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Quinze ans après « L'empire de la morale » auto fiction où il réglait ses comptes avec un père communiste et une mère psychanalyste, Christophe Donner en remet une couche dans « L'innocent » son nouveau roman. Comme papa et maman sont séparés, très occupés par leurs amours et complètement autocentrés, Christophe est libre. Mais que faire de la liberté lorsque l'on rentre en adolescence ? Paris juste après 68, les communistes révolutionnaires, la libération sexuelle, la psychanalyse sauvage, c'est beaucoup pour un beau jeune garçon inhibé qui suscite le désir des adultes mâles ou femelles qui croisent son chemin.

Paris, Saint Tropez, Tunis, photographie d'une époque où la vaine recherche du bonheur à tout prix, d'un bonheur forcément inaccessible a fabriqué malheur et frustration. Christophe Donner épatant écrivain pour enfants et douloureux écrivain pour adulte en porte encore les stigmates. « L'innocent » un livre triste écrit avec du sperme et des larmes.
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Le narrateur revient sur la période de la découverte de son corps et des premiers émois sexuels. Un peu déstabilisée au début avec ces chapitres courts qui démarrent avec ‘il' et continue avec ‘je' pour parler de Christophe. J'étais un peu septique n'ayant pas aimé son précédent roman. Celui-ci m'a souvent fait rire de par sa naïveté et son obsession sexuelle. Les parents, divorcés, ne sont pas mal non plus. Sa mère multiplie les amants et son père partouze. J'ai été sensible au fait que l'auteur cite les chanteurs que j'aime. Référence à Tadzio de Visconti (d'où la photo).
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1965, Christophe a neuf ans, 1968, Christophe découvre sa sexualité naissante…Pendant ce temps, ses parents divorcés et remariés découvrent aussi l'amour à la façon des années 60, légèrement débridée. Balloté de la famille de Julia, sa mère, à celle de Jean-Claude, son père, les années adolescentes passent. Christophe a découvert le plaisir solitaire. Seul, il se branle, partout, en tout lieu et à tout moment, comme une sorte de baptême amoureux et rêve d'un dépucelage précoce. 1969, il rencontre Lila, elle a vingt ans, il en a treize et fait l'amour pour la première fois. Puis il y a Raphaël et Paul, les amis que Christophe veut rejoindre en Tunisie, et là-bas, Florian, dont il tombe amoureux, il y a aussi la lutte révolutionnaire de gauche et la rébellion contestataire, poser pour des photos, pour gagner un peu d'argent facile et surprendre ou choquer.

