qui tient un club comme de l'or entre les mains, il ne prend pas de risques pour lui-même...
L'ambiance est noire, très noire, tendue à l'extrême, affûtée au couteau, traversée de fulgurances stupéfiantes , et explose en mille morceaux de violence terrifiante. Pete Dexter nous mène sans nous laisser reprendre notre souffle à la rencontre de personnages hantés et ambigus. Ce livre est d'un désespoir lumineux.
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Si vous aimez le roman noir, alors il vous faut découvrir Pete Dexter pour ses personnages, l'ambiance sudiste de ses romans,son style.
"Train" est une bonne entrée en matière.
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