Petits, les enfants sont comme les psychothérapeutes des parents.
L'important c'est qu'un enfant puisse toujours dire ce dont il a envie, mais pas toujours le faire.
Une mère doit toujours parler à son enfant, car la parole reste quand celui qui l'a prononcée a disparu.
Qu'on ne prétende jamais, auprès d'un aîné, que c'est "pour lui" (ou elle) que les parents en mettent un autre au monde. Combien d'enfants sont ainsi sauvagement rendus responsables d'un indésirable frère ou soeur qu'ils avaient soi-disant réclamé, alors qu'ils avaient besoin d'un camarade de jeu de leur âge.
Il faut mettre le bébé au courant de tout ce qui le concerne, de ce qu'on fait et de ce qu'on fera pour lui dans l'immédiat ou dans un proche avenir. Pendant qu'on fait couler son bain, il faut lui dire : "Je fais couler ton bain". Cela, toutes les mères le savent.
R.N.D.: Les familles d'aujourd'hui ont souvent un enfanr unique. Comment peut-on remédier à cette situation difficile à vivre pour le jeune enfant?
F.D.: Il n'y a pas de remède, parce que ce n'est pas une maladie d'être enfant unique. Mais ce qui est certain, c'est que l'enfant unique est différent des autres enfants. [...] En fait, le premier vrai rival de l'enfant unique, c'est l'enfant que lui-même aura après son mariage.
Si, au lieu de reprocher ses fautes à l’enfant, nous respections ses souffrances, nous l’aimions dans ses chutes, nous l’aidions quand il nous le demande, à trouver seulement en lui-même, dans sa propre nature, la confiance pour passer l’obstacle quand il désire le passer, alors nous verrions nos petits s’épanouir de jour en jour; leur luttes avec eux-mêmes seraient toujours fécondes. Dès leur plus jeune âge, ils découvriraient l’amour de la vie au delà de la souffrance, l’amour d’eux-mêmes au delà de leurs échecs et l’amour des autres au delà des déceptions qu’ils lui occasionnent.
Tout enfant désire et souhaite être élevé par ses deux parents. L'enfant a besoin de l'un et l'autre adulte pour se structurer dans son intelligence comme dans son affectivité. Entre trois personnes, les pensées et les affects circulent. Quand on est deux, cela fait miroir et fatale dépendance réciproque.
Tant d’enfants souffrent de solitude du cœur aux prises avec leurs angoisses, qu’elles soient dues à leurs fantasmes ou qu’elles découlent dans leur réalité de deuils, d’abandon, de souffrances, d’humiliations partagés avec leurs parents ou d’humiliations personnelles dues à leur « éducation « , d’épreuves qu’ils reçoivent du fait d’autres enfants, du fait des adultes au contact desquels ils ont été ou ils sont. Or nous savons que ces épreuves, non secourues à temps, provoquent des états de carences psychoaffective, de révoltes stériles qui compromettent leur chance d’avenir. L’indispensable médiation chez les êtres humains est le langage, au sens large du terme, l’expression verbale, artistique, industrielle, créative, c’est la présence émotionnelle attentive et compréhensive d’etres humains authentiquement adultes qui ne jugent pas, qui ne dissocient pas la valeur de l’enfant de la valeur toujours à preserver à ses yeux de ses géniteurs et qui, avec des paroles, réhabilitent en lui ses impuissances réelles momentanées, ou peut-être en quelque chose définitives, mais qui ne sont jamais rédhibitoires.
Il y a, bien entendu, des enfants plus ou moins sensibles à l'ambiance et au contact nerveux avec l'entourage.