Les premières gouttes se sont ruées sur le feuillage moribond des arbres en crépitant violemment, avant que les trombes ne s'abattent sur le massif et cascadent des des versants de la montagne pour aller grossir le lit de la Voljoux, noyant ses pierres rassasiées de soleil.
Irradiant sur son flanc gauche, le feu rayonna jusqu'à l'extrémité de son bras. [...] Faire le dos rond, être un galet de rivière dans les eaux tumultueuses d'un torrent de montagne, ne pas offrir au mal plus de prises que nécessaire
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Vous savez comment sont les rumeurs, des trains sans conducteur impossibles à arrêter une fois lancés sur les rails.
Le beau était ailleurs, il se trouvait plus haut, caché au cœur des nuages coiffant les sommets. Il était dans les forêts, dans les eaux sombres des lacs, sur les étendues nues des hautes chaumes, pas dans ces hameaux que les illuminations de Noël ne rendaient que plus désolés.
Qu'est-ce qui est froid, qui tombe du ciel en hiver, sur quoi on peut faire du ski et qui se termine par ''ile'' ?
De la neige imbécile !
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C'est drôle la guerre, comme ça peut rapprocher les hommes quand ça ne les tue pas.
Cette faculté d'embellir les choses même les plus laides, d'étouffer le fracas du monde, d'adoucir les angles, de combler les creux, d'aplanir les bosses fascinait l'octogénaire. Même les grands sapins n'étaient plus que rondeurs une fois dissimulés sous leur manteau.
La vie finit toujours par nous tuer.
Ce que l'on ne sait pas ne nuit pas.
Là où mes amies passaient leurs maigres économies à s'étourdir d'alcool et de danses le week end, jusqu'à l'abrutissement, j'ai toujours préféré trouver refuge dans les livres.