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Martine Leroy-Battistelli (Traducteur)
EAN : 9782070337248
624 pages
Gallimard (15/02/2007)
3.93/5   126 notes
Résumé :

Ici, rien n'est normal, même le temps... Le jour de notre arrivée, on a vu deux hommes portant une tête humaine, en pleine rue... Un Mexicain avec celle d'un Indien, et une crapule qui louchait et qui s'appelait Boone May, avec la tête d'un hors-la-loi... " La réalité du Far West, véritable genèse d'une nation, est l'un des plus grands romans noirs épiques de l'histoire humaine. Elle dit toute la violence brute... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Pete Dexter s'y entend pour vous scotcher niveau thriller . J'avoue avoir un peu moins adhéré à son western sur papier recyclé format A6 .

Deadwood , Black Hills , 1876 .
Là où tout commence et tout finit .
Trois visiteurs atypiques s'y rendent dans le but avoué d'y faire fortune , l'exploitation minière et la fièvre de l'or attirant alors tout besogneux prospecteur en mal d'argent .
Bill Hicock , Malcolm Nash et Charley Utter , le narrateur , furent de ceux-là pour le meilleur mais surtout pour le pire...

Ne nous y trompons pas , le véritable héros de ce bouquin n'est autre que le l'Ouest sauvage , magnifiquement dépeint du reste . Si de grands noms émaillèrent ce récit – Hicock , Calamity Jane...- , ils ne firent que renforcer le mythe de ces contrées hostiles où la loi du plus fort prévalait plus que tout .
Fort d'un contentement de lecture jamais démenti niveau polar , j'attaquais ce western par la face Nord et en ressortais mitigé , avec le sentiment d'avoir dévalé une piste blanche là où la noire me promettait ses inclinaisons à près de 120 % celsius , dixit le théorème de Thalès blaise , bien sûr...
Véritable bouquin d'ambiance à la Sergio Léone - sans image ni musique , auquel cas le terme de film eût été beaucoup plus judicieux - , je l'ai trouvé , par moments , véritablement longuet .
Me doutant bien que cela ne pouvait flinguer à tout va sur près de 600 pages , je m'attendais à beaucoup plus de rythme , d'où une légère amertume en bouche , au final...

Deadwood , lecture très plaisante , pas transcendante .
3,5/5
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Deadwood
Traduction : Martine Leroy-Battistelli

ISBN : 9782070337248

"Deadwood", littéralement "Bois Mort", est probablement le livre que, compte tenu de certaines circonstances extérieures, j'aurais mis le plus de temps à lire dans toute mon existence. Et pourtant, c'est un bon roman même s'il n'a pas l'ampleur épique habituelle à un hymne nostalgique à la gloire du Far-West, ce Far West désormais si éloigné dans le temps que les descendants des pionniers, englués dans une violence de plus en plus puissante en raison des intérêts financiers, des gangs, de la drogue et de la situation internationale actuelle (qui n'a rien de stable, nous le savons bien, nous aussi, en Europe) se retournent souvent pour contempler avec mélancolie ces ombres figées dans le passé.

Un passé qui était si simple, un passé que célèbre encore la country music. Il y avait - en tout cas au cinéma jusqu'à l'arrivée de Sergio Leone dans le paysage - le bon (toujours habillé de blanc et rasé de près) et le ou les méchants (habillés de noir et mal rasés), les entraîneuses du saloon, garces ou filles au grand coeur, et les femmes honnêtes, celles qui appartenaient à la petite bourgeoisie des commerçants et les simples épouses de fermiers. Il y avait aussi les Indiens (forcément féroces jusqu'à ce que l'on commençât à se poser des questions honnêtes sur ce qu'ils avaient pu ressentir devant l'invasion des Blancs) et les Mexicains (endormis au soleil ou alors tirant dans tous les sens en poussant des clameurs de joie). Un chien ou deux qui passaient dans des rues écrasées de soleil et de silence. de temps à autre, il y avait des guerres, celle du Mexique ("Remember the Alamo !" avec l'admirable version de Johnny Cash ) mais aussi la terrible Guerre de Sécession (que les Américains, toujours pragmatiques, appellent "the Civil War"), le prototype d'une guerre qui, au siècle suivant, allait envoyer tout le monde dans les tranchées de l'Horreur, la guerre 14-18, et établir définitivement (en tout cas pour un temps) la puissance financière et sociétale des Etats-Unis d'Amérique.

