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4,06

sur 660 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Livre extraordinaire de combat d'un courage inouï, loin des clichés. On se demande comment l'auteur a trouvé la force d'écrire cela. C'est un ouvrage indispensable pour entendre la voix des femmes de l'intérieur.
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A mi-chemin entre l'imaginaire et la réalité, l'auteure donne la parole à une dizaine de femmes iraniennes, toutes prostituées. le récit alterne entre les histoires de deux jeunes filles et les brefs témoignages de prostituées qui ont toutes eu une fin tragique dans l'indifférence et le presque anonymat.
A travers ces récits, on découvre la société iranienne sous un angle peu habituel et c'est assez édifiant!
Une lecture qui prend aux tripes, qui bouleverse, révolte et qui donne à réfléchir. Je recommande vivement!
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tableau d'un pays qui ne veut pas des putes mais les côtoie beaucoup trop malgré leurs lois.
d'un pays où la femme vaut deux fois moins que l'homme et ou la pute ne vaut rien.

plus que la situation d'un pays, on a la lumière sur la place de la femme dans certaines sociétés. qui vaut peu, ou souvent pas. pas seulement celle qui vendent leurs corps, mais toute. toutes celles dont on n'écoute pas les voix parce qu'aucun mari n'appuie leur dires, qui sont mariées jeune à des hommes plus vieux, vendus, mise à prix ou envoyé sur le trottoir pour ramené de l'argent mais qui paradoxalement, doivent rester pure.

globalement ce livre était intéressant, teintée d'humour noir, de faits et d'histoire de femmes c'était plutôt enrichissant comme lecture et offre un regard sur des femmes dont on parle trop peu, des dérives d'une société et si l'auteur parle d'une précisément, ce n'est pas la seule.

j'ai toutefois été un peu ennuyé par un langage crue voir vulgaire qui m'a semblé être la plus par plaisir de l'auteur que pour un vrai sens dans son texte. mauvaise interprétation ou simplement la surenchère volontaire qui ne m'a pas convaincu je ne sais pas. ça débordait dans le "trop" parfois à mon goût

mais globalement, les putes voilées n'iront jamais au paradis est un livre court et percutant qui donne la voix à ces femmes qui sont considérés comme moins qu'humaine et pourtant si courtisé. renier par une société qui ne veut pas d'elles mais qui se sert d'elles.
ça donne à réfléchir, malgré tout, qu'on aime le style ou pas.
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🌺 🍀 ✍️🔹🔹🔹 C'est par un cheminement de pensées que j'ai fini par arriver jusqu'à ce titre plutôt provocateur pourra-t-on dire. Très vite, après être passé au-dessus du vocabulaire cru de l'écrivain (après tout, appelons un chat un chat), nous sommes propulsés dans l'ambiance de l'Iran et surtout la manière de fonctionner du pays. Là où la religion dirige tout, contrôle tout, cache tout, on se rend compte que la vie, l'emprisonnement, les sévices, la peur, le chantage, la mort et bien sûr la prostitution sont vraiment le nerf de l'ensemble. J'ai compris en lisant ce livre ce qu'à demi-mot à La Grande Librairie Leïla Slimani et Kamel Daoud ont voulu dire en disant que « le corps de la femme ne lui appartient pas… » ils rejoignent ainsi Chahdortt Djavann avec ce livre terrible, mais que je ne regrette en aucune manière d'avoir lu. Une manière de rendre hommage à toutes ces femmes mortes si jeunes pour rien, sinon d'avoir appliqué la loi des hommes dans un pays de misère, sans liberté.
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Voici une lecture qui ne s'oublie pas; c'est vraiment le genre de roman dont une garde vie un souvenir indélébile. J'ai trouvé le style très fluide et l'histoire (les histoires) particulièrement marquantes. Merci à l'auteur pour ce voyage dans un pays qu'on n'a malheureusement plus aucune envie de visiter ;)
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Dans ce roman, il est question de Soudabeh et Zahra, deux filles magnifiques dont les chemins vont se séparer et qui connaîtront pourtant le même destin : elles deviendront prostituées.
Mais cela, elles ne le savent pas encore lorsqu'elles sont amies en étant plus jeunes.
Mais plutôt que de s'arrêter à ce récit fictionnel sur ces deux héroïnes, l'auteur va aussi compléter son récit avec des témoignages de prostituées qui ont été assassinées.
Certes, ces récits sont eux aussi fictifs, mais les crimes sont eux bien réels.
Car être fille en Iran, c'est plus que l'enfer : "Naître fille dans ce pays est un crime en soi.", et pour être considérée comme une pute il n'y a qu'un infime pas à franchir : "Un rien fait de vous une pute, dans cette contrée. Femme, dès qu'on vous remarque, pour quelque raison que ce soit, vous êtes forcément une pute.".
Alors que des femmes soient assassinées en étant désignées immédiatement comme des prostituées, pour certains c'est bien fait pour elles et inutile d'aller chercher plus loin et surtout pas la vérité : "Qui mènerait ici une enquête digne de ce nom pour une pauvre femme dont la vie ne valait que la moitié de celle d'un homme ? Déjà que la vie d'un homme ne valait pas grand-chose.".

