Les scènes de ménage sont des guerres sans vainqueur, elles laissent toujours derrière elles des cœurs également meurtris et pareillement assoiffés d'amour.
Certes les annales de l'amour grouillent d'absents cocus ,mais certains absents possèdent les femmes mieux qu'aucun amant présent.
L'oxygène, c'est parfois une parole qui tombe par hasard au creux de l'oreille.
La vie n'attend pas les absents
Les lois contre l'immigration changent en permanence, tels des pièges sans cesse repositionnés afin de ne laisser aucune chance au gibier.
Les honneurs ont si peu de saveur, quand ils sont reçus loin de ceux qui comptent pour nous.
Les coups de fil s'étaient largement espacés. Les femmes accusèrent le coup. mais on finit toujours par s'inventer une manière de faire face à l'absence. Au début, on compte les jours, puis les semaines, enfin les mois. Advient inévitablement le moment où l'on se résout à admettre que le décompte se fera en années ; alors on commence à ne plus compter du tout. Si l'oubli ne guérit pas la plaie, il permet au moins de ne pas la gratter en permanence. N'n déplaise aux voyageurs, à ceux qui sont obligés de les tuer, symboliquement, pour survivre à l'abandon. Partir, c'est mourir au présent de ceux qui demeurent. Le souvenir reste, certes, mais on le pèse, le soupèse, le réduit, comme on réduit une charge afin d'épargner ses épaules. Et parce qu'on craint l'appétit, quand rien ne s'offre aux papilles, on détourne des réminiscences, comme on dédaigne une table vide.
Des piranhas longtemps couchés en elle redressaient la tête et la rongeaient de l'intérieur. Les malheurs ne s'amputent pas, même dans le formol de la mémoire, ils se réveillent tôt ou tard pour vous confronter à la limite de votre endurance. On imagine que le temps apaise les peines, puisqu'il cautérise les plaies, comme si le bien-être n'était qu'une affaire de peau lisse.
“L’Atlantique peut toujours rugir, il ne rugira jamais assez fort pour étouffer l’éloquence des soupirs. Or, ce sont les soupirs qui disent le mieux le poids de la vie.”
[…] toutes différentes, mais toutes prises dans le même filet de l'existence, à se débattre de toutes leurs forces. (page 11)