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Habituellement, il y a des chevaux du vent qui siffle à travers des rues en terre battue bordées de bâtisses en bois, où la banque côtoie le bureau du sheriff qui n'est jamais loin du saloon où le piano mécanique fait résonner ses notes bien fort pour tenter de se faire une place dans le brouhaha de la foule. Cette énumération de poncifs spinaliens a juste pour but de vous évoquer le far west, illustré par le western, qu'il soit US ou "spaghetti". de John Wayne à Clint Eastwood, le western n'est pas forcément bloqué en pleine guerre avec les indiens aux USA mais peut se situer en Bretagne aujourd'hui. C'est ce que montre Benjamin Dierstein dans Un dernier ballon pour la route, son dernier roman paru chez Equinox-les arènes.
Fréddie Morvan a été viré de partout : de l'armée, de la police, de la sécurité privée. Il n'y a que Didier, son frère d'armes et de picole qu'il a su garder. Ils sillonnent ensemble les villages et leurs bars. Ils sont missionnés par un ami de Freddie pour retrouver sa fille. Cette mission va l'amener à retrouver son village d'enfance son far west à lui. Il ve revoir Tante Susie Gwénolé dans sa cabane Bernard devenu "shériff" du village. Mais sa présence va être vite exploitée pour retrouver un gars disparu dans un contexte macabre de vaches mortes, mutilées dans les champs de la famille Larochelière.
Oui, le western n'est pas mort et il peut être français! Incroyable roman que celui que nous livre Benjamin Dierstein ici. Tout y est pour faire un grand roman noir : une écriture très singulière des personnages incroyables, principaux comme secondaires auxquels on peut facilement coller à une image westernienne connue comme la tante Susie, rugueuse à la Calamity Jane ou encore le sheriff Bernard qui fait régner la terreur sur ses terres et n'hésite pas à passer la limite de la loi. Et puis il y a cette histoire incroyable sous forme de road movie ou plutôt road book où Freddie et Didier tracent leur route en laissant beaucoup de dégâts après leur passage. L'auteur, avec ce nouveau livre, confirme sa place dans le roman noir français en y ajoutant ici une patte caustique, humoristique, branque un peu dans le genre de Barjot! Vous prendrez, je vous le garantis, un plaisir fou à suivre ces deux énergumènes qui sont loin d'être idiots tant que leur consommation d'alcool ne dépasse pas l'acceptable, ce qui n'est pas souvent. Vous vous ferez allègrement à cette analogie au western qui vous embarquera dès les premières pages et vous fera patienter dans votre canapé avant de pouvoir prendre, dehors dans un bistrot, un dernier ballon pour la route.
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L'une de mes lectures favorites de 2021.
Je ne rigole que très rarement en lisant, mais Dierstein a réussit à me faire rire au éclat tout le long. Bien que le style soit très familier avec énormément de grossièretés, ça n'enlève rien au charme de ce bouquin. J'ai adoré suivre les aventures de ces casses coups, un début et une fin à la hauteur de mes attentes. Si vous souhaitez rire à en pleurer, foncez !
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Voilà un thriller qui mêle joyeusement sang et alcool. J'ai lu dans une critique qu'on parlait de Polar éthylique. Pourquoi pas ? Il est ici question d'un road-movie halluciné dans la France d'en bas et d'à coté remplie de personnages eux-mêmes hallucinants et débordants de violence. J'y ai trouvé un côté très rock'n'roll et un ton peu commun. le genre de livre qu'on aime directement ou qu'on vomit. Personnellement, j'ai aimé à moitié parce que je l'ai trouvé foutraque, rempli d'inventivité mais qui flingue tous azimuts !

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Benjamin Dierstein nous avait habitué dans ces deux précédents romans à hanter les zones sombres des milieux politico-financiers , il nous offre aujourd'hui une intrigue foutraque , hommage aux brèves de comptoirs et à leurs acteurs , mettant en vedette deux olibrius aux caractères bien trempés et un brin imbibés …

Freddie Morvan et son pote Didier ont une mission à accomplir: retrouver la petite Romane et sa mère Marilou en chair et en os et de préférence en vie . Une mission confiée par Virgile de Larochelière à son ancien copain d'enfance , à l'époque où les deux habitaient dans le même village .
Depuis Freddie a fait du chemin enfin ...il s'est surtout éloigné de sa ville natale pour gagner la région parisienne ,avant de rentrer dans l'armée , puis dans la Police et de terminer détective privé , trois secteurs d'activité où sa hiérarchie a su reconnaître à sa juste valeur son intolérance pour le travail pour lui proposer de réorienter au plus vite son activité vers d'autres cieux moins laborieux . Sans boulot, Freddie s'est recroquevillé dans des réflexions existentielles basées essentiellement sur la couleur de l'alcool qu'il allait ingurgiter les prochaines minutes avant que Virgile le rappelle à son bon souvenir .
Une fois sa mission terminée ( non sans mal ) et avoir sorti des griffes de dangereux apaches la jeune Romane , ce n'est pas sa mère, également disparue , qui a surgi à côté d'elle , mais une ado black au caractère bien trempé , Lily -Prune .
Pour toucher sa prime, Freddie n'a pas d'autres choix que de retourner dans le village de son enfance qu'il a quitté des années plus tôt . Il va découvrir une ville bien changée , entièrement aux mains de la famille de Larochelière , dont les différentes exploitations emploient une majorité d' habitants de la commune et qui tente de modeler le village en fonction de ses ambitions économiques .
Mais la mort étrange de nombreuses vaches , la disparition mystérieuse d'un jeune vont mettre en ébullition une population aux abois et remettre Freddie et son pote Didier sur les rails de nouvelles périlleuses investigations .

