Un réveillon avec ma fille , gamin, c’est comme de se retrouver au cœur d’un cyclone tropical, tu es content une fois qu’il est passé.
J’ai toujours préféré trouver refuge dans les livres . Eux seuls possèdent ce pouvoir fantastique de m’arracher , le temps de la lecture, à la fange dans laquelle je me débats à longueur de jour.
Clotilde aimait consigner les choses, des choses aussi insignifiantes que la chute des premiers flocons. De la même manière elle se plaisait à emprisonner l'existence dans un corset d'habitudes, le feuilleton télé du début d'après midi, la séance de cinéma du lundi avec les amies, les cours de poterie du mardi soir, le marché du mercredi matin, la médiathèque le vendredi, la pâtisserie du dimanche, autant d'oeillets où glisser le lacet pour bien enserrer les jours, et avancer d'un rendez vous à un autre sans avoir à contempler l'abîme du temps qui passe. Sans parler de cette manie exaspérante de dresser la table du petit déjeuner pour le lendemain avant l'heure du coucher comme on dresse un pont entre deux rives.
Comme souvent, les inquiets et les frileux de tout poil dans leur souci imbécile de devancer la pénurie n'avaient rien fait d'autre que de la créer.
J'avais fait deux ans d'Algérie, comme lui. C'est drôle la guerre, comme ça peut rapprocher les hommes quand ça ne les tue pas.
La vie est jalonnée de coïncidences de toutes sortes, bonnes ou mauvaises, eut envie de lui dire Emmanuelle.
Les vibrations montaient dans ses bras, se propageaient dans tout son corps, tandis que cramponné aux commandes, il s'efforçait de dompter la machine qui l'entraînait vers l'avant.
Le jeune homme se surprit à ressentir une forme de fierté à se voir ainsi intronisé dans l'univers secret de son aïeul.
Les épanchements sentimentaux n'ont jamais été le fort de la famille Kovacs et l'éloignement a fini par faire de nous des étrangers embourbés au milieu de leurs silences, incapables de se raconter et encore moins de s'écouter.
Le vieil homme enviait les arbres. Leur faculté à se retirer du monde à l'approche de l'hiver, à figer la course du temps dans le cœur des racines avant de laisser la sève gorgée de vie affluer de nouveau vers leurs branches à l'arrivée des beaux jours le fascinait. Une existence passée à mourir pour mieux ressusciter.