Et puis, bien sûr, il y avait les hors-la-loi. Au pays de la statue de la Liberté, ils eurent souvent d'étranges destins. Certains d'entre eux, comme Jesse James et sa bande, directement issus de la Guerre de Sécession, finirent par être tenus par des héros. Billy the Kid n'était pas, dans sa jeunesse, un si méchant garçon. Combien encore pourrait-on citer ? Tous en tout cas, qu'ils fussent de véritables délinquants ou de simples tueurs à gages embauchés par une ville exaspérée d'être rackettée par des bandes de brigands authentiques afin de la débarrasser une fois pour toutes de cette plaie, ont leurs noms, inscrits en plus ou moins gros caractères dans l'Histoire du Far West - bien que, pour la plupart, on ne se rappelle plus là où ils furent enterrés.

"Deadwood", ville qui s'établit illégalement sur le territoire indien dans les Black Hills, lors de la Ruée vers l'Or provoquée par le général Custer, fut détruite dans un incendie en 1879. Reconstruite, elle est classée aujourd'hui au Patrimoine national américain. (Elle a au passage inspiré l'excellente série éponyme HBO, qui se base en partie sur le roman de Pete Dexter.) Une ville de légende, donc, où repose la dépouille de Wild Bill Hickok (de son vrai nom James Butler Hickok), qui y fut assassiné le 2 août 1876, d'une balle dans la tête, alors que, fait exceptionnel chez lui, il avait accepté de s'asseoir dos à l'entrée du saloon. Il était alors en pleine partie de poker et tous les amateurs de western connaissent la main qu'il avait lorsque la Mort le surprit : huit de trèfles, as de piques, as de trèfles et huit de piques, la cinquième carte, restée couverte, étant sans doute le neuf de carreaux. Cette combinaison prit par la suite, dans le milieu des joueurs, le nom de "Dead man's hand", soit "la main du Mort" - et c'est le nom qu'elle porte encore.

Repose aussi à Deadwood la dépouille mortelle de la célèbre Martha Jane Cannary, qui se surnomma elle-même "Calamity Jane." Autre figure légendaire de l'Ouest américain, elle eut une fille, peut-être de Hickok, et revint mourir, de ses nombreux abus alcooliques et aussi de sa lassitude face à une existence qui ne lui avait donné pour avantage qu'un redoutable talent de tireur, là où gisait Wild Bill Hickok depuis vingt-sept ans, à Deadwood. le fantasme de Calamity Jane reste d'avoir été l'épouse légitime de Hickok. Il semble que celui-ci n'ai jamais eu qu'une seule épouse de ce type, la funambule Agnes Lake. Quoi qu'il en soit, comme Wild Bill partit pour Deadwood en compagnie de Calamity, pour l'or mais aussi parce qu'il avait besoin de "changer d'air" - le frère de Custer lui-même rêvait de lui faire la peau - il est possible que, dans un moment de beuverie ou peut-être attirés l'un par l'autre par leur "célébrité" respective - tous deux étaient entrés, vivants, dans la légende de l'Ouest - ils aient eu une brève liaison.

Cette hypothèse est violemment rejetée par Pete Dexter en la personne de son héros principal, celui qui raconte l'histoire à la troisième personne et qui n'est autre que Charley H. Utter, dit "Colorado Charley", autre figure, moins connue il est vrai, du Far-West, qui s'était lié avec Wild Bill et s'était donné pour mission de veiller sur lui. Hickok buvait en effet beaucoup, sans perdre pour autant sa redoutable habileté au pistolet. Comme, en ce temps-là, beaucoup de jeunes gens rêvaient de se faire un nom en abattant un tireur aussi réputé, Hickok, même quand il ne les recherchait pas, s'attirait beaucoup d'histoires. Et il agissait parfois en état de légitime défense. Dans le roman, Hickok sent qu'il arrive au bout du rouleau - il est presque certain qu'il est atteint de la syphilis et, sur les conseils des médecins de l'époque, se badigeonne tous les jours de mercure, ce qui, de surcroît, l'empoisonne lentement - et que sa fin l'attend à Deadwood. Comme il devient peu à peu aveugle, Charley a une seconde raison de veiller sur lui - tout en s'assurant que Wild Bill ne s'en aperçoive pas.