L'auteur nous montre une autre facette de son talent avec cette histoire haute en couleur même si le (gros) rouge prédomine .
Outre des dialogues fortement dosé en humour noir dont la tonalité dépend du taux d'alcool dans le sang de nos protagonistes en goguette , on découvre une très belle brochettes d'énergumènes , un bestiaire (a)varié d'une incroyable variété : des piliers de bar qui soutiennent l'économie locale à leur manière , un type légèrement barré en couple avec une chèvre , David Croquette le chanteur qui anime le danse-floor du bar de Mado , des loups aux dents longues , une épouse -esclave , des vaches mortes et d'autres presque vivantes avant de passer à l'abattoir , une avaleuse d'assiettes , un “Général” dont la caboche est rempli de souvenirs de l'Indochine , le chien Enfoiré , Francis un fan inconditionnel de Cabrel et Michel le presque grand gagnant au Rapido.
Un Western post-moderne en Renault super 5 au milieu d'un grand nulle part , truculent et déjanté , savamment arrosé au Piconard ( Cocktail Picon-Ricard) , Ricard Suze ou autre gnôle de compost .Ça défouraille sec côté boutanches et côté pétards qui sortent comme par enchantement dès que ça sent le grabuge . Une lutte des classes à coeur ouvert où ceux d'en bas se rebiffent contre l'injustice , comme la saveur d'un roman social qui baigne dans une mare de Valstar frelatée .

