Contes de Noël

Mea culpa, maxi mea culpa, je viens d'arrêter ma lecture. C'est assez rare que je déclare forfait mais quand, arrivé à plus de la moitié d'un livre, on n'est toujours pas "entré" dans l'histoire et que l'on commence à compter le nombre de pages qu'il nous reste à lire, ce n'est pas bon signe.

Prenons, par exemple, le conte "Le grillon du foyer" : ce qui aurait pu se résumer par "Mme Peerybingle va chercher de l'eau à la fontaine par un froid glacial puis rentre et met la bouilloire sur le feu" est délayé sur cinq pages pleines. Cinq longues pages au cours desquelles il ne se passe absolument rien de plus qu'une bouilloire qui bout. Et ce n'est qu'après ces cinq longues pages qu'intervient, enfin, un grillon... et nous voilà repartis pour deux autres longues pages d'un grillon qui fait crrri crrri crrri et d'une bouilloire qui fait hum hum hum.
C'est long, long, long, je m'y perds, je m'ennuie, je ne trouve pas la féerie attendue et ne comprends pas l'intérêt de ces descriptions qui n'en finissent pas - dont certaines, d'ailleurs, m'ont semblé absconses même en relisant les phrases plusieurs fois.

L'histoire de Scrooge et des fantômes de Noël est du même acabit. Et même si, pour apprécier vraiment le conte, ça n'aide pas de se représenter Scrooge en canard, je dois reconnaître que sans le merveilleux souvenir du "Noël de Mickey" de Walt Disney, avec Picsou dans le rôle de Scrooge, je n'aurais pas tout saisi de l'histoire de Dickens.

Par ailleurs, je me pose la question de savoir pour qui Dickens a écrit ces Contes de Noël ? Car si c'est pour les enfants - même en 1843 où ils étaient sans doute moins impatients qu'aujourd'hui - je ne pense pas qu'ils aient été très nombreux à les trouver passionnants dans les textes. Les parents ont certainement dû les réadapter pour les conter à leurs petits et qu'ainsi leur transmission perdure sur les dix-sept décennies suivantes.

À mon sens et je le regrette, c'est dommage d'avoir imaginé tous ces jolis contes et de perdre ses lecteurs par une narration soporifique. Naturellement, il n'est pas question pour la modeste lectrice que je suis de porter un jugement de valeur sur l'écriture de Dickens mais j'avoue que cette première approche ne m'a pas motivée à en tenter une seconde.

Il me tardait de découvrir Dickens et, avec l'auteur, "Un chant de Noël" dont il est difficile de passer à côté des nombreuses adaptations durant son enfance. La lecture du premier conte a été un réel plaisir, moins pour son écriture (morale un peu trop mièvre à mon goût) que pour tous les souvenirs, les images, que les mots ont ravivé dans ma mémoire.
Ensuite, tout se complique et j'en viens à écrire une critique pour dire qu'à mon avis, les autres contes de Noël n'en valent pas la peine. Tous reprennent à peu près la même structure qu'Un Chant de Noël, les mêmes clichés de personnages, en se perdant dans un tel flot de descriptions pas forcément utiles et, surtout, qui d'un texte à l'autre semblent calquées les unes sur les autres, qu'on ne sait plus très bien quelle histoire on doit suivre. Comme tout doit bien se finir à chaque fois, la fin est d'ailleurs annoncées à l'avance, et les dialogues moralistes qu'échangent sans cesse les protagonistes deviennent vite insupportables.
D'une manière générale, on a un tel étalage de bonne pensée que ça devient absolument indigeste. J'ai terminé la dernière nouvelle en diagonal.
Une très mauvaise expérience de lecture qui ne me donne malheureusement pas envie de poursuivre mon exploration dans la bibliographie de cet auteur...

Il faut le reconnaître : mis à part le "Chant de noël", Dickens n'écrit pas de très bons contes.
Non seulement ils apparaissent souvent comme trop longs, mais en plus ils n'offrent pas une once d'enchantement. Un conte ne doit pas nécessairement contenir de la magie pour être considéré comme bon, mais au moins sa morale doit être claire et ses personnages un minimum attachants.
Ici, j'ai malheureusement eu la désagréable impression d'avoir perdu mon temps.

Idée de départ / Accroche du début de livre : 6/10
Développement des personnages : 4/10
Style de l'écriture : 2/10
Rendu de l'histoire : 2/10
Total 14/40 Babelio 1,5/5

Mauvaise idée de vouloir se plonger dans ce livre afin de retrouver un peu de magie de Noël compte tenu les temps troublés que nous traversons. La magie aurait pu opérer si l'auteur n'était pas aussi moralisateur. Et quand on est aussi moralisateur et cul d'église que l'est Charles Dickens, on est fatalement, aussi, imbu de sa propre personne.

J'ignore encore pourquoi je me suis laissé tenté par ce livre, peut-être parce que je l'avais offert à ma compagne aimant la magie de Noël et que j'ai trouvé étrange qu'elle ne le finisse pas. J'ai pu me rendre compte pourquoi en lisant moi même ce livre. Même si la première nouvelle (que tout le monde connaît) reste dans l'esprit de noël, les autres nouvelles selon moi, sont tout sauf des contes de noël. Par contre l'auteur ne se prive pas pour nous donné des leçons d'un bout à l'autre du livre, rendant ce dernier presque indigeste. Un peu comme un long réveillon ou les plats se sont succédé à une cadence des plus élevés.

Les leçons données par l'auteur sont diverses mais ce qui revient le plus c'est la damnation pour les non-croyant. Tout cela dans une prose qui laisse franchement le doute sur la notoriété de l'auteur. Même s'il est vrai que c'est un auteur d'une autre époque.

Bref si vous cherchez la magie de Noël ce n'est pas dans ce recueil de nouvelles que vous le trouverez, passez donc votre chemin regardez plutôt un bon vieux films sur noël, plutôt que perdre votre temps précieux avec ce livre qui finira au final par vous énerver.