Pete Dexter a retenu beaucoup de détails sur Charley Utter : sa taille peu élevée (1,65 m), son élégance et une manie qui surprenait beaucoup à l'époque, y compris ses amis les plus proches : sa volonté affirmée de se baigner tous les jours. Ce qui permet d'ailleurs à l'auteur d'introduire ce personnage si attachant qu'est l'Homme au Bouteilles, surnom du préposé aux bains de Deadwood, un "fou" qui, très souvent, exprime la voix de la sagesse dans cet univers de violence où, à leur arrivée, Wild Bill et Charley voient deux hommes trimballer, chacun à sa façon, deux têtes coupées. le premier est un Mexicain qui la tient à la main, debout sur son cheval. le second est Boone May (probablement, mais en beaucoup plus laid que l'original, Daniel Boone May), qui se promène avec, dans une sacoche, la tête d'un hors-la-loi qu'il vient d'abattre contre récompense.

La plupart des personnages qui apparaissent dans le roman ont d'ailleurs existé - cherchez par exemple le nom de Lurline Monte Verdi et vous trouverez tout ce que vous voulez sur le Net ; idem pour Seth Bullock et Solomon Star -, tout comme le Deadwood dépeint par l'auteur et qui a évidemment beaucoup changé lors de sa reconstruction. C'est pourquoi l'on est en droit de déplorer que le texte ne soit pas empreint de ce souffle qu'on attend en général dans ce genre de cas. Hickok est présenté comme obsédé par "la célébrité" et il est si silencieux que le lecteur, malgré tous ses efforts, ne parvient pas vraiment à savoir ce qu'il pense, ni ce qu'il est ou a été vraiment. le personnage de Calamity Jane, malgré le refus de toute idylle entre Hickok et elle, est tout de même plus fouillé et sonne plus juste. Mais Dexter n'aurait pu, il est vrai, effacer les efforts remarquables qu'elle accomplit lors de l'épidémie de variole qui sévit à Deadwood, puis à Cheyenne. Il omet par contre de préciser que les obsèques de Martha Jane Cannary furent vraiment imposantes et que tout Deadwood vint rendre un hommage appuyé à celle qui avait sauvé tant de malades de la variole, à tel point que l'homme qui ferma son cercueil n'était autre que l'un des bébés qu'elle parvint à ramener à la vie.

En ce qui concerne Charley Utter, Dexter adopte la version qui veut qu'il soit mort au Panama, en 1912, emportant avec lui les souvenirs d'une vie riche en excès, en bizarreries et en amitiés étranges.

Tel qu'il est, ce roman colle au maximum, à mon avis, à la réalité mais le style demeure plat (peut-être à dessein d'ailleurs, pour combattre l'emphase avec laquelle Wild Bill Hickok, Calamity Jane, Jack McCall - l'assassin de Bill - l'infâme proxénète al Swearingen, et tant d'autres comme William Cody, dont le nom est cité çà et là - car Wild Bill comme Calamity travaillèrent pour lui - s'acharnèrent à raconter, voire à s'inventer des exploits). Si l'on peut comprendre le désir de l'auteur de s'en tenir aux faits et rien qu'aux faits (en introduisant cependant quelques personnages fictifs comme l'Homme aux Bouteilles ou la touchante Poupée Chinoise), on serait tenté d'affirmer qu'il a trop bien réussi. Un peu plus de flamme eût été nécessaire. On sort donc de là un peu déçu mais avec le désir de se renseigner un peu plus sur tous ces personnages atypiques qui défilèrent à Deadwood. Et de trouver un livre, roman ou pas, qui rende un peu plus justice à ce qu'ils portaient en eux - sans s'en rendre pleinement compte - de flamboyant et d'exceptionnel. Et puis, bien sûr, les habitués de la qualité HBO courront se procurer l'intégrale de la série (3 saisons en tout). ;o)
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Couverture très attirante. Et comme, jusqu'à maintenant, j'ai aimé tout ce que j'ai lu en western, je prends. 1876 : Arrivée de deux hommes et d'un gamin à Black Hills dans le Dakota du sud. On y trouve des chercheurs d'or, des hors-la-loi, des têtes coupées, des chinois, des indiens, des prostituées, un fou collectionneur de bouteilles, Calamity Jane et James Butler Hickok. Personnage singulier qu'est Charley, préoccupé par son hygiène corporelle et par sa flûte (pas celle qui émet du son). Mélange de véridique et fiction. Des dialogues drôles mais j'ai trouvé l'histoire un peu brouillonne et des longueurs. Western dont j'attendais plus.
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Bienvenue à Deadwood, Dakota du Sud en pleine conquête de l'Ouest et ruée vers l'or. La ville est située aux pieds des Black Hills, territoire des indiens.