Tout est bon à prendre quand on vit au milieu de cette jeunesse relativement protégée entouré de parents aux moeurs libres et souvent eux-mêmes en recherche d'équilibre, qu'il soit amoureux, politique, ou sociétal. Et Christophe prend et essaye tout, sans limite, mais peut-être également sans bonheur. Étrange roman construit comme un film. Au début de chaque chapitre ou presque, une présentation, comme un voix off qui introduit chaque scène, la replace dans une époque, un lieu. Puis Christophe apparait, agit, bien ou mal, il vit, il tente, essaye tout, jusqu'à y bruler son innocence sans doute. J'ai eu beaucoup de mal à le trouver sympathique et à m'y attacher. le roman est ancré dans une réalité très urbaine et intellectuelle, à laquelle on a du mal à s'identifier il me semble. Même s'il se lit vite et facilement, il ne m'en reste pas grand-chose une fois refermé... enfin si, peut-être le joli refrain de la chanson de Maurice Fanon, « L'écharpe » dans mes souvenirs interprétée par Félix Leclerc...
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Regardez la photo de couverture du dernier roman ( ? ) de Christophe Donner. Oui, il s'agit bien l'auteur vers ses 14 ans... Ne trouvez-vous pas qu'il a un faux air de l'acteur qui joue le rôle de Tadzio dans "Mort à Venise"? Je ne dois pas être le seul à y avoir pensé...L'auteur lui même, sans doute avec le regard détaché que peut donner l'approche de la soixantaine sur sa vie passée, évoque ce personnage à la fin de son livre. Et même si le titre du roman est l'homonyme du dernier film de Visconti, le jeu des références s'arrêtera là. Dans "L'innocent", nous sommes très loin de l'image éthérée et fantasmée du bel adolescent qui déambule sur la plage du Lido.
Avec Christophe Donner, point d'allusions, de sentiments et de désirs cachés, il aborde le récit de la découverte du sexe chez un adolescent ( la sienne en l'occurrence) sans aucun détours. de sa première masturbation à son premier rapport sexuel satisfaisant, deux ans se passeront, la curiosité du sexe chevillée au corps et à l'esprit. Composé de courts chapitres aux dialogues simplissimes comme dans la vie, le récit suit le quotidien de ce jeune adolescent issu d'une famille aisée et moderne comme il en existait quelques unes à la fin des années 60. Sortant de l'enfance mais avec une grande curiosité d'esprit, Christophe fera son apprentissage en slalomant entre racontars de ses pairs et la grande liberté que lui imposent des parents intellos et très occupés à jouir de leur côté, mettant en pratique les idéaux que mai 68 avait engendrés. Il goûtera à tout, filles, garçons, frôlera même l'inceste.
Ce roman autobiographique peut sembler d'un premier abord un peu vain. L'écriture simplifiée, relâchée, amplifie cette impression. Mais au final, une fois le livre refermé, on se dit que Christophe Donner a su trouver la juste distance pour traiter de ce sujet sensible, prenant soudain, malgré son aspect anecdotique voire facile, un certain caractère historico/sociologique. L'écriture sans affect permet de mieux saisir ce que fut cette époque très singulière d'après 68, où être libre n'était pas une simple théorie, où tous les diktats sociétaux, moraux, politiques étaient mis à mal par des hommes et des femmes pour qui jeter slips et soutien-gorges à la poubelle n'était pas que symbolique. L'approche de la sexualité est bien sûr au centre du récit, zone de fantasmes, univers incertain, terrain de jeu angoissant, mais transparaît aussi cette énergie de vivre sa vie pleinement, ce sentiment de liberté que certains ont pu pratiquer pleinement avant une lente récupération par un système qui aime beaucoup les barrières.
La fin sur le blog
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Être adolescent après mai 68 était il une chance ou un piège ?
Les deux à la fois sans doute lorsqu‘on a des parents divorcés, atypiques et révolutionnaires...
La découverte du sexe, obsessionnelle, la quête d'identité, la recherche d'un destin lorsqu'on a pas l'âge de ses aspirations et que l'on est trop jeune pour tout...
En peu de mots et beaucoup d'elipses, Donner donne à son personnage un charme fou, celui de la liberté.
Roman d'apprentissage absolu, à une époque qui a peut être cru que tout allait être possible, et qui entraîne le héros dans une valse de rencontres qui en fera un homme singulier
À lire d'une traite sans reprendre sa respiration.
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Des micros chapitres facilitent la lecture de ce roman autobiographique et la rendent limpide. l'auteur nous y raconte son enfance son adolescence des années 60 et 70 (de manière chronologique, à l'aide de dates clefs qui ont marqué son parcours.). Collégien puis lycéen, Christophe, brinquebalé entre son père et sa mère divorcés. est en perpétuelle quête de reconnaissance ; au sein d'une famille recomposée.
Christophe Donner apprend à être un homme, il découvre les prémices de la sexualité, les premiers plaisirs solitaires et éprouve le besoin irrépressible de" lâcher sa semence aux quatre coins de la terre pour marquer son territoire". (Je reprends volontairement les termes employés par l'auteur.). L'obsession du dépucelage le travaille, lui si déterminé à sortir de son enfance qui n'avait pas été heureuse. Cette sortie se fait indéniablement dans les bras de Lila, de sept ans son aînée.Les idées révolutionnaires de ses parents se dissipent et finissent par disparaître.

Christophe Donner nous dépeint une réalité urbaine quotidienne. Ce qui rend ce livre assez sympathique, il fait sourire car il permet de nous replonger dans nos premiers émois, nos premières expériences amoureuses qui nous ont permis de prendre possession de notre désir en commettant quelques maladresses. L'innocence est un édifice qui s'écroule peu à peu. Ce roman se lit très facilement,Une fois commencé, on ne peut plus s'arrêter. le paradoxe réside cependant dans le fait que une fois refermé, il ne laisse pas un souvenir impérissable

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Christophe Donner est un auteur que j'aime beaucoup. J'avais notamment adoré ses romans Un roi sans lendemain, Ainsi va le jeune loup au sang, et L'empire de la morale. C'est donc assez naturellement que je me suis penché sur son roman L'innocent que j'avais raté à sa sortie et dont j'ai découvert tout récemment le résumé :

