"Le voyage dans le temps, c'est comme l'immortalité, c'est un fantasme compréhensible, mais il faut apprendre à accepter l'inacceptable. L'homme veut comprendre, c'est sa bonne nature, sa nature d'enfant. Observe, comprends, explique, c'est ton boulot de scientifique. Mais n'interviens pas. L'univers a ses lois, ça fonctionne, c'est un système qui s fabrique lui-même, à la fois architecte, manœuvre et produit, tu ne seras jamais plus maligne que lui."
"D'ailleurs, tout le monde à l'école était mou. Les profs, les élèves. Les uns étaient bêtement vieux et les autres allaient vite le devenir. Un peu d'acné, quelques rapports sexuels, les études, les gosses, le boulot et hop ! Ils seront vieux et ils n'auront servi à rien. Moi, je voulais être Marie Curie. Je n'avais pas de temps à perdre."
"Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n'arrive pas dans la vraie vie."
Cet été s’est achevé comme il avait commencé. Une longue agonie.
Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n’arrive pas dans la vraie vie.
Que la vie est une grande soupe dans un mixer au milieu de laquelle il faut essayer de ne pas finir déchiqueté par les lames qui vous attirent vers le fond.
(p. 115) Je suis passé devant un jardin minuscule dans lequel un homme très gros dormait en slip de bain sur une chaise longue en plastique sale. Sa peau était blanche en dessous, rouge au-dessus. J'ai pensé à une panna cotta à la framboise. Un peu plus loin, un autre homme, très gros aussi, lavait sa voiture, torse nu. Je me suis souvenue du torse du champion de karaté et je me suis demandé comment il était possible d'avoir deux torses si différents dans la même espèce animale. Je commençais à avoir des raisonnements scientifiques, à force d'étudier.
Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n'arrive pas dans la vraie vie.
La vie est une grande soupe dans un mixer au milieu laquelle il faut essayer de ne pas finir déchiqueté par les lames qui vous attirent vers le fond.
Je ne savais pas s'il existait des vies réussies, ni ce que ça pouvait signifier. Mais je savais qu'une vie sans rire, sans choix et sans amour était une vie gâchée.