Dès les premières pages, on rencontre Will Bill Hickok et son acolyte Charley Utter qui arrivent en ville pour prospecter afin de s'installer durablement sur ces terres en pleine expansion. A leur arrivée, effectivement comme cela est précisé en quatrième de couverture « un mexicain se promène avec une tête d'indien et un certain Boon Mai se promène avec une tête de fugitif ». le ton est donné, la lecture ne sera pas catégorisée dans les romans jeunesses !

On découvre les véritables vies de Wild Bill, Charley, Calamity Jane Cannary, le pasteur Smith, al Swearengen, Seth Bullock, Jack McCall… une palette de personnages uniques, atypiques et hauts en couleur. Ils ont participé à la construction de cette ville qui compte aujourd'hui 1300 âmes et dont le cimetière est rempli des noms susmentionnés.
C'est donc plus qu'un roman, c'est un moment d'histoire avec des personnalités fortes de l'époque. L'auteur est respectueux des dates, des moments historiques et des biographies des protagonistes.

Le livre est truffé de rebondissements, pas de temps morts ou de mots de trop.
Les personnages principaux ou annexes sont véritablement improbables et le cadre est typique : des saloons, des bordels, des hors la loi, des chercheurs d'or ou des mineurs, des shérifs, son quartier chinois… c'est très rude et très fleuri mais j'ai passé un extraordinaire moment de lecture.
Je recommande aux amateurs des genres western, roman noir et biographie.
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Avec Deadwood, Pete Dexter, produit tout à la fois un roman noir et un western. Il ne s'agit pas d'un un policier, contrairement à ce qu'avance l'éditeur mais d'un roman atypique qui a été adapté au cinéma et en série télévisée.

Le western retranscrit ici la vie de tous les jours à Deadwood, une ville qui s'est construite grâce aux prospecteurs d'or, aux immigrants et à toute une société interlope que le lecteur va progressivement découvrir. le ton est ici dur, brutal, scatologique (non cette flûte-là n'est pas un instrument de musique). Ce n'est certes pas de la grande littérature mais de quelque chose de profondément viril, misogyne et violent. Les sentiments suscités par cette lecture sont nombreux et ambivalents, aussi vaudra-t-il mieux les réserver à un public averti.

L'âme humaine est ici dépeinte dans ce qu'elle offre de moins bon (le pire est toujours possible) : meurtres impunis, folie progressive, viols, violence physique, psychologique et verbale, alcoolisation permanente. Tout cela est très sombre. A une écrasante majorité, les personnages sont directement issus de ce terreau et croissent en conséquence.

Il n'y pas vraiment d'intrigue ici. L'histoire se décompose en cinq parties dont une est une rapide conclusion. Les quatre autres ensembles sont liés entre eux, forment un tout, mais n'offrent pas de fil rouge, sinon celui de Deadwood. le narrateur omniscient s'intéresse à plusieurs personnages, mais c'est essentiellement Charley Utter qui bénéficie de son attention et devient de fait le protagoniste. Celui-ci fera exception à la règle en étant plus sympathique que les autres personnages.

Plusieurs célébrités sont également mises en scène : Wild Bill Hickok et Calamity Jane. Leur présence est bien répartie de manière à toujours avoir une guest-star sous la main. La galerie des personnages secondaires est également fournie et intéressante : la Poupée chinoise, Agnès, Malcolm, Solomon Star, le shérif et surtout un bien curieux sbire : l'homme aux bouteilles.

Le destin de chacun d'entre eux est un petit temps fort. Il est difficile d'anticiper la direction prise par l'auteur, qui nous offre plusieurs belles surprises. La succession de nombreuses péripéties fait ici office l'histoire et complète cet effet de croisée des chemins. Cette absence d'intrigue unique au profit d'une multitude d'histoires est surprenante bien qu'un peu lassante, puisque le roman dépasse de peu les six cents pages. le dénouement imprévu se fait également attendre.