« Je suis sorti de la maison au petit matin, j'ai marché à grands pas sous les platanes du cours Mirabeau, sans pouvoir m'empêcher de sourire. Une chose m'apparaissait sûre et certaine : je n'étais plus le même. Je venais de passer la nuit dans le lit d'une femme, à l'embrasser, la serrer, la baiser, car si cette nuit n'avait pas été celle de l'accomplissement de l'acte sexuel, elle n'en avait pas moins été une nuit d'amour, entière, complète, jusqu'au petit matin frisquet, le reste n'était qu'une question de vocabulaire : est-ce que nous avions fait l'amour ? C'est ce qu'il me semblait puisque j'étais amoureux. »

Christophe entre dans les années soixante-dix et dans l'adolescence bercé par les idées révolutionnaires de ses parents divorcés, entre qui il va et vient, et la découverte angoissante d'une sexualité dévorante, obsessionnelle. de Paris à Saint-Tropez en passant par la Tunisie, l'adulte qu'il est devenu égraine les souvenirs d'une jeunesse douce-amère à travers le prisme de ses aventures sexuelles.

De brefs chapitres qui sont autant de souvenirs, paysages, odeurs, mêlent la voix de l'enfant précoce et de l'auteur qui, quarante ans plus tard, observe avec tendresse et cruauté ce Christophe d'une autre époque. L'école, la famille, la révolution, les vacances, la mer. Autant d'éléments de décor aux scènes que se remémore Donner avec ce court récit, très intime, qui montre le film irréalisable de sa vie, entre 13 et 15 ans, quand l'amour s'apprenait dans les tourments du sexe. Un récit effronté, émouvant, drôle, cinématographique : Visconti croisant Pialat.

L'innocent est un court roman qui nous raconte l'adolescence d'un garçon dans les années soixante-dix, entre mésaventures familiales et découverte de la sexualité. Comme souvent avec Christophe Donner, la fiction frôle l'autobiographie, jusqu'au style lui-même, avec un récit où alternent des paragraphes à la première personne (« je … ») et à la troisième personne (« Christophe … »).

On ne m'avait encore jamais écrit de lettre d'amour, fallait-il que la première fût une lettre de rupture ?

Le livre est court, moins de 140 pages, et décomposé en chapitres eux aussi très courts. le rythme est rapide, on ne s'attarde pas sur les événements. C'est haletant, parfois frustrant quand on voudrait en apprendre plus sur certains personnages. D'autres fois c'est salvateur, quand le récit nous présente des situations gênantes que l'on aurait peut-être préféré ne pas connaître.

— Ce n'est pas toi, le problème. C'est elle… tu es beaucoup plus en avance qu'elle sur plein de trucs.

— Donc c'est bien moi le problème. J'ai jamais l'âge qu'il faut avec personne.

— Tu ne seras pas toujours le plus jeune, t'en fais pas. Et pas toujours le plus doué non plus …

Dans l'ensemble, c'est un joli roman sur l'adolescence, sur la découverte de l'amour et de la sexualité, et plus généralement sur les relations familiales et amicales. Ce n'est pas mon roman préféré de Christophe Donner, ce n'est pas son plus riche ni son plus profond, mais c'est un récit léger et intéressant. Il y quelques passages plus forts que d'autres, et suffisamment pour en faire une lecture plaisante.
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C'est un roman plaisant, dans lequel on se laisse emporter sans trop savoir vers où l'on va.
L'effet de réel stimule la curiosité même si le principe de narratologie consistant à passer du il au je pour parler de soi-même selon les chapitres et parfois d'un paragraphe à l'autre surprend. la mécanique ne m'a pas semblé clair.
J'ai aimé voir s'animer une période que je n'ai pas connue (mai 68 et les années autour) et un questionnement politique qui n'est plus de mise aujourd'hui.
J'ai encore plus aimé suivre le parcours initiatique sexuel de l'auteur. J'ai beaucoup souri durant cette lecture.
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Christophe Donner écrit dans une langue vive et sans détour son adolescence à coup de brefs paragraphes.
A travers la découverte de sa sexualité, le portrait de ses parents et de ses premiers engagements politique , il nous replonge dans une époque qui n'est plus, une époque où un vent de liberté soufflait fort dans les rues et dans les coeurs.

A l'instar du jeune Christophe, le livre est aussi magnétique qu'irritant.
Je ne saurai bien expliquer cette pulsion/répulsion, peut être naît-elle de la plongée dans la tête de ce jeune homme, sans filtre pour le lecteur et de l'écriture vivante qui nous colle dans le coin de la pièce, à ces côtés.
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