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Après avoir refermé ce polar complètement déjanté mon sentiment est mitigé. Il y a des passages marrants, l'auteur s'est complètement lâché. Il ose tout même si c'est hors norme. La lecture est très agréable et les personnages attachants.
Mais tout cela manque un peu de tenu. L'histoire aurait méritée à être resserrée.
Un polar avec des défauts mais dans lequel on ne s'ennuie pas. Idéal à lire entre deux lectures plus sérieuses.
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Enorme ce bouquin. Je n'ai mis aucune citation car il y en avait trop a ecrire. Pour celui qui aime les dialogues de charretiers et les metaphores grossieres, il est impossible de passer a coté. Ca picole, ca se drogue, ca tue salement, c'est raciste, les personnages sont haut en couleurs mais au font c'est l'amour qui derriere ce livre. L'histoire est parfois fantasque mais s'en est marrant. J'ai adoré
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Freddie Morvan est las de tout. Pour manger, il accepte des boulots ingrats. Vivote. Pourtant, il avait tout pour réussir. Viré de la police, de l'armée et d'une agence de sécurité, il traîne son ennui jusqu'au jour où il accepte de se lancer sur les traces d'une gamine disparue. Selon certaines rumeurs, elle aurait été embarquée par un groupe de hippies. Avec son pote Didier, la traque commence, longue, surprenante, remplie de rencontres aussi inattendues que bizarroïdes. le village de son enfance n'a plus rien du souvenir qu'il en gardait. En plusieurs années, le monde a évolué et la mémoire transforme honteusement les instants de félicité. Sur place, il retrouve une faune fanée : des fermiers mélancoliques, des héroïnomanes, des sans-abris, des fillettes qui parlent avec les loups, des barmaids alcooliques, des veuves anarchistes, des chasseurs zoophiles, des médecins décervelés, des charlatans suicidaires, etc. Benjamin Dierstein profite de ce thriller pour régler ses comptes avec la France sarkozienne, parle d'hier comme s'il s'agissait de l'autre siècle, évoque les abandonnés du système, troque la révolte contre un humour vachard et tire tous azimuts. En sacré flingueur, il brocarde tout ce qui ronge les tripes, manie le langage comme un colt de western et traite la province comme s'il se baladait dans les plaines de l'Ouest sauvage, avec des cowboys prêts à dégainés et des Indiens dont on se défie. Puis, il y a cette histoire de vaches mortes. On songe évidemment aux bisons décimés par la folie destructrice des pionniers. Il use des gimmicks populaires, pose un rythme de slameur et use de la métaphore avec un savoir-faire qui fait mouche. Sans avoir l'air d'y toucher, il offre un polar atypique qui se boit avec la facilité d'une canette de bière : cul sec !
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J'ai reçu le roman « Un dernier ballon pour la route » grâce à la masse critique de Babelio « Mauvais genres ». Je suis extrêmement contente d'avoir pu le découvrir. C'est un roman qui m'a fait un peu peur à la lecture de la quatrième de couverture. J'ai eu un doute sur le fait qu'il allait me plaire en lisant la liste des personnages qui pouvaient y apparaître… Je pensais lire une histoire complètement barrée. Et si j'aime bien un peu d'originalité je suis moins fan des récits complétement loufoques. Ici je n'ai pas été déçue : si le roman est un peu déjanté, le fil conducteur reste bien tracé. Voici donc le roman en quelques points …
C'est un livre édité dans la collection Equinox des éditions Les arènes. L'objet livre est top : j'ai eu plaisir à feuilleter le livre. La couverture est un mélange d'affiche de film des années 70 et de culture pop : elle attire à la fois l'oeil et la curiosité.
C'est un western contemporain qui nous est annoncé dans le résumé et, en effet, on retrouve la plupart des codes du western. Il se construit autour de plusieurs oppositions comme cow-boys/indiens, fort/faible, sauvagerie/civilisation ou nature/culture. le western actuel qui nous est présenté remplace le saloon par un bar, les indiens sont les marginaux et les cow-boys sont représentés par une famille huppée qui contrôle l'ensemble du village. le livre fait référence au surwestern, western post-années 50 qui ne montre plus les cow-boys comme bienfaisants et source de progrès mais comme destructeur du patrimoine des indiens. le texte est par ailleurs très cinématographique.
Des thématiques engagées sont présentes comme l'omniprésence de la société de consommation avec ces zones commerciales vertigineuses où il ne fait pas bon de se perdre. Il y a également la thématique de l'industrie qui prend de plus en plus de place dans certains villages, jusqu'à les détruire complètement.
Les personnages sont également très particuliers. Outre les trois personnages principaux, un peu alcoolos et déjantés, les personnages secondaires sont comme sortis d'une cuite hallucinogène. Et c'est presque un euphémisme ! Une enfant qui parle avec les loups, une chèvre dépressive, une veuve anarchiste, une femme bodybuildeuse qui mange des assiettes et même un macchabée qui conduit …. Malgré tout ce cortège déferlant pages après pages, le roman reste logique et construit. La folie douce reste cantonnée à ces personnages secondaires et ne vient pas empiéter sur le fond de l'intrigue. Personnellement je pense que c'est très bien comme cela. Là où ça peut me déranger quelquefois quand le déroulement de l'histoire en devient complètement incompréhensible, ici le bon dosage fait que les scènes sont cocasses et plaisantes à lire.
L'écriture de l'auteur est, elle aussi, très bien dosée. Un vocabulaire proche de celui des bistrots de villages accompagné d'une écriture intelligente et métaphorique. La manière de l'auteur d'arriver à combiner des mots presque douteux avec des images pertinentes et poétiques est presque magique. Je ne résiste pas à vous mettre une citation : « Les étoiles se reflètent par millions dans les flaques de boues, comme si la gadoue avait volé leur éclat à toutes ces minuscules divas de l'infini. »
C'est un roman également très marqué par les souvenirs du personnage principal. Les américains voyaient un peu les westerns comme des romans ou films d'apprentissage. On retrouve un peu de cela dans les souvenirs adolescents de Freddie. Un passé où il découvre des émotions de vie, des sensations… et qui est très bien mêlé à l'intrigue.
Très bonne lecture, vous l'aurez compris … Avec beaucoup de manières d'aborder la lecture. Il propose une intrigue aboutie, non conventionnelle, qui prend tout son sens dans les dernières pages.
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[Au peuple des bars
Aux bouseux
Aux cassos
Et à tous ceux que les élites ont préféré oublier]
Benjamin Dierstein


“Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras” (Proverbe de bistrot)

J'ai reçu ce livre lors de l'opération masse critique : mauvais genre : pièces à convictions.
Nous suivons Didier et Freddie, deux anciens militaires, anciens de la police, anciens de services de sécurité. Virés à chaque fois. Fidèles à l'alcool qui coule dans leurs veines tellement qu'ils en boivent. Nous sommes dans la périphérie parisienne, dans une cité commerciale. Freddie est contacté par un ancien ami pour retrouver sa fille. Cela les amènera vers un village où propriétaires terriens et zadistes-apaches sont en opposition.
Dès les premières lignes j'ai été happé par le style d'écriture de Benjamin Dierstein. Truculent, délicieux, savoureux. L'histoire est plus facile à résumer et je me garderai de le faire. A cause des apaches on a tendance à penser ce livre est construit à la façon des westerns d'antan. Il y a de cela. Mais pas que. C'est aussi une comédie acide à la française qui montre les dérives de notre société vers une marchandisation du quotidien dans la première partie du livre et dans la seconde, une industrialisation forcenée d'un élevage de bovins.
Il est aussi question de loups. Mais cela suffit. La suite est à découvrir aux éditions les arènes.

“L'alcool n'est jamais la réponse, mais au moins il permet d'oublier la question”. (proverbe de bistrot)
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