Il s'agit donc ici d'un roman particulier qui suit ses propres règles. Il devrait tout naturellement plaire aux adeptes de western et de romans noir.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Il se retourna vers Solomon, et vit encore du sang. Sa figure en était recouverte, il avait du sang séché sur les cheveux, les mains et les poils. Bullock s'approcha de lui et lui examina la tête. C'était forcément au crâne qu'il était blessé, le sang ne coule pas vers le haut. Il ne vit rien.

- "Solomon," dit-il lentement. "Où êtes-vous blessé ?"

Salomon ouvrit les yeux, mais son regard ne se posa nulle part. A son expression, Bullock s'attendait vaguement à l'entendre utiliser un langage de son invention, mais quand il rompit enfin le silence, il prononça des paroles apparemment sensées. Surtout pour un individu nu et couvert de sang, assis par terre à cinq heures du matin.

- "Il est arrivé une chose inexprimable."

Bullock s'assit et attendit la suite. Dans toute l'histoire de leur association, jamais Solomon n'avait employé le mot "inexprimable", sauf en référence à des questions pécuniaires. Par exemple, "Monsieur, ces marchandises présentent une non-conformité inexprimable par rapporte à notre contrat, par conséquent, nous en refusons la livraison."

Et voilà, "inexprimable" signifiait que Solomon n'acceptait pas une livraison.

-"Inexprimable," répéta-t-il.

- "Quoi donc ?"

Bullock imagina une bande de mineurs ivres, en train de démolir leur beau four tout neuf.

Solomon fixait le mur, y contemplant l'inexprimable. Bullock le prit par l'épaule et le secoua. Solomon branla du chef, comme quelqu'un qui s'est endormi dans une diligence. Puis, quand Bullock le lâcha, il dit :

- "Il y a des morceaux de Ci-an partout sur le plancher.

- Vous êtes allé dans une fumerie d'opium. Vous avez vu des choses qui n'existent pas."

Solomon secoua lentement la tête.

- "Il n'y a pas un seul Cheyenne à plus de cent kilomètres à la ronde," insista Bullock.

- Elle a été découpée en morceaux.

- Où ça ?

- A Chinatown.

- Mais enfin, Solomon, que diable êtes-vous allé faire à Chinatown ?

- C'est là qu'elle est," dit Solomon en refermant les yeux comme s'il ne supportait pas d'en voir davantage. ... [...]
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Si l'on veut connaître quelqu'un, il n'y a qu'à l'emmener à proximité d'un gisement aurifère. Charley avait vu des hommes voler leur frère et leur père, maltraiter leur femme et abandonner leurs enfants, sous l'emprise de la fièvre de l'or. La plupart du temps, ils s'imaginaient qu'ils allaient revenir et réparer le mal qu'ils avaient fait, une fois qu'ils seraient riches. Ils croyaient aussi que l'or était un remède.
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C'est la première fois que Solomon notait de la tristesse chez les Chinois et , peu à peu, il réalisa qu'il en était la cause. Il vit les maisons disparaître, jusqu'à la lisière méridionale de la ville ; il entendit les cris que transportait le vent.
Il lui sembla même que le vent les cueillait, l'un après l'autre, pour les lui apporter, là, sur la colline, avant de les emmener plus loin et de les laisser tomber un à un, dans les crevasses des Hills, où personne ne viendrait jamais les chercher.
Alors il se rendit compte de ce qu'il avait fait et de ce qu'il avait perdu, car il reconnut que l'un de ces cris était le sien.
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- Vous avez remarqué, lui dit-il, ceux qui savent tout le temps ce qu’ils auraient fait sont toujours ceux qui ne le font jamais ?
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L'élan était à une quinzaine de mètres, et il entendit le déclic. Il s'arrêta de nouveau, en les considérant d'un air perplexe. La balle lui déchira le poitrail ; il fit demi-tour, comme pour repartir, puis s'écroula sur les cailloux. Les biches n'avaient pas bougé. L'une d'elles l'effleura de son museau.
- Les autres, dit le capitaine.
Bill et Charley se regardèrent, puis Charley se leva, ramassa une pierre et descendit vers le fond du ravin, en se tenant dans la ligne de tir du capitaine. Puis, quand il fut suffisamment près des femelles, il leur lança la pierre en poussant des cris. Elles s'enfuirent.
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