Ceci n'est pas une fiction, Chahdortt Djavann part de faits réels : dans plusieurs villes d'Iran et depuis plusieurs années des femmes sont retrouvées assassinées sans que cela émeuve qui que ce soit dans la population.
Et c'est à travers le prisme de la fiction que l'auteur va dénoncer plusieurs choses : que le système islamique contrôle tout, que le voile est une prison pour les femmes, que les hommes les asservissent ainsi et les utilisent pour assouvir leurs frustrations, particulièrement sexuelles.
Car ne soyez pas étonnés, mais dans un pays tel que l'Iran la prostitution est omniprésente : "Ici, sur cette terre sacrée de l'islam, souillée pourtant par le péché, Shéhérazade et ses mille et une nuits de fables se muent en une seule nuit et mille et une fornications.", à tous les coins de rue et ce malgré les tchadors : "Tâche ardue et contradictoire. Elles portent le hijab le plus sévère et parviennent à se prostituer sans montrer la plus infime parcelle de leur corps. du grand art !".
Il ne faut point juger ces femmes, bien souvent la prostitution est le seul recours qu'elles ont, dans un pays où le chômage explose tout comme le trafic de drogue.
Chahdortt Djavann a placé la femme au coeur de son récit, et montre à quel point il est difficile, pour ne pas dire sans issue, de naître tout simplement femme dans certains pays : "Habiter un corps de femme, dans l'immense majorité des pays musulmans, est en soi un une faute.".
Elle n'hésite pas à dénoncer de façon percutante l'hypocrisie des islamistes qui asservissent ainsi les femmes tout en se parant du voile de l'innocence et du droit divin.
Difficile de ne pas être bouleversée par ce texte, ni dérangée par la puissance des mots qui frappent toujours justes.
Par moment ce récit m'a mis mal à l'aise, le dégoût m'a entièrement envahie et bien souvent j'ai été au bord de la nausée, parce que ce que je lisais dépassait tout ce que j'avais jamais pu (naïvement) imaginer sur le sujet.
Et c'est sans doute la plus grande force de ce récit, l'uppercut qu'il déclenche à chaque phrase ou presque, parce que de temps à autre cela fait du bien de s'en prendre en pleine figure avec une lecture.

Si "Les putes voilées n'iront jamais au paradis !" tant mieux pour elles, et pour toutes les autres femmes, car ce n'est point un paradis qui leur est promis mais un enfer pur et simple qui commence sur terre, quel formidable roman de Chahdortt Djavann.
Lien : https://lemondedemissg.blogs..
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C'est un récit vraiment édifiant et instructif sur la condition des femmes en Iran et qui a d'autant plus de poids qu'il est écrit par une native iranienne qui a le bagage culturel pour nous raconter ces femmes et ce qu'elles subissent.
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Ce roman d’une écriture extrêmement puissante ressuscite les voix de jeunes prostituées assassinées, dans l’indifférence générale, au nom de l’islam. Chahdortt Djavann s’est basée sur des faits réels : un père de famille a étranglé avec leur tchador 14 prostituées dont on a retrouvé les corps dans le caniveau. Son mobile : purifier les rues de sa ville. Dilemme des mollahs : condamner un musulman qui accomplit son devoir et élimine la Fessad (les dépravées) serait-il contraire à la charia ou bien ne pas le condamner encouragerait il quiconque à se prendre pour un mollah, à s’arroger le droit de déterminer quel sang est sans valeur. Le sang sans valeur étant celui des prostituées bien entendu.

