Je me suis fendu la gueule, mais pas seulement.
Ce petit bouquin est vachement drôle, toutefois il énonce aussi des vérités sans mâcher ses mots et sans recours à des euphémismes pour oreilles délicates. D'ailleurs, ce n'est pas un livre ordinaire, un roman, puisqu'il s'agit en fait d'une pièce de théâtre, prévue pour être jouée en one-woman-show, car l'autrice,
Adeline Dieudonné, est également comédienne.
Elle raconte le réveillon de Noël passé chez son cousin Martin. Sauf qu'elle regarde les participants à cette soirée avec un oeil sans concessions, et à travers le prisme de la caricature. Rappelons que la caricature n'invente rien, elle déforme un peu, elle exagère tout. Et en exagérant les traits du cousin, son épouse, les invités et les enfants, on arrive à un résumé assez fidèle de notre société moderne qui va droit dans le mur, ceci étant une mention destinée à ceux qui croyaient qu'on était là juste pour se fendre la gueule.
En vrac : le cousin est comparé à un labrador, chien imposant et obéissant. Quant à cet autre convive, il est, lui, assimilé à un rottweiler. Là, on oublie la soumission, on est devant un carnassier, un patron de meute. Et puis il y a les femmes de ces deux mâles. Et les portées. Et la narratrice elle-même, avec son passé, ses échecs, ce qu'elle a vécu et qu'elle traîne. Et son regard sur le monde. Par exemple, pourquoi des réfugiés se noient-ils dans la Méditerranée ? "Parce que les chefs de l'Europe sont des chacals qui ont décidé qu'ils préféraient que ces gens meurent plutôt que de devoir les accueillir chez nous". Voilà, c'est dit.
Pendant les quelques heures que dure ce réveillon, cette belle fête familiale et religieuse, on fait le tour de pas mal de clichés, on déglingue un certain nombre de tabous, et on se souhaite bien sûr un joyeux Noël en attendant de remettre ça l'an prochain…
J'oubliais… Pourquoi ce drôle de titre ? Il faut le lire pour comprendre, et là encore, on n'est pas déçu !