Citations sur Reste (165)
C'est fou le pouvoir que j'ai. Si je décide qu'il ne m'a pas violée, le viol n'a pas eu lieu . C'est magique.
Pas de douleur, donc pas de victime ,donc pas de crime. Circulez.
Il y a une part de transformation dans les histoires d'amour ,j'en suis certaine, mais le désir qui meurt,c'est le désir qui meurt. Point.
« On dit séparation, divorce, rupture, on fait le deuil du passé, alors que le chagrin d’amour fait plutôt le deuil de l’avenir »
« On oublie toujours de dire merci, on dit je t’aime et on croit que ça suffit »
Ça a duré comme ça quelques semaines, des cafés en fin de journée.
Puis un jour je l’ai regardé quitter le bar après une heure de bavardage, on était vendredi, je savais que je ne le reverrais pas avant lundi et j’ai eu le sentiment qu’on m’attachait un organe. Je sais, c’est idiot, on boit des verres régulièrement avec un inconnu et on ne voit pas venir l’amour ? Sérieusement ? Oui, sérieusement.
Je fais le deuil de lui depuis le début. Je n’ai rien à regretter, je n’ai pas gaspillé une seconde. Je l’ai aimé comme je n’aurais pas pu aimer à vingt ans. Je crois qu’on ne s’aime vraiment qu’à l’ombre de la mort. Ou quelque chose comme ça.
C’est un jeu idiot. Il faut que j’arrête. Je me demande au bout de combien de temps les opérateurs téléphoniques réattribuent les numéros des morts.
Si on me jetait dans une forêt maintenant, si je n'avais plus le droit de revenir, plus de foyer, plus de lit sec et chaud, plus de murs protecteurs, juste un tapis de feuilles mortes et de branchages humides, les bruissements, les cimes grinçantes, le vent cruel, l'obscurité opaque, je serais terrifiée. Mais tout s'apprivoise, des gens l'ont fait.
En tout cas ce sens unique lui qui vient moi qui l accueille créait un déséquilibre que nous ne devions pas négliger. Ça me mettait dans une position d attente passive assez inconfortable et asphyxiante pour mon amour propre.
Je ne t'ai sans doute pas assez remercié, mon amour. On oublie toujours de dire merci, on dit « je t'aime » et on croit que ça suffit. Alors merci, pour tout ce que tu sais déjà, pour m'avoir aidée à réaliser que j'étais autre chose qu'une fille sexy en short, merci d'avoir aimé mes muscles, ma force, mon agressivité, d'avoir ri à mes blagues pas drôles, respecté mon besoin de solitude, merci de m'avoir embrassée en pleine rue, merci pour le cul qu'on a réappris ensemble. Merci pour ta fragilité. Merci d'avoir accepté de te débarrasser avec moi des artifices à la con du manège amoureux, la jalousie, la possession, les preuves à brandir, merci de m'avoir vue comme une alliée, pas comme une adversaire, merci d'être devenu mon meilleur ami. Au revoir, mon amour.
Je me suis mise à rouler vers le barrage en rêvant d'un brasier flottant, comme j'ai dû en voir, je ne me souviens pas bien où, sans doute un film ou un documentaire sur des îles lointaines. Des gens en pagne sur une plage, confiant leur mort à l'océan, sur un radeau qui s'embrase en s'éloignant vers l'horizon, entouré de fleurs rouges prétentieuses. Je suis arrivée dans la vallée, ai pris un nouveau versant. Est-ce que j'étais prête à brûler M. ? Je ne voulais pas qu'il pourrisse, je ne voulais pas l'enterrer, ni le faire disparaître au fond d'un lac. J'aurais eu l'impression de l'abandonner. Je préférais rester près de lui jusqu'au bout. Si j'avais pu lui tenir la main pendant qu'il brûlait, je l'aurais fait. M'allonger près de lui, me consumer, mélanger nos cendres.