L’auteure, avec un grand courage, dénonce la tartuferie de la société : « La prostitution n’a jamais été aussi répandue dans le pays à cause de la pauvreté de l’immense majorité de la population, du trafic de la drogue, en particulier l’opium et l’héroïne. Dans les milieux pauvres, les filles, les soeurs, les épouses, les mères se vendent pour payer la dose de leurs pères, frères, maris, fils, quand ce n’est pas pour les nourrir ou pour payer la leur. Les multiples sanctions économiques internationales, la mauvaise gestion gouvernementale, les sommes exorbitantes dépensées pour soutenir, depuis des décennies, Hezbollah, Djihad islamique, Hamas, Frères musulmans… ont entraîné une inflation vertigineuse et la pénurie de tous les produits, y compris alimentaires. »

Elle dénonce aussi les maltraitances psychologiques et le harcèlement que les femmes subissent dans ce pays. Il est impossible à une femme de circuler seule dans une rue sans qu’elle soit importunée, suivie, voire agressée par un homme.

Elle met également l’accent sur la misère et l’énorme frustration sexuelles qui régnent dans le pays : « C’est la religion qui inculque la haine du corps, du plaisir sexuel, l’idée du péché. Pourquoi jouir serait-il un péché ? Pourquoi le sexe serait-il sale?… Tout ça à cause des conneries religieuses. Leur morale, qu’ils se la foutent au cul, les mollahs.Un homme a des besoins, ils n’ont que ça à la bouche; alors que les femmes ont plus de besoins sexuels que les hommes. Et les hommes le savent, et c’est pour ça qu’ils répriment et oppriment les femmes depuis la nuit des temps. Ils sont plus forts physiquement, mais sexuellement ils n’arrivent pas à la cheville des femmes. »

Les mollahs qui font signer à des clients de prostituées des sigheh (contrats de mariages temporaires pour que tout soit en règle vis à vis de la religion) ne sont-ils pas tout simplement des proxénètes ?

Une femme de ménage qui trime pour élever ses enfants doit faire des fellations au mari de sa patronne (celui-ci considérant que c’est un dû et menaçant en cas de refus de les dénoncer comme prostituées). Je vous rappelle que la prostitution en Iran est punie de 180 coups de fouets à la première arrestation puis de la peine de mort par pendaison.

Par ailleurs, la pédophilie n’est pas un crime et il n’est pas rare que des petites filles soient mariées à 7, 8 ans à un homme beaucoup plus âgé qui abusera d’elles.

La colère montait en moi au fur et à mesure de ma lecture. Les femmes n’ont-elles aucune valeur ? Ces hypocrites ne sont-ils pas tous sortis d’un vagin ?

Zahra, Soudabeh, Hava…, mes soeurs, j’ai mal. Mal pour toutes ces femmes, ces jeunes filles, ces petites filles qui ne sont réduites qu’à être un trou. Même pas un objet sexuel. Juste un trou que les hommes sont obsédés à vouloir pénétrer.



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Un livre choc, dans lequel l'auteur donne la parole aux femmes iraniennes, devenues prostituées le plus souvent contre leur gré, soumise à la toute puissance et au désir des hommes, au péril de leur vie.

Portait d'une société malade des diktats religieux et de l'hypocrisie de ses dirigeants, dans laquelle être de sexe féminin vous condamne le plus souvent à une vie de misère et de coups.

J'avais déjà lu des articles sur la condition des femmes, et des fillettes, en Iran, mais la lecture de ce roman a quand même été un choc, car l'auteur donne vie à ses personnages, auxquelles en tant que femme, on ne peut que s'identifier.
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Chez Chahdortt Djavann, sans aucun doute mon auteur préférée.

Un livre cru, trash, cash et qui met mal à l'aise un bon nombre de fois. Pour autant, la dénonciation de l'auteur est rondement menée. Entre torture, humiliation et assassinat, le lecteur prend un véritable coup de poing et réalise (si ce n'était pas déjà le cas) le terrible sort des femmes en Iran (mais pas que).

Un livre qui donne à réfléchir et où la fiction s'entrelace avec la réalité.
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