L'ouvrage que j'ai lu n'est pas composé exclusivement de nouvelles de Dickens, mais regroupe des textes de différents auteurs. Ce n'est donc pas le même livre que celui correspondant à la fiche babelio, pourtant le numéro ISBN est le même…
Mais, laissons là ces problèmes techniques et revenons à ce recueil superbement illustré qui offre une parfaite lecture de saison.
Le texte qui ouvre le bal est le plus faible du recueil. « L'arbre de Noel » de Dickens n'est ni un conte, ni même vraiment une nouvelle. Il n'y a pas d'histoire à proprement parler. Il s'agit plutôt d'une évocation nostalgique de souvenirs d'enfance liés aux fêtes de Noel, aux lectures d'enfants… J'avoue m'être un peu ennuyée en lisant ce texte et j'ai donc craint pour la suite de ma lecture.
« Conte de Noel »
De Maupassant ne m'a pas totalement réconciliée avec le recueil. Cette histoire de miracle, très imprégnée de religiosité n'est pas la meilleure nouvelle de l'auteur. L'intrigue n'est guère passionnante mais heureusement, on prend plaisir à savourer la belle écriture
De Maupassant.
Vient ensuite le classique des classiques « la petite fille aux allumettes » d'Andersen. Même si on connait tous l'histoire, même si on l'a tous lue et relue, j'avoue que j'aime toujours autant ce conte si beau et si triste. Ce conte est pour moi un modèle de simplicité et d'intensité.
Avec le 4ème récit du recueil, me voilà parti en terrain inconnu avec un auteur que je ne connaissais pas du tout,
François Coppée. « le louis d'or » fut une belle découverte. L'histoire très morale, sans adopter un ton moralisateur est très bien racontée et s'avère très émouvante.
Encore un auteur inconnu de moi avec le conte suivant, « le Noel du petit joueur de violon » de
Camille Lemonnier. Ce récit ressemble de façon frappante à « la petite fille aux allumettes ». le sujet est donc poignant et efficace mais ne souffre pas la comparaison, inévitable, avec le conte d'Andersen.
«
Les trois messes basses » d'
Alphonse Daudet est un très bon récit très bien mené, sur un sujet intéressant et abordé sous un angle assez inattendu. L'écriture est très plaisante.
« Un conte de Noel » de Maxime du Camp ne m'a pas séduite. Ce récit est teinté d'une religiosité qui me gêne un peu. Il ne s'agit pas ici d'inviter à se montrer plus charitable, plus bienveillant, plus compatissant, en un mot plus chrétien dans le bon sens du terme. On retrouve ici le thème des pauvres qui, parce qu'ils ont été très pieux, trouvent la félicité au paradis. Ce propos m'a toujours gênée, me donnant l'impression qu'il invite à une forme d'apathie. Les récits où les pauvres doivent se consoler de leur triste sort ici-bas en pensant à leur bonheur dans l'autre monde, ça me saoule.
Le récit suivant est heureusement bien meilleur. « Nuit de Noel »
De Maupassant est un récit très bien mené sur un sujet original pour un conte prenant place à Noel. La chute est très amusante, ironique à souhait. L'écriture est superbe et on retrouve avec bonheur la verve de l'auteur. Savoureux.
Sans que je m'explique pourquoi, j'ai toujours détesté « le sapin » d'Andersen. Cette relecture ne m'a pas réconciliée avec ce conte qui provoque en moi gêne et agacement. Peut-être parce qu'il est vraiment trop con ce sapin !
Le gros morceau du recueil, à la fois par la taille et par la qualité, est « un chant de Noel » de Dickens. Cette nouvelle est un véritable petit bijou de narration, si finement ciselé, si parfaitement raconté qu'il a été l'inspiration de pléthores d'histoires de Noel sur papier ou sur écran, souvent pour le pire, rarement pour le meilleur. le personnage de Scrooge est si bien dépeint qu'il n'est pas étonnant qu'il soit devenu un archétype, l'incarnation du vieux grippe-sou acariâtre et égoïste. Mais le talent de Dickens ne réside pas seulement dans la peinture saisissante de ce personnage médiocre. Si Dickens excelle à décrire la médiocrité humaine, il sait également dépeindre la bonté. Les scènes de bonheur sont superbes. Pleines de tendresse et d'humanité sans tomber dans une mièvrerie que beaucoup n'auraient pas su éviter. Et puis, ce conte est admirablement construit. du coup, même si l'évolution du personnage principal est un peu trop spectaculaire on y croit.
J'aime bien me faire des petits programmes de bouquins et de films selon certaines occasions. Pour les vacances au bord de la mer, une aventure maritime en roman et « les dents de la mer » en film par exemple… Chaque année, je me concocte un petit programme Halloween avec quelques bouquins (du
Lovecraft par exemple) et quelques films (du cinéma d'épouvante classique, un film d'horreur des années 80)… Ce recueil était donc parfait pour accompagner mes fêtes de fin d'année aux côtés de ma sélection cinoche sachant que la trinité des films de Noel est « La vie est belle » de Capra, « Gremlins » de
Dante, et « Die Hard » de McTiernan auquel on peut ajouter « Black christmas » de Bob Clark. du coup ça fait plus trop une trinité… Bon j'arrête là ma digression pour conclure ce billet en disant que ce recueil m'a permis, malgré quelques textes dispensables, de passer un très bon moment.